32.

Louis vagabondait dans les rues de Paris, le cœur déchiré et le regard vide.

En réalité il avait couru pour échapper à Harry. Il ne s'était pas arrêté avant de commencer à ressentir une vive douleur dans les coussinets. 

Louis se sentait détruit, anéanti. Il venait à peine de connaître l'amour que son cœur était déjà brisé. Mais il n'était pas étonné.

Dans sa, vie il n'avait jamais eu de chance. Ils avaient été privé de beaucoup de choses dont l'amour et la tendresse. Et il savait qu'au fond ce moment ne durait pas. Harry était beaucoup trop bien pour lui et Louis s'estimait déjà chanceux d'avoir partager sa vie pour un court instant.

Les larmes dévalant ses joues et ses moustaches, Louis rechercha la maison de Laurie, l'amie de Johanna.

Cette dernière habitait près de la Gare de Lyon. Et pour une fois Louis sut comment y aller. Il avait qu'à trouver l'horloge la plus ancienne de Paris.

Louis entra dans l'immeuble d'en face et monta au dernier étage. Il gratta à la porte, en couinant faiblement.

Une dame aux longs cheveux roux ouvrit rapidement la porte avec un énorme sourire. Cependant elle le perdit rapidement en voyant Louis.

- Oh mon dieu Louis.

Bien sûr qu'elle le reconnut, Laurie était une amie de la famille depuis des années. Elle avait vu Louis grandir et connaissait chaque détail le concernant. Le chaton la considérait comme sa tante.

- Mais tu pleures ! Oh poussin. Elle remarqua les yeux bien trop mouillés du chat.

Louis laissa échapper un couinement et se laissa porter par Laurie. La rousse rentra à l'intérieur pour les asseoir sur le canapé devant le mur en brique rouge. L'appartement était ancien mais tout était vraiment très jolie, très cocooning.

Louis se laissa faire, lui faisant totalement confiance. Il posa ses pattes douloureuses sur le canapé en soupirant. Il en pouvait plus d'avoir marché autant. Il était si exténué.

Puis, soulagé par l'odeur familière de l'appartement, Louis reprit sa forme humaine.

Laurie prit immédiatement la couverture qui était posée sur le canapé et enveloppa Louis avec.

Elle frotta doucement le dos de Louis qui était à la fois brisé et effrayé. Ses yeux étaient encore plus affreux sous cette forme. Ils étaient gonflés, rouges et mouillés.

- Que se passe t il mon poussin? Ta maman te manque ?

Louis essuya ses larmes. Il serra la couverture autour de ses épaules et s'allongea de sorte à poser sa tête sur les cuisses de sa tante.

- Oui mais je ne pleure pas pour ça...On m'a brisé le coeur.

Laurie fit la moue en caressant les cheveux tout doux de Louis. Le châtain se mordit la lèvre inférieure pour éviter de sangloter.

- Ah la la les hommes. Ce sont tous les mêmes.

Le souffle de Louis se bloqua dans sa gorge et il se redressa.

- Comment tu sais que c'est un garçon ?

Laurie rit tendrement en frottant les bras de Louis.

- Mon poussin, c'était sûr. Je n'arrivais pas à t'imaginer dans les bras d'une femme. Elle fit une pause en voyant Louis rougir. Comment il s'appelle?

- Harry. Louis sourit tristement.

- Et qu'est ce qui s'est passé ?

Louis soupira et baissa les yeux.

- Je... Je venais de me rendre compte que j'étais amoureux de lui. Et j'ai eu l'espoir que c'était réciproque. Mais quand je suis rentré chez lui, il embrassait quelqu'un d'autre.

En se remémorant la scène, Louis ne tint plus et éclata en sanglot. Il cacha son visage entre ses mains en pleurant bruyamment.

Il aurait tellement aimé que Harry l'aime en retour.

- Louis... Laurie dit, les larmes au yeux, pouvant sentir la tristesse du châtain. Tu sais quoi ? On va attendre ta maman ici, tranquillement, et tu ne bouges pas, tu te détends. Je vais te prêter des vêtements bien chauds pour que tu sois bien. Je vais aller acheter de quoi passer une petite soirée ensemble. Que dis tu d'une pizza 4 fromages et d'une glace à la vanille ?

Louis sourit doucement et hocha la tête. Il appréciait beaucoup.

- Ça semble parfait.

- Super. Elle se leva et entra dans sa chambre avant de ressortir quelques secondes plus tard avec un legging et un énorme pull. Voilà pour toi. Maintenant je vais me rendre à l'épicerie parce que j'avais pas prévu d'avoir un coeur brisé à la maison. Ça sera pas long, ne t'inquiète pas mon poussin.

Louis hocha la tête et la regard partir. Il souffla bruyamment et s'habilla avec les vêtements chauds.

C'était des vêtements de Laurie mais cela ne le dérangea pas. De toute façon il avait tout laissé chez Harry.

Il se blottit contre les oreillers du canapé et regarda la télévision, le cœur brûlant.

Puis, avant que Louis n'eut le temps de souffler, quelqu'un toqua à la porte.

Louis miaula faiblement, n'ayant pas la force de se lever. Il avait juste envie de pleurer dans son coin et éviter le maximum de personne.

Cependant les coups continuèrent.

Louis ronchonna mais se leva en traînant des pieds.

Il ouvrit la porte et cessa de respirer quand il vit Harry, trempé.

- Louis! Harry soupira de soulagement.

Le châtain sentit ses larmes revenir et il se dépêcha de refermer la porte. Cependant Harry bloqua la porte et l'ouvrit.

Louis essaya de pousser la porte mais il était vidé de ses forces. Il en pouvait plus, psychologiquement et physiquement.

Il recula en pleurant. Harry rentra et tenta de le prendre dans ses bras mais Louis recula.

- Mon dieu Louis, j'ai eu si peur. Ça fait des heures que je te cherche. J'ai imaginé le pire. Il dit, sa voix étant plus rauque que d'habitude. Lui aussi avait l'air d'avoir pleuré. Heureusement que je me suis rappelé la discussion que tu as eu avec ta mère.

Louis se retourna, ses épaules tressautant à cause des sanglots.

- Maintenant tu sais où je suis tu peux partir.

Il ferma fortement ses yeux. Il entendit Harry soupirer.

- Louis... tu ne m'as pas laissé t'expliquer

- Y'a rien à expliquer . Louis dit rageusement en se retournant, les larmes coulant sur ses joues. Tu m'as donné de l'espoir, de la tendresse, de l'amour... Tu m'as fait croire des belles choses et tu m'as tout repris d'un coup. Ça m'a fait mal. Il renifla. Vas t en, je veux plus te voir.

Harry sentit son cœur se briser en voyant à quel point Louis allait mal.

- Je suis tellement désolé, je voulais pas te faire du mal.

- Pars. Louis fit la moue en entourant sa queue féline autour de lui pour se protéger.

- Non je ne veux pas partir. Je veux rester avec toi. Je n'aime pas être loin de toi. Harry s'approcha doucement.

- Je te déteste.

Harry se pinça les lèvres et s'arrêta.

- Laisse moi juste te dire la vérité Louis et je partirai si tu le veux. Je te le promets. Voyant que Louis n'opposa aucune résistance, il continua. Alix est ma fiancée.

-C'est encore pire. Louis dit d'une toute petite voix.

Harry passa sa main dans ses cheveux humides.

- Je sais... mais je ne suis pas consentant à ce mariage.

- Je te crois pas, je te crois pas. Louis plaqua ses mains sur son visage en secouant la tête.

- Louis... Ce mariage est prévu depuis si longtemps. Il commença, la voix tremblante. Mon père voulait que j'épouse la fille de monsieur Martinez pour consolider l'union de leurs entreprises. Je disais rien avant car je m'en fichais... puis je t'ai rencontré. Tu m'as fait vivre, Lou, je n'ai jamais été aussi heureux qu'avec toi. Et c'est pour ça que j'essaye à tout prix d'annuler ce contrat. Pour pouvoir être avec toi. Quand Alix est venue à l'improviste je lui ai tout dit.

Louis resta toujours de dos à Harry et renifla. Il écoutait Harry. Sa voix glissait doucement sur les cicatrices de son cœur, l'apaisant doucement. Cependant il resta septique.

- Elle t'a embrassé. Et tu avais l'air consentant.

- Elle m'a pris par surprise! Je n'ai pas eu le temps de réaliser que tu me filais entre les doigts. Crois moi je t'en supplie Louis. C'est vrai. Et je vais dire la même chose à mon père dès que je le verrais. Je veux être libre. Je veux faire ce que je veux. Je veux peindre, voyager et être avec toi... pas vivre une vie qu'on m'impose.

Louis se mordit le pouce en continuant de regarder la fenêtre. Il savait que s'il regardait Harry, il ne tiendrait pas et sauterait dans ses bras.

- Et l'autre garçon ?

Harry secoua sa tête et ouvrit la bouche. Louis se tourna pour le faire taire.

- Je t'ai entendu parler avec Zayn sur un autre garçon . Tu en aimes un autre?

Perdant son sang froid, Harry s'approcha de Louis et prit son visage en coupe.

- Bon sang Louis c'est toi que j'aime. Je t'aime tellement. Comment tu as pu penser une seule seconde que j'aimais quelqu'un d'autre? Depuis des semaines je ne fais que prendre soin de toi, je fais tout pour te voir sourire, rire...Je passe mon temps à t'admirer, à vouloir t'embrasser...

Les jambes de Louis tremblèrent sous l'émotion. Harry l'aimait vraiment. Toutes les belles choses que le peintre lui avait dites lui étaient dédiées.

Son ventre le brûlait. C'était comme si Louis volait et que chaque partie de son cœur picotait de bonheur.

Louis voulut en pleurer.

Il rougit et coinça sa lèvre entre ses dents.

- Je... je pensais que c'était parce que tu étais gentil.

Harry émit un petit rire mélangé aux larmes. Il secoua la tête et s'approcha encore plus de Louis faisant reculer ce dernier.

- Il y a une différence entre traiter les gens avec gentillesse et avec amour. Et moi, mon coeur, je t'ai traité avec les deux.

Louis se retrouva bien vite coincé entre le corps d'Harry et le comptoir derrière lui. Ils se fixèrent quelques instants, se regardant simplement.

Harry essuya les joues humides de Louis avec ses pouces.

- Harry...

- Et toi ? Si tu réagis comme ça, c'est parce que tu t'intéresses un minimum à moi, pas vrai?

Louis vira au cramoisis faisant sourire Harry.

- Peut être.

- Louis... dis le. Harry rigola en poussant son corps contre celui de Louis. Il avait besoin de le toucher.

Louis se mordit la lèvre en évitant le regard brûlant d'Harry.

- Il se pourrait bien que je t'aime aussi .

- Ah oui?

Louis rougit encore et tapa le bras de Harry.

- Je te déteste.

- Je t'aime. Harry lui répondit simplement, les larmes aux yeux.

Louis baissa timidement les yeux. Harry lui fit relever le menton pour croiser les yeux bleus de Louis. Le brun avança sa tête et vint frôler ses lèvres avec celles les siennes.

Louis hoqueta.

- Je peux t'embrasser ? J'en meurs d'envie.

Louis se lécha la lèvre inférieure et Harry suivit ce geste avec émerveillement, le souffle court.

- Oui, oui, je veux bien.

Sans perdre de temps, Harry combla l'espace entre lui et Louis pour l'embrasser amoureusement.

Louis couina et s'accrocha aux boucles d'Harry en se mettant sur la pointe des pieds. Le peintre mettait tellement de passion et d'amour dans le baiser que Louis en fut submergé.

Il ne pouvait que répondre au baiser et poussait des petits gémissements.

Puis, doucement, Harry vint caresser les hanches de Louis, le faisant frissonner. Les grandes mains d'Harry finirent leur voyage sur l'arrière des cuisses du mécheux pour le soulever et l'asseoir sur le comptoir.

- Harry! Louis glapit en enroulant ses bras autour du cou du peintre et des jambes autour de sa taille. Il avait peur que Harry le lâche.

Harry sourit et leva son menton pour embrasser Louis qui était à présent un peu plus grand que lui, assis sur le comptoir.

- Je te lâche plus, Louis.

- Plus jamais. Louis murmura plus heureux que jamais.

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