11.
Le chaton battit doucement des cils quand il entendit soudainement des voix. Cependant, ces dernières semblaient lointaines tant sa tête résonnait sous le choc.
Il couina faiblement et vit alors une vision d'horreur.
La boutique était en feu alors qu'une épaisse fumée blanche recouvrait le plafond. La terre avait cessé de trembler, laissant alors les rayons de la boutiques brûlés et écrasés par terre.
Il tourna sa tête et vit Johanna étendue sur le sol.
Inquiet, il rampa faiblement vers elle, puisque ses pattes étaient encore faibles, et miaula.
Jay ouvrit difficilement ses yeux et grimaça de douleur. Elle était très faible et ses jambes la lançaient mais elle se ressaisit pour parler à Louis. Elle devait tenir bon pour son fils.
- Louis.... Sa voix était faible mais elle était perceptible par l'ouïe fine du chat. Enfuis-toi... Mets toi en sécurité, s'il te plaît. Je ne suis pas en état de te protéger. Jay se tut pour tousser. Laisse moi ici, les pompiers arrivent. Louis vas t-en... Ne viens pas me voir, je te retrouverai moi même, ne t'inquiète pas.
Louis secoua la tête, il ne voulait pas l'abandonner.
Soudain, il tourna sa tête sur le côté et vit les pompiers entrer dans boutique pour courir près de Jay.
- Enfuis toi, Louis... Allez.
Louis couina faiblement et lui lécha la joue avant s'enfuir du magasin, des bouts de verres s'enfonçant dans ses coussinets. Cependant il ne les sentit pas, l'adrénaline embaumant son corps entier.
Il sortit lentement du magasin, ses muscles étant trop faibles pour courir, et toussa quand l'air frais s'infiltra dans ses poumons. Il tituba contre le mur quand il vit un groupe de gens regarder vers la boutique, des airs curieux sur le visage, ainsi que des caméras et des journalistes derrière un énorme scotch jaune.
Tout le monde devait sûrement se demander comment la boutique d'une sorcière avait pris feu.
Louis se fit plus petit et marcha, sans se faire voir. Les gens étaient trop occupés à regarder les pompiers, qui essayaient de maîtriser le feu, pour faire attention à un petit chat de toute façon.
Mais Louis était concentré sur autre chose puisque, en effet, il découvrit avec stupeur Oscar et ses acolytes dans la foule, des sourires triomphants sur le visage. Ses abominables personnes étaient fiers d'avoir réduis en cendres le magasin de Jay.
Le chaton se retint alors de se jeter sur eux mais il devait rester calme, il était blessé et vulnérable. Ça serait très facile pour Oscar de l'attraper et l'enfermer à tout jamais.
Alors, Louis dût se résoudre à défendre sa maman. Il se mêla donc à la foule, sans possibilité de retourner dans la boutique.
Il se cacha entre les jambes des gens et se fit tout petit.
Il tremblait de froid, de peur, d'angoisse... Il était si mal... Il voulait juste retourner auprès de sa maman, pour se sentir en sécurité, mais il ne pouvait pas... Oscar le verrait.
Louis sanglota et marcha sans but précis à travers la foule. Il n'avait nulle part où aller; cette boutique était sa seule maison et la personne avec qui il se sentait en sécurité n'était plus capable de le protéger.
Il était fichu, il ne tiendrait même pas une journée sous forme de chat dans la rue.
Louis réfléchit à un moyen de survivre quand une voix rauque attira son attention.
- Oh mon dieu, Louis! Que s'est il passé ?
Louis leva la tête et vit Harry arriver en courant, le visage crispé par l'inquiétude, alors que ses yeux vagabondaient partout dans l'espoir de trouver Louis.
Il poussa tout le monde jusqu'à ce que la police, qui quadrillait le lieu de l'accident, le retint.
- Monsieur, restez ici.
Harry s'arrêta de bouger et vit des pompiers pousser un brancard, où Johanna était allongée. Le brun regarda la porte mais ne vit pas de second brancard.
- Où est son fils, où est Louis? Il paniqua en serrant sa veste dans ses bras, les yeux brillants d'eau.
Le policier fronça les sourcils.
- Il y a personne d'autre dans la boutique. La gérante était seule. Il expliqua calmement, ne voulant pas provoquer la frayeur de la foule.
Harry secoua la tête, la bouche entrouverte.
- Non, non, non, j'ai déposé Louis il y a une heure. Il est là! Avec elle !
Le policier le regarda bizarrement.
- Ecoutez monsieur, nous essayons d'éteindre le feu, calmez vous. Si il y a quelqu'un dans les flammes, les pompiers s'en occuperont.
Harry soupira et passa ses mains sur son visage pour se calmer. Il respira fortement et se s'éloigna de la foule pour respirer.
Louis le regarda, sans bouger. Harry était revenu et, bizarrement, sa présence rassura le chaton.
Il tourna sa tête pour regarder Oscar, qui fixait toujours la boutique, avant de regarder Harry, complément perdu.
Devait-il rejoindre Harry? Harry allait il accepter de l'aider ?
Avec une profonde respiration, Louis prit une rapide décision et se mit à suivre Harry. Le bouclé était un gentil garçon et Louis était sûr que Harry n'allait pas faire du mal à un chat sans défense et sans maison. Peut-être même qu'il allait lui prêter un toit.
Louis pressa le pas pour arriver à la hauteur du brun, et couina, ses pattes commençant à lui faire très mal.
Harry, lui, avait l'air anéanti et se laissa même glisser contre un mur pour prendre sa tête entre ses mains.
- Merde, Louis, tu es où ? Il grogna.
Louis répondit par un miaulement et Harry sursauta. Il regarda autour de lui avant de voir le chat.
- Oh mon dieu, Tommo! Tu as réussi à sortir des flammes. Viens par là, bébé chat.
Harry le prit dans les bras et Louis couina de douleur quand le brun toucha ses pattes légèrement brûlées.
Harry le regarda horrifié.
- Tu es blessé! Oh non!
Harry se leva et le porta délicatement. Le chaton soupira de bien être, étant soulagé de ne plus sentir son poids sur ses pattes. Il était bien trop faible à cause du choc, et tenir debout devait trop difficile pour lui.
- Je vais devoir te soigner, j'espère que Louis ne m'en voudra pas.
Louis miaula et Harry lui gratta le crâne avant de se diriger vers sa voiture. Il jeta un coup d'œil vers la ruelle et souffla en ne voyant pas Louis. Il monta dans sa voiture et déposa le chaton sur le siège passager.
- J'espère vraiment que Louis n'était pas dans la boutique lors de l'explosion. Harry marmonna en conduisant sûrement jusqu'à chez lui. Louis le regarda, reconnaissant, soulagé que Harry l'éloigne de Oscar. Il se sentait plus en sécurité avec Harry que à la boutique, seul. J'espère qu'il était chez sa petite amie.
Louis posa sa tête sur ses pattes en regardant la route, alors qu'Harry continuait de réfléchir à voix haute.
- Il est tellement beau, c'est sûr qu'il a une copine. Je sais même pas pourquoi j'étais revenu lui demander un vrai rendez vous. J'ai vraiment rien dans le cerveau... Oh la la, il m'aurait rejeté, adorablement bien sûr, c'est un petit sucre.
Louis fronça les sourcils. Un rendez vous ? Un rendez vous avec le peindre?
Harry soupira encore et lâcha le volant d'une main pour caresser Louis.
- J'arrête de te parler de mes problèmes, bébé chat, car, toi, tu en as de plus important en ce moment.
Louis miaula pour répondre et regarda Harry conduire jusqu'à ce qu'il s'arrête. Il prit Louis dans les bras et l'entraîna vers un immeuble, dans un quartier du centre ville.
Harry rejoignit la porte d'entrée et monta au dernier étage. Il passa le seuil de l'entrée et Louis tourna sa tête pour découvrir l'appartement du brun.
Le parquet blanc était poncé et verni et la salle de vie avait l'air douce et confortable. Les mobilités de cette grande pièce regroupaient tout le nécessaire avec une cuisine ouverte et un salon. Il y avait également des oreillers écarquillés sur le canapé, en face d'un poêle, et Louis voulut directement s'y blottir.
Un petit escalier était situé sur le côté. Il devait sûrement mener aux chambres et aux sanitaires.
Mais ce qui frappa le plus le petit chaton fut l'odeur d'Harry. Elle était partout autour de lui et semblait le réconforter et le plonger dans la douceur et dans la chaleur.
Harry l'allongea sur les oreillers, et Louis se mit à ronronner, bien que la situation dans laquelle il se trouvait était affolante.
Toutefois, il ne pouvait s'empêcher de se sentir en sécurité ici. Il était hors de portée de Oscar, tout comme Johanna qui était à l'hôpital.
Ils étaient tous les deux en sécurité et Louis put enfin se détendre, son corps se blottissant tout seul contre l'oreiller.
Il ferma les yeux et Harry gloussa en lui caressa le menton.
- Je vais prendre soin de toi, Tommo. Tu peux dormir tranquillement. Harry se baissa et embrassa le crâne de Louis qui frissonna.
Louis le regarda dans les yeux et cligna doucement des yeux pour le remercier silencieusement. Harry lui sourit naturellement.
- Je vais chercher de quoi te soigner, je reviens. Harry chuchota en regardant les paupières de Louis se refermer doucement par la fatigue.
Il sourit et se dépêcha de monter à l'étage. Louis ferma ses yeux et s'endormit.
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