Plus les heures passèrent et plus l'œuvre de Harry commençait à ressembler trait pour trait à Louis. Le brun en était très fier et ne pouvait s'empêcher d'admirer ses coups de pinceaux, ne sachant pas qu'il pouvait être aussi bon.

Et c'était sûrement grâce à Louis car sa beauté pouvait rendre n'importe quelle peinture magnifique.

De son côté, Louis était très sage et écoutait attentivement Harry lui parler de ses peintures. Il adorait l'écouter et était impatient de les voir en vrai pour connaître le réel talent d'Harry ainsi que son style, qu'il disait réaliste et romantique.

Et il fallait dire qu'il était impatient de savoir ce que Harry avait fait de lui sur la toile.

- J'ai pas encore fini, mais je pense qu'on va s'arrêter ici. J'ai trop mal aux poignets, ça fait longtemps que je n'avais pas peint aussi longtemps. Harry extirpa Louis de ses pensées.

Le châtain hocha la tête et se leva, étirant alors ses muscles. Harry se leva également et commença à ranger son matériel.

- Je peux regarder? Louis demanda en croisant ses bras contre sa poitrine, dans l'espoir de se réchauffer, puisque le temps s'était un peu couvert.

Harry sourit et hocha la tête en bouclant sa petite valise.

- Je t'en pris.

Louis se mordilla la lèvre et marcha vers Harry avant de s'incliner vers le bas pour admirer la peinture. Et celle ci était vraiment ravissante.

On aurait dit une photo tellement c'était réaliste. Louis était assis sur le côté et avait un papillon sur le nez, et son expression de surprise était imprégnée dans ses iris.

Tout était absolument doux et délicat que Louis en resta bouche bée.

- C'est magnifique, Harry.

Le brun prit la toile et la rangea précautionneusement dans une pochette.

- Merci, on va dire que mon modèle n'est pas mal non plus. Harry murmura et Louis sourit, et baissa la tête.

Après que Harry ait fini de boucler son matériel, il raccompagna Louis à sa voiture. Ils s'installèrent et Harry démarra la voiture pour le ramener chez lui. Cependant il ne put s'empêcher que Louis frissonnait.

- Tu as froid, Louis ?

Le dit Louis claqua des dents et hocha la tête. Harry fit la moue et sortit un gilet de la boîte à gant, pour la tendre à son modèle.

- Tiens.

- Oh merci. Louis sourit et l'enfila, surpris de la gentillesse de Harry.

Il soupira de bien être quand il sentit la chaleur d'Harry ainsi que son parfum. Il fondit instantanément contre son siège.

Il ronronna silencieusement jusqu'à la fin du trajet. Harry s'arrêta près de la ruelle et se tourna vers Louis.

- Voilà ta maison, Louis. Encore merci...

Louis se détacha et se tourna vers Harry qui le regardait déjà.

- Ça a été avec plaisir, j'ai adoré...

- Alors, pour te remercier, je peux t'emmener voir mes toiles et peut être te payer à manger un de ces jours.

Louis hocha frénétiquement la tête. Il avait passer une agréable journée en sa compagnie et serait ravi de le revoir.

Il se sentait si bien avec Harry.

- Ça serait génial.

Harry sourit, et se leva les lèvres. Louis et Harry se regardèrent, ne sachant pas comment se dire au revoir.

Harry prit donc la décision pour eux puisqu'il se pencha sur Louis, se tordant presque dans son siège, pour lui embrasser la joue.

Louis haleta et ferma ses yeux, ses oreilles de chatons s'affolant au dessus de son crâne.

Il couina faiblement et se dépêcha de sortir de la voiture. Ses instincts de chat étaient en alerte et il n'était pas à l'abris de se retrouver sur les cuisses du brun, lui montrant son ventre pour réclamer des papouilles.

Harry fronça les sourcils, et fit la moue.

- Tu aimes pas les bisous ?

Louis voulut miauler d'exaspération mais se retient, se basculant de droite à gauche de gêne. Il détestait quand sa vraie nature reprenait le dessus, il était toujours faible face aux bisous.

- Si, mais eum.... Je dois aller faire pipi. Il inventa en évitant de regarder Harry dans les yeux.

Ce dernier rit et hocha la tête.

- D'accord, je passe te prendre demain matin pour terminer la peinture ?

- Oui, à demain Harry.

Harry lui fit coucou de la main et Louis referma la portière et se dirigea vers la ruelle.

Il rentra dans sa boutique et vit sa mère derrière le comptoir, en train de lire.

- Coucou maman.

Jay releva son nez vers Louis et sourit.

- Salut, trésor...Alors avec Harry?

Louis sourit et s'approcha de comptoir pour venir y poser le gilet d'Harry.

- C'était une formidable après midi, il est vraiment très gentil et j'ai pu voir son art, mon portrait est vraiment très réussi!

Jay retira ses lunettes, intéressé par la conversation.

- Ah oui ?

- Oui, il m'a peint devant le lac, et il m'a payé une glace ! Louis raconta sa journée, un sourire lumineux sur les lèvres.

Jay gloussa.

- Qu'il est charmant ce petit Harry, dit donc. Elle commenta en lui faisant un clin d'oeil.

Louis roula des yeux et croisa ses bras sur sa poitrine.

- Mamaaan ! Il pleurnicha. C'est un ami!

Johanna fredonna, pas très convaincu, et sortit un sac de sous le bureau.

- Si tu le dis, en attendant apporte ce poisson à Niall.

Louis leva un sourcil et ouvrit la sac. Son nez se retroussa en sentant l'odeur fraîche de poisson. Ses oreilles se levèrent sous son bonnet et il se lécha les lèvres. Cependant il ne put s'empêcher de faire la moue.

- Donc si je résume, tu as acheté du poisson à Niall et pas pour moi?

Jay sourit en remettant ses lunettes sur son nez.

- Tu le mangeras avec lui.

Louis secoua sa tete en refermant le sac, l'odeur lui donnant envie de le dévorer.

- Déjà Niall aime pas partager la nourriture, et, en plus de cela, il ne me laisse pas l'approcher quand je suis sous la forme humaine.

Jay balaya sa remarque d'un geste de la main et tourna la page de son livre et continua de lire. 

- Alors transforme toi Louis ! Prends ça comme un exercice.

Louis fit la moue et soupira, laissant alors c'est bras pendant de chaque côté de son corps.

- Mais c'est dur. Il ronchonna en regardant le sac, qui contenait le poisson, avec envie.

Jay déposa son menton sur sa main et regarda Louis.

- Allez, Lou. C'est simple, tu dois réguler les battements de ton coeur et te détendre, comme du yoga. Respire et pense à quelque chose que tu aimes, qui te rassure et concentre toi sur la forme que tu veux prendre.

Louis soupira et ferma les yeux en respirant doucement. Il pensa à la mer ou encore à une galerie d'art, mais rien, il était encore sur ses deux pieds.

Il fit la moue mais se concentra de nouveau quand sa mère le gronda puisqu'il commençait à s'énerver.

Il repensa alors à des peintures puis vint celle d'Harry. Il sourit en se rappelant de l'air concentré d'Hary pendant qu'il le peignait alors que ses boucles flottaient doucement sur son front par le vent.

Harry avait les sourcils froncés et ses yeux verts brûlants ne faisaient que fixer la peau de Louis, comme pour capturer chaque détail et l'immortaliser.

Il était autant à couper le souffle que ses œuvres.

Louis sortit de ses pensées quand sa mère s'exclama.

- Oh bah voilà quand tu veux.

- Miaou. Louis sursauta quand un miaulement sortit de sa bouche à la place d'un mot. Il leva ses yeux et vit Johanna le regarder en souriant.

Il avait réussi à se transformer et cela révélait du miracle. Jamais il avait réussi à faire cela et encore moins en pensant à un ami.

Il baissa son museau tomba sur ses petites pattes blanches et fronça son petit nez .

Il sauta agilement sur le comptoir et Johanna lui caressa le crâne.

- Bravo Loulou.

Louis ronronna et ne perdit pas son objectif : le poisson.

Il glissa sa tête dans le sac et prit le poisson entre ses dents avant de sortir de la boutique, sous les rires de Jay.

Louis grimpa agilement sur la gouttière de l'immeuble en face de la boutique pour arriver sur le toit.

Il marcha doucement et trouva rapidement un gros chat blanc sur le bord des tuileries. La queue de l'animal flottait doucement alors qu'il regardait la ville.

Louis trottina jusqu'à Niall et posa le poisson entre eux. Il miaula pour attirer son attention et, quand le regard bleuté de Niall croisa le sien, le chaton au pelage caramel donna un coup de museau sur le poisson.

Niall renifla le poisson et écarquilla les yeux, surpris du geste de Louis. Ce dernier rigola derrière ses moustaches et s'allongea contre Niall, pour y trouver un peu de chaleur.

Il lécha le poisson et commença à manger.

Niall sembla enfin avoir compris que Louis voulait partager son repas puisqu'il lui lécha l'oreille pour le remercier.

Le chaton marron secoua la tête en couinant alors que Niall mangeait en ronronnant.

Louis passa sa patte sur son oreille et se remit à mangea. Une fois le festin fini, les deux chats se prélassèrent au soleil, et se reposèrent.

Louis ne pouvait pas lui parler puisqu'ils étaient des chats mais il adorait passer du temps avec Niall. Ils chassaient souvent ensemble, et dormaient au dessus d'un immeuble, et tout était confortable.

Louis se sentait tellement chat avec lui, qu'il oublierait presque qu'il était humain. Mais ça ne le dérangeait pas puisque, quand il était avec d'autres animaux, il se sentait à sa place. Il était comme eux. Il n'était pas jugé, il était juste lui.

C'était pourquoi, quand il était en sous humaine, il devait toujours cacher sa queue féline dans son pantalon et ses oreilles dans un bonnet. Mais quand il était en forme féline, il pouvait gambader partout paisiblement.

Louis ronronna à cette pensée et ferma les yeux pour faire une petite sieste digestive.

Cependant, sa sieste ne dura pas longtemps puisque quelques minutes plus tard, un hurlement le fit sursauter.

Il sauta sur ses pattes, les poils redressés alors que Niall feulait, n'appréciant pas qu'on le dérange durant son sommeil.

Il continua de ronchonner et se rendit de l'autre côté du toit pour avoir la paix.

Louis aurait fait de même si ce cri venait pas de la boutique que tenait sa mère. Les sens en alerte, Louis se dépêcha de descendre de l'immeuble pour rejoindre le magasin.

À peine fut il rentré, que sa mère l'appela, paniqué.

- Louis ! Louis ! Rassemble tes affaires, on doit partir maintenant! Johanna mit des livres dans sa valise, en tremblant.

Louis fronça les sourcils, ne comprenant pas ce qui se passait. Il courut vers Johanna et miaula en inclinant la tête. Johanna boucla la valise et en commença une nouvelle avec des affaires de Louis.

-C'est Oscar...

Louis frissonna de terreur et monta sur le comptoir . Cependant, lorsqu'il fut plus près de Johanna, il vit que cette dernière avait la joue rouge.

Quelqu'un l'avait frappé.

Louis feula de colère et sortit les griffes, près à attaquer la personne qui avait attaqué sa maman.

Jay essayait de respirer doucement pour éviter de faire un crise de panique devant Louis. Elle glissa nerveusement sa main dans ses cheveux, en regardant constamment la porte d'entrée.

- Ne te mets pas en colère, ça ne sert à rien. Il sait tout, Louis ! Il est au courant de tout, que j'ai menti, que j'ai réussi à faire cette potion et, surtout, il sait que tu existes. C'est la fin pour nous deux. Elle peut le visage du chaton entre ses mains tandis que ce dernier commençait à trembler d'effrois. Il t'a vu tout à l'heure quand tu t'es transformé, il nous a vu. On doit quitter la ville, le pays, de noms, de tout... D'accord?

Le chaton hocha la tête et Johanna lui embrassa le crâne. Elle reprit le rangement de ses valises.

- Je te protègerai coûte que coûte, mon Louis. Jamais je ne te donnerai à ces malfaisants. Je t'aime.

Louis miaula et frotta le visage de Jay avec son nez. Cette dernière soupira quand tout d'un coup, un détonateur se déclencha au milieu du magasin.

Jay cessa automatiquement de bouger, voir de même respirer. Très vite, elle prit Louis dans ses bras et se jeta sur le sol pour le protéger.

- Louis, attention!

Louis miaula, et avant même qu'il ne touche le sol, un grand boom retentit dans le magasin.

Une vague violente de feu se propagea dans tout le magasin, alors que la pièce se mettait à trembler, comme si un éclair s'était abattu sur la boutique.

Louis ferma fortement ses yeux en appuyant sa tête contre Jay. Toutefois, il fut séparé d'elle quand des ondes de choc les firent projetées en arrière.

Louis hurla de douleur et s'écrasa lamentablement contre le mur, là où jonchaient déjà des bouts de verre.

Et, sans qu'il ne put faire quoique ce soit, Louis s'évanouit sous le coup.