Chapitre 9
Une fois à la C.R.O.P, Keena se dirigea dans l'aile des bureaux. Elle alla tout d'abord au bureau de réunion, où Declan lui avait fait son débriefing, cependant le bureau était fermé. Elle chercha donc un bureau d'accueil, afin de savoir où aller. Après avoir erré quelques minutes dans ces couloirs qui lui sont inconnus, elle finit par croiser une sentinelle.
-Bonsoir, excusez-moi.
-Oui ?
-Je viens de finir ma ronde et je dois faire mon rapport à Declan, savez-vous où je peux le trouver ?
-À cette heure-ci, je ne sais pas trop. Il est sûrement dans l'aile des labo.
-Où se trouve cette aile ?
-Ah non, je suis désolée, mais tu n'y as pas accès, seuls les scientifiques y ont accès.
-Ah...souffla-t-elle déçue, baissant la tête.
Puis l'entendant parler la jeune sentinelle releva la tête et le regarda droit dans les yeux.
-Mais tu peux aller au bureau des demandes et lui faire par de ta requête : dans ce cas précis « ton rapport pour Declan », l'administratrice l'appellera et tu pourras lui transmettre.
-Je vous remercie. Où se trouve ce bureau ?
-Alors y a pas plus simple, tu fais demi-tour, tu vas jusqu'au bout du couloir, tu repasses la porte principale avec le Digipass, puis à l'entrée de celle-ci, juste à côté tu verras un petit bureau, c'est ici.
-Merci beaucoup.
-De rien.
Keena fit demi-tour et avança prestement jusqu'au bout du couloir. Elle présenta son bracelet qu'elle passa sur le scanner pour ouvrir la porte. Une fois la porte passée, elle chercha le fameux bureau, elle ne vit rien à gauche, alors elle se tourna à droite et le vit.
-Bonsoir.
-Bonsoir, en quoi puis-je vous aider ?
-Je suis à la recherche de Declan, je viens de finir ma ronde et il m'a demandée de lui faire un rapport de celle-ci.
-Très bien et vous êtes ?
-Keena.
-Ah oui, bien sûr, je suis au courant, attendez un instant, je vous l'appelle.
La femme se recula énergiquement du comptoir sur son fauteuil à roulette qui glissa jusqu'au bureau de derrière. Elle prit le téléphone et l'appela.
-Declan, c'est Nectalyne, j'ai le jeune Keena devant moi qui te cherche pour te faire son rapport, tu peux venir s'il te plaît.
- ...
-Il arrive d'ici quelques minutes, je vous laisse patienter, lui transmit gentiment Nectalyne avec un sourire.
-D'accord, répondit la jeune recrue avec un sourire.
QUELQUES MINUTES PLUS TARD
-Keena ! Appela Declan dans le hall, qui fit écho dans toute la pièce, au point que la jeune femme fit un bon sur place en l'entendant.
-Oui, demanda-t-elle en se retournant vers son Chef.
-Venez avec moi.
La sentinelle ne se le fit pas dire deux fois, elle se redressa et suivit son chef au pas et droit comme un I.
-Alors, cette ronde en solitaire, s'est elle bien passée ?
-Oui chef.
-Tant mieux, nous allons en parler en détail.
Ils marchèrent à travers les couloirs gris. Arrivés devant une porte, il s'arrêta, Keena en fit de même. Il ouvrit la porte grâce au scanne digital et entra, elle le suivit.
La salle était grande et plongé dans l'obscurité, seule, une légèrement lumière bleuté éclairait la pièce. Celle-ci émanait des écrans OLED, encore plus performant que des vrais écrans OLED, car on ne voyait aucun cadre, aucune matière. La sentinelle regarda avec fascination l'écran utilisé par l'une de ses collègues. Elle regarda tout autour d'elle. Tout le long des murs se trouvait une longue planche d'environ cinquante à quatre vingt dix centimètres de large et des tabouret relativement haut en face de ceux-là. Par déduction, elle comprit aussitôt que la salle était remplie d'ordi OLED plus plus, et que les tabourets étaient là, juste pour plus de confort.
-Keena, l'interpella le chef. Venez, ici, lui indiqua-t-il d'un geste de la main.
Elle vient près de lui, au centre de la pièce, se doutant qu'il y avait quelque chose d'assez grand, même si, elle ne le voyait pas encore.
-Ici, c'est la salle informatique. Mais vous l'aviez sûrement deviner. Votre Digipass, s'il vous plaît.
Elle lui tendit son bras. Il l'alluma.
-Voici, le menu de votre bracelet que vous pouvez dérouler avec le doigt faisant glisser de bas-haut et inversement. Ce qui nous intéresse, c'est la fonction « rapport », dit-il en cliquant dessus. Comme vous pouvez le voir, vous pouvez directement écrire le rapport de votre Digipass en activant le clavier ainsi. Il émit un pression sur l'écran. Cependant, cela n'est pas pratique de remplir tout un rapport à une main, d'autant plus quand il est long. Néanmoins, cela est très pratique pour mettre des notes pour lorsque vous rédigerez votre rapport. C'est pourquoi nous sommes ici. Il vous sera plus simple de le rédiger sur grand écran avec vos deux mains.
Il émit une pression sur un boîtier pour activer le grand écran central, qui immédiatement s'illumina d'un halo de lumière bleu clair. Il prit le poignet de Keena, qu'il mit face au grand écran et d'un geste précis et habile, il prit le rapport du Digipass qu'il fit passé sur le grand écran.
-Vous voyez, nous pouvons basculer de notre bracelet à l'écran juste en touchant notre écran et le dirigeant vers le celui sur lequel on veut qu'il passe. Je vous laisse essayer.
Keena se plaça devant l'écran, posa le bouts de ses doigts sur l'écran miniature puis le poussa délicatement vers le grand écran. Le transfert se fit automatiquement.
-Parfait, s'exclama Declan. Analysons rapidement le contenu du fichier. Vous avez : lieu de la ronde, temps, noms de la ou les sentinelle(s), cocher « RAS » ou « INCIDENT ». Si vous cochez RSA, vous observez que le rapport se réduit de lui-même, et vous n'avez plus qu'à apposer votre signature. En revanche, si vous cochez « INCIDENT », vous pouvez voir que celui-ci va vous ouvrir différentes cases : type d'incident, qui implique-t-il, descriptif des circonstances et de l'intervention, puis tout en bas apposition de votre signature, une nouvelle fois. C'est bon pour vous ?
-Oui, c'est bon, répondit-elle.
-Une fois le rapport finit, vous l'enregistrez, puis, vous cliquez sur envoyer. Là, une liste de destinataire déroulante s'ouvre. Les noms sont rangés par ordre alphabétique, vous avez plus qu'à trouver mon nom Declan et me le transmettre. Comme vous pouvez le voir à côté des noms, se trouve notre grade, ainsi vous ne pouvez pas vous tromper de destinataire. C'est compris ?
-Oui, chef.
-Parfait. Allons dans mon bureau maintenant pour débriefer un peu ensemble puis vous n'aurez plus qu'à revenir ici retaper tout.
-Très bien !
Declan ferma les fichiers, puis coupa l'écran et le Digipass, et ils se dirigèrent vers la sortie.
Après avoir arpenté quelques couloirs et changé d'ailes, ils arrivèrent devant la porte de son bureau, il s'arrêta, scanna son Digipass et ouvrit la porte.
-Je vous en prie Keena.
-Merci, répondit-elle en se glissant à l'intérieur.
Le bureau est petit, seul si trouve un bureau entouré de trois sièges et quelques meubles de rangement. Il n'y a quasiment pas de décoration sauf un cadre ornant un mur, sur lequel se trouve un paysage de forêt.
-Asseyez-vous. Alors, dites-moi.
-J'ai finis ma ronde, il y a bien 30 minutes ou 45, mais je ne vous trouvais pas.
-Ce n'est pas grave, maintenant vous m'avez trouvé, alors cette ronde.
-Euh... fait-elle interloquée par une attitude si détendue et inattendue venant d'un chef. Elle sait très bien passé, comme vous me l'aviez demandé j'ai fait une ronde dans la ville actif, puis les habitations. Tout était calme, rien à signaler, dit-elle d'un ton calme.
-Vous êtes bien sur que tout s'est bien passé ? Je vous sens comme perturbée ou tracassée. Y a-t-il quelque chose que vous ne me dites pas ou dont vous voudriez me parler ?
-Non, du tout, dit-elle sur un ton sec, quelque peu sur la défensive.
-Vous n'avez donc que cela à me dire sur votre rapport : tout s'est bien passé.
-Oui chef.
-Hmm, Declan ne dit mot et observa attentivement Keena.
La jeune femme se sentit de plus en plus mal à l'aise d'être observée de telle façon et se calme qui résonnait dans la pièce la mit de plus en plus mal à l'aise. Keena commença à s'enfoncer au fond de son siège, et répéta un mantra intérieur.
Je n'ai rien à déclarer, ma ronde s'est très bien passée et c'est vrai, je ne mens pas. Je n'ai rien à déclarer, ma ronde c'est très bien passée et s'est vrai, je ne mens pas. Je n'ai rien à déclarer, ma ronde s'est très bien passée et c'est vrai, je ne mens pas.
J'omets juste un détail qui me perturbe, mais comment le saurait-il, il n'est pas télépathe aux dernières nouvelles, et ça ne met en rien la vie de la population en danger. Seul mon ego en a pris un coup, elle m'a oubliée, et je ne comprends pas pourquoi. Non pas que je pense que je sois inoubliable, mais une personne qui vous arrête ça laisse des traces en mémoire quand même. À moins que je ne sois pas la première à l'arrêter, ce qui expliquerait tout. Elle est tellement habituée que moi ou quelqu'un d'autre c'est du pareil au même pour elle, nous ne sommes que des forces de l'ordre et elle s'en moque. Ce qui serait tout à fait plausible, ça n'avait pas l'air d'être la première fois qu'elle venait ici, j'ai l'impression. Non pas qu'elle semblait connaître les locaux, mais Sybille semblait connaître la procédure et surtout dire que ce n'était pas la première fois qu'elle devait la réinitialiser...non la formater, c'était son mot.
Un claquement de doigts la ramena au présent.
-Oui ?
-Où êtes-vous encore partie, lui demanda-t-il sur un ton sec. Vous savez Keena si vous êtes toujours dans la lune comme ça, on ne pourra pas vous garder. Et si quelque chose vous travaille, vous savez que vous pouvez tout me dire, je suis là pour vous, pour vous aider.
-Oui, je sais, merci. Mais tout va bien...hormis peut-être...Keena laissa planer un blanc et réfléchit un moment.
-Hormis ?
-Hein ? Quoi ? Fit-elle comme si elle reprenait de nouveau ses esprits. Vous disiez ?
-Keena, je vois bien que quelque chose ne va pas. Vous n'êtes pas avec moi, vous avez sans cesse des absences. Est-ce que vous vous sentez bien ?
-Oui, oui.
-Vous êtes sûr ? Vous n'êtes peut être pas totalement remise après tout, auriez-vous encore besoin de repos ?
-Non, cria-t-elle du cœur, comme si on lui avait dit qu'on allait l'enfermer à vie et s'y refusée. Enfin, je me sens bien, faire des rondes me plaît et me fait du bien. Je suis juste fatiguée, j'aimerais aller me coucher, si vous me le permettez.
-Bien, vous pouvez aller vous coucher, et je pense que j'ai commencé avec trop d'heures, je vais vous diminuer vos journées.
-Non, ça ira, je vous le promets, il faut juste que je m'y habitue.
-En êtes-vous sûre ?
-Oui, oui, tout à fait, je vous promets qu'après une bonne nuit de sommeil, je serais plus qu'opérationnelle.
-Eh bien, je vous le souhaite Keena, lui dit-il sur un ton doux. Mais sachez que si vous avez un problème, ou que quelque chose ne va pas, je suis là.
-Oui ! Acquiesça-t-elle fatiguée et agacée.
-Vous me le promettez ?
Keena fit un hochement de tête en guise de réponse.
-Keena, dit-il avec insistance et fermeté, je ne plaisante pas, s'il y a quelque chose vous devez m'en parler.
-Oui, chef, je vous le promets.
-Bien, vous pouvez y aller. Passez au réfectoire, votre repas vous y attend, puis vous pourrez aller vous coucher.
-Bien, merci chef, à demain.
-A demain, et soyez en forme.
La jeune femme fit un oui de la tête et sortit du bureau pour aller rejoindre le réfectoire.
Comment pourrais-je avoir confiance en lui ? Il est gentil certes, mais c'est mon chef et il se passe des choses bizarres ici, j'en suis sûre. Il faut que je parle à Sybille.
La sentinelle arpenta les couloirs jusqu'à trouver la médecin.
-Sybille ?
-Oui ? Répondit-elle en se retournant. Oh, Keena, alors comment te sens-tu ?
-Mieux, merci, enfin fatiguée après ma première journée, mais c'était bien. J'aime veiller sur le population ainsi, et me sentir utile.
-Bien, je suis ravie.
-Sybille, j'aimerais vous parler de ce que vous avez fait à la jeune femme que j'ai arrêtée, il y a quelques semaines.
-Pourquoi ? Il y a un problème, elle a récidivé, je n'en ai pas eu écho.
-Non, non, rassurez-vous, elle va très bien. Trop bien.
-Que veux-tu dire ?
-Elle a oublié, c'est normal ? Vous n'avez pas été trop fort avec le traitement ?
-Oublié quoi ?
-Tout : l'arrestation, le traitement, moi, dit-elle les yeux lumineux, car mine de rien ça lui fait un pincement au cœur.
-Je suis désolée, je n'ai plus le temps de te parler, on en parle plus tard, commenta-t-elle après avoir regardé sa montre. Mais ne t'inquiète pas pour Kate, elle va bien, c'est tout à fait normal, parfois il y a des effets seconds, dit-elle en forçant sur sa voix, alors qu'elle se précipite à l'opposé du couloir avec ses bras chargés de dossiers.
Keena la regarda partir, restant incrédule à tout cela.
Je sais qu'il se passe quelque chose et je vais le découvrir, pensa-t-elle déterminée.
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