Chapitre 31

     Six heures, tambourinement dans la porte par la bande des joyeux lurons que sont ses nouveaux amis.

      Les premiers jours étaient durs pour Keena, ces réveils en fanfare, ce n'était vraiment pas son truc. Elle qui aimait son lit douillet et bien prendre le temps de se délasser et de se prélasser quand elle le pouvait. Là, pas question de faire cela. Jensen était devenu son bourreau matinal. Toujours le même rituel : tambourinement dans la porte, un instant de répit, puis de nouveau ce bruit atroce et cela trois fois de suite. Au bout de trois, si elle ne répondait pas, le beau métis déboulait dans l'antre de la jeune fille, lui tirait la couette, donnait un grand coup de pied dans le lit et lui jetait une tenue de sport qu'il allait chercher tout droit dans son placard. Ce jeune homme n'avait aucune gêne et aucun complexe à agir de la sorte. Il savait que jamais elle ne dirait rien, car il agissait pour son bien, et au fond d'elle, elle le savait.

      Cependant, la jeune sentinelle n'approuvait pas ce genre de réveil à l'aube, alors sur le tatamis, elle en profitait pour se venger à sa façon. Son entraîneur au corps à corps l'avait bien compris, mais il ne disait rien, cela le faisait plutôt rire intérieurement au final. Voir ce petit bout de femme se démener comme elle pouvait pour lui faire un minimum mal afin d'assouvir sa vengeance, mais pas trop, car il ne faudrait pas le casser. Comment ferait-elle si elle n'avait plus personne pour l'entraîner et lui apprendre mille et une façons d'attaquer ses adversaires.

      La jeune soldat, néanmoins, prenait doucement de nouvelles habitudes, alors elle n'eut droit plus qu'au raffut désagréable dans sa porte, après lequel elle grognait. En fait, elle grognait plus après son ami et collègue que après le bruit sur la porte. Après son adorable grognement, n'entendant plus un bruit Jensen se permettait d'en remettre une couche, pour être sur qu'elle ne s'était pas rendormie, suite à quoi il l'entendait bougonner de façon étouffée, comme si elle s'était mise la tête sous l'oreiller. Il ouvrait donc la porte et lui criait à la volée : « Deux, je te donne deux minutes Keena, pas une de plus, alors dépêche-toi, si tu ne veux pas que ce soit moi qui te sorte du lit. ». A ces mots, la jeune femme bondit du lit, lui claqua la porte au nez et s'habilla en quatrième vitesse.

      Plus les jours passaient et plus elle s'améliorait. Jusqu'à ce matin, où Jensen s'apprêtait à frapper pour la deuxième fois dans la porte avec le plus grand plaisir qui soit. Il regardait ses amis et disait : « Trois, deux, un. Cri de lionne. », mais au moment de frapper, sa main heurta du vent. Il regarda donc vers la porte et vit Keena debout devant lui en tenue. Sa main resta suspendue en l'air de stupéfaction, de voir sa nouvelle recrue sur le pied de la porte. La jeune sentinelle ne se gêna pas pour se moquer de lui.

-Bah alors mon grand, on a vu un fantôme ? Baisse-moi donc ce bras inerte, ajouta-t-elle, en le faisant pour lui, et ferme-moi donc cette bouche continua-t-elle, en lui remontant la mâchoire à l'aide du majeur et de l'index glissés sous son menton. Si tu figes comme ça, lors de l'entraînement, ça va pas être bien compliqué de t'envoyer au tapis tu sais, poursuivit-elle, les bras croisés sur sa poitrine le regardant fixement.

      Pendant ce temps, derrière lui, Ashton et Hori n'en pouvaient plus de pouffer de rire face au retournement de situation, qu'aucun d'eux n'avait prévu. L'homme à la peau dorée finit par se reprendre et se tourna vers ses deux amis en leur bougonnant qu'il n'y avait pas de quoi rire. Mais les deux amis rirent de plus belle, le voyant s'énerver de la sorte car la petite l'avait bien eu pour une fois.

      Après quelque instant de grognement pour Jensen, de fou rire pour ses deux acolytes, et d'une jouissante satisfaction pour Keena de l'avoir pris à son propre jeu, ils se dirigèrent vers la salle d'entraînement et celui-ci commença.

      Une fois de plus c'était un entraînement coriace et de haut niveau que subit Keena, mais elle ne s'en plaignait pas, elle adorait apprendre et se former un peu plus chaque jour. Jensen l'avait un peu mauvaise ce matin et se vengea comme elle le faisait chaque matin à travers le combat. Il lui fit des prises de plus en plus dures, quand il la tenait, il la serrait vraiment très fort. La jeune sentinelle comprit dans son fort intérieur que son ami était un mauvais perdant. Elle aurait préféré le découvrir autrement qu'à ses dépends, mais elle fit avec.

      Grâce à ses multiples entraînements, elle s'était forgée un mental d'acier et ne laissait pas la douleur prendre le dessus. Heureusement pour elle car ce matin elle dégustait atrocement, Jensen la maintenait au sol sur le ventre, un genoux appuyé sur sa colonne vertébrale, tandis que sa main gauche tirait en arrière le bras droit de la pauvre jeune fille, et de l'autre main, il maintenait ses jambes repliées sur elle-même. La soldat était incapable de bouger et de se sortir de cette situation, et elle souffrait affreusement à l'épaule que son binôme tirait en arrière. Elle avait tellement mal qu'elle cru qu'il allait la lui déboîter. Alors elle se risqua à lui parler.

-Jensen, c'est bon tu m'as vaincue, relâche-moi, tu vas me péter l'épaule si tu continues, dit-elle à bout de souffle dans un couinement pour ne pas pleurer.

      Il la relâcha aussitôt, prenant conscience de sa bêtise monumentale. L'homme était mauvais joueur certes, mais il n'était pas méchant et s'en voulait d'avoir été aussi loin dans le combat.

-Merde, éructa-t-il. Je suis désolé gamine, je ne voulais pas te faire mal. J'étais parti dans mon élan, j'en ai oublié que c'était toi, avoua-t-il un peu honteux.

      Il se releva, Keena se retourna et se mit en position assise, Jensen lui tendit la main pour l'aider à se lever. Elle l'a prit volontiers. Après lui avoir demandé comment allait son bras, s'en même attendre sa réponse, il l'a mit de profil et ausculta celui-ci. Il lui fit faire des petits mouvements : bras sur le côté, devant, derrière, puis lui fit faire quelques moulinets. Elle sentit la douleur à ce moment-là, mais elle ne le montra pas. Le métis pensa donc que ça allait, ce qui était presque vrai. La soldat allait sûrement avoir quelques courbatures dans son bras, mais ça irait pour elle.

      Après être passé, dans les mains musclées de son premier mentor, les deux autres qui avait vu l'accident, lui proposèrent un combat plus souple et plus léger pour la ménager. Jensen, les remercia de cette attention d'un signe de tête. En effet, il fallait la préparer à un éventuel combat la gamine, mais pas au prix de mettre sa vie en danger, surtout que les trois garçons s'étaient mis d'accord entre-eux sur le fait qu'ils devaient la protéger, quoi qu'il en coûte. En bons grands frères imposés à elle, ils continuèrent l'entraînement.

      Celui-ci terminé, ils déjeunèrent puis allèrent à leur poste.


                                                             ***


      L'air était frais, davantage que les jours précédents. L'hiver était là, ça y est, mais il n'y avait pas encore de neige. Keena n'aimait pas cette saison car elle lui mordait la peau et lui gerçait les lèvres à outrance. Pour lutter contre le froid, elle s'était habillée chaudement. La C.R.O.P avait fournit à chacun de leur soldat des pantalons d'hiver. Ils étaient gris comme toujours, c'est la couleur de la C.R.O.P. De l'extérieur le pantalon était souple comme un pantalon de randonné, mais à l'intérieur celui-ci était doublé d'une couche molletonnée pour apporter la chaleur nécessaire lors des rondes. Pour le haut, on leur avait distribué des tee-shirt à manches longues, des sweats doublés de polaire, version pull et veste, et enfin il avait la fameux manteau C.R.O.P, gris, bien épais et avec plein de poches.

      La sentinelle avait choisi de se vêtir aujourd'hui de l'un de ces tee-shirt, d'un sweat, de l'un de ces nouveaux pantalons ultra chaud et par dessus cela le gros manteau qu'elle portait déjà l'autre fois dans lequel, elle s'emmitoufla à la perfection.

      Elle avançait tranquillement vers le quartier des instituts quittant celui des anciens. C'est là qu'elle vit au loin l'impensable. Un 4 x 4 noir quittant en trombe le quartier deux, emmenant des DÉVIANTS. La soldat n'avait pas vu qui avait été pris, mais sa surprise fut d'autant plus grande, quand elle réalisa que c'était forcément une personne plutôt âgée. Prenant conscience alors qu'il n'y avait pas d'âge pour être DÉVIANT. Elle regardait le véhicule se diriger vers la C.R.O.P pleine de stupéfaction quand elle entendit des cris. Se demandant qu'est-ce qui pouvait bien se passer encore, elle tourna la tête de l'autre côté, vers les instituts. Elle aperçut au loin un mini fourgon garé sur la place devant la grande tour. Elle se rapprocha un peu voir ce qui s'y passait, bien que le fourgon et les nombreuses sentinelles gênaient la visibilité, elle aperçut ce qui lui semblait être un professeur et quatre ou peut-être cinq élèves, qui sont poussés de force vers l'engin, afin de les faire monter dedans.

      Keena ne comprit pas ce qui se passait, cela faisait des semaines qu'elle n'avait pas croisé un DÉVIANT, ou que ceux-là se cachaient bien, et voilà qu'en même pas dix minutes plusieurs venaient de se faire prendre. C'était impensable ! Curieuse de la scène, mais aussi apeurée qu'on découvre qu'elle en était une, elle ne s'approcha pas trop et observa d'où elle était. Le fourgon qui était noir comme le 4 x 4, avalait un à un les pauvres jeunes qui n'avaient rien fait à par reprendre leur plein esprit. En quoi cela pouvait-il bien être un crime se demanda-t-elle. Elle les voyait se débattre alors qu'on essayait de les faire avancer, tandis que celui qu'on essayait de faire monter avait posé ses pieds contre le rebord, afin de faire repoussoir, tout en s'aidant du soldat situait derrière qui le tenait par les bras. Keena eu un léger sourire voyant les siens se débattre et reculer l'échéance comme ils pouvaient. Ce n'était pas des soldats, mais ils faisaient ce qu'ils pouvaient et ça lui mettait du baume au cœur.

      Les miens pensa-t-elle une nouvelle fois, il faut que je fasse quelque chose pour les aider.

      C'est là qu'elle fut prise d'un sursaut quand elle sentit une main posée sur son épaule. Aussitôt dans un réflexe, elle attrapa la main, lui tordit le poignet tout en faisant face à son assaillant. Ses yeux se sont exorbités de surprise voyant que c'était Declan. Elle le relâcha direct et lui demanda :

-Mais qu'est ce que vous faîtes là ?

-Tu vois ce qui vient de se passer ?

-Oui ! C'est horrible.

-Et cela, ne va qu'en augmentant. Les sentinelles ne cessent de débusquer des DÉVIANTS et eux paniqués à cause des multiples prises, commettent des impairs qui les conduisent à leur perte. Nous ne pouvons pas laisser ça ainsi, il va falloir agir et vraiment plus vite que je ne le pensais. Depuis notre rendez-vous avec Kate, la C.R.O.P a fait environ une quinzaine de capturés. C'est énorme. Parfois même des DÉVIANTS connu ni de moi, ni de Kate. C'est pour te dire à quel point ils se cachaient bien. Mais cela montre aussi, que les gérants de l'ordre se sont fortement améliorés.

      De plus, depuis aujourd'hui, dans des lieux tactiques comme le centre commerciale ou les tours de l'institut circulent des vidéos, afin de pousser la population à dénoncer tous DÉVIANTS connus ou soupçonnés. C'est une vraie chasse à la sorcière qui est lancée.

      Keena écoutait de son mieux Declan, mais elle ne pouvait s'empêcher de jeter des regards derrière elle, à cause des hurlements de l'une des jeunes filles et des gardes qui ne cessaient de beugler la même rengaine.

-Arrêtez-vous. Montez, ou je devrais user de la force, criaient-ils à l'autre bout, de sorte que les sentinelles les entendaient.

      La sentinelle savait ce que signifiait cette phrase. S'ils n'obéissaient pas ils allaient finir taser, et après qu'adviendraient-ils. Ils n'auraient plus conscience de rien.

      Declan prit la jeune femme par les épaules et la tourna vers lui, la secouant légèrement.

-Je te parle. Tu m'écoutes ?

-Oui, oui. Ils ont capturés beaucoup de DÉVIANTS, même les mieux cachés. La C.R.O.P devient un réel danger, lui répéta-t-elle pour lui prouver qu'elle l'écoutait. Il faut agir sans attendre, compléta-t-elle, avec mécanisme.

      Elle ne pouvait pas laisser faire ça, s'en était trop pour elle. C'était comme si on s'en prenait à sa famille. Car oui, pour elle, même si elle ne les connaissait pas, ils faisaient partie de sa famille. Ils étaient les mêmes dans le fond, des gens à qui on avait tout volé sans leur accord : leurs familles, leurs souvenirs, leurs pensées, leurs émotions, leur moi profond. Des gens à qui on avait pris leur passé, leur présent, mais Keena se refusait à ce qu'on leur prenne aussi leur avenir.

-Que proposes-tu, finit-elle par lâcher. Declan lui lança un regard surpris en entendent le « tu », mais comprit qu'elle lui accordait enfin sa confiance dans cette mission.

-Il faut qu'on mette au point un plan pour savoir un maximum sur la C.R.O.P, sur nous-mêmes et sur tout ce qu'ils nous cachent. Une fois qu'on en saura plus, on le partagera avec les Rebelles.

-Les Rebelles ?

-C'est le clan que nous formons, nous les DÉVIANTS. Donc je continue, on vole les documents à la C.R.O.P, on prévient les Rebelles. On regarde où ils en sont dans les préparatifs de fuite : le point sur les duvets, la nourriture, les minis pharmacies et enfin on se met d'accord sur le plan de fuite. Où on se retrouve et quand.

-Compris, dit-elle, dynamique avec un mouvement de tête.

-Parfait ! Maintenant, retourne à ta ronde. On se retrouve ce soir dans ma chambre pour mettre un plan en place. Il commençait à s'en aller, quand elle le rattrapa par le bras.

-Attends, est-ce que de l'aide pour cette mission t'intéresse ?

-Quel genre ?

-Genre des bras et des jambes en plus. Voir même une tête en informatique, qui connaît bien le système de la base.

-C'est intéressant. Si tu es sûr d'eux et qu'ils acceptent. Toute l'aide est la bienvenue au niveau où nous en sommes.

-Bien, je leur en parlerai.

Les deux soldats se saluèrent et partirent chacun de leur côté.


                                                             ***


      Le soir venu, une fois au réfectoire, son repas entre les mains, Keena scruta les tables pour trouver ses amis et se joindre à eux. Dévorant son repas, bien mérité, elle se mêla à la discussion. C'est là, qu'Ashton aborda le sujet des DÉVIANTS, car il avait vu quelques heures plutôt, une escouade accompagner plusieurs d'entre eux dans le hall d'entrée. Il expliqua combien cela lui faisait mal au cœur de voir ces pauvres gens attrapés et la frustration qui naissait au creux de ses entrailles face à une telle situation. Il aurait voulu agir, les libérer voire peut-être tuer les soldats, mais il savait qu'il ne pouvait pas, que ça grillerait sa couverture et qu'il ne serait plus d'aucune utilité dans ces cas-là.

      Keena rebondit alors sur ses propos et leur expliqua qu'elle était présente lors des deux prises. Enfin, qu'elle a vu les rafles de son lieu d'observation. Elle leur fit par du premier 4 x 4 aperçut, qui contenait sûrement des personnes assez âgés, puis elle dériva sur le fourgon qui a embarqué plusieurs étudiants et un professeur, qui se sont bien débattus. Malheureusement, cela n'avait pas suffit face aux sentinelles pour s'enfuir. Après ces prises, la jeune femme était très prudente, c'est pourquoi elle avait demandé à ses compagnons de se rapprocher vers le centre de la table pour ne pas être entendue. Puis, elle ajouta que s'ils voulaient faire quelque chose pour aider tous ces braves gens, ils le pouvaient. Une mission de recueil d'informations allait être mise en place, et ce n'était jamais de trop si une triplette de cerveaux voulait se joindre à eux.

-Où est quand, questionna aussitôt Ashton, toujours frustré de ce qu'il a vu.

-Ce soir.

-Parfait ! On est avec toi, petite, dit Jensen.

-Et toi Hori ?

-J'en suis aussi, dit-il d'un ton bas et très neutre.

      Alors qu'ils discutaient le plus prudemment possible, un quatrième homme arriva et prit place entre Ashton et Hori.

-Ce sont eux, tes amis, demanda Declan, connaissant déjà la réponse.

-Oui, c'est ça. Je te présente Jensen, dit-elle en montrant l'homme tout à droite de Declan, Ashton et Hori poursuit-elle dans la ligné.

-Enchanté, les garçons.

-Moi, c'est Declan.

-Oui, on te connaît mec, répondirent-ils tous en cœur.

-O.K. Donc ce soir à vingt heures trente dans ma chambre. Ne soyez pas en retard et soyez prudent. Il ne faudrait pas élever les soupçons. Sur ce bonne appétit à vous. Il se leva et repartit aussi vite qu'il était apparu.


                                                              ***


      QUELQUES HEURES PLUS TARD DANS LA CHAMBRE DE DECLAN

      La chambre de Declan était similaire à toutes les chambres, la seule variante était chambre seul ou à deux, quand cela arrivait comme pour Ashton et Hori, elle était donc meublée d'un lit superposé. Pour celle-ci, c'était un lit simple, et on savait pourquoi, il était le chef des sentinelles alors il avait droit à ce privilège. Les murs étaient immaculés, il y avait une fenêtre sur le mur du fond à droite, un peu plus loin contre le mur face à la vitre se trouvait une table, accompagnée d'une chaise et dans l'angle se trouvait un fauteuil. Puis comme toutes chambres, on observait le lit sur la gauche et devant au bout, la grande armoire. Enfin, on voyait une seconde porte dans le fond de la pièce, celle-ci menait à la salle de bain.

      Le jeune homme était allongé sur le dos dans son lit, les bras croisés derrière sa tête, dans le fauteuil Jensen tapait des mains sur ses genoux pour s'occuper comme il pouvait, quant à Keena, elle ne cessait de faire les cent pas entre l'armoire et la porte d'entrée. Quand elle entendit frapper, elle se retourna de vive allure vers Declan qui fit un bon et alla ouvrir.

-Ah ! Vous voilà, on a presque failli vous attendre, annonça-t-il.

-Oui, excuse nous, on a eu un petit contre temps, et je ne pouvais pas porter tout ça seul, dit Ashton, en montrant tout le matériel informatique d'Hori.

      Ce dernier tenait le pc et plusieurs câbles, le grand brun lui tenait deux boîtiers noirs, on n'aurait su dire au premier abord s'il s'agissait de disques durs externes ou de serveurs réseaux. Le duo entra et installèrent tout correctement sur la table. Pendant que l'homme aux yeux vairons branchait et mettait tout en route, Ashton demanda s'ils avaient commencé à réfléchir à un plan ou pas du tout.

      Leur supérieur expliqua qu'ils les attendaient et commença alors à parler. Il révéla le but de la mission. Elle consistait à s'introduire dans le bureau de Nils, ce qui n'était pas une mince affaire. Ensuite, il fallait accéder à son ordinateur afin de télécharger tous les dossiers que celui-ci pouvait contenir et fouiller toute sa tour pour trouver toutes informations intéressantes ou nécessaires à leur prochaine fuite.

      Hori, le fan d'informatique avait pu fouiller tout le système informatique accessible de sa chambre. Il fit part de ses connaissances, comme le fait qu'il y avait des caméras de surveillance à divers endroits de la base, et qu'il faudrait soit les éviter, soit qu'il se débrouille pour créer un leurre, une sorte de boucle vidéo pour que les gardes au poste de vidéo n'y voient que du feu.

      Après pour l'ordinateur de Nils, le plus jeune de l'équipe avoua que cela serait un vrai jeu d'enfant pour lui de le craquer à condition d'avoir les bons outils avec lui, un minimum de temps et surtout l'objet en question entre les mains, sinon c'était mission impossible. Accablé de questions par Keena et Declan, il en expliqua la raison, très simple. Le commandant était loin d'être bête et était très méfiant, alors il avait connecté sa précieuse boite informatique sur un autre réseau que celui de la base. Hori ne pouvant se connecter que sur celui de la base, n'avait donc pas d'autre choix que pénétrer dans la bureau pour avoir accès à l'autre réseau se trouvant uniquement dans la sphère de Nils.

      Ensuite, le jeune informaticien précisa qu'il y avait peu d'accès au toit, l'ascenseur dans l'angle du hall d'entrée ou bien celui dans le fin de l'aile des laboratoires, auquel personne n'y a accès. Leur choix s'imposa de lui-même, ils devraient prendre l'ascenseur du hall. Mais encore une fois cela ne serait pas de tout repos, car le point d'accueil où se trouvait Nectalyne était pile dans son axe et elle les verrait prendre cet ascenseur, que seule une poignée de personnel est autorisée à prendre. Il compléta son propos en disant que pour le prendre il était nécessaire d'avoir le fameux pass ou alors qu'il fallait pirater l'ascenseur, afin d'en prendre les commandes, ce qui était tout aussi faisable mais demandait beaucoup de ligne de codes, donc beaucoup de temps. Son pc allumé, il montra à toute l'équipe l'ascenseur en question et expliqua comment le pirater et prendre le contrôle de celui-ci. Il s'introduisit dans certains dossiers de la C.R.O.P et il montra à quoi ressemblait le pass et qui en a un.

      Après plusieurs heures, d'explications, de démonstrations et de mise en accord sur les postes et rôles de chacun, ils décidèrent de retourner chacun dans leur chambre en décalé, afin de ne pas élever des soupçons sur leurs déplacements de groupe.

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