Chapitre 12
Après un bon déjeuner énergisant Keena est interpellée par Declan.
-Keena ?
-Oui, demanda-t-elle en levant le nez cherchant où était Declan.
Une fois repéré, elle se dirigea vers lui, qui en fit de même.
-Bien mangé, questionna-t-il.
-Oui, merci.
-Parfait, alors vous êtes prête pour la journée qui vous attend. Voici le planning d'aujourd'hui, je vous le transfert sur votre bracelet.
-Mais vous me l'avez déjà donné, s'étonna-t-elle.
-Oui, mais j'ai du le changer, il y a quelques imprévus. Donc voilà, ce matin vous faites une ronde dans la ville, puis vous poursuivrez dans le quartier des instituts. Celui-ci se situe tout à l'Est près du quartier 1. Je ne peux pas vous accompagner comme prévu, je vous rejoindrais dès que possible sur la fin de votre deuxième ronde. Là, je vous donnerais quelques informations à savoir.
-Bien, chef, c'est noté, répondit-elle sur un ton formel.
-Très bien, alors bon courage et à tout à l'heure.
-Bien, chef.
Declan repartit de son côté et Keena du sien en direction de sa ronde.
***
Après une première partie de ronde parfaite, la sentinelle se dirigea vers le quartier des instituts.
Hmm, quel est ce quartier ? Première fois que je m'y aventure. Il n'est sûrement pas fascinant. Plein d'écoles et d'élèves à tous les coups.
Keena arriva sur la grande place face à l'avenue où de chaque côté de celle-ci, se dressaient des lignées de bâtiments, tous différents.
Certains étaient petits, on aurait dit des petites maisons avec quelques pans de murs où les briques sont apparentes, le tout accompagné de jardin, sauf que là, c'était la cour de récréation pour les plus jeunes.
La cour était recouverte de bitume, ici et là se trouvaient quelques bancs. Il y avait aussi un tourniquet, des balançoires, mais aussi une petite parcelle de pelouse verdoyante où se trouvaient quelques arbres. Deux d'entre eux étaient fleuris de jolies fleurs roses, tels des cerisiers du Japon, tandis que le dernier était un pommier.
Puis après ces sortes de petites maisons, on trouvait de grands bâtiments de bétons gris clairs, pas très hauts, mais très longs, avec des lignes de fenêtres à ne plus finir et seulement une grande porte à chaque extrémité du bâtiment. Ceux-là, se trouvaient dans une sorte de grande cour, elle-même entourée de grandes barrières vertes foncées, ré-haussées grâce à un petit muret. L'accès à cette cour est possible par un grand portail en fer forgé, surplombé d'élégantes volutes.
Keena en examinant ces bâtiments frissonna, car ceux-là, lui faisaient penser à des prisons.
Enfin, tout au fond, se dessinait deux grandes tours à bases carrés. Elles étaient très hautes et recouvertes de grandes fenêtres rectangulaires dans le sens de la hauteur. Chacune d'elles possédaient une très grande porte, autant dans la largeur que la hauteur. Ces tours surplombent toute l'avenue de par leur immensité que leur beauté ; beauté dû à la blancheur étincelante des bâtiments. Elles sont d'une telle blancheur, qu'on croirait qu'elles sont nettoyées tous les jours.
Mais Keena ne pouvait pas décrocher son regard du haut de ces tours, car celles-ci étaient reliées par un immense écran qui diffusait exactement la même vidéo qu'à l'entrée de la ville. Au bout de quelques minutes, son hypnose prit fin.
Les quartiers finis de détailler et admirer, la jeune sentinelle s'attela à son travail. Elle observa les enfants dans une première école, puis une seconde où tout se passait très bien. Alors, elle continua vers la troisième école. Dans la cour, jouaient des enfants. Son regard navigua de groupe d'enfants en groupe d'enfants, jusqu'au moment où celui-ci se posa sur deux petites filles.
La plus petite a les cheveux détachés dans le dos, on dirait un feu flamboyant et dansant, tellement ses cheveux sont roux brillants et ondulés ; tandis que la plus grande est blonde et est coiffée d'une queue de cheval.
Les deux fillettes jouaient à la marelle. Keena les regardait jouer tout en souriant, envahit d'un sentiment agréable et perturbant. Un mélange de joie, de bonheur, accompagné d'un soupçon d'amertume et de regret.
-Oui, CIIIIEEEEEEEEEEEEEL, s'exclama la plus petite.
-Allez Keena, à toi, lui dit la jolie blonde.
Keena prit son petit caillou et le lança dans la case souhaitée.
-Ouiiii, s'exclama de joie la blondinette.
La petite à la chevelure de feu sauta chaque case, reprit son caillou et enchaîna ses passages et ses réussites.
-Allez, dernière case et tu vas me rejoindre.
La fillette au cheveux flamboyant lança son caillou.
-Ouiiii, cria la petite Keena. PARADIIIIIIIIIIIIIIIS !!!
Elle sauta et rejoignit l'autre fillette.
-Bravo ma Nana, lui dit la plus grande en la serrant dans ses bras. Tu vois que tu pouvais le faire, tu es trop forte, dit-elle enjouée. Puis, elle lui claqua un gros bisou sur la joue.
La plus jeune la regarda de ses grands yeux perçants vert-bleus plein d'amour, accompagné d'un tendre sourire.
-Si j'ai réussi c'est grâce à toi, tu m'as aidée et encouragée.
-Et je serais toujours-là pour toi petite sœur. Mais n'oublie jamais : tout ce que tu réussis, c'est grâce à toi, et toi seule.
-Oui, mais tu m'as aidée, répondit la petite sans comprendre.
-Non, je t'ai seulement encouragée, mais le caillou c'est toi qui l'a lancé et les sauts, c'est toi qui les a fait.
-Ah.... laissa-t-elle courir. Oui c'est vrai, répondit-elle après réflexion.
La grande la reprit dans ses bras et lui murmura à l'oreille : « tu es forte, bien plus forte que tu ne le crois Nana ».
-Oui, mais toi aussi. N'oublie pas qu'on est la Force Nana, susurra-t-elle à l'oreille de la jolie blonde, tout en restant blottit contre-elle, fermant les yeux de bien être.
-Auxana, Keena, appela une douce voix féminine.
-Keena. Keena. Keenaaaa, cria-t-il plus fermement.
-Han, fit-elle en sursautant. Elle reprit alors ses esprits et regarda autour d'elle. C'est là qu'elle vit Declan.
-Hé bien, Keena, que se passe-t-il, gronda son chef.
-Euh, rien, dit-elle penaude.
-J'en suis pas si sûr, cela fait quelques minutes que j'essaye de vous ramener parmi nous et pas de réaction, expliqua-t-il sèchement. Alors, maintenant, vous allez vous expliquer, lui ordonna-t-il.
-Mais rien, je regardais juste les enfants jouer et cela m'a absorbée, je me suis revue plus jeune, à leur âge.
Declan la regarda perplexe, relevant l'un de ses sourcils, comme s'il réfléchissait.
-Bien, alors terminons cette ronde.
Lors de celle-ci le jeune homme, lui expliqua chaque bâtiment.
-Les premiers sont pour les plus jeunes, les apprentissages primaires : lire, écrire, compter, etc, les suivants sont pour les adolescents. Là, ils poursuivent leurs apprentissages primaires et on commence à leur montrer toutes les possibilités qui s'offrent à eux, adultes. Comme être simplement un civil, ou bien commerçant, professeur, scientifique, informaticien, soldat, etc. Et donc, les derniers, les grandes tours, vous l'aurez compris, elles permettent de former les jeunes aux métiers choisis ; mais avant de les former, ils passent des tests pour voir si le métier choisis leur correspond. Si ce n'est pas le cas, après les testes d'entrées, on redirige les jeunes vers une voie plus adaptée à eux.
Après, ces explications, Declan compléta son discours sur les points importants à observer lors des rondes, qui peuvent annoncer de potentiels déviants.
Leur ronde finit, ils rentrèrent à la C.R.O.P.
***
-Ah ! Mademoiselle Keena, je vous attendais, lui dit un soldat. Le commandant Nils demande à vous voir, il vous attend dans son bureau.
-Le commandant Nils, répéta-t-elle interrogateur.
-Oui, c'est cela. Veuillez me suivre, je vous y conduis.
La jeune soldat le suit en silence, se demandant bien qui pouvait être ce commandant et pourquoi elle n'avait jamais entendu parler de lui jusqu'à maintenant.
-Commandant, interpella le soldat.
-Oui ?
-Je vous amène la sentinelle Keena.
-Ah, très bien ! Faites-là entrer, ordonna-t-il.
Keena entra dans le bureau et posa directement les yeux sur l'homme assis derrière le bureau. Elle reconnu aussitôt le grand blond à l'air sadique du matin même.
-Rentrez, asseyez-vous, asséna-t-il.
Glups, déglutit-elle. Mais que me veut-il, se questionna-t-elle. Est-il au courant pour ce matin ? Non, c'est pas possible, pensa-t-elle.
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