Finalement
Après avoir rattrapé tes cours manqués, mangé comme si c'était ton dernier repas et avoir pris une douche d'une durée équivoque à l'éternité, tu saisissait ton téléphone.
Tu composes le numéro même qu'on t'avait refilé ce matin, en passant tu as pu obtenir celui de l'héro qui avait fait toute ton enfance. Tu patiente un moment, le cellulaire sonne dans le vide. Il était pourtant à peine vingt heures, tu ne pensais pas le déranger dans un sommeil.
Alors que tu allais finir l'appel, il décroche enfin.
Aizawa – Allô..? C'est qui à l'appareil ?
(T/P) – Ah, Sensei ! C'est (T/P) !
Aizawa – Ah, toi...
Ce "toi" ne te plaisait pas des masses, il pouvait tout dire comme ne rien dire sur la suite de cet appel.
(T/P) – Vous auriez pu m'appeler pour m'en dire plus sur la fin du raid, vous savez ! C'etait convenu comme ça et en plus les restrictions de confidentialité n'ont toujours pas été levée, les autres n'ont pas pu m'informer de quoi que ce soit à cause de ça ! Et-!
Aizawa – On les as pas trouvés vivants,
(T/P).
Tu lâches ton téléphone, tu es totalement figée, tu active le haut-parleur.
Aizawa – Je sais que tu es assez mature pour digérer ça alors je vais te dire...
Ils étaient comme des sortes de zombies au service de Chisaki, dépourvu de volonté propre et le corp en miettes...
Lorsqu'on a voulu les saisir... Ils ont été tués par des sbires...
– Les médecins ont essayés comme ils pouvaient de les réanimer mais ils sont morts depuis ce matin.
(T/P) –...Et...Leurs...Dépouilles ?
Tu penses à ce matin, tu trébuchais dans le métro alors que tes parents étaient en train de donner leurs derniers souffle.
Aizawa – Ne te préoccupe pas de ça, c'est régler même si c'est compliqué... Ils sont internés dans un hôpital de vilains et les procédures sont plus dures pour les enterrer comme de parfait civils...
– C'est aussi parce qu'ils sont dans un hôpital pour vilain que je ne t'ai pas appeler avant, personne n'a de droit de visite et les infos ne m'ont été donnée qu'aujourd'hui à 18h.
(T/P) – Pu-... M-merci...Sensei.
Tu étais à deux doigt de te briser.
(T/P) – B-bonne soirée...
Aizawa – Toutes mes condoléances, (T/N).
Tu raccroches alors que tes premiers sanglots se font entendre.
Quelques minutes de silence passent quand ta chambre est parcourue par un son. Un cri terrifiant, un bruit de désespoir. Tu sens comme ton cœur explosé, c'est la merde dans ton cerveau.
Tu ne te soucie même pas de combien tu es amochée par les larmes qui coulent à flots sur ton visage et la morve qui commençait à sortir de ton nez.
Tu pars éteindre ta lumiere puis va enfoncer ta tête dans le lit, essayant de dormir et d'étouffer des cris de rage et de colère.
Tu donnais des coups de poings dans le vide, te mettait à bafouiller des choses incompréhensibles quand tu pense à ton frère à qui tu ne donne quasiment jamais de nouvelles et à qui tu allais apprendre le décès de vos parents..?
Depuis tout à l'heure tu reçois des notifications sur ton téléphone mais tu ne calcules pas du tout. Tu ne voulais pas d'un coup de massue inattendu, une nouvelle qui allait encore plus te détruire.
Alors que tu renifles bruyamment, la porte de ta chambre s'ouvre doucement. Tu peines à voir qui entre mais n'apprécie pas cet individu qui se permet de venir sans permission.
(T/P) – Casse toi...
Tu ne peux distinguer que c'était un garçon de taille moyenne qui entrait dans ta chambre, équipé de chaussons violets, que grâce à la lumière du couloir.
Il ferme derrière lui.
Il soupire, d'une façon particulière que tu reconnait mais tu es tellement loin d'être sur Terre que son nom ne te viens pas à l'esprit.
??? – Tu vas me dire c'est quoi ton problème, merde ?! Il possédait une charmante voix rauque.
(T/P) – Bak-...Bak-...Bakugou ?
Il t'enlève l'oreiller auquel tu t'accroches jusqu'à t'en faire péter les doigts, tu as la respiration haletante, les traits du visages froncés en une grimace de bébé qui pleure.
On pouvait retrouver de la bave dans un coin de tes lèvres et ce qui se trouvait en bas de tes yeux était devenu une cascade.
Tu émets un cri à en fendre l'âme.
Pourtant tu savais que leurs chances de survies étaient minces, mais tu t'etais toujours accroché à ces faibles pourcentages, niant la réalité.
Tu avais fais comme si tout allait bien alors que non, refusant de réaliser la situation dans laquelle tu étais.
Et tu n'avais rien fait pour les retrouver.
Bakugou s'assoit sur le lit et sèche abruptement tes larmes, sans ménagement comme si il devait absolument les retirer.
Il n'était pas violent non plus, il les enlevait doucement mais avec fermeté.
(T/P) – Je...Mes parents...
Tu galères à garder les yeux pleinement ouverts, l'eau te brouille de nouveau la vue.
(T/P) – Ils sont morts.
Tu fourres ta tête dans son buste et passe tes mains dans son dos à la recherche de réconfort, il ne te repousse pas. Tu passes une bonne quinzaine de minutes à lui raconter les derniers événements qui avaient fait que aujourd'hui soit aujourd'hui.
Il n'avait sorti aucun mot, juste de l'écoute.
Et tu pleures ensuite après ton monologue une bonne demi-heure jusqu'à t'endormir de fatigue, épuisée tu n'avais pris aucun paramètre en compte.
Tu te fichais que Bakugou soit encore dans ta chambre et surtout que tu sois dans ses bras, tu n'en avais rien à faire d'être complètement dégueulasse à regarder, tu ne te préoccupais encore moins de demain.
Tout te passait au-dessus.
Si ce n'est la culpabilité qui te ronge.
Mercredi –
Vêtue de noir, tu t'approches des tombes pleines de fleurs du couple. Tu t'accroupie, joint tes deux mains et ferme les yeux.
Tu penses en ton fort intérieur à tout cet amour qu'ils t'ont donné, à tous ces souvenirs heureux...
(T/P) – Reposez en paix, vous deux.
Tu n'arrives pas à retenir cette larme qui coule sur ta joue droite : Promis, ce serait la dernière ! Tu l'essuie d'un revers de main et laisse apparaître sur ton visage un sourire triste qui se voulait rayonnant.
Tu ne serais plus une fille indigne.
Tes parents n'aimerait pas que tu te morfonde et préférerait te voir poursuivre la vie comme lorsqu'ils étaient à tes côtés.
Tu déposes une ultime rose et te lève rejoindre les autres. Les adultes et internes de la mission d'Overhaul avaient fini de faire leurs adieu à Night Eye.
Tu l'avais bien évidemment fait toi aussi avant de te reposer sur tes gendres et désormais ils t'attendaient pour rentrer tous ensemble.
Dans une tenue qui aurait sûrement plût à ton père et ta mère, tu quittes le cimetière d'une marche lente alors que le Soleil se met à briller dans le ciel.
Réchauffant peaux et cœurs.
Alors que tu recevait un rayon de l'étoile, une main se pose sur ton épaule. Réconfortante et grande, une autre, petite et douce te prenait la main.
Tes frères étaient là, essayant comme toi de faire avec.
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