Chapitre 18.

Il se baladait dans les couloirs, les poings autour des sangles de son sac à dos, les yeux rivés sur le sol. Ses pas résonnèrent, aucune source de bruit ne vint les perturber. Il se trouvait seul dans ce coin du bâtiment. Cela le rassura de se retrouver seul. Il avait besoin de calme, trouvait la paix. Le monde s'acharnait sur lui depuis quelques jours et il avait besoin de souffler.

Quand tout à coup, une main se posa brusquement sur son épaule et le poussa contre le mur à sa gauche. Sa tête heurta le mur et il geignit de douleur, la mâchoire crispée. Il ouvrit les yeux et se retrouva face à une ombre. Il ne parvenait pas à discerner les traits de son envahisseur, mis à part ses yeux rouges comme les rubis. Il le dévisagea d'un air grave et sombre. Il lui faisait peur. D'une voix posée mais autoritaire, il lui déclara ces quelques mots:

-Oublie ce rêve futile, Yamikumo. Tu ne seras jamais un héros.

L'instant d'après, il se retrouva face à ce même garçon qui le retenait fermement par les cheveux. Les larmes lui montèrent, brûlant ses yeux. Il avait très mal, les genoux à terre, les mains cherchant à se débarrasser de ces poings qui le torturaient.

-T'as pas retenu c'que je t'ai dit? Tu deviendras jamais un héros! T'es trop faible et Sans-Alter. T'arriveras jamais à rien dans la vie.

Son persécuteur le balança plus loin, le regard méprisant tandis qu'il chouinait, les mains dans les cheveux.

-Tu ferais mieux de crever. En espérant que ta prochaine vie te sera plus favorable et que tu auras un Alter.

Izuku ouvrit lentement les yeux, l'esprit encore envahi par ces mots horribles. La bouche tordue, il plaça son bras contre ses yeux, souhaitant se débarrasser de ses larmes qui lui piquaient.

Il avait tout compris.

Durant ces quelques nuits, il vivait dans la peau de Mikumo, l'ami de Katsuki qui s'était suicidé. Apparemment, son petit-ami avait oublié de souligner le fait qu'il était en partie responsable de la mort de son soi-disant "ami". En quoi se comporter aussi méchamment envers quelqu'un est synonyme d'agir comme un ami?

Izuku ne comprenait pas pourquoi Katsuki avait agi aussi monstrueusement envers une personne qu'il aimait beaucoup. Ce n'était pas logique.

Comment avait-il pu tomber amoureux d'un monstre comme lui? Il paraissait si distant, blessé, mais ce n'était pas à lui d'éprouver ce genre de sentiment. Mikumo avait beaucoup plus souffert que lui!

...

Et maintenant? Que devait-il faire?

Il était hors de question de rester ainsi sans rien dire. Il devait avoir une petite discussion avec son petit-ami. Il ne supporterait pas de garder ce lourd secret pour lui. Maintenant qu'il connaissait toute l'histoire, il devait en avoir le cœur net. Est-ce qu'il avait inventé toute cette histoire ou ses rêves lui avaient transmis une information capitale pour le futur de leur couple naissant?

Il quitta ses draps, l'air frais heurtant son corps mou qui se sentait mieux dans son cocon chaud qu'était son lit. Il passa le bas de la paume de sa main sous ses yeux afin de sécher les traces humides qui s'étaient écoulées. Malgré le chagrin qui le chamboulait, il démarra sa routine matinale.

Il ne pouvait croire que Katsuki avait pu faire une chose aussi ignoble. Cela n'avait pas l'air d'être son genre. Même si parfois, il agissait froidement, il n'avait pas l'air méchant. Il sortait les crocs mais ne comptait pas mordre sans se sentir agressé.

Il aurait aimé se dire que tout ceci n'était qu'un stupide rêve qui lui retournait une nouvelle fois le cerveau, mais...il avait ce mauvais pressentiment. Au fond de lui, il connaissait bien la réponse: cela ne pouvait être qu'un simple rêve. Trop d'éléments l'orientaient vers ce choix.

Il souffla lourdement quand il finit d'enfiler son uniforme, le cœur en lambeaux. Le blanc de ses yeux était parsemé de petits vaisseaux sanguins qui avertissaient très clairement qu'il avait pleuré. Cela faisait une semaine qu'ils s'étaient dévoilés leurs sentiments. Il se mordit nerveusement la lèvre à la simple idée d'engager cette discussion qui s'annonçait périlleuse pour la stabilité de leur couple.

Sur le chemin de l'école, il s'imaginait tous les scénarios possibles. Izuku savait bien qu'il n'allait pas pouvoir se contenir et qu'il s'emporterait. Même s'il l'aimait du plus profond de son cœur, il ne pouvait supporter ce genre de comportement inadmissible. Ce pauvre garçon n'avait trouvé d'autres solutions que de se jeter dans le vide.

En repensant à sa chute, un haut-le-cœur l'électrisa, le faisant gémir, la main à la gorge, l'acide lui ayant brûlé la trachée. Il baissa la tête, s'arrêtant au beau milieu de la route, ce qui fit pester certains passants qui se trouvaient derrière lui. Ils le regardèrent d'un œil torve, tandis qu'ils le contournaient. Il ne se sentait vraiment pas bien. Tout son corps le lui faisait ressentir. Il se sentit faiblir, pris d'un vertige. Il tituba sur le côté quand un bras vint le retenir par l'épaule.

-Vous allez bien, jeune homme?

Il plissa les yeux, cherchant le regard de la personne qui lui servait de soutien. Il s'apprêta à le remercier mais au lieu de cela, ses cordes vocales se gelèrent, l'empêchant d'émettre le moindre son.

C'était lui. L'homme qui le suivait depuis plusieurs jours. Même s'il avait l'air bienveillant à cet instant, Izuku se reprit de suite en main et s'écarta brusquement, le regard craintif.

-Vous vous sentez bien?

Cet homme était dangereux. Malgré l'innocence dans ses gestes, depuis qu'il l'avait vu sourire de cette façon machiavélique dans le train, il savait pertinemment qu'il lui voulait tout sauf du bien. Il n'allait pas se faire berner.

Il fallait fuir.

Tout de suite.

-O...Oui, merci Monsieur. Désolé pour le dérangement.

Puis il le doubla, évitant tout contact avec lui et accéléra le pas, cherchant à le distancer le plus rapidement possible.

Tandis qu'Izuku s'éloignait de son champ de vision, se mélangeant à la foule, l'homme en costume le dévisageait longuement, intrigué. Pourquoi avait-il agi comme un petit animal craintif? Avait-il l'air si menaçant? Puis, une petite voix qui provenait d'une ruelle adjacente vint le sortir de ses pensées. Une jeune adolescente aux cheveux blonds le regardait de ses yeux jaunes. Il l'avait déjà vu quelque part mais il ne parvenait pas à s'en souvenir. Il se rapprocha et quand ils furent à l'abri des regards, tandis que la demoiselle continuait de le fixer, un violent coup par derrière le fit sombrer dans l'inconscience. La jeune fille sourit et s'accroupit vers lui pour lui caresser affectueusement les cheveux tout en riant d'un air cruel.

-Désolé Monsieur, mais nous avons encore besoin de vous.

Quand Izuku arriva à Yuei, il se dirigea automatiquement vers la salle de classe. Ochaco et Tenya l'attendaient souvent là-bas alors il avait pris cette habitude.

En passant la porte de la classe 1-A, il les retrouva comme convenu autour du bureau de la jolie brune, discutant joyeusement avec insouciance, tandis qu'Izuku se rapprochait d'eux, l'esprit vagabond, sous tension. Cette matinée ne pouvait pas être pire.

-Salut Izuku! Comment vas-tu? demanda Ochaco, lui adressant son magnifique sourire habituel.

Il enfila son masque et joua le rôle du garçon heureux à la perfection.

-Très bien et vous?

La conversation s'enchaîna naturellement. Ils étaient en train de dire que Tenya avait pu avoir la chance de visiter l'agence de héros professionnel de son frère, le célèbre Turbo Hero "Ingenium", ce qui ébahit le jeune Izuku qui ne s'attendait pas à ce que son ami eût un lien parenté avec un héros de cette trempe. Le petit sourire ravi de Tenya témoignait d'une grande fierté envers son frère qui avait toujours été son modèle. Leur Alter était similaire alors il espérait pouvoir lui ressembler et accomplir des exploits susceptibles d'attirer l'attention de son frère. Il voulait sa reconnaissance. Être valorisé par un grand héros comme lui ne pouvait que lui faire plaisir.

La porte coulissa de nouveau, attirant leur attention. Quand le regard d'Izuku percuta celui de Katsuki, son cœur bondit hors de sa poitrine. Aussitôt, il détourna le regard, partagé entre le dégoût et la peur. Il ne voyait plus qu'en lui l'image d'un tyran qui tabassait les plus faibles pour son bon plaisir.

"Quel lâche..."

Katsuki ne comprit pas ce changement d'humeur d'Izuku mais demeura indifférent, rejoignant Eijiro, Denki et Mina qui se trouvaient au fond de la classe.

L'organe vital d'Izuku pulsa dans sa poitrine douloureusement. Il n'osait même plus le regarder dans les yeux. Il se sentait profondément touché par son agressivité passée. Peut-être qu'il avait changé, mais cela n'effaçait pas ses mauvaises actions pour autant.

Toute la matinée, Izuku avait ignoré Katsuki, ne lui laissant pas l'occasion de s'approcher de lui. Le tacheté s'arrangeait toujours pour se retrouver dans un groupe, les empêchant de se retrouver que tous les deux. Katsuki rageait intérieurement, ne comprenant aucunement ce changement de comportement radical. La veille, ils avaient eu l'air de bien s'entendre. Ils s'étaient retrouvés derrière l'établissement pour passer un peu de temps ensemble, rien que tous les deux. Peut-être avait-il mal agi? Mais il n'en avait aucun souvenir.

Du côté d'Izuku, cela le démangeait d'aller le voir et de parler sérieusement de ce rêve qui avait totalement changé sa perspective au sujet de Katsuki. Les mots sont les fondements d'un couple. S'il n'y a pas de dialogue, ils n'iront pas bien loin.

Alors à la fin des cours, Izuku rangea rapidement ses affaires et se redressa pour se mettre à côté de son voisin de table.

-Katsuki? Je peux te parler deux minutes?

Son ton était froid, il l'avait bien entendu. Mais ce qui l'avait le plus saisi était son appellation. Il ne l'avait pas appelé "Katchan". Car même si leur relation n'avait pas été révélée au grand jour, Izuku l'appelait toujours par ce surnom enfantin. Le blondinet ne répondit pas, finit de ranger ses affaires dans son sac puis se redressa. Ils se dévisagèrent de longues secondes. Le regard du plus petit s'était assombri tandis que ses lèvres crispées n'avaient rien de désirable. Il était en colère. Ils n'allaient certainement pas s'embrasser passionnément dans les toilettes à en juger cette tension palpable qui aurait presque pu lui donner la chair de poule. Puis, Izuku rompit leur contact visuel pour se retourner et se diriger vers la sortie, se dirigeant dans l'un des couloirs vides du lycée. Et à nouveau, Izuku le défia du regard, les poings serrés. Il lui en voulait mais Katsuki ne voyait absolument pas pourquoi.

-Dis-moi sérieusement, Katsuki...

Ce début de phrase fut mis en suspens, laissant mariner le garçon aux regards semblables aux rubis qui sentit que ce qui allait suivre ne lui ferait pas plaisir.

-...est-ce que tu es responsable du suicide de Yamikumo?

Cela eut l'effet d'une bombe, comme si son Alter avait agi contre lui-même. Comment l'avait-il su? Il fut tellement sonné qu'il ne répondit pas.

-Katchan...je t'en supplie...

Le garçon aux cheveux bouclés se rapprocha de lui et passa ses mains sur le col de son petit-ami, se collant presque à lui, le regard embué de larmes, suppliant.

-...dis-moi que je me trompe...

Mais il ne pouvait pas lui mentir. Il ne savait pas comment il l'avait su mais même si cela lui déchirait l'âme, il devait affronter la réalité.

-Non. Tu n'te trompes pas, Deku.

Les poings autour de son col se resserrèrent involontairement tandis que le regard tremblant de son petit-ami lui faisait un mal de chien. Puis rapidement, la déception se transforma en rage. Ses fins sourcils se froncèrent, son regard assombri par la colère n'avait rien à voir avec l'amour qu'il lui portait les précédents jours.

-Comment t'as pu faire ça!? T'étais son ami! Comment t'as pu lui demander de se tuer!? Il était déjà mal dans sa peau! En tant qu'ami, tu aurais dû le soutenir dans sa voie héroïque! Pourquoi tu as fait ça, Katsuki!?

S'il en avait la force, il l'aurait frappé de toutes ses forces. Mais il tremblait tellement qu'il ne parvenait plus à bouger, toujours accroché à lui par la veste de son uniforme, les larmes menaçant de couler.

Katsuki se mordit l'intérieur de la joue, irrité. Izuku croyait tout savoir mais il n'avait pas été à sa place à ce moment-là. Cependant, il garda un semblant de calme pour ne pas exploser.

-Je sais que j'ai merdé, que j'aurais pas dû lui dire toutes ces horreurs.

-C'est bien de penser ça maintenant, mais tu te rends compte que tu as détruit une vie!?

-Écoute, Deku. C'est pas tes affaires. Oublie ça.

Le plus petit le repoussa violemment, enragé.

-Tu veux que j'oublie ce que tu lui as fait!? Tu veux que j'oublie que c'est toi qui lui a demandé d'aller se jeter du toit!? Hein!? C'est ça que tu veux!?

Il criait, remonté comme une pendule. Son attitude le débectait. La tension montant bien vite, Katsuki lui répondit de la même manière, sur les nerfs. Il se rapprocha dangereusement d'Izuku qui ne le quittait pas des yeux.

-J'ai jamais voulu qu'il se tue, putain! Qu'est-ce que tu crois, Deku, bordel!?

-Ah! Parce que pour toi, "Crève, connard!", ça ne veut pas dire que tu souhaites sa mort!?

-J'ai jamais voulu qu'il crève, bordel! Il m'énervait tellement avec ses idéaux de héros que les mots ont dépassé ma pensée!

-Peut-être mais à cause de toi, il s'est jeté du toit!

-J'le sais, putain! Tu crois peut-être que j'suis insensible et que sa mort m'a fait ni chaud ni froid!? J'suis pas un monstre!

-C'est pourtant l'apparence que tu as, lâcha méchamment Izuku, furieux.

Ces mots blessèrent le pauvre Katsuki qui avait cessé de vivre durant six mois entiers. Il s'en était voulu, repensant sans cesse à tout ce qu'il avait fait subir à Mikumo. Combien de fois n'avait-il pas souhaité remonter le temps et modifier le cours des choses, effaçant ainsi les pulsions suicidaires de son ami? Il s'en voulait toujours depuis ce jour. Il avait perdu confiance en lui, ne se considérant plus que comme de la merde. Cela lui avait demandé un travail intense pour retrouver l'envie de se confronter à la vie et d'accomplir le rêve de son ami décédé en sa mémoire.

-J'arrêtais pas de lui dire qu'il n'arriverait jamais à devenir héros. C'était un Sans-Alter. Il aurait risqué sa vie pour rien s'il continuait d'espérer.

-C'est un peu ironique de l'avoir détourné de son rêve pour qu'il perde la vie malgré tout.

Ils ne hurlaient plus, prêts à régler le conflit à coups de poing. L'atmosphère s'était refroidie, comme s'ils avaient été téléportés au sommet du Mont Fuji. Ils se regardèrent en chien de faïence, silencieux.

-Comment tu l'as su?

-Par pur hasard.

Cela tournerait en ridicule s'il lui avouait que c'était grâce à l'apparition de ces rêves sordides. Katsuki n'insista pas. Ce fut au tour d'Izuku de relancer la conversation qui n'avait rien de bénéfique.

-Tu te rends compte que ça me blesse de savoir que tu as pu faire un truc pareil? Tu me déçois...

Il ne répondit pas. Il n'avait plus envie de se justifier. Il avait finalement réussi à tourner la page, bien que la culpabilité le rongeait toujours de l'intérieur lorsque ces mauvais souvenirs refaisaient surface.

Izuku soupira. Il lui lança un regard méprisant, déçu, écœuré, triste. Il l'aimait tellement mais il le détestait désormais. Ses sentiments étaient contradictoires. Il ne savait plus quoi en penser.

-Est-ce que tu repenses à lui, parfois?

-Franchement, arrête Deku. Tu m'saoules.

Il fut soufflé par son renfermement. D'accord, ce n'était pas un sujet qu'il appréciait aborder mais n'avait-il donc aucun respect pour la mort injuste de son ami?

-Tu penses t'en sortir comme ça?

-Écoute, j'en ai marre de parler de ça. Cette histoire n'a rien à voir avec toi. Mikumo est mort, OK. Maintenant c'est trop tard. On peut plus rien faire.

Un son perçant résonna dans le vaste espace. Il n'avait pas su se retenir. Sa main avait mû toute seule. Le visage figé par la rancœur, il le fixa. Katsuki avait la joue rouge, le regard sombre.

-Ce n'est pas une raison pour faire comme s'il n'avait jamais existé.

Il s'éloigna d'un pas puis lui lança un dernier regard.

-Au final, c'est peut-être toi qui ne mérite pas de devenir un héros.

Il tourna les talons et courut dans les couloirs, en direction de la sortie, abandonnant Katsuki qui donna un violent coup dans les casiers, usant de son Alter, ce qui les mit hors d'usage. Il avait mal réagi et il allait le regretter amèrement. Izuku ne s'énervait que rarement et puisqu'il avait finalement réussi à attiser sa haine, il aurait du mal à lui adresser la parole à nouveau.

Comment allait-il arranger la situation, désormais? Il n'en savait rien. Et cela le déprima.

Izuku courait toujours, dévalant les escaliers à toute allure, les joues humides. Il fut pris d'un sanglot qui l'étrangla à moitié tandis qu'il haletait à cause de l'effort. Il s'était emporté, du coup, Katsuki s'était renfermé alors il avait dit des choses qu'il ne pensait pas juste pour être tranquille. Izuku le savait bien mais sa colère l'avait remporté sur sa raison. Leur relation s'était fragilisée drastiquement. Il regrettait amèrement d'avoir monté le ton avec lui. Mais il était trop tard pour faire marche arrière. Pour l'heure, il avait besoin d'être seul.

Il passa le portail, courant toujours. Il voulait fuir ce monde, s'évader, être en paix. Il avait fait une grossière erreur et il ne voyait pas comment la réparer. Soudain, il entra en collision dans un torse bien plus grand que lui.

-Eh bien, moi aussi je suis heureux de te revoir, Midoriya Izuku.

Cette voix... Il la reconnut aussitôt. La même que celui qui l'avait abordé le matin même. Il releva la tête subitement, la vision troublée par le voile de larmes qui recouvrait sa cornée. Il reconnut l'homme qui le suivait, comme il l'avait deviné. Encore une fois, aucun passant n'était dans les environs. Ils n'étaient que tous les deux et Izuku savait que s'il restait une seconde de plus avec cet individu, il serait confronté à un problème de taille.

-Tu sembles bien tourmenté. Une peine de cœur, peut-être?

Izuku recula d'un pas, puis d'un autre, tandis que l'homme se rapprochait davantage, un large sourire aux lèvres. Il était tétanisé. Quelque chose allait se produire, il le sentait.

-Ne t'en fais pas. Je suis là pour récupérer les morceaux brisés.

Avant qu'il ne pût finir sa phrase, le visage de l'homme en costard fondit partiellement, comme si Mina lui avait balancé de l'acide à la figure. À la place d'un visage d'adulte, une petite frimousse qu'il reconnut aussitôt se métamorphosa. C'était la fille qui avait attaqué le lycée! Himiko Toga, selon les informations qui avaient été récupérées sur elle. L'adolescente assembla ses mains et les pressa l'une contre l'autre, un sourire carnassier déformant son visage angélique.

-Dommage pour toi parce que je préfère briser les jolis cœurs que les réparer.

Izuku comprit qu'il était en très mauvaise posture. Il recula à nouveau mais entendit comme des perturbations dans l'air juste derrière lui, puis une paire de mains gantées vint se poser sur ses épaules, ce qui le médusa.

-Allez, viens avec nous.

Les mains le tirèrent en arrière tandis que Himiko se rapprochait, les mains liées dans le dos, souriant d'un air énigmatique.

-Tu nous seras très utile, toi aussi.

Le portail se referma. La ruelle était déserte.

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