Chapitre 15.
Son sac pesait lourd sur ses frêles épaules, comme s'il contenait trois grosses briques. Le poids de son angoisse quant à retourner dans cet endroit lui donnait la nausée. Face à lui, une école, la même que la dernière fois. Ses pas le guidèrent vers le hall même si sa raison lui hurlait de faire demi-tour. Seulement, il ne pouvait faire autrement. Son corps agissait de lui-même, sans son consentement. Il arriva dans la cour, grouillant de collégiens qui passaient à côté de lui sans le voir. Il était toujours ce garçon invisible aux yeux de tous, un spectre errant.
Brusquement, il sentit deux mains lui agripper les hanches et l'instant d'après, un vent froid lui mordit les jambes. Puis, tous les regards - qui jusque-là l'ignoraient - se tournèrent vers lui et des sourires déments déformèrent leur visage. Les rires lugubres que les élèves produisaient produisirent un profond malaise au garçon. Il baissa les yeux, cherchant à connaître la cause de ce soudain coup de froid et se rendit compte que son pantalon était baissé. Un sentiment de honte s'empara de son être et il s'empressa de le remettre en place, les joues brûlantes. Sa vision se brouilla, il s'apprêtait à pleurer. Sa seule pensée fut vouloir disparaître. Il accourut jusqu'au bâtiment dressé fièrement derrière lui et se précipita aux toilettes, pour laisser exploser son chagrin. Tout à coup, une vive douleur lui lassera le bras gauche. Il retroussa sa manche d'uniforme, intrigué par cette irritation qui lui brûlait la peau. Qu'elle fut sa surprise de constater que tout son bras était parsemé de coupures, faisant rougir sa peau. Elles étaient toutes plus ou moins symétriques, suffisamment profondes pour faire couler son sang. Il fut pris d'un vertige, fiévreux. Il se laissa tomber en arrière, l'acide remontant le long de son œsophage. Il se sentait si mal...
Izuku se réveilla, mal à l'aise par ce rêve sordide. Son pyjama était détrempé, il avait des bouffées de chaleur. Ce rêve ne l'avait pas du tout laissé de marbre. Il respira profondément et se redressa rapidement. Il alla jusqu'à l'interrupteur pour l'allumer et observa son bras gauche, inquiet. Il fut rassuré de constater qu'il n'avait rien. Toutefois, le doute subsista dans son esprit. La mine sombre, il attrapa son uniforme dans son armoire, se changea dans la salle de bains puis rejoignit sa mère dans la cuisine, qu'il surprit en train de bailler, la bouche béante comme la gueule ouverte d'un hippopotame. Les larmes lui étaient montées aux yeux, qu'elle essuya à l'aide de son index, une tasse de café dans l'autre main. Elle entendit les pas de son fils et se retourna vers lui pour le saluer avec un grand sourire mais quand elle remarqua son visage crispé, elle s'inquiéta.
-Ça ne va pas, mon chéri?
-Je dois te parler sérieusement.
Il décala l'une des chaises pour s'y asseoir. Elle l'imita, ne le quittant pas des yeux, redoutant les paroles de son fils. Que lui était-il arrivé si tôt ce matin pour avoir l'air si perturbé?
-Je ne veux pas te faire peur mais depuis quelques jours, je fais des rêves étranges. Et je me dis que ça a peut-être un rapport avec mon passé.
Dans d'autres circonstances, elle aurait sauté de joie d'apprendre cette nouvelle. Depuis que son fils ne se souvenait plus de rien de sa vie avant l'incident, tout son monde s'était écroulé. Son mari n'était même pas là pour l'épauler. Elle avait dû remonter la pente toute seule, feignant l'indifférence envers son fils amnésique pour ne pas l'inquiéter. Mais la façon dont il lui avait annoncé cette nouvelle laissait présager qu'il ne s'était pas souvenu de quelque chose de joyeux...
-Je t'écoute? De quoi penses-tu t'être souvenu, Izuku?
Il baissa les yeux, jouant avec ses doigts, préoccupé. Peut-être que sa mère n'était même pas au courant de toutes les horreurs qu'il avait aperçu dans ses rêves trop réalistes pour n'être sorties que de son inconscient. Il se sentait beaucoup trop impliqué pour que ce ne soit que pure fiction issue de son imagination.
-Voilà... Est-ce que je me faisais harceler à l'école?
Cette révélation la laissa bouche bée. Elle ne voyait vraiment pas de quoi il parlait.
-Pas du tout. Tous les jours, tu rentrais à la maison en compagnie de ton petit groupe d'amis et quand je leur demandais comment tu allais en classe, ils me répondaient avec un grand sourire que tu étais apprécié de beaucoup de personnes. Les professeurs me disaient que du bien de toi quand je les croisais et tu ne m'as jamais fait part de ce genre de discours.
-Mais... Est-ce que je n'ai pas eu des périodes où je semblais...malheureux?
-Je ne l'ai jamais remarqué. Tu ne te réfugiais jamais dans ta chambre. Tu restais tout le temps dans le salon avec moi car tu savais je ne supportais pas la solitude depuis que ton père ne rentrait plus aussi souvent qu'avant à la maison.
Elle sourit en se remémorant quelques épisodes.
-Je te proposais tout le temps de rejoindre tes amis mais tu refusais catégoriquement en me prenant dans tes bras, disant que tu préférais rester à la maison pour que je ne me sente pas seule. C'est pourquoi tes amis passaient souvent car ils n'avaient pas d'autres choix s'ils voulaient te voir en dehors des cours.
Inko Midoriya fut prise d'une vague de nostalgie. Depuis qu'il était tombé dans le coma, leur relation avait beaucoup changé. Il était plus distant, restant cloîtré dans sa chambre, pour faire le point. Et puis, elle n'était qu'une étrangère à ses yeux. Elle avait eu beaucoup de mal à l'accepter mais elle savait que c'était mieux pour lui de s'isoler.
-Tu es bien sûre? demanda-t-il confirmation, semblant plus rassuré.
-Oui, répondit-elle en souriant doucement, prenant ses mains dans les siennes. Qu'est-ce qui te fait douter comme ça, Izuku? Tu as rêvé que tu te faisais embêter?
-Mmh...
Il ne pouvait pas lui dire qu'il avait vu son bras mutilé? Et si jamais cela avait réellement été le cas? Comment sa mère réagirait-elle? Elle paniquerait. Sa mère était une grande angoissée quand il était question du bien-être de son fils.
Mais après tout, les rêves ne révèlent qu'une partie déguisée de nos désirs enfouis dans notre inconscient. Peut-être que tout ce qu'il avait vu n'était qu'une métaphore de ses peurs? Peut-être que cette histoire de pantalon baissé représentait autre chose? Que son bras tranché çà et là avait une autre explication? Cela paraissait très étrange mais il préféra penser de la sorte. Il se sentait plus léger et rassuré. Il adressa un petit sourire à sa mère afin de changer de sujet.
-Je pense que je me focalise trop sur des choses peu essentielles. Bon, ce n'est pas tout ça mais je vais finir par être en retard.
Il ne la laissa pas parler et attrapa une tartine de pain en partant dans sa chambre pour préparer son sac.
Toute la matinée, Izuku répétait en boucle la scène qui s'était produite avec sa mère. Tout ceci n'avait tout simplement aucun sens. Pourquoi rêvait de ces mutilations imaginaires alors qu'il ne ressentait en aucun cas ce besoin de se faire du mal? Et s'il ne l'avait pas fait avant qu'il ne tombât dans le coma, il n'existait donc aucune explication.
En cours, les informations passaient d'une oreille puis en ressortaient par l'autre. Il ne parvenait pas à se concentrer plus de cinq minutes sans finir perturbé par ses incertitudes. Le menton vissé dans la paume de sa main, il regardait dans le vide, en direction de leur professeur d'histoire, Mme. Kayama, plus connue sous son nom de héros, "L'Héroïne interdite au moins de dix-huit ans: Midnight". Ses formes généreuses moulées dans son costume faisaient frétiller n'importe qui, mais ce n'était pas le cas d'Izuku, toujours plongé dans ses pensées obscures.
-Midoriya? Il est l'heure de se réveiller.
Le concerné sursauta, n'ayant pas remarqué sa professeur qui s'était approchée de lui durant sa déconnexion avec la réalité.
-Ex...Excusez-moi...
Elle tapota gentiment son manuel contre le haut de son crâne, tandis que tous le dévisageaient, intrigués.
-Je vais finir par me vexer si j'apprends que mon cours est ennuyeux au point de rêvasser.
Elle fit une petite moue à l'idée que ce soit réellement le cas puis retourna au tableau afin de reprendre où elle s'était arrêtée. Toutefois, elle fut coupée une nouvelle fois par une alarme qui résonna dans l'entièreté du bâtiment. Visiblement, elle n'avait pas été mise au courant d'une simulation quelconque. Une voix provenant des hauts-parleurs éclaira les esprits désorientés des élèves.
"Votre attention, s'il vous plaît. Ceci n'est pas un exercice. Des intrus ont infiltré le bâtiment. Nous demandons aux élèves de sortir dans le calme. Ne prenez pas de risques inutiles. Les renforts ont déjà été prévenus. Je répète. Ceci n'est pas un ex..."
Trop tard, la porte vola en éclat, ce qui engendra la panique au sein de la classe. Tous les élèves se mirent à hurler de peur, les mains sur la tête, effrayés.
-Les enfants! Cachez-vous sous les tables, tout de suite! ordonna Midnight avec force, en position d'attaque.
Sans attendre, ils se précipitèrent sous les bureaux, à l'abri des regards des intrus. Tout à coup, tandis que l'héroïne s'apprêtait à utiliser son Alter soporifique, une adolescente aux cheveux blonds attachés en deux chignons et au regard de prédatrice, un masque recouvrant son museau, se précipita sur elle, et la poussa en arrière. Midnight avait été prise au dépourvu, et n'avait pas remarqué qu'un portail s'était formé derrière elle.
-Envoie-la en face du bâtiment. Elle ne pourra pas nous déranger puisqu'ils ont bloqué l'accès.
Izuku eut le temps de voir la scène avant de se réfugier sous sa table. C'était un homme en costume de barman, le corps enflammé, qui avait formé ce portail. Celui qui venait de parler avait des mains partout sur le corps, dont l'une d'entre elles cachait complètement son visage. Ce dernier poursuivit.
-Je vous laisse cette classe. Je vais rejoindre les autres.
Au total, trois vilains avaient pris en otage la classe 1-A. La jeune fille, l'homme enflammé, et un monstre hideux au corps imposant, avec un bec et le cerveau apparent. Ils étaient vraiment mal barrés...
Mais tout espoir n'avait pas totalement disparu. M. Aizawa arriva aussitôt, prenant par surprise la blondinette au regard perçant avec ses bandelettes qui constituaient son écharpe, usant de son Alter pour l'immobiliser. Hélas, le monstre lui bondit dessus, qui se retrouva écrasé sous son poids, ventre contre terre. S'occuper de trois vilains à la fois tout en gardant un œil sur ses élèves pour veiller à leur sécurité lui étaient tout simplement impossible.
Les élèves étaient recroquevillés sous leur table, tremblants comme des feuilles. Si même leur professeur n'était pas capable de les neutraliser, il n'y avait aucun espoir pour eux de s'en tirer. Cependant, cela ne fut pas l'état d'esprit de toute la classe: Katsuki sortit de sa cachette, refusant catégoriquement de rester inactif et se jeta par surprise sur l'immense au crâne exposé, qui était le plus proche, créant des explosions dans les paumes de ses mains pour lui régler son compte.
-Haha!!! Tu l'as senti passer, hein!!!? le nargua Katsuki, un sourire carnassier déformant son visage.
Il ne le ménagea pas et continua de le frapper à coup d'explosion. Mais il ne vacilla pas. On aurait dit qu'il ne ressentait rien. Et Katsuki s'en aperçut. Il fit un bond en arrière, cherchant à ne plus être à sa portée. Le monstre en question se retourna lentement, les yeux exorbités, la langue pendue, gémissant comme une bête sauvage. Katsuki comprit qu'il ne faisait pas le poids contre lui mais refusa de céder à la peur. Il se contenta de reculer, pas à pas, prudent, cherchant une issue, un moyen de le ralentir.
-Va-t'en, Bakugo!!! C'est un ordre! hurla M. Aizawa, le corps engourdi, la jeune fille sur son dos, un pied posé sur sa tête, l'empêchant ainsi de se relever.
Mais il n'en fit qu'à sa tête et ne quitta pas des yeux l'immonde monstre qui le fixait avec intensité. Il n'avait pas l'air de comprendre ce qu'il s'était passé dans son dos, mais ce gamin était dans sa ligne de mire. Il n'attendit plus que l'ordre de ses coéquipiers pour le tuer.
Katsuki dévia son regard, vérifiant si tout le monde allait bien. Ses camarades le regardaient avec inquiétude. Il avait été imprudent et ils avaient peur pour sa peau. Il croisa alors le regard d'Izuku. Contrairement aux autres, malgré la frayeur, ses prunelles florales brûlaient de détermination et de bravoure. En ce simple regard, Katsuki comprit ses intentions. Et même s'il trouvait cela risquait, il ne voyait pas meilleure option pour secourir toute la classe.
Ils venaient de conclure un accord silencieux.
Katsuki esquissa un sourire narquois, comme pour ameuter le monstre.
-Alors? Qu'est-ce qui t'arrive? T'aurais quand même pas peur de moi?
-Tu veux mourir ou quoi!? s'écria Eijiro, observant la scène sous son bureau, impuissant.
Il l'ignora royalement. C'était prévu dans le plan et il pouvait faire confiance à Izuku, sur ce coup.
La jeune fille sur le dos de leur professeur s'esclaffa, ce qui la caractérisa automatique de "cinglée" auprès de tous les élèves.
-Ton ami a bien raison. Tu préfères mourir plutôt que fuir? Quelque part, je te comprends. Un héros qui fuit ses responsabilités n'a aucune raison d'exister.
Elle adressa un regard à son compère aux flammes noires.
-On le tue?
-Je pense que c'est une bonne idée. Cela fera mauvaises presses auprès de Yuei.
Il se tourna face au monstre et déclara sobrement:
-Brainless? Tue-le.
Ses yeux s'illuminèrent et il se précipita sur le garçon qui ne bougeait pas. Il allait enfin pouvoir le démembrer, l'entendre hurler de douleur et peut-être même le dévorer! Il tendit son bras devant lui, prêt à lui broyer le crâne mais il ne parvint pas à l'attraper. Quelque chose l'arrêta juste avant d'accomplir son méfait.
En effet, Izuku était sorti de sa cachette juste au moment où ledit Brainless venait de passer à côté de son bureau et s'était jeté sur lui, activant son Alter. Une lumière blanche apparut et enveloppa le géant qui s'écroula l'instant d'après.
Un de moins. Izuku pivota et fonça sur la jeune fille tandis que Katsuki en faisait de même avec le barman. Le garçon aux taches de rousseur se retrouva à califourchon sur la blondinette qui se mit à rougir, un sourire béat sur son visage attendri.
-On se retrouve enfin, toi et moi, déclara-t-elle, ses yeux jaunes dévoilant un amour inconditionnel.
Izuku crut mal entendre, mais il était trop tard pour la questionner: il avait utiliser son Alter. Il resta un instant immobile, observant l'endormie avec suspicion. Il ne l'avait jamais vu jusqu'à présent. Qu'entendait-elle par "se retrouver"?
-Deku! Grouille ton cul!
La voix agacée de Katsuki le fit émerger à la réalité et il se leva précipitamment pour lui prêter main forte. Mais la bougie ambulante disparut dans un portail qui se referma après son passage.
-Putain! Il nous a filé entre les doigts!
Les élèves sortirent de leur cachette, ayant compris que le danger n'était plus. Aussitôt, Katsuki fut la cible des réprobations de ses amis.
-Mais t'es complètement inconscient d'agir comme ça!? T'aurais pu te faire tuer! Tu t'en rends compte, au moins!?
-Fermez-la, vous m'donnez mal à la tête! grogna le blondinet en s'ébouriffant les cheveux.
-Il faut partir, maintenant. Il ne faut pas que les autres vilains rappliquent, proposa Tenya qui aidait le professeur à se lever.
Mezo Shoji, un garçon à la longue mèche blanche avec des bras multiples, décida qu'il porterait le blessé sur son dos. Des bruits de pas se rapprochèrent de leur classe. Plusieurs personnes courraient dans leur direction.
-Nous sommes les renforts. Y a-t-il des blessés?
La situation fut prise en charge. Mais des cris provinrent de la classe d'à côté, la classe 1-B. Izuku, l'adrénaline parcourant toujours ses veines, accourut vers les couloirs pour voir ce qu'il s'était passé. Face à lui, un personnage semblable à Brainless portait une rouquine inconsciente sur l'épaule. Il comprit que l'une des élèves de l'autre classe s'était faite capturer. Il ne réfléchit pas et lui barra la route, utilisant pour la troisième fois son Alter. Comme à l'instant, le corps du monstre s'écroula à ses pieds et il put attraper la lycéenne dans ses bras avant qu'elle ne se fût écrasée sous le poids de la bête.
Les héros le rejoignirent et prirent en charge la jeune fille, la représentante de la classe 1-B, s'il avait bien entendu. Il se fit sermonner malgré son acte de bravoure. Il n'avait pas besoin de se mettre en danger inutilement.
Izuku se sentit étrangement fatigué. D'habitude, quand il utilisait son Alter, il ne se sentait pas comme cela. Peut-être parce que c'était la première fois depuis longtemps qu'il l'avait utilisé aussi souvent en aussi peu de temps. Sa mère lui avait bien dit que cinq fois par jour était la limite à ne pas franchir car une fois, il était devenu très faible et avait dormi toute une journée. Son Alter avait des effets négatifs sur son corps mais s'il pouvait l'utiliser pour le bien d'autrui, il n'hésiterait pas à l'exploiter vingt fois d'affilé, s'il le pouvait.
Ses camarades sortirent dans les couloirs et il les rejoignit, se dirigeant vers la sortie.
-Franchement, Midoriya, je ne te pensais pas aussi balèze! Ton Alter est génial!
-J'avoue! Tu deviendras un super héros, j'en suis sûr!
Il leur sourit, gêné par tant de compliments à la fois. Ils descendirent les escaliers, quand tout à coup, une explosion dans leur dos les fit tressaillir.
-Courez!!!
Un élan de panique s'empara de leur esprit et ils se bousculèrent dans les escaliers, cherchant à atteindre le hall le plus rapidement possible. Izuku se retourna, suivi par Katsuki qui avaient bien cerné la dangerosité de la situation. Des dizaines de personnages semblables à Brainless sortaient de nulle part. Les vilains avaient parfaitement bien organisé leur intrusion. Les renforts semblaient en difficulté et les deux garçons ne pouvaient pas rester sans agir. Et puis, il n'y avait pas les professeurs pour les stopper.
-Deku? Tu t'sens comment?
-Prêt à régler leur compte!
Katsuki se servit de ses explosions pour se propulser vers l'ennemi tandis qu'Izuku remonta les marches aussi vite qu'il le pouvait. Ensemble, ils ralentirent les Brainless pour laisser les autres avoir le temps de s'enfuir.
Ils finirent par en écraser quelques uns, tandis que les renforts finissaient d'évacuer les autres classes. Katsuki se chargea de leur exploser les yeux pour laisser Izuku utiliser librement son Alter.
Le calme était revenu. Les monstres avaient tous été neutralisés, en majeure partie grâce aux héros, mais Katsuki et Izuku avaient aussi été d'une grande aide.
Néanmoins, le garçon aux cheveux verts était à bout. Sa vision était trouble. Il ne parvenait plus à discerner les formes qui l'entouraient. Les êtres vivants n'étaient plus que des ombres. Il se sentait nauséeux, n'ayant plus de force dans les membres. Il tituba, se rattrapant au mur, le respiration lourde.
-Eh, Deku, ça va?
Le blondinet le rejoignit, haletant. Tout son corps bougeait au rythme de sa respiration hachée.
-Oui oui... J'ai juste besoin de repos.
Il lui sourit, le regard plissé en essayant d'éclaircir sa vue qui s'assombrissait de seconde en seconde. Il avait compté le nombre de fois qu'il avait utilisé son Alter, et cela revenait à onze fois depuis le début de la journée. Il avait dépassé le double de la limite recommandée. Et il le sentait passer.
Il ne tint plus et s'écroula, ses jambes ne pouvant plus le soutenir.
-Oi, Deku! Réveille-toi, putain!
Il avait mal partout. Ses oreilles bourdonnaient, il n'arrivait plus à réfléchir. Quel jour était-il? Où était-il? Que s'était-il passé? Qui était cette personne qui lui hurlait dans les oreilles? Son cerveau fit une saturation de questions et cela lui brûla le crâne, comme si sa cervelle faisait une surchauffe. Il luttait pour ne pas succomber au sommeil.
-Ba... Baku...go...
Sa mémoire lui faisait encore défaut mais ce fut comme s'il avait repris conscience. Cependant, son corps pesait tellement lourd qu'il crut s'enfoncer dans le sol.
Soudainement, un portail s'ouvrit juste à côté d'eux. Une force phénoménale fit reculer Katsuki de plusieurs mètres. L'homme au costume de barman sortit du vortex et se pencha pour porter Izuku.
-LE TOUCHE PAS, ENFOIRÉ!!!
Katsuki se releva brusquement et se propulsa vers lui, prêt à lui mettre la raclée de sa vie. Par sa vitesse fulgurante, l'homme lâcha le garçon à ses pieds qui toussota de douleur.
-Tant pis, tu feras tout aussi bien l'affaire.
Le vilain se défendit comme il put et dès que l'occasion se présenta, il attrapa les poignets de l'explosif qu'il coinça dans son dos et recula, prêt à retourner dans le portail.
-Lâchez-le!!!
Puisant dans ses dernières ressources, Izuku attrapa la cheville de l'homme, la respiration saccadée. Il ne pouvait pas le laisser emmener Katsuki.
-Allez... Une toute dernière fois..., pensa-t-il, se suppliant lui-même.
Une lumière blanche jaillit de sa main et l'homme fut vidé de ses forces. Il perdit l'équilibre et tomba dans son portail avant que celui-ci ne se refermât. Heureusement, Katsuki resta parmi eux.
-Sérieux, qu'est-ce qui t'a pris, Deku!? Tu veux mourir!? T'as déjà puisé toutes tes forces!
-Je...Il...allait...t'emmener...
-Je les aurais explosés, une fois de l'autre côté! Allez, accroche-toi! Les secours vont arriver!
-Ba...ku...
Juste avant, il se trouvait avec Katsuki. L'instant d'après, il avait passé la frontière du réel, nageant dans le néant, seul.
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