Ch 2

Au moment où Ranma et sa fiancée franchissent la porte, suivis de Kana, la réaction des pères est immédiate et bruyante.

Genma, assis en tailleur au milieu de la pièce, lève les yeux, perplexe, et fronce les sourcils.
« Eh bien, Ranma, qu’est-ce que c’est que ça ? Une autre fiancée ? » demande-t-il, à moitié sérieux, avec cette expression de confusion dramatique qui lui est propre.

Ranma se gratte l'arrière de la tête, visiblement agacé.
« Ce n’est pas une fiancée, papa… c’est… euh… compliqué. Disons que c’est… ma sœur ? »

Soun Tendo, assis à côté de Genma, porte immédiatement une main dramatique à sa tête, les yeux écarquillés.
« Ta sœur ? Mais c’est incroyable, Ranma ! Comment… enfin, d’où sort-elle ? » Il regarde la jeune fille avec une mixture d’incrédulité et de curiosité.

Kana se cache timidement derrière Ranma, intimidée par l’accueil bruyant. Sa fiancée lui prend la main en signe de soutien.
« Ne soyez pas aussi bruyants ! Vous allez l’effrayer. Elle est encore… disons, un peu perdue », explique-t-elle doucement.

Genma, jamais à court de remarques, se gratte la tête, visiblement dépassé.
« Tsk… Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ? Une sœur apparue comme par magie ? Ranma, qu’est-ce que tu as encore fait ?! »

Ranma soupire, excédé par les accusations implicites.
« Papa, je n’ai rien fait, ok ? Elle est… disons, une partie de moi… une sorte de conséquence de la malédiction. »

Les deux pères échangent un regard, comme s'ils essayaient de comprendre ce que Ranma vient de dire. Soun finit par secouer la tête en soupirant, mais avec une note de bienveillance.
« Eh bien… une partie de toi ou non, elle est la bienvenue ici. Nous prendrons soin d’elle comme de l’un des nôtres. » Il se tourne vers Kana et lui adresse un sourire rassurant.

Genma, quant à lui, hausse les épaules avec son habituel pragmatisme.
« Bon, tant qu’elle mange pas autant que toi, Ranma, on devrait survivre… » dit-il, en lâchant un petit rire.

Kana, voyant les sourires autour d’elle, laisse échapper un sourire timide, touchée par l’accueil chaleureux malgré la confusion. Kasumi, avec sa douceur habituelle, l’invite à s’asseoir en face d’elle.
« Ne t’inquiète pas, Kana. Ici, tout le monde est un peu… excentrique, mais tu te sentiras vite chez toi », dit-elle avec un sourire tendre, comme une grande sœur bienveillante.

Le regard de Kana s’illumine, et elle se laisse guider, tout en se sentant, petit à petit, intégrée dans cette famille étrange mais chaleureuse.

Les premiers jours de Kana dans la famille Tendo furent une découverte pour tous. Elle s’habituait peu à peu à la vie bruyante et imprévisible de la maison, où chaque jour semblait apporter une nouvelle aventure ou un défi inattendu.

Ranma prenait soin de la guider dans cette famille où les traditions étaient souvent remplacées par des situations cocasses. Un matin, alors qu’il la trouvait assise, seule, dans le jardin, il s’approcha doucement.
« Tout va bien, Kana ? C’est… un peu chaotique ici, je sais », lui dit-il en souriant maladroitement.

Kana lui rendit un sourire timide.
« Oui, c’est… très différent. Mais je me sens bien, en fait. Comme si j’avais enfin trouvé ma place », murmura-t-elle, baissant les yeux avec émotion.

Un peu plus tard dans la journée, alors que Kana aidait timidement Kasumi dans la cuisine, Nabiki entra, un sourire malicieux aux lèvres.
« Alors, Kana… tu as un talent caché ? Ranma n’est pas vraiment du genre à cuisiner, alors j’espère que tu es là pour équilibrer ! » dit-elle en riant légèrement.

Kasumi, toujours bienveillante, intervint.
« Voyons, Nabiki. Kana apprend juste, elle a tout son temps pour s’habituer. »

Pendant ce temps, au salon, Genma et Soun discutaient de cette nouvelle dynamique familiale.
« Tu sais, Genma, je n’aurais jamais imaginé que Ranma nous ramènerait un jour une sœur ! » dit Soun, pensif.

Genma hocha la tête, un sourire mi-satisfait mi-inquiet sur le visage.
« Oui… Une sœur qui apparaît mystérieusement à cause de cette fichue malédiction. À croire qu’on n’en verra jamais le bout ! Mais… au moins, ça a l’air de rendre Ranma un peu plus mature », répondit-il, lançant un regard en coin vers la cour où Ranma discutait paisiblement avec Kana.

Soun se frotta le menton, un air songeur.
« Peut-être que cette nouvelle présence lui fera du bien… qui sait, elle apportera peut-être un équilibre dans sa vie. Après tout, une famille s’élargit toujours de façon inattendue, n’est-ce pas ? »

Genma rit de bon cœur, haussant les épaules.
« Tant qu’elle ne nous ruine pas en riz et en nouilles, ça ira ! » lança-t-il, moqueur, avant de se remettre à son thé.

Au fil des jours, Kana apprit à connaître chaque membre de cette famille un peu déjantée. Elle s’ouvrit doucement, se découvrant un rôle de médiatrice, calmant les esprits lors des disputes entre Ranma et Akane, et apaisant les inquiétudes de Soun lorsqu’il s’emportait pour une broutille. Kana trouvait sa place, celle de l’équilibre et de la douceur au cœur de cette famille mouvementée.

La famille Tendo avait gagné une nouvelle membre, et même si elle ne portait pas leur nom, chacun sentait que sa présence avait naturellement comblé un vide qu’ils ne soupçonnaient pas.

Un soir, après le dîner, Kana s’installa sur le canapé avec les autres. La discussion dériva rapidement vers les traditions familiales et les arts martiaux. Elle, curieuse mais encore timide, écouta attentivement, bien que beaucoup de termes lui échappaient. Les membres de la famille semblaient passionnés par ce qu'ils racontaient, et Kana se sentait un peu perdue mais aussi fascinée par l'intensité avec laquelle ils parlaient.

Ranma, assis à côté d’elle, tourna la tête vers elle avec un sourire.
« Bon, Kana… tu sais qu’ici, on a quelques règles, surtout autour des arts martiaux. C’est un peu… notre héritage, tu vois. » Il chercha les mots, comme s’il était sur le point d’expliquer quelque chose d’essentiel.

Kana le regarda sans trop comprendre, mais elle hocha la tête pour montrer qu'elle l'écoutait, même si elle ne saisissait pas tout.

Ranma soupira et regarda son père, puis reprit :
« C’est un peu comme si c’était dans notre sang, l’école des arts martiaux de Tendo. C’est pas juste pour les combats, hein, c’est aussi pour apprendre à se maîtriser, à défendre ce qu’on aime. »

Kana cligna des yeux, essayant d’imaginer ce que cela pouvait signifier, mais elle ne posa pas de questions. Soun, qui avait écouté en silence jusque-là, intervint avec un air sérieux, comme s’il s'apprêtait à partager quelque chose de sacré.

« Notre famille suit une tradition ancienne, celle des arts martiaux. C’est pas juste des coups et des techniques. C’est un mode de vie, avec des principes de respect, d’honneur, et de persévérance. » Il marqua une pause avant de continuer, les yeux pleins de fierté. « Chaque génération doit suivre ces principes. C’est notre héritage, notre force. »

Genma, qui était resté jusque-là en retrait, se leva doucement et dit d'un ton plus léger, mais toujours avec une certaine gravité :
« Et même si Ranma aime jouer les rebelles, il doit respecter l’héritage. Ce n’est pas une question de choix, c’est la base de qui nous sommes. » Il jeta un regard plein de sous-entendus à Ranma, qui ne répondit pas tout de suite.

Kana, bien qu’un peu perdue, écoutait attentivement. Elle n’arrivait pas encore à comprendre toutes les implications, mais elle sentait qu’il y avait quelque chose de profond dans ce qu’ils disaient. Ses yeux se posèrent sur Akane, qui, comme souvent, semblait prête à apporter sa touche de sagesse.

« En fait, Kana, il y a des traditions ici qu'on suit tous les jours. On commence par s’entraîner chaque matin. Tout le monde, sans exception, doit être là. » Akane regarda Kana avec un sourire un peu espiègle. « Et puis il y a les compétitions. Tu sais, dans notre famille, on aime tester nos limites. »

Kana, qui ne savait pas trop comment réagir à cette révélation, se contenta de hocher la tête en silence. Les mots "test" et "limites" la troublaient, mais elle avait l’impression qu’elle pourrait comprendre petit à petit.

Ranma, remarquant l'air un peu perdu de Kana, tenta de rendre les choses plus simples.
« Bon, Kana, ce que tu dois retenir, c’est que ce n’est pas que des combats. C’est un peu comme… un test de caractère. Si tu veux faire partie de cette famille, il faut respecter nos traditions. C’est pas tout le temps facile, mais c’est ce qui fait qu’on est forts. »

Kana, qui ne savait pas encore bien s’exprimer, essaya de sourire pour montrer qu’elle comprenait. Même si elle ne savait pas comment répondre, son regard était rempli de curiosité. Elle savait au fond d’elle qu’il y avait beaucoup plus à découvrir, que chaque mot avait un sens profond. Mais pour l’instant, elle se contenta de poser la question qu'elle avait en tête.

Elle se tourna vers Ranma et, d’une voix timide, demanda :
« Moi… je peux… apprendre ? »

Un silence s’installa dans la pièce. Ranma la regarda, les yeux brillants d’une lumière complice. Il hocha la tête doucement.
« Bien sûr, Kana. On peut t’apprendre. Mais tu sais, il va falloir être déterminée, et suivre les règles. »

Soun, voyant que la discussion commençait à se tourner vers une note plus sérieuse, ajouta avec un sourire rassurant :
« Si tu veux apprendre, tu as tout notre soutien. Mais sache que ce ne sera pas facile. »

Kana, encore un peu intimidée par toutes ces révélations, se sentit néanmoins un peu plus proche d'eux. Elle savait qu’elle allait devoir faire beaucoup d’efforts, mais quelque chose dans le ton de Soun et la bienveillance qu’elle ressentait dans la famille la poussait à croire qu’elle pourrait y arriver.

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