Tyran (1)

Attention, ce one-shot contiendra du contenu de violence. Pour public averti.

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La foule devenait compacte devant la scène improvisée en bois où plusieurs marchands affichaient leurs articles, vantant leurs qualités et avantages. Beaucoup d'intéressés se pressaient pour être aux premières loges et enchérir sur chaque produit qui s'enchaînait.

C'était un de ses jours durant lequel se déroulait le marché aux esclaves qui avait lieu sur la grande place public proche de l'entrée de la ville. Ça grouillait de clients, de gardes et surtout de curieux qui louchait sur les pauvres hommes ligotés et qui se faisaient humiliés sous le regard de tous les spectateurs. Mais c'était ainsi que ça se déroulait après tout, c'était un marché, donc ils ne pouvaient pas fonctionner autrement.

Surtout si de grands acheteurs tels que certains nobles et propriétaires se déplaçaient d'eux-mêmes pour grossir le prix de vente, il en valait bien la peine de dégager la vue pour eux. Hatake Kakashi était de ceux-là, scrutant dans l'ombre d'un pilier, la scène d'où il recrutait chaque esclave qui correspondait au profil qu'il recherchait, c'est-à-dire robuste pour les travaux de terre et de construction mais aussi obéissant, pour ne pas subir de complications inutiles.

C'était un peu le type que tout le monde recherchait mais Kakashi dominait les enchères presque à chaque fois qu'il venait et repartait toujours avec ce qu'il désirait en raison de ses grandes richesses que lui procurait ses larges domaines. Les seuls qui pouvaient lui faire une concurrence économique étaient les héritiers Uchiha qui disposaient, eux, toute la richesse des dirigeants du royaume.

Pour la vente d'esclaves de ce jour-ci, le plus jeune des frères Uchiha, Sasuke, était présent, et lui se contentait d'observer depuis sa carriole, laissant le gros du travail à ses hommes. Il semblait y avoir constamment de l'arrogance dans ses petits yeux noirs alors qu'il regardait tout le monde de son petit air hautain. On le connaissait mais on ne l'appréciait pas forcément, c'était le cas de Kakashi tout de moins. Petit pourri gâté de son père, cet Uchiha.

Justement, à ce moment, Kakashi le regardait du coin de l'œil en train de survoler la place principale d'un œil désintéressé avec les coudes appuyés sur ses cuisses. Jusque là, il ne s'impliquait pas dans la vente.

Mais Uchiha se releva d'un coup, quelque chose l'avait soudainement intéressé. Kakashi suit son regard dirigé vers la scène. Nouvel exposition. Un jeune blond, à genoux avec les bras liés dans le dos, la peau de son torse cirée pour qu'elle luit sous la lumière du soleil et qui clignait frénétiquement des yeux comme s'il ne comprenait pas ce qu'il faisait là.

On en voyait rarement comme cela, d'esclaves. Habituellement, ils avaient la peau beaucoup plus foncé et un même standard de cheveux noirs couplés de yeux bruns. C'était joli, ça apportait de la couleur pour une fois...

Mais il n'intéressait pas Kakashi puisque quoique musclé, il restait assez mince. De plus, cet esclave blond avait essayé, à un moment, de se relever malgré l'interdiction du marchand donc il en conclut que c'était le type même des complications inutiles. Il n'y avait rien qui poussait Kakashi à dépenser inutilement pour l'acheter. Seulement peut-être...

Il a décidé d'enchérir tout de même. Pour une raison obscure dont il ne connaissait pas l'origine. Uchiha le voulait désespérément, vu comment il fixait la scène et Kakashi avait aussi égoïstement décidé de l'emmerder.

Après un moment, l'enchère était montée assez haute puisque que Sasuke ne lâchait pas l'affaire et s'y était même impliqué personnellement. C'était le triple de ce que Kakashi payait approximativement pour ses hommes et du coup, il allait abandonné. Mais l'esclave blond releva la tête vers lui assez soudainement, s'intéressant à celui qui voulait donner autant pour sa personne et croisa son regard avec celui de Kakashi. Il avait de grands yeux bleus. Leurs couleurs claires étaient perceptible même de l'endroit reculé où Kakashi l'observait.

L'esclave blond fut délivré pour centaines de livres à Kakashi Hatake. C'était beaucoup pour un homme mais ça valait la peine pour voir la tronche que tirait Uchiha à la fin, broyant du noir dans son coin avec parfois des petits coups d'œil meurtriers sur les côtés.

Kakashi remballa ses affaires juste après, ayant décidé qu'il avait assez dépensé pour cette fois. Il remonta sur son cheval, ses trois de ses hommes les plus fidèles firent de même et les achats suivraient au pas à la file indienne attaché aux poignets.

Ce n'était pas censé être dure à suivre puisqu'ils trottaient lentement, mais le jeune homme blond s'était ramassé par terre en stoppant net l'évolution des chevaux de son poids mort à l'arrière. Kakashi avait soupiré un grand coup. C'était exactement ce qu'il redoutait en achetant un esclave trop faible. Si ça avait été n'importe qui d'autre, il l'aurait abattu puis laisser pourrir quelque part entre les arbres mais celui-là, il était tout neuf et coûteux donc il ne pouvait pas se le permettre.

Il descendit paresseusement de sa monture et se dirigea vers le jeune homme blond. Ce-dernier était assis par terre en tailleur et respirait difficilement, les bras toujours suspendus puisqu'il était toujours rattaché par les poignets à l'esclave devant lui.

- Esclave, qu'est ce que tu fiches ? Lui demanda Kakashi.
- Il y a erreur, je ne devrais pas être ici, s'il vous plaît...

Le plus jeune ne put pas finir car quelque chose de plutôt solide s'était lourdement abattu sur sa tempe et le fit basculer au sol. Sa tête se mit à bourdonner violemment alors qu'une douleur sourde se propageait dans l'entièreté de son crâne. Sans faire de sentiments, Kakashi lui avait asséner un coup de botte sur la tempe.

- Qu'on soit bien d'accord, je m'en fiche d'où tu viens ou d'où tu devrais te trouver. A présent, je suis ton maître c'est-à-dire que t'es à moi et que tu feras tout ce que je te demanderai. Maintenant tu seras gentil de te lever et de te remettre en marche sinon je te promet de te corriger au fouet jusqu'à que tu n'ait plus l'envie de poser ton gros fessier quelque part.

Une fois la mise en garde terminée, Kakashi soupira encore un grand coup, avec un rictus satisfait et se remit en selle. Il n'avait cependant pas manquer la moue pathétique du blond au bord des larmes qui semblait bientôt sur le point de pleurer comme une madeleine mais heureusement, il avait réussi à susciter assez de crainte pour que l'autre se la ferme et se remette gentiment en marche. Les autres pendant ce temps n'avaient fait qu'observer sans commentaire. Pour les hommes du jeune bourgeois arrogant, c'était une scène qui relevait de ce qu'il y avait de plus normale, la jugeant presque nécessaire, mais pour les nouveaux arrivants, c'était juste la promesse d'une longue continuation de leurs tourments qui durait déjà plusieurs années pour certains.

Alors qu'ils reprenaient la route après cette petite déconvenue, un de ses hommes se rapprocha de lui et lui souffla à l'oreille : "Il semble que vous ayez fait une mauvaise affaire". Ce à quoi Hatake répondit "Au pire, il pourra aider les femmes de ménage, sinon on pourra toujours vendre ses yeux à un marchand, ça doit coûter un bon paquet une jolie paire comme la sienne..." .

Ce fut dit juste assez fort pour que le blond l'entende et soit prit d'un frisson le long de sa colonne vertébrale. Il avançait presque en transe, la menace s'étant infiltrée dans chaque parcelle de son corps.

Quand ils arrivèrent, quelques heures après, le soleil s'était couché et le temps de marche avait sûrement donné quelques cloques à ceux qui avaient marché pendant tout ce temps. Surtout qu'il faisait froid et ils n'étaient pas vêtus. Mais ils étaient aussi subjugués par l'énorme étendue du domaine du maître après qu'ils eut franchit le portail, passant au milieu de chiens errants qui les regardait avec envie. Il y avait de grandes plaines herbeuses et au loin plusieurs bâtiments espacés qui devaient chacun avoir une fonction, comme cette chaîne de bâtiment sur leur gauche qui servait sûrement d'élevage ou encore l'autre grand bâtiment sur la gauche qui tenait sûrement le rôle d'entrepôt pour toute la récolte des grands espaces agricoles qui s'étalaient à perte de vue.

Mais surtout la grande demeure principale, un manoir aux grand piliers dorés qui se trouvait juste en face d'eux et vers lequel ils se dirigeaient tous. Vers là-bas, ils contournèrent la maison pour se diriger derrière, là où le décor devenait légèrement plus bouseux.

Au bruit des chevaux, de nombreux servants se précipitèrent pour louer leurs services à leur maître de retour et le blond, toujours tiré par ses attaches eut juste le temps de remarquer des femmes s'agglutiner au balcon, au nombre de cinq, toutes plus belles les unes que les autres. Il aurait bien voulu s'arrêter pour les admirer mais il se serait reçu un autre coup de botte.

Kakashi descendit de son cheval, il s'étira puis reporta son attention sur les nouveaux venus. C'était ironique à quel point la scène qu'était de sceller la vie de nombreux innocent pouvait sembler banal quand il baillait ainsi. Il laissa le soin à ses hommes de s'occuper de tous ceux qui étaient présents sauf du jeune esclave blond. Les mises en garde devaient être renouvelées pour celui-ci, et exceptionnellement pour celui-ci.

- Qu'est ce je vais faire de toi ? Souffla-t-il en examinant le corps du blond qui frissonnait de froid et d'appréhension. Je pourrais te garder comme souffre douleur personnel, j'en ai jamais eu, ce serait très satisfaisant de taper sur ta tête tous les jours. Te battre tous les jours dans un de mes cachots humide et sombre jusqu'à que tu n'en puisses plus, que tu t'écroules par terre puisque ton corps ne contient plus assez de sang.

L'esclave déglutit en baissant rapidement la tête.

- Ou si tu ne fais aucune vague, tu pourras travailler avec les autres...

L'autre ne fit qu'acquiescer en baissant les yeux mais sa mâchoire fut rudement agrippée pour la remonter vers le haut et son regard croisa celui sombre de Hatake.

- Il faut dire "Oui, maître".
- Oui maître.
- Et quand je te fait une faveur comme celle-ci, tu me remercies.
- Je vous en remercie.
- Remercie qui ?
- Je vous en remercie, maître.
- C'est bon, tu es prêt à travailler avec les autres. Maintenant va te ranger avec eux que tu puisses voir où tu vivra le reste de ton existence.

Et il lui lâcha brusquement la mâchoire, se dirigeant à grand pas vers la grande demeure dorée. Il avait réussi à terrifier le pauvre garçon. L'effet du cachot faisait toujours bien effet, de toute façon.

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