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Killik et Gildarts 😍♥️
Alors que je marchais dans la forêt sans trop connaître mes points cardinaux, j'entendis des hurlements de loups dans mon dos. La forêt devait être bien gardée par l'esprit du vent. Je n'étais pas très serein à l'idée d'être seul au milieu de nulle part...
Si j'avais conservé mes ailes et mes cheveux blancs, Aïra était reparti se reposer. J'étais seul face à mon destin.
Soudain, des loups vinrent m'encercler alors que j'avançais mon périple pour retrouver Killik. Ils étaient magnifiques, j'en avais jamais vu de toute ma vie, et encore plus en vrai. Un pelage blanc et des yeux verts envoutants qui se mariaient parfaitement à leurs longs poils. En fixant ces bêtes, je me rendis compte qu'elles n'étaient pas méchantes, juste méfiantes, certainement par ce que j'étais un inconnu et que je me retrouvais sur leur territoire. Alors que je ne pouvais plus avancer à cause de leur présence, l'un de loups s'approcha de moi, sûrement le chef de meute puisqu'il se distinguait des autres.
—Tu nous comprends, humain ?
Je fis un mouvement de recul, ce loup parlait sans bouger la gueule, bordel ! J'étais si fatigué que je m'étais à imaginer des choses aussi farfelues...
—Des ails blanches ? Es-tu un Alèthéias tombé du ciel ?
J'avais déjà entendu plusieurs fois ce mot mais j'ignorais qui étaient ces gens.
—J-Je m'appelle Kairi et vous ?
— Je suis Atlas, le gardien de Syphie.
Je ne savais pas si je devais lui parler de moi et d'Aïra. Mais à son comportement et regard, j'étais en confiance absolue avec lui. J'avais le pressentiment que je ne risquais rien si je lui parlais.
—Je ne te veux aucun mal.
Sa voix paraissait surnaturelle, elle pourrait aller autant à un homme qu'à une femme. Je m'agenouillai sur le sol afin d'être à sa hauteur et ma main vint caresser son pelage. Je rougis en le touchant mais il me faisait confiance.
—C'est tellement doux...
Les autres loups s'étaient écartés de leur chef et de moi mais ils avaient une vision parfaite de nous deux. Et d'une manière étrange, je le sentais en sécurité ici. Je ne risquais plus rien. Je m'étais éloigné de Praguaa et Atlas allait pouvoir m'en dire plus sur Syphie.
—D'une certaine manière, je suis la réincarnation d'Aïra.
Je préférai dire la vérité au gardien plutôt que de le lui cacher.
—Maître Aïra ?
—Appelez-moi Kairi !
Il se redressa légèrement puis vint s'asseoir sur ses pattes arrières avec élégance. Cette posture si droite et parfaite me rappela un peu Killik.
—Seul Syphie peut vous guider dans cette forêt et restaurer vos ailes. Cependant, elle est plongée dans un profond chagrin depuis votre mort, Maître.
—Que dois-je faire alors ? Je dois retrouver Killik !
J'étais impuissant malgré mes nouveaux pouvoirs que je ne maîtrisais pas du tout. Mais j'y avais cru suffisamment fort pour repousser l'assaut de Gildarts. J'étais épuisé et tenais à peine sur mes jambes. J'étais perdu dans la jungle et j'avais peur. Très peur car la nuit était tombée.
—Seul Aïra possédait des ailes chez les Alèthéias.
Je connaissais la réponse.
— Parce qu'Aïra était humain, non ?
Mon interlocuteur hocha la tête pour confirmer mes dires. Il y a tant de choses que j'ignore sur moi-même.
—Savez-vous pourquoi Aïra s'est réincarné ? Est-ce que je ne suis plus humain ?
— Vous êtes lié au roi Killik tous les deux. Commença-t-il. Je ne sais pas grand-chose sur ce phénomène mais rare sont les âmes-sœurs qui le peuvent. L'amour du Maitre pour le roi était extrêmement fort. Je ne vois que cette explication.
Peut-être que Killik voyait mon ancien moi à travers mes yeux. Et si je restais avec cette apparence, alors il oubliera Kairi à tout jamais. Je ne voulais pas devenir quelqu'un d'autre à ses yeux. Je voulais rester moi.
—Votre amour pour le roi est tout aussi intense et puissant. Mais aujourd'hui, vous êtes Kairi et vous disposez de vos propres sentiments. Maître Aïra n'a pas de réelle emprise sur vous mais peut vois transmettre ses pouvoirs. Vous êtes le seul à faire vos propres choix.
Les paroles d'Altas me firent du bien. Je n'étais pas quelqu'un d'autre. Et si le mystère autour d'Aïra n'était pas encore levé, il restait bien des zones d'ombres à éclaircir.
—Atlas...c'est quoi un Alè... ?
—Alèthéias. Me reprit-il. Ce sont des êtres purs qui vivent loin d'ici, dans un endroit oublié des autres royaumes. Leurs pouvoirs sont terrifiants, ne les affronter jamais en étant seul.
Gildarts m'avait donné une bonne leçon alors qu'il n'était qu'un démon. Je ne voulais pas tomber sur l'un d'entre eux maintenant. Je n'avais plus la force de me battre contre des méchants.
— L'arrivée du Maître les ont divisé. Aujourd'hui, les Alèthéias n'existent plus comme avant. Il y a deux camps. D'un côté, il y a Valkyria, et de l'autre côté, Ardyn.
Je ne comprenais pas encore les mots du loup. Mais je retenus ces deux prénoms car j'étais certain de les rencontrer un jour. Grâce à Atlas, j'en avais appris suffisamment pour ce soir.
J'étais rassuré d'aimer Killik de mon propre chef et pas à cause d'Aïra mais. J'étais tout simplement tombé amoureux de lui. Enfin une bonne nouvelle. Je voulais ce sentiment pour moi. J'étais toujours Kairi malgré mes ailes dans mon dos.
—Si vous êtes le gardien de Syphie c'est que vous avez aussi des pouvoirs ?
—Vous êtes très amusant Kairi.
—H-Hein ?
— Regardez-moi, je ne suis qu'un Loupias.
C'était un L-Loupias ! Je n'arrive pas à croire que Killik m'en ait fait manger ! Je ne voulais pas manger la famille d'Atlas.
—Où est Syphie ?
—Endormie dans l'arbre d'Ygddrasil.
Atlas reprit son sérieux.
—Si vous lui montrez vos ailes, notre esprit du vent vous croira sans que vous vous justifiez.
—Où puis-je trouver cet arbre ?
Il se leva d'un coup pour tourner autour de moi. Ses poils caressaient la peau de mes jambes dénudées. Suite à mon affrontement contre Gildarts et ma chute, mon peignoir ne ressemblait plus à rien. J'étais presque nu, sale et blessé. Je boitais à cause de ma cheville, je n'avais pas l'allure d'un guerrier.
—Kairi, veuillez-vous reposer avant.
—Je ne peux pas, Killik m'attend...
J'étais si prêt du but. Je ne pouvais pas laisser davantage de temps s'écouler. Killik devait penser que j'étais mort.
—Dans votre état, traverser la forêt est du suicide. vous ne serez pas capable d'atteindre le château d'Iris ou de retrouver Syphie. Reposez-vous un peu. De toute façon, vous ne maîtrisez pas votre envol.
Il avait raison, Aïra m'avait aidé à volé mais il s'était rendormi. Et maintenant, j'étais livré à moi-même. Malheureusement, je ne savais pas comment faire pour maîtriser ce nouveau pouvoir.
—Syphie vous aidera sûrement avec son pouvoir pour vous faciliter la tâche mais le reste dépendra de vous.
Le Loupias me guida jusqu'à son terrier près d'un tas de feuilles.
—Ce n'est pas grand-chose, mais c'est votre lit pour ce soir.
Je restais subjugué face à l'attention du gardien. J'eus chaud au cœur. J'étais loin de Gildarts, je pouvais enfin prendre quelques instants pour me reposer. J'en avais besoin, je manquais cruellement de sommeil.
—Atlas, dis-je en posant une main contre ma poitrine. Je vous promets de sauver Syphie.
Il me regarda avec beaucoup de bienveillance. Mes mots le rassurèrent à leur tour. Je ne savais pas ce qui m'attendait une fois devant l'arbre de Syphie, mais je devais faire ce que j'avais à faire. J'étais mêlé à cette histoire et si je ne savais pas empêché défendre, je pouvais quand même aider à ma manière. Après tout, j'étais Kairi.
Pas Aïra.
—Kairi, Syphie n'est pas la seule à s'être endormie suite à la mordu Maître. Les esprits conféraient une partie de leur pouvoir à Maître Aïra parce qu'ils l'avaient accepté.
— Je...
—Laissez-moi vous introduire les esprits, Kairi : Syphie est l'esprit du vent. Cette forêt est son sanctuaire mais son pouvoir agit sur l'ensemble de cet univers. Il ne s'arrête pas à cet forêt exclusivement mais c'est ici qu'il et le plus fort.
Le rôle des esprits semblait bien plus important que ceux des rois, si leur pouvoir changeait en intensité, c'était l'équilibre de ce monde qui était touché.
—Ignite, l'esprit du feu repose sur les terres de Djinn.
Le temple de la dernière fois était donc bien son sanctuaire.
—Et Ektnyrnir, l'esprit de l'eau dort sous les eaux de Praguaa.
Maintenant que j'y pensais, j'étais certainement tombé dans les eaux de cet esprit, d'où le fait que j'avais survécu à cette chute. Il m'avait sûrement protégé parce qu'il avait senti que j'étais Aïra.
—Puis, il y a Hel, la Reine des Glaces.
—La Reine des Glaces ?
Killik avait toujours tout fait pour ne jamais abordé ce sujet. Comme si je devais ignoré l'existence du quatrième royaume pour ma sécurité. Mais j'étais mêlé à ce conflit et ne pas savoir était labouré des choses. J'écoutais attentivement Atlas tout en prenant place sur le tas de feuilles. Il vint s'allonger à côté de moi et ferma yeux.
—Hel règne sur Nibelheim, mes terres glacières. Cette une femme redoutable qui semble voue une haine inébranlable à Aïra.
Hel semblait mystérieuse. Et chaque mot d'Atlas retint mon attention. Sans pour autant revenir dessus, j'avais tout de suite remarqué qu'il ne l'avait pas présentée en tant qu'esprit. Cette femme devait être d'une nature supérieure. Atlas m'expliqua ensuite qu'il ne fallait pas regarder son physique ravageur. Elle était aussi belle qu'une déesse mais elle avait un cœur de glace. J'étais convaincu que Hel était différente des esprits pour une raison que j'ignorais. Une fois face à Killik, je devrais lui en parler. S'il m'a toujours caché son existence, il devait y avoir une raison à cela.
Tout ce que j'appris par la suite concernait l'arrivée d'Aïra parmi ces gens. Pour une raison inconnue, il avait été recueilli par une partie des Alèthéias pendant que les autres le maudissaient pour son humanité. De son vivant, je savais qu'il en avait terriblement souffert. Pourtant, chaque fois que je le rencontrais sans ma conscience, il était apaisé, calme et gentil.
—Comment Aïra et Killik se sont rencontrés ?
—Je ne connais pas les détails mais le roi était très jeune.
—Alors Killik est un vieux démon ?
—C'est un sujet sensible pour sa Majesté. Tout ce qui lui importait, c'était de vois revoir. Il n'avait d cesse d'implorer les dieux pour votre retour.
Je riais tendrement en sentant néanmoins la douleur de mes reins s'éveiller.
—Killik avait subi une blessure mortelle lors de la guerre qui opposé les Alèthéias. Un homme aux cheveux roses a tenté de l'éliminer. C'est à ce moment-là qu'Aïra serait venu.
Donc, Killik l'aurait rencontré en mourant. Pour des raisons que j'ignorais, Killik aurait ôté la vie de ce garçon et maintenant les esprits se retrouvaient plongés dans un profond chagrin.
D'après Atlas, Hel serait considérée comme l'esprit de glace. Personne ne se douterait qu'elle soit aitre chose. Mais je gardais ce mystère dans un coin de ma tête pour le moment. Aïra semblait très proches des Alèthéias. Donc le problème n'était pas Hel pour moi mais cette étrange communauté de personnes.
—Vous devez arrêter Hello et les Alèthéias.
D'un coup, je me voyais héros d'un destin extraordinaire. Mais c'était beaucoup trop de pression. Je n'étais pas capable d'assumer un tel fardeau seul.
—Ne vous inquiétez pas, je suis sûre que si vous parlez avec les autres esprits d'abord, ils vous aideront. Et vous n'êtes pas seul.
Oui, j'avais des amis et un amant incroyables. Mais je ne pouvais pas les mêler à cette histoire. Qu'ils soient concernés de près comme loin ! J'avais pris conscience de la peine de Killik. Il ne méritait pas de souffrir une nouvelle fois.
—Je ne reverrai pas Killik avant un moment, hein ?
—Une fois que vous aurez parlé avec Syphie, demandez-lui la route pour Iris, elle vous l'indiquera.
Atlas quitta sa place pour que je puisse dormir. Fermer les yeux m'aidera peut-être à y voir plus clair.
La nuit portait toujours conseil.
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