Acte II : L'AFFRONTEMENT DE PRAGUAA /Page 23/ FIN.
Killik m'aida avec ses propres mouvements parce que je manquais clairement de savoir faire. J’étais pris par mon émotion et faisais des gestes inadaptés par moment, risquant de me blesser. Mais ses mains sur mes hanches me guidaient toujours dès que je précipitais les choses. J'essayais tant bien que mal à suivre la cadence mais Killik ne se moqua point de mon ignorance. Il était tellement sérieux, ce n’était que ma deuxième fois et pourtant, j’avais l'impression de revivre ma première étreinte avec lui. Durant des jours, je crus ne jamais le revoir, alors cet échange avait beaucoup de signification pour moi. Comme pour lui. J’étais tout simplement amoureux de ce roi à la peau mate. J'aimais son corps, son visage. Mais il avait également cette partie pleine de gentillesse qu'il ne montrait qu’à moi. J'aimais ces expressions qu'il pouvait avoir quand il était en colère, triste ou concentré. Mais celle que je préférais restait la joie qu’il affichait quand il me souriait.
J’étais à califourchon sur son corps et m’empalais sur mon amant, les mains plaquées contre son torse.
—K-Killik…
Quand nos regards se croisèrent, Killik fut subitement pris par un instinct bestial. Il changea nos positions sans que je ne parvienne à le voir et m'allongea sur le dos sans qu’à aucun moment mes ailes ne me dérangent. Le roi reprenait simplement le contrôle de la situation tandis que je le perdais. Enfin, je ne l’avais jamais réellement. Mais ce n’était pas plus mal car j’étais encore épuisé par ce périple.
Killik me maintint éveillé et me pénétra si profondément que mes hanches suivirent naturellement le mouvements de mon amant.
—Vous m'avez tellement manqué…
En le regardant, ma vision se troubla alors que je me noyais dans des sanglots incontrôlables.
—Kairi ? Oh Kairi ?! Kai…
Sa voix parut si brumeuse et lointaine en même temps.
***
Je sentis une présence à mes côtés quand je repris connaissance. Je croisais le visage de Killik et baissais la tête par gêne. Je… je m’étais évanoui pendant 'os retrouvailles parce que je n'avais plus eu la force de rester conscient. La passion de Killik avait eu raison de moi face à la violence dont j’avais été victime.
—Tu reviens enfin à toi ?
—Je… tentais-je de me justifier.
—Tu as perdu connaissance après avoir jouis. Tu semblais au bord du désespoir et complètement à bout de force alors je n'ai pas insisté. Avec ce qui t’est arrivé, ton corps n'a pas supporté notre étreinte. Cependant… ajouta-t-il en marquant une légère pause.
Je le fixais, voulant savoir la fin de sa phrase. Il s’approcha de mon oreille et ses cheveux venaient chatouiller mon visage.
—Tu étais tellement mignon et dévoué.
Il passa sa langue sur sa lèvre supérieure, ne masquant absolument pas le plaisir qu'il avait pris à me prendre.
—Vous n’êtes pas sexy, vous savez ?
Il me sourit. Je pouvais retirer ce que je venais de dire car je bavais littéralement sur ce démon de roi. Ses cheveux dorés ainsi que ses yeux faisaient ressortir sa peau mate et la blancheur de ses dents. Puis physiquement, il possédait un véritable corps d’homme. À côté de lui, j’étais fin et petit. Je ressemblais à un enfant alors que lui il était adulte.
—Tu crois que tu es sexy à péter dans ton sommeil, peut-être ?
—J-Je…
C’était juste de la taquinerie innocente mais il venait de lâcher une véritable bombe. Mon égo en prit en coup mais Killik s’amusa de mes réactions, riant à chaque fois que je gonflais mes joues. Je tentais de le frapper à coup d'oreiller mais il évita mes coups facilement.
Je pétais vraiment dans mon sommeil ?
Je n’arrivais pas à réaliser que je venais de le retrouver et qu'il était là, avec moi. J’és pais tellement heureux d’être avec lui. N’importe qui souhaitait trouver l'amour de sa vie et moi, je pensais l'avoir trouvé en lui. Je devais lui parler mes sentiments mais finalement, ce n’était pas le bon moment.
—Dites Killik, êtes-vous libre ce soir ?
—Si c'est pour baiser avec toi, je suis toujours disponible.
—J-Je suis sérieux !
—Je plaisantais, se rattrapa Killik en caressant mon visage.
Il laissa sa main sur ma joue, je profitais de cet échange avant de reprendre mon discours.
—J'aimerais beaucoup… euh…
Comment lui dire que j'avais envie de sortir avec lui ? C’était difficile de savoir comment un démon tel que lui réagirait face à de tels propos.
—Comment dire... passer du temps avec vous… euh…
—Tu me proposes un rendez-vous ?
—Je…je suis…
—Tu n'as pas à avoir peur de moi, Kairi. Je suis tien. Je t’appartiens comme je te possède aussi.
Puis il glissa sa main sur mes lèvres pour les caresser avec son pouce. Il faisait preuve de douceur parce qu'elles étaient un peu enflées suite à nos nombreux baisers de la veille.
—Je suis heureux de pouvoir me retrouver seul avec toi, Kairi. Et par-dessus tout de te retrouver.
À aucun moment, Killik ne parla de mon apparence. J'avais les cheveux blancs et des ailes dans le dos.
—Elles ne vous dérangent pas ?
Il me regarda intensément de ses yeux dorés.
—Mes ailes, je n’arrive pas à les faire disparaître.
—Tu dois seulement te concentrer dessus et penser fort.
Killik se redressa pour être assis à mes côtés. Il était entièrement nu et son corps m'excita. Sa peau était irrésistible et savoir qu'il n'était rien qu’à mi semblait si… surréaliste. Mais rien n’était réel dans ce monde fait de magie. Tout était si différent de ma nature humaine.
Le roi m'invita à fermer les yeux. Avec sa voix, il guida mon être pour l’inviter à se plonger dans une concentration absolue. Je devais apprendre à écouter mon cœur et la volonté de mon âme pôle utiliser mes nouveaux pouvoirs. Killik en fit de même pour m'accompagner dans cet exercice tout en me tenant une main. Je me concentrais alors sur mes ailes, ne pensant à rien d’autre. Je faisais le vide dans mes pensées en remerciant seulement mon double pour m’avoir sauvé la vie.
Aïra avait été un précieux allié. Il était un peu la lumière qui se trouvait dans les ténèbres. Cette petite lueur d’espoir qui résonnait du courage à celui qui la trouvait.
—Tu vois, tu as réussi.
Mes ailes avaient complétement disparues sans que je ne m'en rende compte. Je me levais pour aller regarder de plus près dans le miroir mis fus terrifié par l’image que je renvoyais.
—Ah !
Être nu me permettait de voir les marques de Gildarts sur mon corps. Mon amant s’était fait discret derrière moi.
—Jamais plus je ne te laisserai souffrir de la sorte, Kairi.
Je devais changer de sujet ! Il ne devait pas se sentir responsable pour ce que j’avais vécu. C’était écrit par le destin et je n’avais pas le droit de me montrer faible devant Killik. Je voulais être suffisamment fort pour me tenir à ses côtés. Puis, ces marques disparaîtraient un matin alors je n'avais plus de raison d'avoir peur.
—Regardez ! Mes cheveux sont redevenus comme avant et… et mes yeux aussi ont récupéré leur couleur !
Il me regarda à travers le miroir. Je sentis ses doigts se refermer sur la peau de mon épaule.
—Jamais plus je ne vous fuirai, alors voulez-vous bien répondre à ma seule question, Killik ?
—J’appréhende mais lance toi.
Je devais avoir des réponses et il était le seul à pouvoir y répondre.
—Concernant Aïra, pourquoi l'avez-vous tué ?
Son regard était devenu plus intense dans son reflet. Mais il était plein de nostalgie. Killik vivait avec des regrets que la conscience. Je savais bien qu'il y avait une raison derrière cette tragédie. Killik n’aurait jamais pu tuer un garçon aussi gentil ! Et ce dernier semblait toujours apaisé quand on parlait de Killik.
—J'ai dévoré son cœur. Aïra me l'a demandé de lui-même.
Il semblait encore en souffrir aujourd’hui. Mais nous devions en parler pour nous comprendre. Nos sentiments ne suffisaient pas pour en apprendre l’un sur l’autre.
—Quand j’étais plus jeune et que mon père était en vie, je n’étais qu'un simple soldat. Mon titre de prince n'avait aucun impact sur la vie royale et le règne de mon père. Mais la guerre m'avait eu. Aïra m'a sauvé quand j’étais sur le point de tout abandonné. Mais tout se paye, Kairi.
Killik plongea son regard dans mon reflet.
—Pour être revenu à la vie, j'ai perdu mon cœur. Je n'avais pas le droit d'aimer mais Aïra avait réussi à conjurer ce mauvais sort. Il est la première dont je tombé amoureux.
Il venait de reculer et s’était placé dos à moi pour éviter mon regard. Il avait peur de ma réaction et je le comprenais. Je ne comprenais rien à cette histoire mais Killik devait apprendre à se libérer de ce poids. Aïra ne souhaitait pas le voir se mettre dans cet état. Killik méritait le bonheur, au même titre que n'importe qui.
—Un jour, alors que j’étais avec Aïra, j'ai été pris par une terrible douleur qui menaçait de me tuer. C’est alors qu’Aïra m'a demandé de dévoré son cœur.
Killik n'avait pas à m’expliquer la suite. Je devinais la conclusion de cette histoire. Aïra avait donc sacrifié sa propre existence pour sauver Killik. Cela prenait du sens d'un seul coup. À présent, je compris qu'il s'agissait de Killik dans mes rêves. Cet homme qui pleurait avec du sang sur le visage. J’étais directement lié à lui et voyais ses émotions. Pour Killik, cela avait été une véritable souffrance et était tourmenté par son passé.
—Killik s’il te plaît, mange mon cœur.
Un court instant, j’entendis la voix de mon double résonner en moi. Je prenais Killik dans mes bras en entourant autour de lui sans parvenir à faite le tour de son dos bras.
Je sais que tu m'aimes sans cœur. Mais si tu manges le mien je n'en mourrais pas. Je reviendrai et alors toi et moi serions amenés à nous aimer dans ma nouvelle vie, une fois de plus car les dieux me guideront toujours jusqu’à toi.
Je pouvais à présent entendre les mots qu’Aïra avait prononcer à Killik avant de perdre la vie. Je comprenais le geste de mon double.
—Je ne sais plus comment mais je me suis mis à le dévorer, les larmes aux yeux. Son cœur m’a sauvé mais jamais plus je ne recommencerai une chose pareille.
—Je vous offrirai mon cœur si c’était à faire.
Il se retourna légèrement afin de me regarder.
—Tu ne sais pas de quoi tu parles, Kairi.
—Je suis la réincarnation d’Aïra et maintenant, je sais pourquoi je suis à vos côtés. Vous cherchiez à tenir la promesse que nous nous étions faites par le passé. Celle de toujours rester ensemble même si la mort venait nous séparer. Merci à vous pour ne jamais m’avoir oublié, Killik.
Il me serra si fort contre lui, sa tête enfouie dans mon cou. Je lui donnerai mon être s'il le fallait, parce-que je savais que lui le ferait pour moi. J’étais lié à cet homme sans même le savoir et maintenant que je venais de le retrouver, jamais plus je ne voulais le quitter.
Au final, nous n’étions que deux êtres cherchant à s’aimer. Mais la vie et les Alèthéias s’étaient opposés à nous. Cependant, aujourd’hui je n’étais plus l’Aïra du passé, mais bien le Kairi d'aujourd'hui et de demain. Mon avenir, je ne le voyais qu'avec lui.
Mais nous n'avions pas encore gagné notre tranquillité, mais si c'était une épreuve des dieux alors je relevais le défi.
Le prochain chapitre marque le début de l'acte 3 :)
Et maintenant, vous savez pourquoi sur ce dessin, Kairi à les cheveux et yeux différents de d'habitude car beaucoup m'ont posé cette question en cours d'acte :3
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