Nb de personnages : Quatre

Personnages : Ashton (BTWS), Otalia (BT), Oriane (TPFOT) et Apple-Michael (AYWK)

Lieu : Cinéma

10 mots : Avion, flocon, ballon, ordinateur, vinyle, skate, cactus, blague, jukebox, pingouin 

10 verbes : Finir, ramer, juger, ronfler, inspirer, écouter, roucouler, entourer, barrer, monter à cheval

*Thème/Catégorie : PG-13 /!\

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Michael souffla d'ennui dans sa cabine alors que le dernier client de la file venait d'acheter deux places pour le film Fifty shades of Grey. Une place pour lui et sa copine, la-dite fille lui avait semblé bien enjouée pour aller voir un tel film et il devait s'avouer qu'il ne comprenait pas l'engouement des dames. Encore moins celui des jeunes filles qui débarquaient par banc de 10 et qui, il l'imaginait, devaient être toutes pucelles et en quête du couple rêvé. Non pas qu'il les jugeait, mais il ne comprenait tout simplement pas la tendance érotique actuelle. La nunuche et le badboy...Lui l'avait été un jour, lorsqu'il vivait et étudiait encore à Sydney, avec ses amis proches puis cette fille avait débarqué, cette Peacock et elle l'avait totalement changé.

Il se mit à sourire en coin à ce souvenir et sursauta lorsqu'il vit deux jeunes femmes entrer, une jolie blonde aux yeux verts et une fille aux cheveux noirs dont le teint basané la rendait plutôt mignonne. Puis entra un garçon muni d'un skate usé sur lequel était à peine visible un logo en forme de cactus. Ils avaient l'air d'avoir le même âge, bien que la blonde semblait plus agée, ainsi que son âge à lui et comme il s'y attendait, ils lui demandèrent trois places pour Fifty shades. Une fois chose faite, le bouclé posa son skate dégoulinant en consigne avant de partir vers la salle en silence, seule une fille resta face à Michael et sembla fixer ses cheveux.

«- C'est un joli vert vif –Dit-elle avec un sourire enjôleur- Moi-même je fais des teintures mais, je ne pense pas que ce soit dans le même but que vous.

- Je n'aime pas la monotonie et cette couleur me rappelle de bons souvenirs –Répondit le verdatre- Et vous ?

- Je n'aime pas qu'on me reconnaisse. »

Et c'est sur cette phrase énigmatique que la fausse blonde s'en alla, lui envoyant un petit clin d'œil avant de passer par la porte de la salle 3. Après ça, ce fut le silence complet. Michael était de fermeture au cinéma ce soir et durant tout le temps du film, il dû s'occuper. Finir de ranger le stand des bonbons, remettre droite les pancartes de leur partenaire, illustrant une fille montant à cheval et prônant l'équitation dans Paris –ce qui pour lui était chose infaisable- et dépoussiérer les machines de la salle d'arcade en prenant soin de mettre de nouveaux vinyles dans la vitrine du Jukebox. Personne ne se servait jamais de cette machine-là. Il profita d'être seul pour l'enclencher, écoutant avec plaisir un vieux morceau de Rock tout en faisant ses dernières corvées.

Demain fort heureusement il pourra aller travailler à sa boutique de couture, il lui restait une robe en projet et depuis peu il s'était trouvé bien inspiré. Le cinéma n'était là que pour arrondir ses fins de mois, raison pour laquelle il acceptait de faire les fermetures trois fois par semaine. Un jour il subsistera à ses besoins grâce à son véritable métier, il veut y croire.

*

Au bout d'une heure tout le ménage fût fini, chaque recoin du petit cinéma brillait et il n'avait plus rien à faire hors de sa cabine. Au dehors il vit les premiers flocons de Décembre tomber et se mit à rêver du moment où il pourrait enfin quitter ces lieux pour profiter un peu des premières neiges. Sauf qu'actuellement, il était assis dans sa cabine, fixant l'écran de l'ordinateur du cinéma tout en priant pour que ce faux film érotique prenne fin.

Michael avait vu ce film, lorsqu'il se trouvait dans la salle de vidéosurveillance. Il avait vu tous les écrans de chaque salle et bien-sûr, à l'heure à laquelle il travaillait, seul Fifty shades continuait de passer. Il n'avait rien trouvé de bien fou. Et même maintenant il ne trouvait rien à envier, préférant ses films pornographiques favoris.

Il sourit en coin et après avoir jeté un coup d'œil alentour, bien qu'il savait qu'il n'y avait personne autre que lui hors des salles, il sorti son téléphone. Ce n'était pas la première fois. Il fixa la porte de la salle 3 encore une fois avant d'ouvrir Youporn et de sélectionner une vidéo.

Oui Michael était en manque.

A chaque bruit suspect il sursauta, de peur d'être surpris dans un moment aussi intime et gênant. Mais jamais personne ne sorti de la salle, lui laissant le loisir d'ouvrir d'autres vidéos. Il se sentait de plus en plus étriqué dans cette petite cabine, ses râles créèrent de la vapeur le long des parois vitrés, vite transformée en buée alors qu'il respirait plus fort.

Maintenant ce n'était plus la cabine qui le faisait se sentir étriqué, mais son pantalon. Après un énième coup d'œil au travers des vitres embuées, il commença à déboutonner son jean, puis à passer sa main dans son caleçon, se maudissant de faire ça dans un lieu public.

Il savait où étaient les caméras, il savait qu'il n'y était pas exposé tant qu'il restait sagement dans sa cabine, alors il ne s'arrêta pas et entoura son membre douloureux de sa main droite. Ca c'est mieux que Fifty shades, se dit-il. Bien que moins romantique sur certains points... Mais toutes les bonnes choses ont une fin et lorsque son téléphone se mit à ramer, bloquant sa vidéo ainsi que son plaisir, il décida de se finir seul.

D'un bond il se leva et ouvrit violemment la porte des toilettes des hommes pour s'enfermer dans une autre sorte de cabine et se soulager dans un mouchoir propre, tirant la chasse et faisant disparaître à jamais l'unique preuve de son petit moment de plaisir solitaire.

*

Une fois ses mains lavées et son teint redevenu normal, il retourna dans la pièce principale où la fin du film était annoncée. Il avala sa salive et entra dans la salle 3, surprenant le bouclé non pas en train de s'amuser avec les deux jeunes filles, mais en train de ronfler, son visage caché sous un bonnet ridicule sur lequel se trouvait un pingouin. Rien de bien viril. Le couple était en train de roucouler et ils se levèrent en parfaite symbiose, la main du jeune homme se posant sur les fesses de sa petite amie avant qu'ils ne prennent la fuite, ne lui accordant même pas un au revoir.

« - On a bien cru qu'ils allaient baiser pendant tout le film –Soupira la fausse blonde-

- J'imagine que certains couples viennent pour ça –Supposa-t-il en haussant les épaules tout en commençant à nettoyer la salle- C'est une blague ?!

- Quoi ?

- Ils ont laissé une capote usagée ! –Scanda le verdâtre alors que la fausse blonde se mit à rire- Ca n'a rien de drôle !

- Vous n'avez qu'à la gonfler et en faire un ballon souvenir -Ironisa-t-elle-

- C'est répugnant !

- C'est bien ce que j'imaginais. Vous avez l'air d'être un gros coincé, t'en pense quoi Otalia ?

- J'en pense que je veux me barrer, j'ai autre chose à faire que de venir voir un film pareil –Dit la basané en croisant les bras-

- Oh tu recommences –La blonde leva les yeux au ciel avant de se lever- Excusez-là c'est dans son comportement.

- Quoi donc ?

- De râler –Elle tapota le haut de la tête de la dénommée Otalia avant de fixer Michael- C'est une de mes patientes atteinte de schizophrénie, je l'ai amenée ici pour la détendre un peu. Disons que c'est une sorte de thérapie.

- Et ça a marché ? –Demanda Michael en faisant semblant de s'intéresser à ce que disait la blonde-

- Je ne crois pas –Répondit-elle en soupirant- Eh oh Ashton debout ! »

Le bouclé sursauta sous son bonnet et le retira paresseusement avant de l'enfourner dans son sac à dos duquel dépassait des baguettes de batterie. Conscient qu'il venait de se réveiller et surtout que c'était la fin du film, il se tourna vers Michael et maugréa quelques excuses, sortant de la salle avec Otalia.

« - Lui aussi c'est un de vos patients ? –Demanda Michael en montrant Ashton d'un signe de tête-

- Oh c'est plus un patron qu'un patient. Il m'a demandé de m'occuper d'un de ses anciens camarades de fac qui est actuellement à croupir en prison. Un mec totalement barré et psychopathe qui se vante d'avoir tué des gens dont sa cousine je crois bien. Ashton et moi on s'était donné rendez-vous au cinéma pour parler de son cas justement, le film nous servait de couverture.

- Je vois. Plutôt dur votre métier.

- Oh mais il n'y a pas que mon métier qui est dur. »

Michael haussa un sourcil à cette phrase avant de sentir la main de la blonde sur son anatomie encore traumatisée par ses récentes caresses. Il manqua de s'étouffer et lâcha son balai pour fixer la blonde droit dans les yeux.

« - Je peux vous aider pour ça aussi.

-Je... Je n'ai pas besoin d'aide, j'ai déjà tout fait moi-même.

-Oh comme c'est regrettable –Elle tapota la joue du verdâtre- J'ai un avion à prendre pour Hawaï demain matin, mais si tu veux tu peux me rejoindre à l'hôtel ce soir. On pourrait jouer au docteur. »

Michael vira au rouge brique et refusa encore une fois les avances de la jeune femme, laquelle s'esclaffa avant de quitter les lieux, le laissant tout déboussolé au milieu de la salle vide. Avait-il eu raison de refuser ? Fut un temps où i aurait sauté sur l'occasion et pas que sur l'occasion.

De toute façon elle venait de partir et comme elle l'avait dit, demain elle prendrait un avion, donc aucune chance pour lui de la revoir. Il termina son travail en se conformant à son idée et après avoir tout éteint, il retourna chercher ses affaires dans sa cabine, sursautant en voyant un petit post-it accroché aux vitres encore légèrement embuées.

« Voilà mon numéro, docteur. Xx. Oriane. »

Il prit finalement le post-it et une fois le cinéma fermé, il déverrouilla son téléphone et entra le numéro de la fausse blonde. Après tout, il ne la reverra sûrement jamais après.