Elmyanne

– Alors... vous êtes une déesse ? demanda Karadoc.

– Ne pleurez pas, dit gentiment Guenièvre à la jeune femme.

– Expliquez-nous ce que vous faites ici, dit Arthur.

Nous sommes sortis de la grotte où la déesse était cachée. Elmyanne essuya ses larmes et se tourna vers nous. Son regard s'attarda sur moi, me mettant un peu mal à l'aise.

– J'arrive pas à y croire... vous êtes des demi-dieux ! s'exclama-t-elle.

Elle me secoua comme un prunier, me tenant par les épaules. Je sentais que ce n'était pas une déesse comme les autres. Elle était très jeune, un peu étrange et même Bohort ne la connaissait pas. S'il savait qui elle était, il nous l'aurait dit à la Colonie. Personne ne la connaissait et elle n'avait pas de bungalow. Pourquoi les dieux avaient-ils caché son existence aux demi-dieux et à Chiron ?

– Attendez... laissez-moi deviner, dit Elmyanne avant de pointer Léodagan du doigt. Fils d'Arès ! Encore un neveu pour moi. (Elle montra Arthur) Fils de Zeus, c'est ça ? T'es mon petit frère, alors !

Elle ébouriffa les cheveux boucles d'Arthur puis pointa Karadoc du doigt.

– Toi, c'est Dionysos, dit-elle. Et la fille, c'est une enfant d'Hermès.

Elle regarda Lancelot.

– Et toi, c'est Apollon. Alors, j'ai tout bon ?

– Ouais, super, soupira Léodagan. Maintenant, expliquez-nous ce que vous foutez là.

– Vous avez oublié Percy, fit remarquer Karadoc.

– Mais qu'est-ce qu'on en a à foutre ?!

Je ne savais pas quoi répondre à ça. Léodagan n'était pas du genre amical, mais c'était courant chez les enfants d'Arès. Il avait pourtant quelque chose qui faisait qu'Arthur et ses amis s'étaient attachés à lui. Je ne savait pas ce qui me pousser à penser ça, mais je sentais qu'il n'était pas vraiment comme ses frères et sœurs. Lui était moins pire que les autres, même s'il restait assez peu sociable. Il y avait quelque chose en lui qui inspirait la confiance, qui montrait qu'il était digne d'être un demi-dieu.

– Je ne vois rien en toi, remarqua Elmyanne en se tournant vers moi. Qui... qui est ton parent divin ?

– Euh... Héra, ai-je répondu.

Les yeux de la déesse passèrent du bleu au violet. Elle recula, tremblante. J'ai regardé Arthur en quête de réponses, mais il semblait aussi surpris que moi. Elmyanne se précipita soudain dans la grotte. Elle en ressortit, tenant une petite boîte.

– Ça faisait si longtemps que je n'avais pas vu d'enfant d'Héra, dit-elle. Je croyais être la dernière... Mais maintenant, je comprends tout.

Elle ouvrit la boîte en cuivre avec empressement. Une hirondelle d'or sortit brusquement et vint se poser sur l'épaule de la déesse, me faisant sursauter. L'oiseau battit des ailes et se mit à jouer avec les boucles dorées d'Elmyanne.

– C'est pour ça que tout a dégénéré ! s'écria cette dernière. Tout s'explique ! Je comprend enfin ! J'en avais tellement marre d'être paumée comme une quiche en pleine cambrousse ! Oh, je revis, là !

– Elle est tarée, glissa Léodagan.

– Dame Elmyanne, dit Lancelot en faisant une petite révérence, pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes arrivée ici ? Que s'est-il passé et pourquoi l'Olympe n'est plus en contact avec la Colonie ?

– Asseyez-vous, je vais tout vous raconter, dit la déesse.

Nous avons obéit, faisant aveuglément confiance à cette déesse inconnue. Elle était un peu spéciale, mais j'étais prêt à lui accorder ma confiance. Elle savait quoi faire et pourquoi nous étions dans cette situation. Nous avions besoin d'elle.

– Tout a commencé quand Athéna nous a dit qu'elle avait eu un nouvel enfant, expliqua la Déesse des Émotions. Nous étions tous fiers d'elle. Dionysos et Apollon m'ont demandée si je comptais avoir des enfants ou si je voulais être une déesse vierge comme Artémis. On discutait dans le salon, sans rien demander à personne.

– C'est violent, le début, ironisa Léodagan.

– Mais ta gueule ! dit Arthur.

– Et là, mon père Zeus a débarqué, continua la déesse. Il a claqué la porte et s'est précipité vers ma mère, Héra. Il était à deux doigts de la frapper. J'étais terrorisée. Il lui a hurlé dessus pendant un quart d'heure, lui disant qu'elle n'avait pas le droit de le tromper. Et puis ma mère lui a dit « parce que toi tu me trompes pas, peut-être ». C'est là que tout a dégénéré.

Elle marqua une pause et ses yeux redevinrent bleus.

– Continuez, demanda Guenièvre, s'il vous plaît.

– Arès et Héphaïstos en ont profité pour régler leurs comptes. Ce sont mes frères et je les aime énormément, mais puisqu'Aphrodite est mariée à Héphaïstos et qu'elle le trompe avec Arès, ils ne pouvaient que se disputer. Mais c'est allé beaucoup trop loin. Héphaïstos ne faisait pas le poids contre Arès.

Elle soupira. Sympa, mes frangins, ai-je pensé.

– Si nous n'avions pas été des dieux, Arès aurait sûrement tué Héphaïstos, même si c'était entièrement la faute d'Arès et d'Aphrodite. Je pleurais en les voyant se battre. Tous les dieux se sont mis à se hurler dessus. Je ne comprenais pas ce qui leur prenait et j'avais peur. Même Hermès qui veillait toujours sur moi se battait avec les autres. Je me suis enfuie et je me suis retrouvée ici, complètement perdue. Mais maintenant, je dois absolument rentrer à l'Olympe. Si quelqu'un peut arranger les choses, c'est moi. Et toi, Perceval, je suis certaine que tu sauras m'aider.

– Mais comment êtes vous sûre que les dieux voudront vous écouter ? demanda Arthur.

– Rassure-toi, Arthur, je les connais par cœur, assura Elmyanne. Je sais comment m'y prendre avec eux, mais j'aurais besoin de votre aide pour arriver jusqu'à l'Olympe. Je me suis perdue et mes pouvoirs divins ne sont pas assez développés pour me ramener chez moi. Vous voulez bien m'aider ?

– On vous a cherchée pour rétablir le contact entre l'Olympe et la Colonie, nous sommes là pour vous aider, dit Lancelot.

– Parfait, alors en route.

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