NDA:
T/P: ton prénom
~enjoy~

Il est la, devant moi. Seule une dizaine de mètre nous sépare et j'ai pourtant l'impression qu'il est à des kilomètres de moi. Tout semble réel mais je ne peux pas y croire. Je veux crier, dire quelque chose, je veux bouger, courir vers lui mais aucun son ne sors de ma bouche et mon corps refuse de bouger. Ma gorge est sèche et les larmes me montent déjà au yeux, contrairement à lui qui arbore un doux sourire tendre, voir rassurant. Il n'en a pas le droit, il n'a pas le droit de me sourire ainsi après ce qu'il a fait. C'est à ce moment là que le déclic se fait dans ma tête et que je reprends possession de mon corps. Tout est faux, il m'a abandonné, tout ceci est irréel. C'est pourquoi je cours vers lui et, arrivée à seulement quelques centimètres de lui, je commence à m'acharner sur son torse. Faisant une tête de plus que moi, je continue de le marteler de faible coup de poing, les larmes dévalant sur mes joues en torrents. Je crie, je pleure, je frappe, je déverse toute ma colère et il se laisse faire, se sentant probablement coupable, il ne dit rien. Je perds mon énergie peu à peu et c'est à ce moment là qu'il en profite pour m'attraper les poignets.

- LACHE MOI! Je hurle en me débattant désespérément et avec le peu de force qu'il me reste. TU N'AVAIS PAS LE DROIT! POURQUOI TU Y ES ALLÉ?!

- Regardes moi T/P.

Malgré son ton doux et même si j'ai arrêté de me débattre, je garde la tête baissée et regarde mes larmes s'écraser sur le sol.

- S'il-te-plait, T/P...

Son ton se fait suppliant, presque comme un faible cri de désespoir, de dernier recours. Il s'en veut, et je le sais. Mais je n'arrive pas à relever la tête, je n'arrive pas à le regarder. Pourtant je le veux , alors pourquoi mon corps refuse de m'obéir? Pourquoi je n'y arrive pas? Finalement, c'est lui qui oblige mon corps à bouger. Il lache mon poignet gauche et, du bout des doigts, il relève mon menton et mes yeux plongent dans les siens. Il n'a plus ce sourire qu'il arborait tout à l'heure, non, son visage est celui de quelqu'un d'inquiet, d'inquiet que je ne puisse pas lui pardonner. Il descend sa main gauche de mon poignet jusqu'à la paume de ma main puis referme ses doigts sur celle-ci. De sa main droite, il encadre maintenant mon visage et essuie mes larmes avec son pouce.

- Pourquoi? Je demande dans un souffle qu'il ne peut entendre que grâce à notre proximité.

- Je suis tellement désolé T/P... Je ne voulais pas que ça se passe ainsi, si seulement je pouvais revenir en arrière. Je voudrais revivre cette journée pour en changer les conséquences, je le voudrais tellement...

- Mais tu ne peux pas. Je tranche plus méchamment que je ne le voudrais.

Il pose son front contre le mien et ferme les yeux, une larme coule le long de sa joue et c'est à mon tour d'enlever ma main entrelacée avec la sienne pour la poser sur sa joue. Il rouvre les yeux suite à mon contact et je sens son regard sur moi pendant que je fixe la larme que j'essuie délicatement. Je remonte mon regard pour me perdre dans le sien et il brise la distance le peu de distance qui nous séparait. Je sens ses lèvres se poser sur les miennes et une vague de chaleur m'envahit. Il est doux et chaleureux, me faisant presque oublier dans quelle situation nous sommes. A bout de souffle, nous nous séparons à contre cœur même si nos front reste collé l'un à l'autre.

- Ca n'aurait pas dû se passer comme ça. Je murmure. Ce matin là lorsque je me suis réveillée tu n'étais pas la, à côté de moi. Je me suis couchée avant que tu ne reviennes de ton entrainement la veille, mais la vérité c'est que tu n'as pas pu rentrer cette nuit là. Je ne m'en suis même pas souciée avant d'avoir cet appel.

Prise dans mes sanglots, je peine à finir mon récit.

- Tu étais déjà partis, je reprends après quelques secondes, doublant mes sanglots de plus belle. Je n'ai même pas pu te dire au-revoir. J'ai si longtemps espérer que tu reviennes, te revoir traverser la porte de notre appartement comme si de rien n'était. J'ai si longtemps imaginer nos retrouvailles comme maintenant.

- Mais je suis là maintenant...

- Non. Tu n'es pas là, tu es irréel, tu n'existes plus, tu n'es que le fruit de mon imagination. Tu es mort et je dois arrêter de me voiler la face. Je dois accepter cette réalité, aussi dure soit elle.

Sur ces mots, je m'éloigne de lui, brisant tout contact, et me retourne de façon à être de profil par rapport à lui. Face à cette pierre froide, je la contemple sans mot. Son prénom y est inscrit, gravé, dessus. J'attrape le pendentif à mon coup et d'un geste sec, portant toute ma rage, je l'arrache. Je m'imprègne de ses formes une dernière fois et le pose sur la pierre tombale de l'homme que j'ai aimé, que j'aime et que j'aimerai.

- Je t'aime T/P, ne l'oublies pas.

Je n'ai pas besoin de détourner mon regard de la pierre pour comprendre qu'il n'est plus là, qu'il est définitivement parti.

- Adieu, Chanyeol.

Et je tourne le dos à cette pierre, à ce cimetière, à ce qu'il me restait de lui. Je sors de ce lieu symbole de la mort pour marcher vers la vie.

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Écrit par Elina683