Mon aventure sur mes dents de sagesse
• Presque 2000 mots, un peu long.
• Exercice d'écriture pour moi, histoire 100% vraie.
• 15 février 2021
Entre 8h30 et 9h du matin.
Première fois que je vais à l'hôpital - pour une opération des dents de sagesse qui plus est.
Je rentre.
Direction hôpital de jour, on m'accueille gentiment et on regarde mes dossiers.
J'ai un bracelet au niveau du poignet, qui indique nom, prénom, date de naissance, et d'autres informations.
Le temps passe.
Un garçon sort d'une pièce en tenue d'hôpital, et c'est à mon tour d'y aller.
J'enfile un pantalon en tissus bleu ainsi qu'une sorte de robe ouverte derrière - qui entre nous ressemble plus à un sac poubelle - que je dois refermer à l'aide d'un léger fil. Je mets une charlotte sur la tête, des chaussons bizarre, puis j'ajoute le masque habituel, et me voilà fin prête.
On m'amène dans une chambre - qui contient 2 chaises d'hôpital et une télé - et on m'explique toutes les fonctionnalités et autres trucs sans grandes importances.
La dame prend ma tension, puis je vais me faire un bain de bouche dans une petite pièce à côté.
Je reviens, m'assois sur le fauteuil, et la dame part.
Je peux le relever et faire plein d'autres trucs comme dans les films, mais je n'ai pas envie de toucher à tous ces boutons.
En face, une porte qui ouvre sur une petite salle de bain. À côté, une fenêtre, d'où je vois un autre bâtiment. Derrière, une vitre qui me laisse légèrement apercevoir le couloir.
Puis attente.
J'envoie des messages à mes ami(e)s et je ressers ma tenue qui s'en va.
Encore attente.
La dame rentre un instant, et je profite de l'ouverture de la porte pour voir le garçon de tout à l'heure avancer au côté d'un homme habillé en blanc.
Derrière, sa tenue entrouverte laisse apercevoir son dos lisse. Je me rassure ; je ne suis pas la seule à qui la tenue part.
Je me mets à écrire, ne voulant pas oublier cet endroit puisque je pourrai l'utiliser dans une de mes histoires.
J'écris ce texte et je me demande si je publierai ce premier jet, le but étant que je ne le modifie pa-
Une dame rentre accompagnée d'une.. femme, adolescente ? Je ne sais pas vraiment.
La patiente prend place sur l'autre fauteuil et elle a le droit à la même chose que moi - tension puis bain de bouche.
Sa voix est très jeune et douce, très agréable.
Alors qu'elle enlève son masque pour le bain de bouche, j'aperçois son visage.
Je lui donnerais 40 ans avec ses légères rides, mais son visage est beau et le sourire qu'elle affiche est rassurant.
Un "truc" est déplié et je ne la vois plus.
Tout s'accélère.
Un homme en blanc entre et annonce en se dirigeant vers l'autre dame :
- Bonjour, je suis le brancardier et..
Je n'ai pas le temps de tout noter et la femme répond de sa voix douce :
- Déjà ?
C'est sûrement celle qui doit passer avant moi.
Il lui pose des questions puis tout deux commencent à partir.
- On y va à pied ? interroge-t-elle.
- Oui.
Elle me regarde et, un sourire en coin, met ses deux pouces en l'air en roulant des yeux, ce qui me fait échapper un pouffement.
La porte se referme.
De nouveau seule, à attendre.
Attendre que le temps passe, sentir le stress arriver, me rassurer puis paniquer, et enfin me calmer.
J'observe.
La chambre n'a pas bougé.
En haut, la télé. Je sais que je ne l'allumerai pas.
09 : 39
Être sans soutien-gorge et quelque peu dérangeant, je remarque à moi-même.
09 : 45
Je trouve qu'attendre est légèrement énervant, et je me mets même à penser que j'ai hâte que l'on vienne me chercher.
09 : 51
Mon ventre gargouille.
Je n'ai pas mangé ce matin, à peine hier soir, et mon dernier gros repas remonte à hier midi.
09 : 52
Je repense à ma douche à la betadine d'hier soir, puis celle de ce matin. Me lever à 7h pour pouvoir me doucher (il serait plus correct de dire "pour pouvoir me désinfecter") ? Affreux.
09 : 53
Ma tenue est trop serrée. Alors je la desserre légèrement.
09 : 54
Attendre, attendre et toujours attendre, je n'aime pas l'attente.
09 : 54 et quelques secondes
J'ai envie de m'endormir.
09 : 54 et toujours quelques secondes
Je me lève pour arranger rapidement ma tenue, puis je m'assois de nouveau.
09 : 55
Je n'ai pas envie d'aller au WC, je n'ai pas froid, et je n'ai mal nul part. J'attends encore.
09 : 59
Je suis dégoûtée de ne pas avoir noté les heures au début du chapitre.
Et puis j'attends toujours.
10 : 00
Dans moins de trente minutes, j'y suis.
Du moins, je l'espère.
On va d'abord m'endormir légèrement, puis une piqûre fera le reste du travail.
Enfin, je pense que ça devrait être ça.
Je l'écrirais après, si je n'oublie pas.
Oui, parce qu'il y a une possibilité pour que je ne m'en souvienne pas à mon réveil.
Mais je vais compter le temps que je mets à m'endormir.
Entre une et trois secondes normalement.
10 : 24
Je prends des photos. Je les mettrais à la fin !
10 : 33
Toujours pas.. C'est long de devoir attendre lorsqu'il n'y a pas grand chose à faire
10 : 45
C'est à moi !
Non pas encore, mais je m'entraîne à écrire le plus vite "c'est à moi" pour quand ils viendront me chercher.
11 : 11
Cher 11h11, faites que le temps passe plus vite, et faites que je ne souffre pas trop cet après-midi.
11 : 21
Si ça se trouve, ça s'est mal passé pour la dame à la voix douce..
Mais avec des si, on mettrait Paris en bouteille.
11 : 36
J'appuie rapidement sur un des boutons de mon fauteuil. Rien. Alors j'appuie à nouveau, plus longtemps cette fois. Il s'abaisse doucement dans un "vrmmmm" que je ne pourrai pas identifier.
Puis je le remets comme au début.
11 : 44
J'entends une voix dire : "Ouai elle est toujours là hein.. Ça doit être un peu long".
Puis je n'ai plus rien entendu.
Ce qui est sûr, c'est qu'elle devait parler de moi.
11 : 47
17% est affiché en haut de mon téléphone. Et je ne suis toujours pas passée au bloc.
11 : 54
Une dame rentre.
Elle m'explique qu'il y a de l'attente et que la personne avant avait une grosse intervention. COMME SI JE N'AVAIS PAS REMARQUÉ, ÇA FAIT 3H.
11 : 59
En fait, je n'ai pas peur. J'ai seulement peur d'avoir peur.
12 : 15
On toque à nouveau.
Cette fois, mon père.
Il me dit qu'il rentre faire manger mon petit frère.
Et là, je me rends compte que moi aussi, j'ai vraiment faim.
12 : 38
Ma grande sœur m'appelle.
Ça me fait plaisir.
12 : 51
Une dame rentre, alors je raccroche précipitamment.
Finalement, elle prenait juste de mes nouvelles.
Alors je rappelle ma sœur, constatant qu'il ne reste plus que 7% dans mon téléphone.
13 : 03
Ça y est.
On vient me chercher alors je coupe mon appel, puis je marche le long de plusieurs couloirs avant d'arriver au bloc opératoire.
J'attends quelques minutes, puis on me fait rentrer et on m'amène dans un lit spécial.
Une gentille femme m'accueille. Elle m'explique qu'elle doit me mettre un tube dans la peau et que ce dernier doit atteindre ma veine. Ce sera par là que les médicaments passeront.
Alors je pose tout un tas de question pour comprendre.
Je tourne la tête et ferme les yeux, et elle enfonce le tube dans mon poignet à l'aide d'une toute petite aiguille. Je ne peux m'empêcher de serrer mon ventre de toute ma force avec mon autre main libre.
Je me souviens avoir répété : "aïe aïe aïe aïe aïe ok c'est bon c'est bon c'est passé"
Elle fait un essai en envoyant de l'eau dans la veine de mon poignet mais malheureusement, l'eau passe à côté et je distingue légèrement mon poignet gonfler.
Alors elle m'enlève tout et recommence de l'autre côté, cette fois dans le creux de mon bras.
Tout se passe bien, la douleur est rapide et s'estompe aussitôt. Ses blagues et son calme m'aident à me détendre.
Ensuite, elle place deux cotons dans mes narines, puis elle colle deux "patches" au niveau de mes clavicules et un dernier entre ma poitrine - petit moment gênant car je ne m'y attendais pas.
Alors d'autres personne arrivent, et ils me posent tout un tas de questions.
"Nom prénom date de naissance"
"Des allergies ?"
"Aucun bijou, élastique, rien ?"
L'interrogatoire est passé, et on fait rouler mon lit jusqu'à une autre salle, cette fois plus petite.
Je commence déjà à tourner légèrement de la tête, je pense que des médicaments ont été injectés dans ma veine tout à l'heure.
Puis on colle mon lit à un autre, et je dois me déplacer moi-même sur ce nouveau lit. On m'installe confortablement et on me parle, et les voix se font déjà plus lointaines.
Alors j'ai cette impression que la pièce s'agrandit et que les murs s'élargissent.
Puis bam, je sombre.
Plus tard.
J'ouvre les yeux, puis les referme aussitôt, n'ayant pas la force de les laisser ouvert.
J'entends quelqu'un s'approcher et prendre de mes nouvelles, alors je hoche la tête et demande doucement :
- quelle heure est-il ?
J'entends juste un faible 16h, et je ne me souviens plus de la suite.
Trois heures sont passées ?
Le temps va vite lorsque l'on n'est pas conscient.
Oui, parce que je ne dormais pas, j'étais juste inconsciente : ce qui explique ma fatigue du moment.
De 16h à 17h30, j'essaie de dormir, mais je n'y arrive pas et j'entends toutes les conversations autour de moi, sans pouvoir ouvrir les yeux.
Je distingue même un "[...] la fille qui dort [...]" sans pouvoir répondre que ce n'est pas le cas.
Enfin, à 17h30, on me ramène à ma chambre, et je m'assoie dans le fauteuil, que les dames font basculer en arrière.
La dame à la voix douce était à côté.
J'ai entendu qu'elle avait 60 ans, et que son opération avait été difficile à cause de sa lourde fatigue due au boulot.
Alors j'ai eu de la peine pour elle.
Je suis allée aux WC dans la pièce d'à côté, et j'ai pu voir la dame. Elle avait effectivement l'air très fatiguée.
Je ne vais pas expliquer ce qui s'est passé ensuite, si ce n'est que j'avais envie de dormir sur les toilettes.
Et puis je me suis vue dans la glace au dessus du lavabo : mes joues étaient trait pour trait celles d'un hamster.
Puis je suis retournée dans le fauteuil.
Une dame est rentrée et quand elle a su que j'étais allée aux WC, elle m'a un peu disputé :
- Normalement, il faut attendre une infirmière. Tu aurais pu faire un malaise.
Je me suis excusée, et elle m'a enlevé le petit tuyau qui était toujours dans le creux de mon bras. Ça ne m'a pas fait mal ; je suppose que les médicaments contre la douleur sont très efficace.
La dame à la voix douce est partie aux alentours de 18 heures.
- Bonne journée, j'ai fait.
- Plutôt bonne soirée, a-t-elle répondu en rigolant légèrement.
Alors j'ai ri aussi, et j'ai continué accompagné d'un grand sourire :
- Bon rétablissement à vous.
Et puis 10 minutes plus tard, mon père est venu me chercher.
Je suis rentrée chez moi, j'ai mangé un yaourt, et go dodo.
Une journée épuisante pour un lendemain étonnant.
Parce que le jour suivant, je n'ai presque pas eu mal. On m'avait dit le contraire. Alors je suis fière de moi :)
***
Publié le 16 février 2021.
Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! ^^
Moi, je vais bien - pour l'instant du moins. Peut-être que les médicaments d'hier font toujours effet.
Ceux qui ont fait l'effort de tout lire, vous avez réussi à accrocher ?
Les photos :
Le fauteuil avec les boutons que je n'osais pas toucher.
Le "truc" donc j'ai oublié le nom, entre moi et la dame à la voix douce
Mes chaussons trop bizarre XD
Voilà !
Bonne journée/soirée/nuit~
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