Chapitre 13 ~ Le feu du désespoir

Je tapais nerveusement des doigts sur mon genou.

J'étais dans la voiture avec Minho et Sonya, que nous avions réveillée en panique juste après le coup de téléphone.
Après que nous lui ayons expliqué la situation en vitesse, nous nous étions précipités vers la voiture, et on roulait depuis maintenant cinq minutes. La maison de Thomas se situait à l'autre bout de la ville, et, bien qu'elle fut petite, le trajet me semblait interminable.

Mon corps était en feu, j'étais horriblement stressé. Je tremblais de tout mon corps, et tous mes muscles étaient tendus.

Mon cœur fit un bond quand j'aperçus de la fumée au loin, qui se propageait dans le ciel et aux alentours comme un voile de poussière.

Minho remarqua mon stress et me posa la main sur le genou.

« Hé, mec... ça va aller. Ok ? »

Je hochais la tête lentement.

Sonya tourna à gauche, dans la rue d'où venait la fumée.

« On y est. »

Sans même attendre que la voiture se soit arrêtée, je débloquais ma portière et sortais de la voiture. Je me mis à courir en direction de la maison d'où sortaient les flammes. J'entendis vaguement Minho et Sonya m'appeler tandis que je m'éloignais, mais je ne les écoutais pas.

Je constatais avec soulagement que les pompiers s'affairaient déjà à éteindre le feu, et protégeaient les gens aux alentours. Ils avaient fait vite.

Mais je n'étais pas complètement rassuré. Il fallait que je trouve Thomas.

Je me frayais un passage dans l'attroupement, en poussant les gens et en cherchant de tous les côtés.

Je l'aperçus enfin, debout à côté d'un pompier, en train de lui parler en faisant de grands gestes.
Son visage était mouillé de larmes, mais il semblait avoir retrouvé son calme. Je voyais cependant qu'il était très fatigué.

Le pompier se retourna vers ses collègues, et Thomas tourna les talons, s'essuyant le visage avec sa manche.

Je m'élançais vers lui.

« Thomas ! »

Il se retourna vers moi, et me regarda avec de grands yeux.
Je m'avançais vers lui à grands pas, et m'arrêtais devant lui.

« Tout va bien ? »

Il hocha la tête.

Ses cheveux étaient emmêlés et fumaient un peu, il avait une égratignure sur la joue, mais il semblait sain et sauf.

Il s'élança soudain vers moi et me prit dans ses bras, me serrant très fort contre lui.

« Tu...tu es venu...

- Je ne pouvais pas rien faire et te laisser seul.

- Tu es la première personne que j'ai appelée. Je... je ne savais pas quoi faire.

- Hé... tout va bien, maintenant. Tu es en sécurité. Et en bon état.

- Pas comme la maison... » murmura-t-il dans mon cou.

Je laissais échapper un rire amer.

« Je constate ça. Tu peux me raconter ce qui s'est passé ?

- Je ne sais pas. J'organisais une fête. Les garçons s'amusaient dans le salon, je suis parti de la pièce, et quand je suis revenu, le tapis était en feu et tout le monde courait dans tous les sens... J'ai fait sortir les invités en m'assurant que personne n'était resté dans la maison. Et je t'ai appelé. »

Il se détacha de moi et s'assit par terre, sur le trottoir. Je m'accroupis à côté de lui.

« Ta famille n'était pas là ?

- En voyage.

- Tu les as appelés ?

- Oui. Mes parents ne peuvent pas faire grand chose. Ils rentrent dès que possible.

- Tu vis seul ?

- Oui. J'avais juste... organisé une soirée. Je ne pensais pas que ça aurait pu se finir comme ça. Je ne savais pas... »

Je lui serrais l'épaule.

« Tu n'y peux rien, Thomas. Ce n'est pas du tout de ta faute. »

Il continua à fixer le sol de la route, silencieux.

« Que t'ont dit les pompiers ?

- Que j'allais bien. Qu'ils s'occupaient de la maison. Je reviens les voir demain pour tout mettre au clair. Pour voir s'il reste des choses... si tout n'est pas parti.

- Tu vas dormir où ? »

Il secoua la tête.

« J'en sais rien. Je me débrouillerai. Je demanderai à quelqu'un. »

Je réfléchis quelques secondes, et les mots franchirent ma bouche avant que j'aie eu le temps d'y réfléchir.

« Tu peux venir dormir chez moi... si tu veux. Minho est là, tu seras entouré. »

Il me regarda quelques secondes, un regard étonné au visage.

« Ça te dérange pas ?

- Pas... pas du tout. »

Il eut un sourire de gratitude.

« Merci, je veux bien. Je veux pas rester avec des gens que je ne connais pas. »

Parce qu'on se connaît tant que ça ?

« Et que je n'apprécie pas. »

Oh.
Oh.

Il m'appréciait.
Thomas m'appréciait.

Il m'appréciait.

Je fus coupé dans mes réflexions par Sonya et Minho qui m'appelèrent. Deux secondes plus tard, ils étaient agenouillés à côté de nous.

Je prenais la parole.

« Son'... ça te dérange pas si Thomas vient dormir ce soir ? »

Elle secoua la tête en se tournant vers Thomas.

« Pas de problème. Thomas, tu peux rester chez nous autant que tu veux. »

Il la remercia d'un sourire et d'un petit signe de tête.

Sonya s'éloigna parler avec un pompier pour résumer la situation, pendant que Minho et moi emmenions Thomas vers la voiture. Il avait du mal à marcher et s'appuyait sur nous deux. On s'installa dans la voiture, et Sonya nous rejoint deux minutes plus tard.

« Tout est ok. En route. »

Le trajet fut étrangement silencieux. Nous fixions tous les trois la route sans échanger un mot ou un regard, mais nous pensions tous aux événements qui venaient de se dérouler.

En arrivant devant la maison, on aida Thomas à sortir de la voiture, et on l'amena dans la cuisine.

Sonya examina sa griffure sur le côté du visage.

« Je vais te chercher du désinfectant. Ne bougez pas. »

Elle s'éloigna.

On s'assit sur trois chaises côte à côte.

Minho fut le premier à prendre la parole.

« Tu te sens comment ? »

Thomas rit en secouant la tête.

« Trop mal. Mais je suis content d'être là. »

Il me fit un sourire, et, de l'autre côté de la table, Minho me fit un clin d'oeil.

Je levais les yeux au ciel. On avait pas le temps pour les plaisanteries et les sous-entendus.

Sonya revint, et s'occupa de Thomas, collant un pansement sur sa blessure.

« Tu es paré ! Vous vous occupez de lui, les garçons ? Il a peut-être faim... passez-lui des vêtements, tout ça.

- Ok, Sonya. Va te recoucher, on s'occupe de tout. »

Elle acquiesça d'un air fatigué, et se dirigea vers les escaliers.

Thomas la retint par le bras.

« Merci. Pour tout. »

Elle le regarda en souriant.

« Mais de rien. C'est normal. »

Elle monta à l'étage et nous laissa seuls, moi, Thomas et Minho.

Minho fixa Thomas.

« T'as faim ?

- Pas vraiment.

- On monte ?

- Si vous voulez. »

On se dirigea vers les escaliers pour regagner ma chambre.
Je constatais que les vêtements de Thomas sentaient toujours le brûlé.

« Tu veux te changer ? Je peux te prêter des vêtements.

- Ouais, merci... »

Je lui passais un jean et un T-Shirt propre, et il alla se doucher.

Minho me regardait en coin avec un petit sourire pendant qu'on entendait l'eau couler à l'autre bout du couloir.

Il imita ma voix :

« Je peux te prêter des vêtements si tu veux ! Tu veux te doucher ? Pas de problème ! Tout va bien ? Tu veux un bisou réparateur ? »

Je le foudroyais du regard.

« Je n'ai PAS dit ça !

- Mmmhh... ça se lisait dans tes yeux. »

J'attrapais mon oreiller et le lui lançais à la figure.

Il me le relança, et on entama une bataille d'oreillers digne d'enfants de sept ans.

La bataille battait son plein, et était en faveur de Minho, quand Thomas nous interrompit en toussotant, adossé à la porte, les bras croisés et un regard amusé plaqué sur le visage.

Minho se redressa.

« Ah ! Thomas ! Tu tombes bien ! J'étais en train de défoncer Newt, un peu plus et il n'en serait pas sorti vivant ! »

Thomas eut un petit rire en me regardant, étalé de tout mon long sur le matelas.

« Je vois ça... »

Je me redressais en grognant et en frappant Minho au passage, pour sortir un matelas de sous mon lit.

« Tu peux dormir à côté de Minho. Vous vous moquerez de moi ensemble. »

Minho eut un sourire.

« Oooh... Newt, le prend pas comme ça ! »

Je reniflais bruyamment, les foudroyaient du regard tous les deux, et je me couchais dans mon lit, me recouvrant entièrement avec la couette.

J'entendis vaguement Thomas rire.

Et je trouvais qu'il avait un très beau rire.
Sincère, et beau à écouter, et...

Non mais qu'est-ce qui me prenait ?

Newt. Relax.

Minho et Thomas continuaient à discuter en riant.

Je sortais de sous ma couette, et grommelait :

« C'est pas qu'il est trois heures du mat', mais j'aimerais bien dormir. Donc taisez-vous. Merci. Bonne nuit. »

Thomas me sourit.

« Bonne nuit. Et merci Newt. Encore une fois. »

Il se roula en boule sur son matelas.

Je regardais Minho qui se retenait de rire. Ben tiens.

Je lui fis un doigt magistral, éteignis la lumière et me laissais tomber sur mon oreiller.

Les événements des dernières heures me semblaient déjà lointains, et le visage de Thomas resta gravé dans mes yeux pendant que je sombrais dans le sommeil.

__________________________

Ha ! Voilà ! J'ai fini !

J'essaye toujours de mettre quelque chose en fin de chapitre, mais la vérité est que je ne sais pas du tout quoi vous dire...

Donc je vais m'arrêter là.

Voilà. J'espère que ça vous a plu.

Bisous.

- Alice

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