Quand ma mère est partie, après mon accident, j'ai vu un truc changer dans la dynamique familiale. Jan est devenue un peu plus strique à imposer les règles, toute la joie qu'elle avait c'est transformer dans une façade de glace. Jun est devenu un protecteur pour nous, il nous faisait une barrière de rosier entre nous et les autres juste pour nous protéger du mal même si elle nous fait mal. April est devenue une façade à vouloir plaire à un publique, une marionnette des projecteurs. Pour Auguste, il a développé une anxiété qui le brule de l'intérieur. Septe, elle ne se rappelle pas assez sa mère pour avoir changé, ell est juste seule dans son monde. Et il y a Juliette... Je me rappelle le soir que c'est arrivé, elle est venue dormir dans mon lit et elle me serait fort pour que je ne sois pas triste. Je ne l'étais pas. Elle l'était. Juliette avait besoin de moi à ce moment et depuis chaque fois qu'elle ne se sent pas bien, elle vient dormir dans mon lit. Je suis un moyen pour elle de l'éloigner de ses émotions. Je n'ai jamais compris pourquoi elle venait dans ma chambre et non celle de June, mais bon ma chambre est aussi proche de la sienne que celle de June.

Je regarde si je me suis fait des dégâts avec mon combat, mais à date je n'ai rien vue. June était en colère, mais il n'a jamais voulu me blesser et c'est normal que je n'aille rien. Je me mets dans mon lit et je vois que Aiden m'a texté. J'arrive pour lui répondre sans avoir vraiment lu ce qu'il a écrit quand j'entends un truc en verre se briser dans la chambre d'à côté. Je porte un peu plus attention sur ce qui se passe. J'entends ma grande sœur parler :

-Tu ne comprends pas, ce que tu viens de faire était stupide.

La voie de Juliette est calme, elle se retient de crier ce qui lui demande beaucoup de contrôle. Juliette est un animal en cage qui cherche juste à sortir, mais elle doit garder le contrôle pour le bien de cette image. C'est le silence pendant quelque seconde avant qu'une voix un peu plus agressive sorte de Juliette :

-Je savais que tu ne comprendrais pas, mais si May ne veut pas voir maman on ne peut pas la forcer.

Elle semble trier des livres et les déposent avec une agressivité comme pour essayer de contrôler sa colère qui monte. Je vois les oiseaux s'affoler autour de la maison en chantant les bruits de la rage de ma grande sœur. Les arbres bougent comme lorsqu'il y a une tempête sans aucun vent. Entre les bruits des livres et les cris de douleur des petites bêtes, j'entends Juliette continuer à parler :

-May, elle doit faire ses choix toute seule, tu ne peux pas lui imposer d'écouter les raisons de maman.

Le silence, tout ce calme dans l'environnement et un petit sanglot se fait entendre. J'entends entre deux souffles :

-Jule on va la perdre si ça continu, on sait toutes les deux ce que la vision de maman disait, si on la laisse être ami avec ce gars, elle va partir.

J'entends un gros clap, les animaux réagissent à nouveau, mais les arbres restent calmes et la voix de Juliette résonne comme une menace :

-Elle ne fera pas ça, la vision de maman est peut-être fausse, laisse-la vivre sa vie. On ne sait pas si c'est nous qui l'empêchons de le voir qui va créer ça, on ne sait rien sauf que notre mère est pas capable de dire clairement sa vision même après des années. Je ne veux pas entendre parler de maman ou de May, je te couvre déjà assez avec tes histoires de rendez-vous et je veux juste savoir que tous mes frères et sœurs sont heureux en ce moment.

Le silence revient, j'entend Juliette marcher dans la chambre. Elle tourne en rond dans un grand silence couper par une voix sanglotant :

-Mais, si elle meurt...

Juliette sait ce qu'il va dire et elle le coupe :

-On ne sait pas si elle est morte, on est descendant de fée, de Changelin selon le folklore, j'ai rien vue encore dans les livres qui peut nous aider, mais il y a toujours l'histoire de la porte entre les deux mondes, et May et Gaby avait le même pouvoir, si c'est ce qu'invoque la porte... Une tristesse, une émotion si grande avec leur pouvoir qui fait qu'elles peuvent aller dans l'autre monde, celui magique. C'est juste une théorie ne me regarde pas comme ça.

Je voudrais arrêté d'écouter, mais je suis l'oreille coller sur le mur et des larmes coulent sur mon visage. Je sens la fatigue dans la voix de Juliette, elle cherche des réponses depuis longtemps. Je ne comprends pas pourquoi. June essaie d'ajouter un truc :

-Tu as le droit d'être heureuse aussi, tu as le droit de laisser les autres t'aimer et aimer d'autre personne, tu te limites à l'amitié, mais je sais que tu voudrais plus, c'est pour ça que tu es comme ça avec moi. Tu veux que tout le monde soit heureux sauf toi, c'est pour ça que tu t'acharnes sur trouver une réponse qui ne mène pas à une tragédie. Prend une pause.

-Je ne peux pas, je suis ta jumelle, mais nous ne sommes même pas nés la même journée, je suis destiné à une tragédie comme dans les classiques, comme maman m'a dit. Toi, tu es destiner à être heureux des vraies jumeaux opposés.

J'entends des pas aller vers la porte et la porte s'ouvrir avec ces dernières paroles :

-Tu es idiote de penser ça.

J'entends la porte se fermer et un gros soupir. J'essaie de penser à tout ça, mais je ne suis pas capable de revenir à droit à ma tête. J'entends des pas aller vers ma porte et ouvrir tranquillement ma porte. Je fais comme si je dormais. Je sens quelqu'un monter dans mon lit, me prendre dans ses bras et elle chuchote en laissant des larmes couler sur ma joue :

-personne ne te fera du mal tant qu'on est là je te le promets May.

Elle sort de ma chambre et je m'assoie dans mon lit. Est-ce que je me trompe depuis le début? Je suis importante pour eux.