3 mois plus tard...

- Vous connaissez l'histoire de Paisley ? demande notre professeur d'histoire.

Clay tourne la tête dans ma direction et l'a secoue de droite à gauche, pour m'interdire d'intervenir à ce cour. Cette histoire, je l'a connais comme m'a propre existence. Et d'ailleurs, c'est le cas... Mais pour éloigner les soupçons, je dois continuer d'être Elizabeth Hanson - et pas Katharina Paisley.

- Monsieur Myers, vous voulez en parler ? (Une boule d'angoisse s'enfonce dans mon estomac) Qui était Paisley ?

«Un ancêtre à ma meilleure amie, dirait-il, s'il en avait le droit»

Il se tortille les doigts, ce qui n'est absolument pas dans ses habitudes et il hausse les épaules. Quel comédien... !

- Je ne connais pas Paisley, monsieur. (Le prof soupire) Um... c'est un... un prince ?

Je manque de défaillir. Une question me vient à l'esprit. À quoi joue-t-il ?

- Eh bien, Clay, vous brûlez. (Il sourit) Après la quatrième guerre mondiale, la France a perdu ses 101 départements et possède seulement quatre communes répartis dans la carte. William Paisley était l'un des seuls soldats de la guerre a avoir survécu...

Je baisse les yeux. L'histoire de William est brillante... mais notre professeur ne connaît probablement pas l'histoire entière. Seule mes parents pourraient l'expliquer.

Je lève la tête vers Clay, il murmure :

- Je suis désolé...

Je souris, en secouant la tête. Le professeur poursuit :

- Ce qui restait du pays lui a été offert. Les habitants voulaient le remercier en votant pour transformer la France en... Paisley. (Je ris discrètement) Comme la France n'avait plus de Roi depuis longtemps, William a été élue. Puis, maintenant le Roi et la Reine sont Katherine et Jonathan Paisley. La progéniture à toujours été des petits garçons, jusqu'à la naissance de la princesse. (Mon cœur s'emballe) Katharina Paisley. Nous ne savons pas à quoi elle ressemble...

Je regarde autour de moi, sentant des regards attirer par cette information. Pour eux, Katharina pourrait être n'importe qui... Elle pourrait être ici, dans une boutique, dans le château...

Ce que je retiens des paroles du prof, c'est que je serais la dernière Paisley... En épousant un autre homme, je changerais de nom, et changerais l'avenir des Paisley.

- Elle est sûrement sublime, s'exclame Stella, notre colocataire, à Clay et à moi. D'ailleurs, Elizabeth pourrait être une princesse...

Je lève la tête, la panique saisissant mon estomac. Clay écarquille les yeux.

- Je suis du même avis, intervient une voix masculine. (Je tourne la tête en direction de M. Leto, caler contre l'encadrement de la porte) Elle est gracieuse, généreuse, talentueuse, et...

Est-ce qu'il est au courant ?

Je ne peux détacher mes yeux de lui. Il est séduisant, mais très gênant...

- Monsieur Leto, s'enthousiasme notre prof d'histoire. Vous vouliez voir un élève ?

- À vrai dire, je dois annoncer une bonne nouvelle...

Clay se redresse.

Il y a une semaine, nous avons effectués un casting pour jouer le rôle d'Elizabeth Bennet et de Mr. Darcy dans Orgueil et Préjugés. Jane Austen est notre auteure favori, même si elle date du 18ème siècle...

M. Leto pénètre dans la pièce en balayant les élèves du regard. Ses yeux s'attardent sur moi, puis il détourne rapidement son regard. L'angoisse attaque à nouveau mon estomac. Ma prestation n'était pas terrible. Je venais d'apprendre que mon père était souffrant, et Stella voulait également le rôle d'Elizabeth Bennet. Je n'avais pas la force de me battre contre une amie pour un casting. J'observerais...

- Sur les trois candidates pour le rôle d'Elizabeth Bennet, nous avons retenu... (Stella croise les doigts) Stella West... (Elle saute de joie. Je souris) et... (Clay me fait un clin d'oeil) Olivia Clark.

Stella et Clay tournent la tête dans ma direction, les yeux écarquillés. Même si j'étais sur d'avoir raté ma représentation, j'avais un petit espoir que M. Leto m'avantagerait sur Olivia. Puisque le personnage est brune, je pensais que j'avais une chance d'être choisis. Faut croire que j'ai été punis pour mon manque de concentration... Elles sont toute les deux blondes.

Je regarde autour de moi. Je me sens stupide et inutile. Je me suis inscrite au théâtre parce que je pensais que j'avais des talents. Et au final, je ne suis pas prise pour jouer mon personnage favori. J'ai honte...

M.Leto pose les yeux sur moi. Je tressaille.

- Ces deux candidates se présenteront devant Matthew Macfadyen, un acteur américain qui a joué le rôle de Mr. Darcy dans une représentation... (J'entrouvre la bouche) Les deux garçons que nous avons retenus pour le rôle masculin sont... Brandon Wallas et...

S'il ne prononce pas le prénom de mon meilleur ami, je vais devoir discuter avec notre cher professeur de théâtre. Pour moi, Clay était le meilleur comédien du casting. Brandon est prétentieux et arrogant. Je n'ai pas pour habitude de détester les gens, mais lui, il pourrait faire partis des premières personnes que je haïrais.

- ... Clay Myers. Félicitation ! Après notre cour de théâtre, je vous convoquerais pour votre rendez-vous avec Matthew Macfadyen.

Youpiiiiiii ! Au moins, je suis heureuse pour mon meilleur ami.

- Merci, intervient Brandon. Plus    qu'à battre Clay !

J'explose de rire. C'est la goute d'eau qui fait déborder le vase ! Les regards se posent sur moi. Clay secoue la tête, sachant pertinemment que cette conversation va très mal se terminer.

Brandon se retourne face à moi.

- Oui, Elizabeth ? Pourquoi ris-tu ?!

- Pour gagner Clay, faudrait déjà que tu ai des talents. (Les filles imposent) Je demanderais bien à notre professeur de théâtre la raison pour laquelle tu es retenu, mais je n'ai pas envie d'être comparer à une rabat-joie. J'espère que Matthew Macfadyen sera plus...

Mon regard glisse sur Jared Leto. C'est étrange, cette sensation. J'ai l'impression d'avoir été trahi... Trahi ?

Il croise les bras, avec un sourire au coin de ses lèvres.

- Qu'il sera plus... quoi ? s'intéresse ce dernier, en me défiant du regard.

- ... plus talentueux !

- Elizabeth ! intervient le prof d'histoire.

- Non, proteste Leto. Elle a raison. (Il baisse les yeux) Je dois y aller. Je suis navré...

Sur ses mots, il quitte la pièce. Habituellement, je m'en serais voulu et je me serais excuser. Mais actuellement, je n'ai aucune envie d'être celle qui m'excuse. Katherine Paisley serait sûrement déçu de mon comportement. Quant à mon père, il m'applaudirait. Il me manque...

***

Sur les trois heures d'art dramatique que nous avons les jeudis soirs, ce soir là, nous avons admirer les quatre candidats restant s'entraîner pour le rendez-vous qu'ils auront avec Matthew Macfadyen. D'ailleurs... Matthew Macfadyen... Vous connaissez ? J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ce nom quelque part... C'est étrange. Qui pourrait-il être ? Où aurais-je pus le rencontrer ? Des questions qui resterons sans réponse, puisque j'aurais même pas l'occasion de le rencontrer lors de l'entretient...

La sonnerie de la fin des cours retentis. Nous nous levons et quittons nos sièges. Je descends les marches qui séparent les rangs de la salle à spectacle, et attends Clay prêt de la porte. Monsieur Leto lève la tête en direction de la sortie et semble arrêter son regard sur moi. Je préfère détourner la tête, pour ne pas être déstabilisé. Je n'ai eu aucune explication sur son choix à propos d'Olivia... Je pensais qu'il m'aimait bien. Enfin, qu'il aimait mes talents de comédiennes... Je me suis tromper. Quel dommage...

Clay débarque.

- Le prof aimerait te parler... (Il lui jette un regard complice) Je t'attends à l'extérieur du lycée. (Il dépose un baiser sur ma joue) Essaie de ne pas l'abîmer, ça serait dommage...

Je ris. Il quitte la pièce, me laissant seule avec notre professeur et Brandon Wallas. Ce dernier remercie Leto pour ses conseils, et traverse la scène jusqu'à moi. Il me sourit et chuchote :

- À demain, Elizabeth la rabat-joie.

Décidément, nous avons beaucoup de changement d'humeur aujourd'hui... Il faut avouer, ça donne du piment à ma vie. Dans mon château, je n'ai pas beaucoup d'ami..., personne avec qui m'engueuler. Tout le monde prêtant m'aimer... Alors qu'au lycée, les gens changent d'humeur comme ils changent de caleçon.

- À demain, Brandon le bipolaire.

Il sort. À présent, je suis définitivement seule avec notre prof de théâtre. Je ne bouge pas. Je préfère être loin de lui... Par moment, je perds tout mes moyens. Il est... désagréablement déstabilisant. Est-ce que c'est possible ? Um...

- Elizabeth, vous m'en voulez ?

- Non.

Il s'approche. Non...

J'ignore la raison de son action, mais il retire l'élastique qui tenait ses cheveux en chignon et glisse une main dans sa chevelure. Est-ce qu'il cherche à me torturer ? Ses cheveux me rendent dingue de lui...

- Elizabeth...

- Il est tard, je dois rentrer à l'appartement...

Je m'apprête à m'en aller.

- Non, attendez ! Ce matin, vous n'aviez pas l'air d'être...

- Je suis navré d'avoir blesser votre orgueil, monsieur Leto. (Je me rapproche de la sortie) Je dois y aller...

- Non, crache-t-il, sèchement. (Je m'arrête net) Vous savoir avec Clay me rendait cingler...

Mon cœur s'emballe. Je suis incapable de bouger. Je reste dos à lui. J'ai peur de ne pas bien saisir le sens de cette phrase... 

- Dites-moi quelque chose...

Je ferme les yeux. Mon corps tremble entièrement. Je suis mortifier.

- Elizabeth... ? insiste-t-il.

- C'est impossible...

- Vous habitez ensemble, vous restez toujours ensemble, vous partagez des choses ensemble... Je suis simplement... jaloux. (Je rouvre les yeux) Vous étiez parfaite pour le rôle d'Elizabeth Bennet... et Clay était parfait pour celui de Darcy.

Je ris nerveusement.

- Vous êtes ridicule, riais-je, en réussissant à me tourner face à lui. Clay est mon meilleur ami, et vous êtes mon professeur d'art dramatique. Vous... vous n'avez pas le droit de me dire ça.

- À partir du moment où il n'y a aucun témoin, j'ai le droit de faire ce que je veux avec mes sentiments !

Nous nous fixons droit dans les yeux. Ses magnifiques iris azurs... Je ne peux pas croire que cet homme soit attirer par moi. C'est irréel ! Je ne suis pas cette princesse.... je suis Elizabeth Hanson, une simple lycéenne. Puis... nous avons dix-sept ans d'écart. C'est énorme...

- Bien, dis-je simplement. Je viendrais plus au cour d'art dramatique... Bonne soirée, monsieur Leto.

À suivre...