Chapitre 18 - PDV Casti
La découverte du flacon sous le lit de Jirô a surpris tout le monde. Certains pensent qu'il aurait voulu transformer le major. Moi, je pense surtout qu'il voulait transformer Ryô et l'amener avec lui.
"Je me souviens de ce qu'il y avait dans le livre, chez moi. Je l'avais lu."
Ashley m'a dit qu'elle me préviendrait une fois qu'elle en saurait plus. Parce qu'on sait déjà que les titans sont des humains. Celui qui l'a pas encore compris doit être débile.
- Apparemment, Shadis était l'ancien major, le prédécesseur de celui qu'on a.
- Je me sens mal d'avoir dormi pendant ses cours, dis-je.
Nous arrivons au camp d'entraînement et descendons de nos chevaux. Keith Shadis est là, devant une grande falaise. Je me souviens encore de la sensation au bout de mes doigts, une fois arrivée en haut, et pendant tout le long. Et puis Ashley et moi, on faisait souvent des courses.
Un soldat arrive tout en haut. Le sergent-instructeur, qui ne nous a pas encore vus, crie :
- Ricome, premier !
Je fais un grand sourire et explose - intérieurement - de joie. C'est bien mon petit frère de douze ans, là-haut.
- Sergent Shadis ! S'exclame Eren en s'approchant.
Il se tourne vers Livai, Armin, Mikasa, Hanji, Eren et moi. Sasha et Jean sont juste derrière. Eren fait le salut militaire.
- Oh oh, mais c'est la petite Ricome de la 105ème ! Tu sais que ton frère est plus doué que toi ?
- Je n'en doute pas un instant, sergent, rétorquai-je.
- Au moins, lui, il ne dort pas en cours.
J'esquisse un sourire. Noah est tout en haut. Il me voit, et fait de grands signes de la main, me montrant à ses camarades.
- Ricome, descends ! Les autres, prenez une pause !
Lorsque Noah est en bas,il court vers moi et m'enlace.
- Tu m'as tellement manqué !
- Toi aussi... tu as tellement grandi...
- Alors ? Comment c'est, le Bataillon ?! Le monde extérieur ?! Même si vous n'êtes pas revenus en héros la dernière fois, je continue à croire en vous !
Je souris et lui frotte la tête.
- Tu as bien pris soin de Mani ? Tu n'as pas trop embêté la grand-mère de Louise ?
- J'ai fait ce qu'il fallait. J'ai même travaillé pour les aider !
- Je suis fière de toi.
- Et moi encore plus ! Même si les journaux médisent sur vous, je vous trouve géniaux, toi, le caporal-chef, le major, tous !
- Lèche-bottes, va, lâche Livai.
Je rigole et amène Noah avec nous. Je lui présente rapidement ceux que j'accompagne. Il me glisse peu après à l'oreille :
- Le caporal, c'est pas ton genre d'homme ?
Il faut croire que je n'ai pas changé... Et lui non plus, c'est le seul qui arrive à lire en moi. Nous entrons dans une salle. Sasha reste debout, avec Noah. Illa copie. Je suis assise entre Mikasa et Hanji, en face de Jean, un thé devant moi.
- On s'est vus il y a peu, mais vous n'avez pas changé... dit finalement le sergent.
- Nous, ça doit faire cinq ans, il me semble, dit Livai. Vous avez bien changé.
- Oui. Je suis le seul major à avoir cédé ma place de mon vivant. Je reste convaincu que c'est la meilleure solution.
- Major, enfin, sergent, se corrige Hanji, nous nous apprêtons à aller reprendre le mur Maria. Vous savez sûrement ce qui nous amène.
Il se tait. Je lève les yeux vers Noah, qui se tient bien droit. J'esquisse un sourire. Je sais qu'il ira loin. J'aimerais le voir Major, un jour. Même si ça signifie que je serai sa subordonnée.
- Eren, tu ressembles tant à ta mère... Mais cette lueur au fond des yeux, c'est celle de ton père.
- Dites-nous tout ! S'exclame Eren en se levant de sa chaise.
- Il n'y a rien d'intéressant. Je peux toujours vous raconter mes souvenirs de spectateur. Ma première rencontre avec Grisha doit remonter à plus de vingt ans. Le Bataillon revenait d'une expédition. J'étais presque arrivé au mur Maria que je le vis. Il m'a demandé si j'étais un soldat, comme s'il ignorait notre existence. Nous l'avons mis en prison, essayant de savoir qui il était. Mais son nom n'apparaissait pas sur les registres d'état civil. Il m'a dit être médecin. Et puis... il voulait que je lui parle de notre monde, et du Bataillon. Comme si il était un étranger, ici. Il ignorait tout et ne connaissait rien. Ni les origines, ni notre argent. Mais je lui ai fourni toutes les informations qu'il souhaitait. Il m'a même dit que nous étions la fierté de l'humanité, car nous osions sortir d'ici. Sur ce point, c'est bien ton père, Eren.
Je ne pus m'empêcher de sourire, croisant les bras. Le sergent reprit :
- Pour lui, nous étions des gens hors du commun, des élus. Des hommes extra-ordinaires.Jamais personne ne m'avait dit cela. Le bataillon était encore moins aimé qu'aujourd'hui. Je souhaitais être major pour arranger ça. Et puis un jour, la maladie frappa Shiganshina.
- Celle dont Hannes nous a parlé ? Demande Armin.
- Oui. Mais Grisha nous a tous sauvés. Hannes, sa femme, Carla, sa famille. J'ai accédé au grade de Major. J'ai vu Grisha et Carla se marier. Lorsque Eren est né, je me suis lâchement énervé contre Carla. Je me suis alors rendu compte que Erwin, Hanji, Livai, vous autres, vous sortiez du lot, mais pas moi. Alors j'ai tout laissé à Erwin. Lors de la chute du mur Maria, j'ai retrouvé Grisha, paniqué, cherchant Eren et sa femme. Lorsqu'il l'a trouvé, nous avons appris la mort de Carla. J'étais effondré. Grisha lui a dit qu'il devait la venger. Alors qu'il commençait à l'amener vers la forêt, j'ai tenté de l'arrêter. Ils sont partis. C'est un peu plus tard, en voyant un éclair, que j'ai décidé d'aller voir. Eren était allongé au sol, endormi. Je n'ai pas retrouvé Grisha, alors je t'ai déposé sur ton matelas avec tes deux camarades. Je ne sais rien de plus.
- Vous êtes sûr ? Demande Eren.
Ce que j'ai envie de dormir, en me blottissant contre Livai...
- Il n'empêche qu'il y a trois ans...
- Oui ?
- En voyant ton regard,j'ai su que tu voulais suivre le même chemin que lui. Alors j'ai délibérément abîmé ton équipement, car ta mère ne souhaitait pas ça pour toi. Mais en voyant ta détermination... j'ai su que rien n'aurait pu t'empêcher de suivre ton destin.
- Attendez, donc, vous avez aussi abîmé mon équipement ! Dis-je en me levant.
- Non, le tien n'était pas délibéré. C'était un véritable défaut.
- C'est le problème au niveau de la ceinture ? Demande Noah.
- Oui. Je suppose que toi, tu n'as pas galéré.
- Réussi les doigts dans le nez.
- J'ai eu l'impression de revoir Ackerman.
- Sergent, excusez-moi de vous avoir accusé.
- Ce n'est rien. Bien, vous devez sûrement être occupés, alors je pense qu'on peut s'en tenir là.
Keith se lève. Il nous regarde à tour de rôle. Je déglutis et lance :
- Sergent ?
- Oui, Ricome ?
- Je sais que cela peut paraître capricieux, mais je vous demande d'accorder le reste de la journée à Noah ! Je vous en prie !
- Hein ?! S'exclame l'intéressé.
- Je voudrais qu'il passe le reste de la journée avec moi, mais je comprendrais que vous refusiez !
Je déglutis. Il me fixe dans les yeux. Il adresse un regard à Livai, puis Hanji, et enfin Noah.
- Demande acceptée. Ricome, vous avez votre journée, mais vous la rattraperez !
- Bien, sergent ! Répond mon frère en souriant.
Nous laissons Keith retrouver ses recrues. Noah monte sur mon cheval, et nous rentrons.Une fois arrivés, mon petit frère reste collé à moi, légèrement intimidé. Je lui présente Historia, mes amis de la 104ème, dont Léo, et mes camarades de 105ème.
- Le blond, c'est Ryô, le grand, c'est Take, elle, c'est Aya, la brune, c'est Mina, les deux idiots, c'est Yû et Mitarai !
- Il y a aussi Louise et Ashley ?
- Bien sûr !
C'est à cet instant qu'elles entrent. Louise est la première à remarquer Noah. Elle le prend dans ses bras en souriant. Ashley arrive à son tour.
- Oh, un nain de jardin !
- Oh, une binoclarde !
Ils se fixent en souriant. Je soupire et envoie une claque derrière la tête des deux.
- Aieuu !
- Tu vas crever, Casti, lâche Ashley.
- Commencez pas ou vous en reprenez une.
- Casti, vous deviez pas être dix, sans compter Léo ?
Il y a un silence. Je déglutis et me frotte la nuque. Comment lui expliquer que Jirô est un humain qui peut se transformer en titan ?
- En fait, l'un d'entre nous est parti, mais il reviendra bientôt, dit Ryô en souriant.
Je vois bien qu'il se force. Qu'il voudrait que Jirô soit là, à ses côtés.
- Oh, le petit !
Livai passe la tête à la porte.
- Ah, caporal, je peux vous parler ? Demande mon frère.
- Dépêche-toi, t'as rendez-vous avec Erwin et la binoclarde rousse.
- Ah ouais, j'avais zappé, souffle Ashley en passant une main dans ses cheveux rouges.
Elle s'en va, accompagnée de Noah.
***
Le jeune soldat arriva aux côtés du caporal. Il lui dit alors :
- C'est vous, le petit ami de ma sœur ?
Livai manque des'étrangler. Ashley, elle, est attentive, elle attend la réponse.
- Mh... moui, je crois...
- Vous l'aimez, alors ?
- Mh...
- Vous comptez l'épouser,un jour ?
- Faudra déjà que je survive.
- Vous la protégerez au péril de votre vie ?
- Oui.
- Alors c'est bon !
- C'est bon ? Répète l'homme aux cheveux noirs.
- Vous pouvez l'épouser,je vous donne le droit ! D'habitude, ce sont les parents, alors je lefais à la place de mon père.
Livai esquisse un sourire après être resté ébahi. Il frotte la tête du jeune homme.
- Faites en sorte qu'elle soit heureuse, avec vous, murmure Noah. Je ne veux plus la voir triste, comme ce jour-là.
Ashley détourne le regard et pose sa main sur l'épaule du garçon.
- T'inquiète pas. Si le caporal faillit, compte sur moi pour lui foutre un coup de genou dans les boules.
Livai releva la tête et s'arrêta devant la porte. Il laissa Noah et Ashley entrer dans la salle. Il se colla, dos à la porte, dès qu'elle fut refermée. Il leva la tête, pensif.
- Je ne peux pas en laisser encore une mourir. Et surtout pas après l'avoir sauvée.
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J'adore la réplique d'Ashley.
Je l'imagine parfaitement dire ça en plus
Au passage, Livai parle de Casti en repensant à Isabel et Petra - Putra pour les intimes x) -
La dernière réplique de Livai aussi, je l'adore *^*
#Historia
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