Chapitre 14 - PDV Casti
Il pose la lame du couteau dans la paume de sa main, et là...
Il tranche. Un éclair jaillit. Il se transforme en titan. Je suis sidérée, avec Ryô.
- Non... pas ça... murmure Ryô.
J'observe de plus près le titan. Il a les cheveux très courts et semble être autour des dix mètres. Il me fait penser au cuirassé, pour le coup.Il a un nez noir, il semble être en métal, de loin. Ses lèvres retombent sur ses dents, qu'on ne voit que peu. Ses oreilles sont celles d'un titan normal, mais son cou est étrange. On dirait des assiettes les unes sur les autres, à l'envers. Il y en a trois, noires aussi, et visiblement tout autour du cou et de la nuque. Ses épaules ressortent noires, ainsi que ses coudes et ses genoux. Les deux côtés de son bassin également. Ses poignets sont noirs eux aussi, en plus des articulations aux doigts. On dirait un boxer, quelqu'un qui fait un art martial. Même ses pieds semblent durs. Il a aussi de gros muscles de jambes et de bras, il dégage une force impressionnante rien qu'en le regardant. Il doit être aussi puissant que le cuirassé, sans aucun doute. Le reste de son corps est beige foncé, apparemment.
- Jirô est un titan infiltré, comme Reiner et Berthold... ?
- Et Annie Leonhart... ou alors il est de notre côté, comme Eren ! M'exclamai-je.
- Pourquoi ne me l'a-t-il jamais dit, alors ?
Titan-Jirô récupère le sac qu'il avait emporté et part en courant.
- Ryô, allons prévenir le QG. A mon avis, il ne reviendra pas.
- Et s'il revient ?
- Faisons comme cela. Si demain soir à la même heure, il n'est pas revenu, nous déclarons ce que nous avons vu.
- Très bien...
Je siffle. Le cheval de Jirô revient. Je caresse sa crinière pour lève les yeux vers mon camarade :
- Allez, rentrons.
- Casti...
- Ce n'est pas en restant là que ça changera quelque chose.
Nous repartons. Nous nous faisons attraper par un soldat. Je lui dis :
- Nous passions par là, quand nous avons vu la porte ouverte. Il y avait quelqu'un dehors. On a essayé de le suivre, mais il s'est enfui.
Et ça a marché. De toute façon, c'était un demi-mensonge. J'ai raccompagné Ryô aux dortoirs. Il est juste à côté du mien.
- Je n'aurais pas dû le suivre...
- Ne t'en fais pas, tu le reverras, j'en suis sûre.
- Casti... tu es occupée, là ? Je voudrais te raconter...
- Le temps passé avec Jirô ?
- Oui...
J'entre dans la chambre qu'il lui a été prêtée. Il s'assoit sur le lit tandis que je prends place sur une chaise.
- Nous venons tous les deux du district d'Ehrmich, à la base, comme tu le sais.
-Oui, mais ce n'est pas dans le mur Rose ?
-Nous y habitions presque. Notre petite ville était juste à côté, donc nous y étions quasiment. Mais le district d'Ehrmich a été prévenu très tard, si bien qu'on a été surpris. On a presque tous réussi à fuir. Jirô et moi, nous avons vite fui.
- Ne te force pas, si tu ne veux pas.
- La première fois que j'ai vu Jirô, il était dans la forêt. Il était plutôt affaibli, alors je l'ai ramené chez moi. Il m'a dit qu'il était orphelin, complètement perdu. Il avait été chassé de son village parce qu'il avait volé du pain pour sa subsistance. On avait huit ans. Nous avons vécu ensemble. Il restait plutôt distant, mais au bout d'un moment, nous sommes devenus complices. Je l'incitais souvent à jouer. On s'inventait des codes secrets, on s'amusait plutôt bien. Et puis les titans sont arrivés et on a été plus soudés que jamais. On a décidé d'entrer dans l'armée, parce que... mes parents sont morts et que je n'avais nulle part ou aller.
- Je... suis désolée...
- Ce n'est rien. Toi aussi, tu as perdu tes parents ?
- Oui. Mais j'ai pu m'enfuir avec mon frère, mes amies, et la petite sœur de Ashley.
- ça me fait du bien de te parler, j'ai enfin l'impression que je peux me libérer de mon poids.
- Tu pourras toujours venir me parler, tu sais ? Je suis ouverte à tout le monde. Sauf Jean, parce qu'il est con.
Il se met à rire avec moi. La porte s'ouvre sur Livai.
- Casti, tu retournes dans ma chambre maintenant.
- Désolée, je devais parler avec Ryô.
- Désolé de vous l'avoir enlevée, caporal, dit Ryô en se frottant la nuque.
- C'est rien. Allez, au lit, la naine !
Je salue Ryô et sors de sa chambre. Une fois de retour dans celle de Livai, je viens poser un baiser sur ses lèvres.
- Je t'avais laissé un mot.
- Oui, mais je te veux à tout moment.
- Ne t'en fais pas, il n'y a que toi que j'aime.
Je passe mes mains sur ses joues et l'embrasse doucement. Il répond à mon baiser amoureusement et me soulève, avant de me poser sur le lit.
- Il me semble que nous avons failli le faire trois fois, et je ne t'ai eu qu'une fois.
- Pervers.
- Je sais, mais juste avec toi.
Je souris et me laisse aller. Après tout, ce n'est pas désagréable.
***
Il est huit heures, et nous sommes en train de déjeuner, à la grande table.
- J'ai mal à la têêêêête... geint Louise.
- Faut apprendre à cumuler les cuites, après tu te fais à la douleur, rétorque Ashley.
- Alcooliques, soufflai-je.
Elles me regardent, puis sourient. Ashley, en face de moi, lance :
- Au fait, avec le caporal ? Il paraît que vous l'avez fait ?
Je recrache mon café, sur Jean qui est à ma droite.
- BORDEL, RICOME !
- Désolée ! Ashley, tu vas mourir.
- J'attends...
- C'est vrai, dis-je en rougissant.
- Il domine bien ? Demande Armin, à ma gauche, en face de Louise.
- Oui...
- Il est bien foutu ?
- Tu peux pas imaginer, Louise.
- Il en a une grosse ?
- Armin, crève.
- Mais quoiiiii ?! Je veux savoir !
- Il veut savoir pour vérifier si elle rentre dans son anus, ricane Connie, en face de Jean.
- C'est n'importe quoi cette discussion, soufflai-je.
Je me lève et débarrasse mon assiette. Je croise Ryô en sortant.
- Alors ?
- Il n'est pas revenu, ce matin...
- Voyons s'il revient avant ce soir, dis-je.
- Il m'inquiète...
- Je sais, mais ne le montre pas. Les autres vont se douter de quelque chose.
- Casti !
Je me tourne vers Takemaru, qui a une tasse de café dans les mains.
- Oui ?
- Il est passé où, l'intello ?
L'intello, Jirô, donc. Je déglutis et dis :
- Il n'est pas parti à la douche ?
- Possible... je vais aller voir. Merci !
Il s'en va. Je soupire de soulagement. Je me tourne vers Ryô. Lui aussi est inquiet, et à vrai dire, je le suis également.
***
Avingt-et-une heures, je me rends chez Ryô. Je toque à la porte et ouvre. Il est assis par terre, contre le mur à ma gauche, derrière la porte.
- Ryô...
- Je sais... mais je ne peux pas le dénoncer... dis que c'est seulement toi qui l'as vu...
- Je suis sûre qu'il ne te l'a pas dit pour une bonne raison, dis-je en m'accroupissant près de lui. Il t'aimait, et il ne voulait pas que tu le saches, c'est tout.
- Casti, Ryô !
Je me tourne vers la porte. C'est Louise, qui a un papier dans la main, plié en quatre. Mon amie reprend son souffle.
- J'ai trouvé ça, dans la chambre de Jirô !
- Il n'est pas du genre à tout abandonner sans explications, dis-je.
Je prends le papier qu'elle me tend. Je le mets dans les mains de Ryô, qui déglutit avant de commencer à lire.
- "Ch-Cher Ryô... Tu dois sûrement me maudire à cette heure,d'être parti. J'imagine que tu m'a suivi et que tu as découvert la vérité. Je suis un titan. Comme Eren, Reiner, Berthold et Annie. Je l'étais déjà quand on s'est rencontrés. Le souci est que le titan Bestial a repris contact avec moi, me demandant de collaborer avec lui. J'ai accepté, en posant ma condition : Je veux, quitte à ce que tous les autres de la 105e meurent, que tu survives. Qu'on t'épargne toi et toi seul. Je ne t'ai rien dit car, comme je te connais, tu m'aurais défendu, au péril de ta vie, pour montrer que je n'ai pas de mauvaises intentions. Je ne veux pas qu'on te considère comme mon complice, alors j'ai préféré fuir. Ne raconte pas à nos supérieurs notre relation. Garde-la au fond de toi, avec nos amis. Quand je t'ai rencontré, j'avais peur de toi. Peur des gens. Mais tu m'as montré que tous n'étaient pas mes ennemis. Que ce soit Louise, la suicidaire (Je lâche un "hé !"d'agacement à ce surnom et laisse Ryô continuer ensuite :), Mitarai ou même toi, j'ai adoré passer tout ce temps avec vous. J'ai beaucoup réfléchi mais je sais que vous pourrez survivre après mon départ. Alors battez-vous ! Tuez-nous et sauvez l'humanité ! Si ça peut vous permettre de garder nos souvenirs intacts, je me moque de mourir, moi qui ai toujours considéré ma vie comme une erreur. Montrez-moi que tout cela est magnifique. Cette nuit, ou nous avons utilisé notre code, Ryô - ou Louise a peint son tableau que je n'ai pas encore pu brûler -, j'ai enfin pu me transmettre mes sentiments. Je t'aime, et je t'aimerai toujours. Je chérirai nos souvenirs comme un trésor jusqu'à ma mort. Pardon de ne t'avoir caché que cela. Mais j'ai enfin réussi, après tant d'années, comme mes sentiments. A bientôt, Ryô. Je te promets qu'on se reverra bientôt.
Je t'aime, Jirô."
Nous restons silencieux quelques secondes. Ryô, au bord des larmes, a le menton qui tremble et la mâchoire serrée. Il serre le papier dans ses doigts et baisse la tête pour pleurer, ne pouvant plus se retenir. Je m'approche de lui. Le blond vient pleurer dans mes bras, tremblant et hoquetant. Je caresse son dos doucement puis déglutis.
- Là, ça va aller... murmurai-je.
- Je vais prévenir les autres ? Demande Louise d'une voix tremblante.
- Va dire au Caporal que je souhaite voir le Major. Il fera en sorte qu'on puisse parler. Et je veux voir Hanji-san, également.
- Compte sur moi !
Elle part en courant. Ryô se calme peu à peu. Il pose sa tête sur ma poitrine, serrant mes bras en haletant pour reprendre son souffle.
- Tout va bien, Ryô.
- Je veux le voir...
- On le reverra, il te l'a dit.
- Je ne le veux pas dans mes ennemis ! Je serais incapable de lui faire du mal ! Réplique-t-il, les larmes aux yeux, relevant la tête et fixant son regard dans le mien.
- Ryô, Eren m'a dit que Reiner Braun et Berthold Hoover voulaient anéantir l'humanité. Si Jirô y contribue, il te sauvera toi et vous serez ensemble.
- Mais je refuse que vous mourriez ! Je ne veux pas le perdre, ni aucun de vous ! Que ce soit toi, Take ou même Aya !
- Tu es trop bon, Ryô, c'est ça qu'on aime chez toi, dis-je doucement, en esquissant un sourire. Ne t'en fais pas, on trouvera une solution le moment venu, c'est promis.
Je n'étais pas en mesure de prévoir les événements, alors je ne pouvais pas savoir que ma promesse allait provoquer de grands bouleversements entre Jirô, Ryô et moi.
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Demain CDI fermé, donc je publie mon chapitre
(Tout va bien Louiiiiise tkt paaaaaaas)
QUI S'ATTENDAIT A CECI ?!
#Historia
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