Chapitre 7: Éthan
Je courais, esquivant tous mes adversaires. Je sautais pour me rapprocher du panier, j'y étais presque. Mais le ballon disparut subitement de mes mains, alors que j'étais sur me point de marquer. Alors toute ma tactique s'effondra. Chaque geste que j'avais méticuleusement exécuté n'avaient servit à rien.
Je la vis courir en direction de l'autre camp, faire la passe à un garçon bien placé et contempler le marquer. Ce fut à ce moment précis que la fin du dernier quart-temps retenti. Elle était impressionnante, et elle venait de gagner le match en faisant basculer la balance des points vers son camps.
Comme d'un seul pas, tout le monde retourna sur les bancs où nous attendaient nos deux entraîneurs. Les rires et les commentaires sur le match commençaient déjà à fuser entre les joueurs des différentes équipes. Mais ils se turent tous bien vite lorsque les participant arrivaient au niveau des coachs.
J'avais mal joué. J'étais trop sûr de moi. Je gagnais toujours les matchs dans le monde des rêves. Mais là, je me trouvais dans la réalité. J'étais Éthan et non Diamond. Je ne possédais pas le don du viseur absolu, et lorsque je tirais, le ballon allait régulièrement à l'extérieur du cadre que je cherchais à atteindre.
Dès que le silence fut total, le premier entraîneur prit la parole:
- C'était une bonne séance en règle générale. Je pense que nous allons renouveler le concept d'entraînement mixte plus souvent. Vous jouez beaucoup plus en équipe de cette manière, car ça vous changer de votre rythme habituel.
- En effet, continua le second. Les filles, vous avez un match ce week-end. Les garçons, vous êtes au repos, mais rien ne vous empêche d'aller encourager les filles.
-On vous libère, conclu le premier.
On n'attendit pas un mot de plus pour tous nous diriger vers les vestiaires. Je me suis changé après avoir pris une douche rapide. Il ne restait déjà plus grand monde dans le vieux gymnase. Tous partait bien vite dès que le signal de fin retentissait.
Mais à peine ai-je poussé la porte de sortie que je la vis assise sur le muret entourant l'extérieur du gymnase.
- Bravo pour ton match, lui dis-je en m'approchant. Tu as encore gagné
Elle me remercia en riant, puis elle sembla replonger dans ses pensées.
- Quelque chose te tracasse Anna ? m'inquiétais-je soudainement.
- Je repense simplement à des rêves étranges qui me sont arrivés, me répondit-elle d'un sourire triste.
Je me mis à rire. Elle pouvait pas faire pire que moi dans le domaine de l'étrange.
- Ça va sûrement te passer.
Ma tentative pour la réconforter ne sembla pas fonctionner. Son visage s'était peint peu à peu d'une étrange mélancolie qui ne lui ressemblait pas. Pourtant, malgré la tristesse qui inondé son regard, elle garder un tendre sourire sur le visage.
- Je préfère quand tu souris réellement. Ton visage est bien plus lumineux et ne peux que y croire.
L'étonnement qui pris soudainement place pour toute expression me ramena à la réalité. Je sentis mes joues brûler. Venais-je réellement de lui dire ça ? Son amusement me le confirmer. Pitié, qu'elle ne se moque pas de moi.
- Raconte moi plutôt tes rêves, tentais-je pour changer de sujet.
Alors, comme comprenant sans une parole ma gêne, Anna suivit mon chemin:
- Ils sont, disons étranges... ils semblent paraître réels. Et parfois j'ai peur de pas pouvoir m'en réveiller. Pourtant, ce ne sont que des rêves. Alors pourquoi me terrorisent-ils autant ?
Le déclic se fit sur l'instant. Je l'ai rattrapée pas les épaules et je l'ai tournée vers moi.
- Tu sais, ça arrive à d'autres personnes ce genre de chose. Personnellement, je le vis tous les jours. C'est parfaitement compréhensible de s'inquiéter pour ça. Tu peux me faire confiance, sur ce sujet.
- À entendre tes mots, on pourrait presque te prendre pour un fou.
Elle était forcément une rêveuse. Je connaissait Anna depuis des années. Si elle ne voulait pas s'étendre sur le sujet, ce n'était ni par peur ou par gêne. C'était par sécurité. Il fallait que je sache qui elle était exactement. Si je faisais allusion à mon don, peut-être m'en ferait-elle une aussi? Une chose était sûr, un nom me venait en tête:
Lolita.
Imaginons simplement que ce n'est pas le cas. Je passerai pour un garçon vraiment étrange. Pire que d'habitude. Bof, je connais Anna depuis mon enfance. Elle m'aurait déjà lâché si elle n'avait pas l'habitude de mes remarques étrange. Enfin, j'espère...
- Tu as raison. Tu sais tout à l'heure Anna, lors du match de basket, j'aurais adoré être dans un rêve pour être capable de marquer le panier, avant que tu ne me prennes le ballon. Être capable de marquer à n'importe quelle distance, ce serait le rêve de tout basketteur. Tu ne crois pas? Une sorte de visée absolue.
Son visage sembla se pétrifier. Son teint plutôt pâle de nature perdit pourtant quelques couleurs de plus. Ses yeux commençaient à scruter tous les détailles des alentours, comme à la recherche d'une échappatoire.
- Je dois m'en aller. On m'attend.
Elle sauta du muret, récupéra son sac de sport qui était par terre et s'empressa de s'entraîner dans une marche rapide.
-J'ai dit quelques chose de mal?
Elle rougit violemment et n'osait plus me regarder dans les yeux. Qu'avais-je dis de mal?
- Tu n'as rien fait. C'est seulement moi qui... qui... Laisse tomber s'il te plait. Ne cherche pas à me comprendre.
- Sauf que je suis le seul qui comprend ta situation.
- Tu sembles le faire un petit peu trop.
Je la fixais sans trop saisir le sens de ses mots.
- Je veux savoir ce qui t'arrive. Parle moi, Anna. On se connait depuis notre enfance. Tu ne me fais plus confiance ? Quelque chose ne va pas ?
Elle ne répondis pas, se contentant d'un baisser sur ma tête. Après un long silence, elle finit par donner une " explication ".
- Rien. Ne meurs pas.
C'est sur cette phrase que je me suis retrouvé seul. Elle avait pris les jambes à son cou et moi je suis restée seul sur le muret entourant le gymnase.
Aucun mot ne parvenait à sortir de mes lèvres. J'étais enfermé dans un mutisme que je parvenais pas à contrôler.
Ce fut la sonnerie de mon téléphone qui me sortie de mes pensées.
D'une main tremblante, je l'ai saisi, regardant son trop d'attente le message que je venais de recevoir.
" À ce soir "
" L. "
Mais ce fut le destinataire qui m'étonna le plus. C'était pourtant signé d'un L, mais le nom qu'affichait mes contacts n'avait rien à voir:
Anna.
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