Chapitre 61 Lolita

 La seule chose qui me passa par la tête lorsque mes yeux s'ouvrit sous cette noirceur fut " Sérieux ?  "

Il m'avait balancé une araignée géante dans le visage, un effondrement sur la tête, la foudre à nos pieds, et une meute de loups assoiffée de sang à nos trousses. Et cela sans compter les classiques courses pour notre vie qui deviennent bien trop fréquentes à mon goût. Alors pourquoi pour ce soir, il ne pouvait pas nous ménager un tant soit peu ?

Je me débattais autant que je le pouvais dans ses flots qui ne souhaitaient que m'engloutir au plus profond de leur lit. Mais ce n'était pas encore mon heure. Je me luttais dans cette noirceur de la caverne, cherchant du mieux que je pouvais un moyen d'atteindre la surface. Je sentais l'eau glacée qui rentrait doucement dans mon corps.

Le coup fut violent.

Qu'était-ce donc. Une stalagmite peut-être ? Ou bien un simple rocher qui tranchait les eaux ?

Peu importe. Le résultat était le même. Mon corps était endolori par la violence du choc. J'étais perdue dans ces eaux qui m'emportaientt au loin. Étais-je la seule à me débattre, ou les autres avaient-ils également été emporté ? Et Lucie ? Mon Dieu Lucie ! Où était-elle. Comment allait-elle ?

" Prend sur toi Loli, me criait mon esprit. Il faut que tu survives ! Tu le feras si tu te bats et tu le sais. Tout comme tu sais que les autres y parviendront. Tu les as vu de tes propres yeux dans l'avenir grâce à Prophétie. "

Je devais réussir à remonter à la surface.

Mais je n'y suis parvenue que pour un court instant.

À peine ma tête était parvenue à remonter à la surface pour se renouveler un peu en air pur, qu'une vague me submergea plus violemment que ma propre peur de mourir. Oui, en cet instant j'avais peur.

La dernière nuit l'avais-je appelé il y a peu. Maintenant qu'elle m'accueillait, le doute m'envahissait, comme l'eau prenait place dans mes poumons.

Un nouveau choc. Celui-ci en pleine poitrine. Il m'envoya danser bien au loin. Je me sentis tomber vers le fond, incapable de bouger un quelconque membre de mon corps. Je me sentais partir au grès des courants. La douleur était bien trop importante pour que je puisse réagir. Cet obstacle m'avait brisé. Alors peut-être Prophétie avait eu tort sur ma mort.

Mais je fus soudainement porté par une force inconnue. Un corps qui ne m'avait jamais pris au creux de ses bras. Je le laissais faire. Je me laissais sauver par cet ange tombé du ciel. Je me fichais pas mal de son identité sur l'instant. Il m'aidait et c'était le plus important.

Je sentis ma tête sortir de nouveau des flots, mais sans y replonger cette fois.

— Tiens bon Lolita, j'entendis alors que je respirais avidement de cet oxygène qui m'était offert.

Grey.

Il m'aidait à survivre.

Mes yeux étaient voilés par les eaux. Je ne voyais pas ce qui m'entourait, mais j'étais sûre du détenteur de cette voix.

— Ne me lâche en aucun cas et laisse-toi porté dans le sens du courant.

Je l'ai écouté aveuglément. Lui offrant toute ma confiance. Comment pouvait-il en être autrement ?

— Les autres ? demandais-je rapidement, de peur de trop parler et de replonger sous la surface.

— Pas vu.

Où étaient-ils ? Bon sang, mais où étaient-ils ?

Le courant nous portait au loin. Ne me laissant aucune chose de me poser et de regarder autour de moi. C'était un miracle qu'il m'ait vu, qu'il m'ait trouvé parmi ce déchaînement de la force des éléments.

Un nouveau choc.

Cette fois-ci contre l'armure de Grey. Il s'était pris l'obstacle à ma place. Je l'entendis lâcher un gémissement de douleur. Pitié, qu'il aille bien. Comment faisait-il pour supporter les coups et parvenir à nous porter à la surface malgré le poids de son habit ?

Puis je me suis sentie tomber à ses côtés. Seulement quelques instants. De longs instants. Suffisamment pour que l'onde de choc nous parcoure de toute part lorsque nos deux corps se sont explosés contre la surface d'un torrent en contre bas. De combien de mètre avait été notre chute ?

Plus d'air, plus de mouvement de la part de Grey, plus d'espoir peut-être. Je sentis le mouvement des flots qui nous emportait dans un tourbillon meurtrier. Comment faire pour s'en sortir alors que l'on était tiré de tous les côtés vers le fond.

Alors j'ai essayé d'agir. De nous tracter tous les deux. Nos deux corps lourds vers une surface qui semblait s'éloigner à chaque instant qui s'écoulait.

Mais c'était sans compter cette main qui me saisit la cheville et qui me poussa vers les profondeurs. Je sentis que mes poumons ne tenaient plus. Ma respiration suffoquée à l'horreur de la situation. Je n'étais plus que spectateur de notre descente aux enfers. Poussée dans tous les sens et frappée contre les roches de cette caverne d'horreur.

Je me sentis partir.

— Réveille-toi Loli ! fût la première chose que j'entendis.

Mon corps recracha tous les flots étrangers qui l'avaient envahis. La douleur était profonde à mesure que cette eau quittait mes poumons meurtris et brûlés.

— Dieu soit loué, tu es encore vivante.

Je me suis tournée vers Grey. Tournée ?

Ce n'est qu'à cette instant que je l'ai réalisé. Nous étions sur la terre ferme. Le torrent continuait de se déverser avec rage sur le côté droit de notre position. Nous étions dans une vaste pièce de ces souterrains. Une cascade venait s'exploser dans les eaux, qui par la suite, dérivaient jusque dans une antre un peu plus loin. Nous provenions sûrement de cette eau qui semblait sortir par le plafond. C'était la seule entrée maritime de la pièce. Mais ce qui m'étonna le plus fût les cristaux qui recouvraient ce lieu. Des cristaux turquoise qui resplendissaient dans la pénombre et éclairaient cette chambre de leur douce lumière. C'était un paysage de toute beauté.

— Où est-ce qu'on est ? demandais-je d'une voix étranglée.

— Je ne sais pas, avoua le chevalier en faisant parcourir son regard autour de nous.

— Comment sommes-nous arrivés ?

— J'ai réussi à nous sortir de l'eau après que tu te sois évanouie. Tu m'as fait une sacrée peur tout à l'heure.

— Désolée d'avoir été un poids pour toi.

— Ce n'est pas grave. Il faut toutefois se dépêcher de retrouver les autres. On ne pourra pas survivre bien longtemps sans eux si on nous renvoit une de ces meutes à nos trousses.

J'ai simplement hoché la tête. Il se releva sans difficulté du sol en pied de la grotte et me tendit une main pour m'aider à faire de même. Je la saisi sans hésiter. Mais une fois sur mes deux pieds, avant de me relâcher de son emprise, il me lâcha ces quelques mots :

— La prochaine fois que nous somme pris dans un tourbillon, s'il te plait, laisse-toi porter vers le fond.

Je le regardais étonné par ces mots. Ça n'avait aucune logique. Il fallait bien se défaire de l'emprise des courants. Comment était-il possible de le faire si nous nous laissions entraîner ?

— Ne me regarde pas avec c'est lieu là, continua-t-il en enlevant de son visage ses courtes mèches bleu nuit alourdies par l'eau. On ne t'a jamais appris que l'on ne pouvait pas se défaire de ce genre de piège en luttant à contrecourant ? Le moyen le plus simple et même de nager vers son centre, et une fois là-bas, il est bien plus facile de se défaire de la force qu'il exerce. Tu ne seras plus poussée dans tous les sens et tu pourras t'en sortir.

C'est dans ces moment que j'ai regretté mes pensées dites plus tôt. Maintenant qu'il le faisait remarquer, c'était logique.

— Il faut retrouver les autres à présent, conclu-t-il.

Sur ces mots, il vient se planter devant l'un des cristaux. Il dégaina son épée géante et trancha la roche en morceau dans un violent fracas. Il se pencha au sol pour un ramasser quelques fragments lumineux et me tandis l'un d'eux alors qu'il en ranger d'autre sous sa cuirasse.

— Cette pierre peut nous être utile.

Je l'ai prise entre mes mains. Cette pièce était magnifique. Je profitais de sa lumière qui éclairée mon visage et me faisait voir le triste état de ma robe dont de nombreux jupons et morceaux de dentelle étaient en lambeaux.

Mais je ne pris pas plus de temps de m'appitoyer sur mon sort, car déjà Grey s'en allait et je l'ai suivie. La rive sur laquelle nous étions donné sur un tunnel dans la roche. On l'a choisi sans se poser de question. En même temps, que pouvions faire d'autre ? Sauter de nouveau dans l'eau et croiser les doigts pour pouvoir rester en vie ? Nous asseoir sur le bord de la rive et faire un concours de ricochet en attendant que le temps passe. C'était notre seul chemin. Notre seule chance. On l'avait saisi sans se poser plus de questions.

Le chemin nous menait à travers la roche. Elle nous frayait une voie parmi sa pénombre. La lumière turquoise de nos lanternes éclairait sa paroie d'ombre bien plus rassurante que celle de la nuit dernière.

On a marché plusieurs heures dans ce dédale de cavité avant d'arriver sur une nouvelle grande salle.

La lumière naturelle y régnait et me força à plisser les yeux le temps que mon corps s'habitue de nouveau à sa vivacité. Aucune roche ne recouvrait son plafond. De nombreuses plantes et racines étaient suspendues à plusieurs mètres de hauteur au-dessus de notre tête. En contre bas de notre position, se dresser un temple digne des plus belles reproductions de l'antiquité grec. De la mousse le recouvrait par endroit. Un chemin nous menait au creux de ce lieu de magie ou de nombreuses galeries comme la nôtre semblaient y aboutir. On voyait une forêt recouvrait la surface de la caverne où nous avions passé tant de temps.

En contre bas, je voyais plusieurs silhouettes sortir de l'une galerie. Un sourire viens se plaquer sur mon visage alors que je me suis mise à courir pour rejoindre le fond de la pièce.

— Victoire ! Luna ! Lucky!On est là !

Mes pas s'enchaînaient sur le sol de cette grotte, alors que je me précipitais à leur rencontre malgré les douleurs qui hantait mon corps. Mais une voix me soufflait ces quelques mots.

" Tu connais cette endroit Lolita. "

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