Le défenseur était tout près. Près à saisir dans les mains de Ethan l'objet que tous convoitaient.

Alors il se déplaçait du mieux qu'il pouvait pour éviter chaque attaque, les uns après les autres. Il essayait d'anticiper chaque fente, chaque mouvement mit en place pour le contrer par l'ennemi. Il se battait pour atteindre son objectif. 

Et moi, en retrait, je ne pouvais que l'encourager pour le soutenir. J'aurais aimé faire plus. Rentrer en scène et lui servir de soutien comme je le faisait tous les jours. Mais je ne pouvais pas. J'en étais incapable. Je devais me contenter de le laisser seul survivre sans pouvoir intervenir. Il combattait et moi je regardais. Je me sentais tellement inutile.

La peur et l'angoisse de l'échec faisant autant partie de moi que d'Ethan. Mais injustement, je ne pouvais pas réduire son fardeau.

Je saisi la main de ma voisine, comme par réflexe lorsqu'il lança le ballon au loin vers le panier de l'adversaire. Le publique se leva en applaudissant et criant lorsque celui marqua. Les acclamations qui s'élevaient dans le petit public décrocha un adorable sourire sur les visages d'Ethan et de ceux de son équipe.

- Bravo ! s'exclama Lucie à mes côtés.

La blonde ne tenait pas en place depuis le début du match. Elle savourait chaque instant du combat que menait les deux équipes sur le terrain. C'est pourquoi, bien que l'équipe d'Ethan fût en mauvaise position à la vue du score et du temps restant, elle ne se lassait pas de les encourager tous autant qu'ils étaient. Elle entrainait dans sa bonne humeur tout le groupe et il avait fallu attendre seulement la fin de la mi-temps pour que les jumelles se joignent à ses encouragements en s'improvisant pom-pom-girl.

Matt, Rubis, Sacha et moi s'amusions à les regarder toutes les trois sauter sur place dans tous les sens. Je voyais bien le petit rire d'Ethan sur le terrain lorsqu'il les voyait du coin de l'œil effectuer leur petite chorégraphie improvisait. Bien qu'en absence totale de musique, elles parvenaient à faire l'exploit de ne pas être en rythme. Rien n'allait dans leur mouvement, mais tous s'en amusait de bon cœur et c'est ce qui comptait.

- Il ne leur reste plus que combien de temps pour remonter au score ? j'entendis Rubis demander.

- Moins d'une minute, lui répondit immédiatement son voisin. Ça va être très compliqué.

Matt avait raison, ça allait être compliqué.

Une minute pour traverser le terrain en entier et marquer ce panier qui renversera le score et le résultat final du match. Ce dernier match j'assisterais.

Je crois que je ne m'en rends pas bien compte. Comment comprendre que je ne reverrais plus jamais ce lieu, ces joueurs avec qui j'avais sympathisé à force de voir tous les matchs et tous les entrainements sans pour autant y participer. J'aimerais rester ici pour toujours, dans cette petite bulle hors du temps, où tous se donne pour réussir et survivre pour décrocher la victoire. Jamais je ne me lasserais de ce paysage plein de joie, mais aussi de peine. Pourtant, je le sacrifier sans trop réfléchir, mais non sans la douleur de savoir que c'était la dernière fois que je vivrais un tel moment. Alors, je resserrais encore davantage l'emprise que j'avais sur la petite main de Lucie, m'enivrant de sa présence à mes côtés comme de celle mes nouveau amis et compagnons. Je ne traversais pas cette épreuve seule, même s'ils ne pouvaient se doutaient de l'importance de ce moment. Il ne connaissait pas la suite de l'histoire, ni même sa conclusion. Nous n'étions que deux à connaître la vérité. Et c'était mieux ainsi.

Alors, lorsque la balle s'élança dans le ciel, que le signal de fin retentit et que la peur fut à son apothéose, je ne pus me retenir de verser une larme sur ma joie. Une larme à la fois de joie et de regret. Une larme qui signifiait combien j'avais aimé tous les moments passés ici, et combien j'aurais aimé faire partie des prochains même si je ne le pouvais guère. Mais ça me suffisait.

Le ballon manqua sa cible, tournant autour du cerceau avant de ressortir. L'équipe avait perdue, mais qu'importe.

On était tous là,ensemble. Tous près à réconforter Ethan lorsqu'on le rejoignera sur le terraind'ici quelques instants. Que je sois là ou non, une chose était certaine. Lesautres étaient présent et c'est ce qui comptait. Je ne savais pas par quelmiracle nous étions encore vivants, aucun d'entre nous le savais. Mais jesavais qu'avec ou sans moi, Ethan ne traverserait pas toutes ces épreuves seulet c'était tout ce qui comptait