Chapitre 56: Diamond

  J'ai encoché une seconde flèche et j'ai tiré à nouveau. Je ne me suis pas arrêté dans mon attaque, alors que je criais les quelques mots au reste de l'équipe: Feu à volonté. Ce n'était la peine de se faire répéter. Mes coups avaient bien vite été suivit de ceux de Nashi et du boomerang de Sun. Prophétie avait dégainé ses nombreux couteaux et commençait à les envoyer se planter dans la tête des bêtes sauvages.

Si en temps normal j'aurais eu de la peine pour ces bêtes-là, aujourd'hui, je ne ressentais aucune pitié. Une voix me soufflait au creux de l'oreille le mot survie et je m'y tenais. Elle était douce mais provoquait paradoxalement une telle violence en moi. Chaque flèche se figeait en pleine course, stoppée par le crâne perforé de ces bêtes noires.

Elles couraient en hurlant dans notre direction. Les crocs luisaient à la lumière que nous offrait les jumelles. Ils voulaient nous déchiqueter. On voulait passer.

Il n'y avait qu'une seule solution pour résoudre se conflit d'intérêt.

-Préparez-vous à arrêter le feu et à nous passer le relai, souffla Lucky. Vous ne les tuerez pas tous avant qu'ils ne nous atteignent.

Elle avait raison. Ils s'abattaient sur le sol au rythme de nos projectiles, mais telle des parasites que l'on tenterait d'éradiquer, ils semblaient persister dans leur course et étaient parfaitement conscient de leur grande supériorité numérique.

-Maintenant ! cria Lolita alors qu'il n'était qu'à moins d'une dizaine de mètre de nous.

Grey déposa Luna au sol, sous la protection de sa sœur et de Prophétie, et lui, Loli, Lucky et Vic se jetèrent dans la mêlée de loup.

Je voulais les aider. Mais c'était bien trop dangereux de risquer une visée dans un combat pareil. Je devais leur faire confiance pour tuer le reste de ces animaux. Il n'en restait qu'un peu moins d'une douzaine.

Je les regardais danser entre les bêtes qui tentait de les perforer et de leur sauter dessus. Je les voyais esquiver chaque attaque pour mieux trancher leur adversaire avant qu'ils ne reprennent appuis sur le sol. Leur visage se peignait de rouge au fur et à mesure que les cadavres s'empilaient autour d'eux. Ils les lacéraient sans aucune pitié, le regard froid. Ressentaient-ils la même peur que moi à ce moment-là ? Ressentaient-ils cette adrénaline qui me prenait les tripes et me faisait croire que je pourrais m'en sortir.

Ils paraissaient tous les quatre tellement différentes. Ils avaient comme abandonner leur humanité dans leur regard au profit du combat et de la victoire qui leur tendait les bras. Puis, à ce moment précis, je le vis foncer droit derrière elle. Je le vis sauter pour planter ses crocs dans sa chaire.

-Attention ! criais-je pour l'alerter du danger qui allait lui trancher la gorge.

Trop lente à réagir, trop lente à se retourner. Je n'ai plus hésiter. J'ai encoché et j'ai tiré. Elle s'est plantée entre les deux yeux de l'animal, faisant gicler sur elle les substance oculaire de la bête. La patte de celle-ci vient lacérer son épaule arrière alors qu'elle s'effondre sur le sol de douleur en même temps que le loup.

-Lucky ! j'entendis crier.

La menace été passer mais la blessure était là. Bien présente au fond du membre de notre équipière.

Nous nous sommes tous précipité vers elle alors qu'elle se tenait difficilement l'épaule ensanglanté. Son épée de glace était venue se briser sur le sol à ses côtés. Elle n'osait plus bougeait alors que le liquide rouge perlait sur son corps et imbibait sa veste et sa chemise bicolore. Ses yeux semblaient vides et privés de toute vie. Des larmes ruisselaient de ses joues dans un silence absolu. Seul nos pas pour la rejoindre remplissaient la cavité où nous étions enfermés.

-Lucky, dit nous quelque chose le supplia Victoire. Réagit s'il te plait.

Elle enleva la main de sa plait. Son épaule semblait à peine tenir sur son buste. Seul quelque bout de chaire meurtrie semblaient semblait continuer de faire leur travail. Sa main rouge de son sang se planta devant ses yeux qui, soudain, étaient envahis d'un profond désespoir.

-Je peux plus le bouger, souffla-t-elle effrayer. Vic, mon bras gauche, je ne peux plus le bouger.

Sa voix se brisait au fur et à mesure qu'elle prononçait ces quelques mots.

-Tout va bien se passer Lucky, on est là, tentait-il de la rassurer en s'agenouillant à ses côtés et en la prenant dans ses bras. On va te protéger, tu verras.

Le spectacle été atroce. Je voyais le regard de Grey qui était sur le point de tourné de l'œil. Je voyais Loli qui se retenait d'en vomir alors qu'elle cachait le spectacle aux jumelles et à Prophétie. Nashi, quant à elle ne se retient pas et vida ses tripes contre l'un des murs de la caverne.

Mais au loin s'éleva des hurlements semblables à ceux de la meute que nous venions de vaincre. Nous n'avions pas le temps de l'aider à garder son bras attacher à son corps. Il fallait bouger d'ici ou nous serions tous morts.

-Il faut partir, supplia Loli. Maintenant. Il faut trouver une sortie ou nous n'allons pas passer la nuit. Grey, continue de porter Luna et ce seul. Vic, soutient Lucky, aide là à marcher. Si quelque chose nous attaque, j'aurais cependant besoin de toi. Je te demande de la confier dans ce cas précis à Diamond.

Comment pouvait-elle lui demander de lui confier sa vie alors que je n'avais même pas été capable de lui préserver son bras ? Pourtant, le garçon au cheveux brun hocha doucement la tête en signe d'approbation et aida la jeune fille à se relever. Son bras semblait pendouiller au rythme de ces mouvements lorsqu'elle relâchait légèrement par faiblesse son emprise.

On a couru. On a couru car notre vie ne dépendait. On a couru car on avait peur de ce qui nous traquait. De ces bêtes féroces qui avait bien faillit nous tuer. Il fallait bien trouver une sortie dans ce dédale de couloir. Nous étions comme piéger dans un labyrinthe privé de toute entrée et de toute sortie. Nous étions comme ce soir là où les minotaures avaient tuer un bien trop grand nombre des nôtres. Nous étions au rebord d'un vide au fond duquel ne se trouvait que la mort. Une mort douloureuse, traumatisante pour les survivants, et dont les souffrances étaient ignorées par notre famille. Par ceux que l'on aime et qui rêve de douceurs et de merveilles.

On entendait les bruits de leur pas. Le roulement de leur patte sur le sol. On les entendait comme un écho de notre propre avancée. J'avais peur de mourir et ils le savaient. Ces bêtes le ressentaient. Comment tiendrons-nous un second assaut avec deux blessés dont l'une de nos meilleurs combattants ? Comment tiendrons-nous un second assaut si comparait à nous, ils sont capables de se repérer dans cette prison qui est la nôtre et qu'ils peuvent nous prendre par surprise. Comment ferons-nous pour survire alors qu'ils peuvent très bien être des milliers à se jeter sur nos gorges pour nous voler notre vie et notre avenir dans la réalité.

Je sentais mon cœur qui tambourinait de toutes ses forces au fond de ma poitrine. Je ne voulais pas mourir. Je ne voulais pas la voir partir. Elle que j'aimais tant et pour qui je craignais plus que tout pour sa vie. Elle me l'avait dit. Ce n'est pas encre ce soir que je vais mourir. Et si elle avait menti. Et si son heure était venue. Et si les bêtes auraient raison d'elle. Comment en être sûr.

Si seulement je pouvais savoir.

Mais soudain, les pas des jumelles se stoppèrent. Et ce des autres firent de même. Le vide se tenait devant nous alors que les loups nous bloqué par l'arrière. Il se rapprochait doucement d'eux. Comme s'ils nous narguaient que nous ne puissions plus reculer. Il s'avancer et les seconde semblait durer une éternité.

-Vic, dit moi que tu as une solution, supplia Grey.

C'était la première fois que je le voyais le supplier.

-Je n'en ai aucune ! Je suis désolé.

-C'est impossible répliqua le chevalier. Tu en as toujours une qui traîne dans ta tête pour toutes les situations possibles.

-Tu as raison, mais tu risques de ne pas l'aimer si on ne la réussit pas. Dans le meilleur des cas on gagne un saut dans le vide gratuit, dans le pire des cas, ce sera explosé sur le sol le sol que ces bestioles viendront bouffer nos charognes.

Ce fut Lolita qui fit le plus rapidement la connexion.

-Tu veux que l'on saute alors qu'on ne sait rien de ce qui se trouve là dessous.

-Et normalement je vos rattrape par changement de gravité.

-Normalement ? hoqueta Nashi.

-je n'ai jamais essayé de faire cela avec autant de gens. Mais ça nous a permis de survire avec Lucky il y a deux nuits, pourquoi pas retenter.

-C'est une idée de merde ! s'exclama Grey.

L'un des loups hurla comme pour nous rappeler sa présence et notre mort imminente si nous ne prenions pas de décision. Il était à moins de cinq mètres et nous n'étions qu'un quelques centimètres du rebord. Alors cette fois-ci, ce n'est pas ma voix qui les guida, mais celle de Grey.

-Puis ce qu'on n'en a pas d'autre, ça reste notre seule idée. Je ne suis pas candidat au suicide, mais je crois qu'on n'a pas le choix vu leur nombre et notre posture. Sautez.

On s'est jeté dans le vide. L'air nous fouettait le visage alors que nous prenions de la vitesse durant ces bien trop longues secondes de suspense et d'incertitude quant à notre survie. Tout reposait entre les mains de ce garçon en costume rouge sang. Notre avenir dépendait de sa réussite. Chacun de nos cris de peur retentissait dans la crevasse où nous chutions.

Puis nous sommes sentis ralentir nous étions de plus en plus lents dans notre chute.

La peur me quitta un instant alors que nous fixions tous le vide qui continuait de se dessiner sous nos pieds.

-Quand est-ce que l'on voit la fin, ce plaignit Nashi.

La pauvre. Déjà que cette expérience mortelle n'était pas des plus réjouissante pour nous tous, mais en plus pour elle qui était sujet à un violent vertige, rien ne devait aller.

-Je ne sais pas, répondis Vic, mais j'espère dans peu de temps car je vais bientôt lâcher.

-Victoire, s'il te plait, tient bon ou on va tous crever ! s'écria Loli.

-Je sais !

Mais il lâcha tout de même et on tomba dans le vide.

Je vis le monde autour de nous se décomposer autour de nous. Le peu que je percevais du mur duquel nous nous étions jetés se changea en un noir intense dont je ne pouvais me libérer. Les cris avaient subitement cessé, et seul un silence profond était à présent roi de ce monde. Je ne voyais plus mes équipiers, je ne voyais plus Loli. Je ne savais plus où j'étais. Ou peut-être je m'en doutais et c'était cela qui m'effrayait.

Étais-je mort?

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