Chapitre 50: Mia
-Vas-y doucement Mia, me soufflait mon frère. Un pas après l'autre. Ne te presse surtout pas.
J'avais peur de poser le premier pied à terre, hors de mon lit. Mon frère et ma sœur me tenaient chacun par le bras pour m'aider.
Après quelques secondes d'hésitation, je me suis décidée. Une violente onde de choc me parcourus tout le corps et me força à immédiatement relever le pied du parquet de ma chambre.
-Je ne peux pas, ça fait trop mal, soufflais-je laissant couler une larme sur mon visage.
-Tout ça, c'est dans ta tête Mia. Je te le jure. Ce n'est pas la réalité.
J'avais beau avoir une confiance extrême en mon frère je n'arrivais pas à le croire sur ces mots. La douleur paraissait tellement réelle. Pourtant, j'avais bien vue que ma jambe était entièrement intacte. Sans aucune trace d'une quelconque blessure. Pourtant, mon corps continuait à penser le contraire. La douleur avait continué à me poursuivre au réveil durant quelques minutes, puis elle s'était dissipée rapidement. Mais elle persistait tout de même au moindre contacte important, ou à la moindre contraction ou mouvement du muscle de ma jambe.
-Écoute, je sais que ce n'est pas évident à croire. Je sais que ton corps et ton cerveau ont beaucoup de mal à gérer tout ça. Mais il faut que tu saches que tu n'as rien. Toute cette douleur, elle appartient au monde des rêves. Là, tu es parmi nous dans la réalité. Il faut que ton corps l'accepte et que cette douleur parte, car elle n'a pas sa place ici parmi nous. On va réessayer tout doucement, tu veux bien?
Sa voix était calme et pleine d'attention, tout comme le sourire de ma sœur Rose qui se tenait à mes côtés. Ils me donnaient tous deux la force et le courage, pour réessayer malgré la peur que créait la douleur qui planait toujours au-dessus de moi.
-Je vais tenter le coup.
-Tu es une jeune fille très courageuse, me répondit Matt en m'embrassant doucement le front. Tout va bien se passer.
J'ai tant bien que mal reposé le pied à terre. La douleur me parcourus immédiatement, toutefois, je me suis forcée à garder le pied à terre. Mais ma peine commença doucement à s'évacuer d'elle même. J'ai posé un second pied à terre, et je me suis doucement relevée avec l'aide de mon frère et de ma sœur.
-Félicitation Mia! s'exclama Matt. Tu es très courageuse.
Je fis encore quelques mètres dans la chambre avec leur aide, puis je leur fis signe que je voulais essayer seule. Ils me questionnèrent tout de même du regard pour s'assurer que c'était ce que je voulais, puis ils relâchèrent progressivement leurs emprises, jusqu'à le quitter totalement. Les premières minutes fûrent des plus horrible, puis cela diminua peu à peu avec le temps jusqu'à entièrement disparaitre. Comme-ci cette douleur n'avait été qu'un mauvais rêve.
Les sensations que j'avais ressenti cette nuit s'étaient envolées au prix de quelques douloureuses minutes. Mais je me sentais de nouveau moi-même, et j'étais surtout en vie.
-Je veux aller voir Lucie, soufflais-je à ma sœur et mon frère.
Ma voix avait été faible. Comme-ci je ne voulais pas le dire trop fort, de peur de ne pas en avoir le droit. Je ne voulais pas remettre le sujet sur la table, mais je m'inquiétais sincèrement pour elle. J'avais peur de ce que j'allais trouver si mon frère et ma sœur approuvaient ma demande.
"Moi aussi" signa Rose.
-Très bien, céda mon frère, finissez vite de vous préparer. On va la voir avant les cours pour s'arrêter que tout soit en ordre pour elle. Je veux que vous soyez devant la porte d'entrée dans moins de cinq minutes ou sinon on annule. Je vous rappelle que l'on a tous école aujourd'hui. Il est hors de question que je tolère le moindre retard en cour.
J'ai sauté de joie avec ma jumelle. J'étais tellement heureuse qu'il accepte, mais à la fois tellement nerveuse de connaître la vérité. Il n'en fallut pas plus pour que nous soyons prêtes à l'heure imposée.
-Je crois que je vais plus souvent accepté que vous alliez voir Lucie à l'improviste. Cela vous rend tellement ponctuelle, nous lâcha Matt avec un sourire amusé au coin des lèvres. Au moins ce sera beaucoup moins fatiguant pour moi le matin.
Un doux sourire se dessina sur mon visage et celui de ma soeur, alors que nous échangions un dernier regard complices avant de partir.
Cela faisait plus de dix minutes que nous étions patiemment assis dans le bus. Je n'osais plus bouger. Je n'osais pas parler non plus. Je n'osais pas regarder les autres dans les yeux. Aucun de nous n'en avait le courage. À chaque seconde de plus qui s'écoulaient, on se reposait la même question dans la tête. Était-elle encore en vie ? J'avais beau ne pas vouloir y penser. Ne pas vouloir imaginer son corps inerte allongé dans son lit. Je ne pouvais m'en empêcher.
-On descend, dit seulement mon frère.
Plus aucun n'affichait un sourire sur son visage.
On est descendu du bus, et on s'est dirigeait vers son adresse, nos sacs de cours sur nos épaules. Matt tenait son téléphone dans la main et nous guidait à l'aide du GPS. On marchait à travers le lotissement, et la cadence de nos pas se ralentissait de plus ne plus à mesure que nous nous approchions de notre but.
-On ne devrait plus être très loin de sa maison, souffla notre ainé.
-Tu penses qu'elle sera heureuse de nous voir ? demandais-je inquiète.
Mon frère se stoppa dans sa marche.
-Je n'y avais pas réfléchi, avoua-t-il.
Il n'osait plus vraiment avancer. Il était bloqué par la peur que venait d'engendrer ma question.
-Je pense qu'elle comprendra tout de même que l'on soit inquiet pour elle, non ? tentais-je pour le rassurer un peu.
Je n'aurais peut-être pas dû lui poser la question.
Je le pris doucement par le bras, et je l'ai tiré vers notre destination pour le forcer à continuer. Je voulais connaître la réponse à toute mes questions. Je ne voulais pas avoir fait tout ce chemin pour rien. Je voulais m'assurer qu'elle aille bien. Je voulais la voir en vie.
-Et si elle m'en voulait, souffla mon frère sur un ton fataliste que je ne lui connaissais pas.
On lisait de la peur dans son regard et je le sentais trembler au creux de mes mains. Il redoutait réellement la rancune que pouvait nourrir la jeune fille à son égard.
"De quoi pourrait-elle t'en vouloir ?" demanda Rose. "De lui avoir sauvé la vie cette nuit ? Je doute que l'on puisse en vouloir à un ami d'avoir risqué sa vie pour nous sauver la notre."
Une légère lumière d'apaisement traversa les yeux bleus de mon frère.
-Tu le penses vraiment?
"Elle le pense et j'en suis sûre. Cesse de craindre que ceux qui t'entoure ne veulent plus de toi pour toutes les raisons du monde. Un ami ne nous quitte par pour ça. Il nous accueil et nous remercie. Tu n'es en aucun responsable de ce qui lui est arrivé. Alors arrête un peu de te flageller. Tu ne le mérites pas."
-Merci, lâcha-t-il pour toute réponse à ma sœur.
-On continue notre route, soufflais-je doucement.
Le chemin se finit dans une atmosphère bien plus saine et chaleureuse. Mais une petite hésitation se fit ressentir lorsque l'on s'arrêta devant le portail. On jeta un coup d'œil au nom affiché sur la boîte aux lettres.
-C'est ici, dis-je pour couper court à notre hésitation dictée par la peur.
J'ai sonné.
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