Chapitre 40: Prophétie

La lumière m'éblouit lorsque j'ai ouvert doucement mes yeux. Je me suis relevée, scrutant autour de moi avec attention les moindres détailles de la salle d'un blanc immaculé. Sa perfection dans chaque recoin m'avait toujours déstabilisés. Les lits parfaitement alignés, les draps parfaitement faits, et le sol tellement propre et soigné que nos visages s'y reflétaient lorsque l'on se penchait. C'était vraiment étrange comme sensation.

Je me suis laissée quelques secondes assise sur le lit pour prendre pleinement conscience, avant de me dresser difficilement sur mes deux jambes. Je me sentais atrocement faible, un peu comme lors de mes premières émergences.

De dehors provenait un grondement incessant. Cela m'assourdissait et faisait trembler la salle en son plancher. Je me suis doucement avancée vers la haute porte devant moi, prenant mon temps pour réhabituer mon enveloppe de rêveuse. Je ne connaissais que trop bien le temps que mettait notre corps à s'adapter dans ce nouvel environnent, et il serait plus que bête que de me blesser avant de rencontrer la moindre des difficultés.

Je me suis appuyée de toute mes forces, sur la lourde et imposante porte qui se dressait devant mes yeux. Elle s'ouvrit dans son si singulier grincement.

Dehors, plusieurs gravas gisaient sur le sol. Le couloir était désert, et personne ne semblait être dans les parages. Aucun cris, aucun champs, aucun rire, aucun son. Le néant ne pouvait exister que par le grondement des plafonds qui s'effondraient doucement.

Il fallait que je m'enfuisse de l'habitacle au plus vite. J'allais me mettre à courir, lorsqu'une voix grave me parvient lentement aux oreilles.

-Mais que vois-je. Notre charmante Prophétie nous a fait l'honneur de revenir parmi nous. Ce n'est que trop de bonté mademoiselle. Je me demande pourtant par quel moyen tu es parvenu à te détacher de mon emprise. Mais à quoi bon ressasser le passé indéfiniment. Je pense que tu as parfaitement deviné ce qu'il se passe actuellement avec l'habitacle. Dans ma grande bonté, je ne t'infligerai pas d'avantage d'épreuve que de te demander de sortir de cet endroit. Mais fait bien attention, tu risquerais, par endroit dehors, de croiser quelques fantôme.

J'ai essayé tant bien que mal de localiser l'origine de cette voix, pourtant ce fus impossible. Ces paroles semblaient venir de toute part, et la personne qui les prononçait semblée prendre un malin plaisir à me torturer par ses mots.

Je me suis lancée dans ma course, essayant autant que faire ce peut d'esquiver les différents gravas qui s'effondraient. Le sol semblait disparaître par endroit, et m'obligeait à concerver suffisamment d'élan pour franchir les fossés qui se formaient. J'étais lancée dans ma course, et l'espace d'un instant, je me sentais puissante et impossible à stopper.

Courir, esquiver, sauter, se protéger. Ces mots étaient devenus une nécessite l'espace de quelques instants, et la peur que j'aurais du ressentir semblait inexistante. J'avais beau savoir que c'était faux, la facilité avec laquelle je bravais ces obstacles me faisait croire invincible. Comme si c'était moi qui définissais les règles. Comme si la mort n'existait pas. Comme si c'était moi qui menais la danse.

Pourtant, je ne sais trop à quel moment, mais mes forces me quittèrent soudainement. Mes jambes s'emmêlèrent parmi mes pas, et je suis tombée en avant en l'espace d'un instant. Je me suis effondrée sur le sol. Des vertiges m'empêchaient de me relever, et le décor sembla se décomposer peu à peu autour de moi, me rappelant, que violemment, le peu de temps que restait endormis les nouveaux venus.

Pourtant, au loin, il m'a semblait te voir. L'espace d'un instant, j'ai revue ses flammes que tu affectionnais tant et une larmes a dévalé ma joue. De colère peut-être, pour m'avoir abandonnée. De tristesse sûrement, pour t'avoir perdu si soudainement. De bonheur probablement pour avoir semblait te retrouver l'espace d'un seul instant parmi les ruines de ce décor que tu chérissais.

J'ai revu pendant ce court rêve tes cheveux flamboyants bouger au rythme de tes pas, sur une de ces nombreuses musiques que toi seule entendais. Tu était belle à ce moment là. Tu semblais pure comme une vision, un miracle dont tu étais l'unique détenteur de son secret. Tes rubans qui enveloppaient ta tenue de danse semblaient t'enlacer doucement et te bercer parmi mille et une couleurs chatoyantes.

J'aurais tout donné pour me relever et te prendre dans mes bras. Mais tout finit par exploser autour de moi, m'emportant au confins de ce néant qui me ramenait seule à la maison. Cet unique mot sonna comme une lame de couteau lorsqu'il retentit singulièrement.

-Prophétie...

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