Chapitre 38: Victoire

  Il me fallut quelques secondes avant de reprendre le contrôle de mes esprits. De nombreuses conversations me parvenaient dans tous les sens. Je les entendais, au loin, elles semblaient éloignées et pourtant si proches. Elles engloutissaient mes tympans encore endoloris par le choc, et je ne parvenais pas à comprendre le moindre mot de chacune d'elles. J'ai péniblement ouvert les yeux, tout en me redressant sur mes deux jambes.

"Qu'est-ce qui c'était donc passé?", était la seule question qui me parvenait. Elle me hantait, et me rappelait mon impuissance de tout à l'heure, face à la violence de l'élément.

J'ai regardais autour de moi, cherchant une chose familière qui m'informerait sur la situation. Un symbole, une personne, un corps. Mais rien de tout cela ne me faisait face.

La salle était spacieuse, d'une blancheur immaculée. C'était bien trop propre pour paraître possible, réel. Les murs, comme le sol, semblaient s'effacer donnant une impression de vide immense. La profondeur de cet endroit était comme infinie, et brouillait tous mes moyens de repère. J'étais comme suspendu dans le vide. Une chose était sûr, j'étais sois mort, sois dans le monde des rêves. Je pariai d'avantage sur cette fichue seconde option, vu que j'image avec difficulté le monde des morts aussi vide.

-Où suis-je? criais-je pour simple question. Je sais que quelqu'un me surveille, et je vois mal comment rester enfermé dans un salle vide me fait relever le moindre défit.

Parmi les nombreux bruits de discutions, une voix semblait prendre le dessus parmi toutes les autres. Elle ne paraissait pas plus forte, pas plus puissante. Seulement supérieure. Un simple rire. Un doux rire familier.

-Luna, souflais-je.

Mais il était bien différent de celui que j'appréciais tant. Il glaçait le sang à chaque son qui me parvenait jusqu'aux oreilles. J'ai tournée sur moi-même, pour faire face à son origine.

Elle semblait se poser délicatement sur ce le sol où je reposais debout, face à elle. Face à cette fillette qui ressemblait trait pour trait à ma sœur. Elle n'était pas vêtue de sa robe argenté ornée d'arabesque bleu nuit. Aucune perle ne parsemait ses cheveux normalement remontés en une longue queue de cheval. Non, rien de tout ça ne la définissait en cet instant.

Elle n'était pas ma sœur comme dans ce monde. Non, elle était celle que je voyais tous les jours. Que je prenais dans mes bras avant qu'elle ne s'endorme. Elle était simplement elle. Ses cheveux brun lâchés, un peu en bataille comme après son réveille suite à une longue nuit de sommeil, et retombait sur ces épaules vêtues d'une robe ample de la même couleur que la pièce. Son visage pourtant si innocent me criait de m'enfuir, de ne pas lui offrir la moindre confiance.

Ce n'était pas la vrai Mia. Son sourire était anormalement froid et vide de joie.

-Qui es-tu? crachais-je avec reproche. Où sont mes sœurs?

Elle sourit d'une manière terrifiante, dévoilant chacune de ses dents blanches. Une larme coula le long de ma joue. Une perle renfermant toute ma haine et ma rage.

-Je suis là Matt, dit-elle d'un ton faussement innocent. Tu le vois bien pourtant.

Je lui ai sauté au cou, le serrant de toute mes forces. Lui hurlant les mêmes questions en boucle et en boucle. Et elle continuait pourtant de sourire, ne perdant pas la moindre de ses couleurs. Pourtant, je me suis immédiatement stoppé lorsque le moindre son dépassa ses lèvres.

Elle sembla comme traverser mes doigts qui entouraient son cou, se postant devant moi. Des marques restées gravé là où je la serrais une seconde plus tôt, de mes mains et de toute mes forces. J'avais beau savoir que c'était la fausse Mia, cette vision sembla me briser au fond de moi. Je me sentais violent, et je commençais à redouter de lui faire le moindre mal à la fausse, pour peu que ça en face à la vrai. Car je le sais, je m'en voudrais et je ne me le pardonnerai jamais.

-Tu es bien étrange mon petit, dit-une voix qui m'était étrangère, pourtant elle sortait de la bouche de ma sœur. Je n'aurais jamais pensé que tu m'attaquerais sans une seule hésitation. Pourtant, lorsque tu as vu ces marques sur ma nuque, ton oeuvre, tu as eu peur. Tu as hésité et tu hésites encore. Je me trompe?

-Ça ne vous regarde pas. Suis-je obligé de réitérer mes questions?

Elle émit un rire roque, amusé de ma réaction. Peu importe ce qui se trouvait devant moi, cette chose était complètement malade, instable, et d'une ressemblance terrifiante. Son rire glacé mon sang, me provoquant de glacials frissons dans tout mon corps.

-Tes sœurs sont actuellement isolées, chacune d'elles dans une salle bien spécifique. Seules.

Sa voix sembla volontairement mettre l'accent sur ce dernier mot. Ca m'enrageais Il prit une légère pose avant de reprendre:

-C'est drôle, quand on y pense. J'ai eu beau fouiller au plus profond de toi, je ne vois aucune peur réellement exploitable. Sauf une seule. Tes proches. C'est une horrible faiblesse, tu ne penses pas? Rien que de savoir que l'un deux est en danger, ça te terrifie, ça te détruit. C'est comme si on te lacérait au plus profond de ton être. Alors je pense que ça ne doit pas être la meilleur des nouvelles si je t'annonçais que je suis en train de me noyer, seule, parmi l'obscurité la plus totale. La petite Lune est en train de disparaître, et je doute que la charmante Mia que je suis se réveillera un jour. Tu imagines le choc pour tes parents? Tu devais en prendre soin pourtant, tu en étais responsable, tu avais ce poids sur tes épaules, et tu es entrain d'échouer lamentablement. Comme à chaque fois.

Je fulminais. Cette chose, cette illusion, elle me mettait hors de moi. Je voulais la tuer, mais je me doutais que c'était impossible. Et cette apparence, elle me bloquait dans mes mouvement malgré sa nature illusoire.

-Je te laisse le temps. Sois tu sors d'ici et de votre habitacle avant qu'il ne se détruise entièrement. Sois tu meurs de manière oubliable et sans intérêt particulier, écrasé sous les décombres. Mais je te préviens, si tu pars chercher ta sœur, je ne suis pas sûr que vous pourrez sortir à temps. Si toute fois elle est encore vivante dans les prochaines minutes qui viennent. Facile comme première épreuve. De plus, je suis magnanime, la sortie de ta salle est juste derrière toi. Je sais, ne me remercie pas...

Je l'ai fait taire, un coup de sabre lui a traversé la tête entre les deux yeux. Mon sabre doré, prenait au niveau de la lame une couleur rouge qui ne me déplaisait guère en cet instant.

-Je commence à en avoir assez d'écouter patiemment tes conneries, salope.

Le sourire sur le visage de ma sœur restait gravé, avant que son corps n'explose après un dernier ricanement sonor.

-Reste en vie au moins ce soir, résonna la voix qui parlait au travers de l'apparence de ma sœur. Ce serait vraiment dommage qu'une personne aussi intéressante meurt aussi lamentablement.

Je me suis retourné pour faire face à la sortie, en effet, il n'avait pas menti. Une porte se distinguait à peine parmi les murs blancs de la salle. Je couru vers celle-ci, bien qu'elle soit loin, c'était ma seulement porte de sortie.

Des formes se détachaient doucement des murs, prenant peu à peu des formes humanoïdes par dizaine. Elles commençaient à entraver mon passage, se resserrant dangereusement autour de moi, comme une meute autour de leur proie. Il fallait que j'écarte de ma voix ces choses qui semblaient crier.

C'était d'elles que provenaient tous ces sons depuis que j'avais repris connaissance. Ces créatures semblaient à présent hurler de douleurs, d'agonie. Leurs voix raisonnaient douloureusement dans ma tête, me remémorant un dangereux requiem. Je devais continuer ma course vers mon échappatoire par tous mes moyens. Pour ça, je devais les faire taire. Taire à jamais.

Je brandis mon sabre encore dégoulinant du sang de la pâle copie de ma sœur et j'ai attaqué ces monstres, ces horreurs qui obstruaient mon chemin. Je les frappais sans relâche, je les transperçais, les faisant exploser en un liquide visqueux grisâtre. Mais ils se reformaient petit à petit, continuant de grandir en nombre, et de compliqué ma traversé.

Il fallait que je trouve un autre moyen. J'en avais assez. Assez de toute cette mascarade.

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