Chapitre 37: Luna
Je n'étais jamais retournée dans cette endroit. Ce lieu où j'avais pourtant passé tellement de temps. La rosière est de loin l'un des espaces les plus beaux et merveilleux de l'habitacle où nous étions. Je me rappelle de ses grandes fêtes que nous faisions autrefois, parmi les milliers de roses blanches de la place. C'était un lieu d'échange, de rencontre et surtout de joie. Les nombreux passages qui débouchaient sur cette salle nous permettaient de nous rendre où nous voulions.
Je compte même plus le nombre de fois où je me suis assise sur l'une des petites marches, pour contempler le plafond orné d'une représentation de la voie lactée
Aujourd'hui, plus personne n'osait y remettre les pieds. Sauf nous.
Mais c'est simplement stratégique.
Les nombreux passages nous permettaient de nous diriger rapidement vers un environnement favorable, peut importe le type d'épreuves qui allait nous faire face. Alors nous attendions notre heures dans cet endroit. Peu importante le déchirement que ça nous provoquait.
J'observais attentivement les roses à présent rouges, qui s'enroulaient lentement autour des pergolas. Elles avaient gardé la couleur du sang frai qui avait été versé cette là nuit. Conservant à tout jamais la marque de cette tragédie, avec les quelques lampes en papier, pour la plus part déchirée et tachées de marron, vestiges de nos dernières fêtes. Les souvenirs de cette nuit là me sont doucement revenus en mémoire, causant la formation de larmes au coin de mes yeux.
Mais je me refusais de les verser, préférant m'obliger à aller au delà du passé. C'est douloureux, mais j'en connaissais la nécessité. Nous avions terrassé cette première épreuve, et j'étais des plus déterminée pour surmonter les autres. C'était sans compter que cette fois-ci, nous étions prêt. Nous savions à présent nous battre grâce à nos armes, comme grâce à nos capacités.
Je me suis rapprochée des autres qui étaient assis sur les trois marches qui sur élevaient la place. Certains fixaient le sol avec attention, s'attendant sûrement à ce que celui-ci s'effondre ou qu'il se transforme en lave. D'autre inspectaient du regard les différentes embouchures des couloirs, s'attendant à ce qu'un monstre surgisse de nul part comme la dernière fois. Pourtant, rien ne se produisit et l'attente devenait de plus ne plus insoutenable.
-Si quelqu'un à la moindre idée de ce qui va se passer et quant je suis preneuse de cette information, commença Lolita.
Cette dernière s'impatientait et tentait tant bien que mal de calmer sa nervosité en aiguisant son arme. Une longue hache noire blanche ornée de roses rouge, qui reposait sur les long jupons de sa robe de poupée bicolore, et était recouverte par quelques une de ses caractéristiques mèches blanches et noires.
-Fait un peu preuve de patience Loli et cesse de faire ta drama-queen, la gronda Daimond. Si tu veux mon avis, je ne suis pas motivé de te voir mourir.
-T'inquiète, ça n'arrivera pas ce soir.
Le souvenir qu'ornait le visage de la bicolore ne laissait rien présager de bon. Elle avait beau nous dévoiler joliment toute ses dents, on ne pouvait s'empêcher de lire de la tristesse dans ces yeux.
-Ta vie n'est pas un jouet Lolita, grogna de nouveau son ami. Ce genre d'humour ne me fait absolument pas rire.
Elle n'avait rien fait de mal, pourtant, je me doutais que quelques choses ce tramait. Je le sentais. Lolita allait mourir d'ici peut de temps. Son comportement face à la mort, ça manière d'aborder les épreuves, sa façon de s'exprimer. Tout me laissais penser à cette éventualité, et je suis sûr qu'elle le savait. Prophétie lui avait sûrement parlé d'une de ses prédictions.
-Je pense que ça ne devrait plus tarder, finis par dire Lucky après quelques instants d'un silence pesant. Cela peut être d'une minutes à l'autre.
Alors on a continué de patienter sous les étoiles. On semblait guetter la venue de la mort à l'horizon. Scrutant chaque recoins de la place dans les moindre détailles. Un son, une mouvement, un sentiment, une impression, tout ce qui pouvait bien nous paraître suspect. Pourtant, rien n'est venue pendant de longue minutes.
Nous fûmes par ailleurs bien surpris lorsque la violente bourrasque est survenue. Plusieurs d'entre nous furent projeter violemment contre les parois de l'espaces, en assommant certains au passage. Loli, Nashi, Grey, Sun. Ils étaient tous inconscients. J'eus beau essayé de venir en aide à ma jumelle, j'en fus tout bonnement incapable. Je restais coincé sur ma marche, bloquée par les rafales dévastatrices qui se déferlaient de tout les côtés.
-Sun! hurlais-je lorsque je vis un liquide rouge sombre couler le long du doux visage de ma soeur.
J'ai eu beau tenter de crier de toute mes forces, les rafles effaçaient tous mes mots, comme ceux des autres. Alors je suis restée immobile lorsque je sentis mon corps partir, se détruire, s'effacer, se détruire. C'était tellement douloureux de petit à petit cesser d'exister. Alors j'ai fermé mes petits yeux, gardant pour seule image dans ma tête, celle de ma sœur écrasée contre ce mur.
Je devais être allongée contre le sol lorsque j'ai repris mes esprits dans cette salle sombre. Pas une lumière l'éclairait. J'était plongée dans l'obscurité la plus totale. Pas un son, pas un bruit ne paraissait à mes oreille hormis celui de ma respiration saccadée. Les vents avaient cessé de souffler, ne laissant plus aucune trace de là où nous étions.
-Il y a quelqu'un? demandais-je d'une vois tremblante.
Personne ne répondis à mon appel. J'étais seule, assise dans l'ombre. Mon souffle s'est accéléré, mon cœur tambourinait violent dans ma poitrine. J'avais peur. Non, j'étais tout simplement terrifiée jusqu'au plus profond de mes entrailles. Pourquoi ni avait-il personne? Pourquoi tout était si noir? Je veux voir. Je vous en supplie, je veux voir!
-Au secour! criais-je toute mes forces.
Je refoulais douloureusement mes sanglots. L'obscurité et la solitude que m'infligeait la pièce me tuaient de peur. Je veux sortir. S'il vous plait, je veux sortir. Revoir ma sœurs, mon frère, Rubis, Lucie. Où sont-ils? Un torrent dévalait à présent mes joues, et donnait un goût bien trop salé à ma bouche.
-Je veux sortir d'ici, hoquetais-je entre deux sanglot de peur ou bien de peine.
-Pourquoi pleurs-tu petite fille? souffla une voix au loin dans la pénombre de la pièce. Tu es pourtant la lune, tu devrait aimer la noirceur de la nuit.
J'avais beau me tourner avec difficulté dans tout les sens, je ne parvenais pas à déterminer l'emplacement de la voix qui parlait. Cette voix masculine grave semblait parvenir de toute part. Son ton calme et apaisant me terrifiait étrangement, m'affolant d'avantage au fond de moi. La nuit, la peur, mon corps tremble. J'aimais la lune car elle éclairait mon chemin les soirs d'hivers où je finissais tard l'école. Elle semblait comme me guider sur mes pas et m'accompagner jusqu'à chez moi. Pourtant, là, il n'y avait aucune lumière autour de moi. C'était moi là lune et j'étais perdue, déboussolée et terrifiée par la noirceur de cette pièce.
-Qui êtes-vous? demandais-je hésitante.
-Cela n'a guère d'importance ma petite fille de la nuit. Il fallait que je te prévienne de quelque chose d'important. Alors écoute bien mes mots. Pour ta première épreuve et peut-être la dernière, j'ai décidé de ne pas commencer trop dur pour les jeunes gens adorables que vous êtes. J'ai libéré une partie de "l'habitacle" comme vous aimez l'appeler, et je vous ai chacun redirigé vers des pièces spécialement concoctés pour chacun d'entre vous. Je ne vous demande pas grand chose cette nuit. Seulement de sortir d'ici et de l'habitacle avant que celui-ci ne s'effondre. Je suis vraiment quelqu'un de clément. Quel petit ange je fais. Libère toi ma petite lune, ou d'ici la prochaine lune, tu ne brillera déjà plus.
Mes mouvement furent comme paralysé l'espace d'un trop long instant. Mes membres ne se sont débloqués que lorsque j'ai sentis un liquide glacé remonter le long de mes cuisses.
-J'ai oublié de te signaler que cette pièce se remplissait petit à petit d'eau; Je te conseillerai d'en sortir au plus vite si tu ne veux pas mourir englouti.
Je repris qu'à la fin de ça phrase le véritable contrôle sur mon corps. Une sortie, il y en avait forcément une. Mais où. Alors j'ai courus. Bras tendu devant moi jusqu'à ce que je trouve un mur. Et j'ai continuée ma course. Ma main glissait sur la paroi lisse qui semblait infinissable. Des larmes perlaient de plus en plus nombreuse sur mes joues, au rythme de la salle qui se remplissait de son contenu. Pourtant, je ne trouvais aucun échappatoire et mon avancée se faisait de plus en plus compliquée.
Mes pieds ne touchaient à présent plus le sol, et j'étais incapable d'utiliser de nouveau mon don de vitesse. J'étais piégée, et la salle se remplissais encore. La peur me submergée, tout comme ce liquide glacé. J'étais apeurée, et j'avais du mal à garder un semblant de calme face à la situation. Je voulais que l'on m'aide, je voulais voir quelqu'un pour me rassurer au plus profond de moi. Mais il n'y avait que la solitude qui répondait à mon appelle. Papa, maman, s'il vous plait venaient m'aider.
J'avais beau nager, nager, et encore nager, le résultat était le même.
Puis, comme par miracle, je sentis une chose. Peut-être un relief sur le mur froid de la pièce . Je devais plongeais pour en être certaine. Il y avais une poignée, j'en étais sûr, je l'avais sentis. J'ai tiré, et tiré. La respiration me manquait, et je ne pouvais même pas savoir si cela pouvait réellement me sauver. Pourtant, j'ai fait le choix d'y croire, et j'ai insisté malgré ma vue qui me faisait atrocement défaut. Malgré ma peur de ces ténèbres qui m'entouraient. J'ai insisté et je n'ai rien lâché lorsque ma respiration se mis à me manquer. Si je quittais cette poignée, je le savais, je ne la retrouverais sûrement jamais. J'aurais laissé échapper ma dernière chance. J'aurais signé mon arrêt de mort.
Je sentais le froid qui me rongeait la peau de mon visage engloutie et le reste de mon corps sous ma robe et mes rubans. Il me lacérait et pétrifiait mes membres. Mes forces semblaient me quitter peu à peu, et c'était de plus en plus douloureux de sentir ses poumons se remplir d'eau.
Je ne sais pas vraiment à quel moment j'ai cesser définitivement de réagir, ni quand j'ai cesser de réfléchir. C'est arrivé et c'est tout. Je me suis juste arrêtée, me laissant apercevoir qu'un néant encore plus vaste que celui de la pièce.
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