Chapitre 32: Sacha
Je n'avais pas rêvé cette nuit là non plus. C'était la seconde d'affilée. Tout semblait avoir cessé depuis l'accident. Rien que d'y penser, je ressentais une forte douleur à ma tête, là où je m'étais effondrée.
Je me suis allongée sur le canapé du salon, tentant de me calmer en fermant doucement les yeux.
Mais ce fut une bien mauvaise idée.
Des images firent éruption dans mon esprit, me rappelant la dur réalité de ma situation. Tout d'abord ma soeur. Maintenant mon père. Je voulais mettre fin à ce manège parfois. À ce calvaire. Pourtant je m'y refusais. Je ne voulais pas aggraver la peine de mes parents.
Je ne voulais pas qu'ils revivent ce sentiment de perdre leur enfant. Le sentiment de ce réveiller le matin par des pleurs, et de découvrir le corps froid de leur enfant. Mais cette fois-ci, ils sauraient pourquoi. Alors que ma soeur, ils ne sauront sûrement jamais pour quelle raison, ni même comment. Ils l'ont simplement découverte dans mes bras, alors que je pleurais toute les larmes de mon corps.
La vie était injuste, et l'avait fauchée alors qu'elle n'était qu'une enfant innocente.
Des larmes coulaient sur mes joues, malgré tout mes efforts pour rester forte.
-Ma pauvre petite chérie, me murmura ma tante de sa douce voix.
Je l'entendis s'approcher pas à pas et s'assoir au bord du sofa. J'ouvris mes yeux lorsque je sentis ma main caresser mes joues pour stopper mes pleurs.
Je me suis relevée doucement, et elle me pris tendrement dans ces bras. J'ai explosé. Un torrent dévalait à présent mon visage, et j'étais prise de violent hoquet.
-Cesse tes larmes mon ange. Tout va bien se passer, tu verras.
-J'ai tellement peur, lui dis-je fermement accrochée à son tee-shirt entre deux sanglots.
-Ton papa est très fort, il va revenir en pleine forme tu verras. Et puis, il ne peut rien lui arriver, ta merveilleuse maman veille sur lui.
-Je veux pas qu'ils m'abandonnent. Pas eux aussi.
-La mort de ta soeur t'a beaucoup affectée, comme tout le monde. Mais ce n'est pas ta faute. Ce n'est la faute de personne.
Bien-sûr que si c'était de ma faute. Je voulais le hurler sur tout les toits. Crier que ma soeur m'avait protégé d'un minotaure et qu'elle en avait périt.
Mais qui voulait le croire, mais qui voulait l'entendre.
Le psy chez qui mes parents m'envoient depuis que j'ai tenté de leur expliquer? L'infirmier du collège chez qui je suis obligée d'aller et qui jusqu'à présent n'a su que me faire avaler des calmants? Ma tante qui a peur que je sombre avec tout les derniers événements?
Personne ne me prendrait un minimum au sérieux. Et pourtant.
Ce soir, des enfants devront commencer à ce battre. À essayer de survivre.
-Il faut que tu ailles à l'école mon ange.
-Je veux pas y aller, soupirais-je une fois avoir retrouver un certain calme.
Ma tante eu un petit rire face à mon doux caprice.
-Personne n'en a envie. Mais il le faut, répondit-elle en riant. Je suis sûr en plus que si tu décroches là-bas une bonne note, ça fera plaisir à tes parents.
-D'accord, soufflais-je.
Je me suis doucement décollée de ma tante, et je suis partie chercher mon sac dans ma chambre. Lorsque j'étais descendue, ma tante m'attendait déjà dans la voiture, prête à m'amener jusqu'au collège.
J'ai fermé à clé la porte en bois de l'entrée, et j'ai grimpé dans la voiture en tentant d'offrir un sourire sincère à ma tante.
Tic, Tac, Tic, Tac, ...
Ma tête bougeait de droite à gauche au son de l'horloge. J'attendais depuis à présent une dizaine de minutes dans la salle d'attente de l'infirmerie. Ma tante parlait tranquillement avec l'infirmière dans le bureau d'à côté.
Elles devaient sûrement parler seul à seul de l'accident, de mon état d'esprit suite à tout ces événements, mais également du nouveau régime de médicaments que je devrai adopté. Tout ces adultes pensaient que ça me calmerait. Que ça m'aiderait à surmonter tout ces traumatisme. Mais que nenni. Ce n'était que du vent et des produits chimiques.
Ma tante finit tout de même par sortir du bureau au bout d'une dizaine de minute.
-Je dois aller travailler ma chérie, me dit-elle doucement en m'embrassant le front délicatement. Je te laisse avec l'infirmière. Écoutes la attentivement, elle va te donner des médicaments, tu sais que c'est très important et il fait impérativement que tu les prennes.
J'ai hochais la tête pour toute réponse.
-À ce soir, conclu-t-elle avec une légère embrassade avant de partir en refermant derrière elle la porte de l'infirmerie.
L'infirmière, une jeune femme brune du quarantaine d'année se tenait à présent devant moi.
-Allons dans mon bureau, tu vas prendre quelques calmants, puis tu pourras sans aucun soucis retourner en court.
Je l'ai suivi dans la pièce adjacente sans omettre la moindre résistance ou poser la moindre question. Si ma famille pensait que cela pouvait m'aider, je faisais aveuglément ce qu'elle désirait. Je ne voulais pas les inquiéter d'avantage, et je ne voulais pas les mettre en colère pour si peu.
J'ai avalé les quelques cachés que m'avait tendu la femme devant moi, passant le tout avec le verre d'eau qu'elle m'avait préparé. Dieu que je haïssais les médicaments. Mais c'était pour mon bien.
Je me suis sentis tout à coup étrange. Je fus prise d'un étrange coup de fatigue, et je sentis ma tête tourner violement.
-Tu dois sûrement te sentir mal, me dit l'infirmière d'une voix calme. Ce sont des effets secondaires. Tu verras ça va vite passer. Tu vas seulement te sentir fatigué aujourd'hui.
Elle me fit un sourire peu rassurant.
-Je... Je crois que je vais y aller, lui répondis-je hésitante.
-Je te laisse. N'hésites pas à venir te reposer ici si besoin. Il y a des lits à disposition dans le dortoir à côté.
-Bien-sûr madame, j'ai conclu avant de fermer la porte sous son regard pesant.
Qu'est-ce qu'elle m'avait donc fait avaler pour me mettre dans un telle état.
-Je veux rentrer chez moi, murmurais-je
J'étais à présent appuyée contre la rampe de l'escalier menant à la cours de récréation. Je me refusais à retourner voir cette femme qui ne m'inspirait étrangement pas confiance. Je tentais tant bien que mal de rétablir mon équilibre et remettre mes idées en place avant de me diriger vers ma classe.
J'étais sur le point de me détacher de la rampe, lorsque je fus interpellée par une personne qui venait d'arriver au niveau des marches
-Prophétie, soufflat-elle comme seule parole.
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