Chapitre 29: Sacha
Je venais à peine de sortir de chez moi, lorsque c'est arrivé.
Le sang gisait au sol et commencé à former une flaque de plus en plus imposante. J'étais terrifiée, j'étais pétrifiée. Je ne savais pas comment réagir face à la situation. Enfin si, mais je n'arrivais pas à bouger.
Le sang continuait de se répandre. Et moi je bloquais. Ma mère criait d'effroi face à la scène.
Des larmes ont commencé à tomber de mes joues. Une, puis deux, puis un torrent. Ma mère se précipita pour venir en aide à mon père. Elle vérifiait ses blessures, tentait de stopper l'hémorragie, tout en appelant les secours. Malgré sa panique, sa réaction au début, elle semblait comme être prise d'une vague de sang-froid.
Je me revoyais douloureusement la scène. Nous étions tout simplement entrain de sortir de la maison pour notre sortie habituelle du jeudi soir, lorsqu'une voiture, sortie de la rue adjacente, percuta violemment mon père, avant de s'enfuir dans la nuit de cet automne.
Je n'ai pu qu'assister à l'événement sans pouvoir l'éviter, jouant le rôle d'un simple spectateur, impuissant face à la scène. Je fus prise d'un étrange mélange de sensations. De la peur, de l'inquiétude, de la haine, de la colère, et une volonté de vengeance, s'entremêlait au fond de moi. Mais aucune ne semblait prendre le dessus pour s'exprimer librement, me laissant d'une apparence semblable à une coquille sans vie. Je semblais de marbre.
Je me sentis tout à coup étrange. Ma vison se brouilla de point noir, avant que je puisse voir plusieurs images. J'étais dans un cimetière, les personnes qui m'entouraient pleuraient. Je vis une petite fille s'accroupir à côté de la tombe, pour y déposer un petit objet que je ne parvenais pas à distinguer.
-N'ais plus peur des cauchemars, souffla-t-elle.
Puis je me sentis comme aspirée. Je voyais à présent un grand bâtiment, dont je fixais l'entrée. De nombreuses personnes faisaient des vas et viens entre entrée et sortie. Puis un groupe d'adolescent en sortie. Les mêmes qui m'entouraient dans la vision précédente.
Lorsque je repris mes esprits une ambulance arrivait à notre niveau, accompagnée de sa sirène si singulière. Des hommes descendaient du véhicule et prirent mon père en sang.
Je ne réagis toujours pas, avant de finir par m'effondrer.
J'ouvris doucement les yeux, avec une difficulté inhabituelle. Ma vision plutôt flou, devient de plus en plus nette.
Je sentais une douce main me caresser la joue. Je reconnus immédiatement celle de ma mère. J'ai tenté de me relever, mais je fus prise de violents vertiges.
-Prends ton temps ma chérie, me dit-elle tendrement.
J'ai jeté des regards autour de moi. J'étais dans une tout petite chambre beaucoup trop blanche à mon goût. Le sol gris clair tranché avec les meubles et les murs monochromes.
Pas besoin de le demander, pour savoir que je n'étais pas chez moi. J'étais simplement sur un lit, plutôt inconfortable à mon goût, mais ce n'était pas vraiment le moment pour se plaindre.
Des flashes de l'accident se bousculèrent dans ma tête. J'avais peur, et une vague de nausée me prit sans prévenir lorsque je me suis rappelé la marre de sang.
Mon attention se porta peu à peu au miroir accroché au mur, en face de moi. Je voyais le reflet de mes yeux vairons. Mes boucles brunes tombaient sur mon visage en désordre. Un bandage me recouvrait le front. J'y ai doucement porté ma main pour vérifier ce que j'observais à travers la petite glace.
-Tu t'es prise un sacré coup en tombant, mais tout va bien ma chérie. Tu n'as rien de cassé. Tu as simplement dormi toute la nuit dû au choc de la scène, et à la situation.
-Est-ce que papa va bien?
Elle baissa la tête. Son visage devient sombre.
-Je ne vais pas te mentir en te disant qu'il va bien. Il est sorti du bloc opératoire il y a peine deux heures. Les médecins refusent que l'on lui rende visite pour l'instant. D'après eux, le pronostique vitale n'est pas engagé. Mais il est tombé sur ce qui semble être des morceaux de verre, lui causant plusieurs entailles à des points avec des forts réseaux sanguins. D'où le sang qui était relativement abondent au sol.
De la franchise, et encore de la franchise. Mes parents avait toujours considéré que je devais au courant lorsqu'il y avait un problème, et il m'avait toujours dis tout la vérité lorsque je le désirais ou que cela me concerné. C'était d'ailleurs un élément qui me tenais énormément à cœur, malgré mon jeune âge, surtout lorsque l'on réalisé le monde d'hypocrite dans lequel nous vivions.
-Tu me diras lorsque je pourrai le voir?
-Promis ma chérie, me répondit-elle en m'embrassent le front. Le médecin m'a dit qu'il te gardait seulement 24 h, pour voir si ton choc à la tête avait créé un disfonctionnement. J'ai demandé à ta tante de te garder. Tu iras demain faire ta déposition au commissariat. Elle s'occupera de remplir les papiers administratifs pour ton témoignage, et de porter plainte. Ce sera pas drôle, et sûrement très long, c'est pourquoi je te demande sincèrement d'être sage et patiente avec elle.
-Promis, je lui répondis faiblement.
-Merci ma chérie.
Elle me caressa de nouveaux doucement la joue.
-Il faut que tu te repose ma chérie. Tu m'as fait peur tout à l'heure. J'ai bien cru que tu pleurais du sang un moment. J'ai un instant pensé que j'étais entrain de te perdre, ton père et toi. J'ai eu si peur.
Des larmes coulaient doucement de ses joues. Je ressentis un pincement au coeur en écoutant ses mots. J'ai lentement prise dans mes bras, tentent tant bien que mal de la réconforter.
-C'est fini maman. Je suis là, et en vie à présent.
Mais pour encore combien de temps?
Pour une fois depuis longtemps, il me semble avoir eu une nuit avec un rêve des plus normale.
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