Chapitre 34 : Liens charnels.
C'est l'hivers qui s'installe.
Le froid qui gagne la ville.
Le verglas qui parsème les sols.
La neige qui perle du ciel.
Un horizon blanc qui se dessine.
Contraste dans ce décors une silhouette vêtue de noir. Fine et élégante. D'une démarche féline et farouche.
L'ombre foule discrètement les rues, le visage caché sous sa capuche, les mains enfouies dans ses poches. Ses lèvres rosées entre-ouvertes laissent passer un léger souffle glacé, se transformant en nuage blanchâtre qui s'évapore ensuite dans l'atmosphère. Sa peau blême se confondrait presque à la pâleur des environs, bien que des éclats rouge pâle colorent le bout de son nez ou le haut de ses pommettes dû au climat glaçant. Enfin, ses yeux, bleu, semblent fixer un point lointain et inaccessible.
Neptune marchait depuis plusieurs minutes déjà. Une fine couche de flocons s'accrochait sur ses vêtements ainsi que sur ses quelques mèches ébènes s'échappant de sous sa capuche.
Puis, elle s'arrêta. Devant les portes d'entrée coulissantes automatiques d'un centre commercial. Elle jeta un coup d'œil à la grande horloge reposant sur la façade : 12h06.
Nous étions le 21 décembre.
5 mois s'étaient donc écoulés.
Elle entra dans le bâtiment.
La fin du mois de Décembre était une période de fête, alors l'endroit était fortement illuminé. En circulant dans le centre commerciale, chaque magasin apportait sa touche de festivité : un petit sapin blanc enguirlandé ici, des effets enneigés contre les vitres par là, de faux cadeaux en cartons superposés dans les coins, et ces milles et une ampoules contribuant à la luminosité merveilleuse de l'effet de Noël. De même, la foule de personnes présentes faisait ressortir cet atmosphère d'hivers festif, par leur sourire, leurs attitudes pressée pour certain qui n'ont pas terminé leur achats, surexcité pour les enfants qui n'attendent plus que cela, ou amoureuse pour les amants...
La jeune femme détourna son regard d'un couple, assis sur un banc, dégustant des crêpes. Dans un froncement de sourcils, elle continua son chemin.
Arrivant au troisième étage de l'immense battisse par les escalators, un soupire satisfait traversa la barrière des lèvres de la jeune femme lorsqu'elle découvrit la place réservée à la restauration. En effet, bien que la plupart du centre soit dédié aux achats de toutes sortes, l'un des paliers privilégiait la nutrition. Ainsi, en avançant un peu plus, Neptune découvrit différentes sortes de restaurants, en passant du fast food à la gastronomie. Etant donné qu'il était déjà midi, une foule importante était rassemblée, occupant la plupart des espaces libres. Et encore fallait-il que l'assassin fasse un choix face à toutes les options qui s'offraient à elle.
D'abord attirée par une odeur venant de sa droite, la brune ne put retenir son ventre de gargouiller en voyant ce vendeur de kebab préparer ses commandes. Voilà qui ferait un excellent repas. Pourtant, ses pensées s'arrêtèrent sur sa ligne qu'elle préférerait conservée, sauf que depuis plusieurs mois déjà, elle avait presque cessé de se nourrir et n'avait plus à se soucier de trop grossir, au contraire, ce serait bénéfique de retrouver ne serait-ce qu'un peu de chair. Néanmoins elle réfuta tout de même cette option en remarquant la queue qui s'y trouvait déjà ainsi que la chaleur qui semblait y régner.
Tournant la tête, ce fut au tour de ce fameux restaurant de 2 étoiles ayant ouvert depuis peu dans le coin qui attira son attention. Mais de la même manière, l'option fut rejetée. Après tout, déguster de la haute gastronomie seule n'était que peu enthousiasmant. Il faut croire qu'elle était difficile. Les sushis, les crêpes, ou encore les grillades passèrent à la trappe également. Et finalement, la solution que nous connaissons tous sembla la ravir. Le Macdo est une source sûre. Jamais de trahison là bas. Rapide, efficace, et avec en bonus une table proche de la fenêtre.
C'est donc 10 minutes plus tard que Neptune se retrouvait une fritte dans la bouche, sa joue posée dans sa main qui retenait toute sa tête, alors qu'elle se trouvait tournée vers la fenêtre dont les coins se consumaient doucement par le froid extérieur. Le troisième étage offrait une certaine vue sur la ville plongée sous cette couverture de neige ne cessant de s'abattre sous les yeux tout aussi froid de la jeune femme. Pensive, elle plongea sa main dans la poche de sa veste pour en ressortir une carte. Et pas n'importe quelle carte. La carte.
Pour la millième fois depuis ces cinq derniers mois, elle lit les inscriptions notées noir sur blanc sur la façade de la carte. Les derniers mots que lui avait adressé un magicien aux yeux d'or. Aujourd'hui encore, elle ne les comprend pas plus qu'hier bien qu'elle les connaisse maintenant par cœur. Il faut dire que son esprit refuse de réfléchir correctement lorsqu'il s'agit de ressasser les événements passés avec l'homme à la crinière de feu. Pourtant, si elle devait être tout à fait honnête avec elle même, son esprit ressassait quand même continuellement ces événements. Cependant, il faut dire que ses activités lui occupaient assez les pensées. Car non, elle n'était pas rester les bras croisés à se morfondre.
Depuis le brusque départ de Hisoka, et sa "rupture" avec Garuna, notre chère assassin à prit soin de faire son examen de conscience. Se recentrant sur elle même, Neptune était premièrement retournée à Météor city, là où sa vie a commencé. Il fallait qu'elle y enterre définitivement ses peurs et regrets. Etape indispensable lui permettant d'avancer. Cela n'avait pas était évident d'y être sereine au vu de son passé, pourtant, elle renoua intérieurement les liens qui retenait son enfance dans la ville de l'étoile filante. Son Nen qui lui même était né là bas en devint plus doux, plus fluide, moins sombres. D'ailleurs, elle y abandonna aussi son statut d'assassin car cette partie de sa vie devait rester derrière, sans pour autant être oubliée.
Sur le chemin du retour, en déambulant sur les déchets constituant le paysage, elle y avait fait une rencontre intéressante. Croisant une frimousse dont elle avait déjà fait connaissance.
- Toi ? ... J'ignorais que tu étais originaire d'ici. Avait soufflé le petit en l'apercevant et la reconnaissant immédiatement. Après tout, elle était une des rares adversaires à lui avoir donné autant de fil à retorde à peine quelques mois auparavant.
- Hm... Disons que ça faisait longtemps que je n'étais pas venue. Répondit la concernée avant d'enchaîner tout en fouillant dans sa mémoire : Feitan, c'est ça ?
- Ouais, c'est ça.
- Neptune. S'était-elle alors présentée en retour, se doutant qu'il ne devait pas connaître son prénom, et qu'il ne lui demanderait sûrement pas par fierté.
Et, comme avant même qu'ils aient entamé la conversation elle avait remarqué sa posture plutôt abattue, tandis qu'il semblait pensif, elle fronça un peu les sourcils, allant demander sans trop de précaution :
- Tu broies du noir, pourquoi donc ? Ton ami le blond n'est pas ici ?
Aussitôt, le ténébreux se renfrogna. Il se serait sûrement agacé si la situation n'avait pas était ce qu'elle est. Se contentant donc d'un soupire, il se remémora pour la énième fois les événements de YorkShin city, la mort de Uvo, celle de Pakunoda, la trahison de Hisoka... et pour clouer le tout, le départ inévitable de leur chef, sous l'emprise d'une chaîne de Nen. Alors oui, il brouillait du noir.
- Longue histoire. Expliqua-t-il sans trop vouloir s'étaler quant à la situation de Kuroro, avant de continuer : Et Phinks est sûrement encore en train de se soûler dans un bar. Soupira-t-il, se faisant la réflexion que son ami était officiellement plus sentimental que lui, pour attendre le retour de la tête de l'araignée aussi désespérément.
Quoiqu'il en soit, même s'il ne tenait apparemment pas à se battre contre elle, le brin gardait son côté sénile bien à lui et vint donc répliqué de plus belle.
- Et ton petit copain à toi il est où ? Commença-t-il, évoquant le chef des assassins : Quand je pense que Phinks s'est plaint tout une semaine de ses fractures, j'imagine pas comment tu dois être après avoir b-
Evidemment la jeune femme le coupa à temps, posant -ou même plaquant- sa main contre sa bouche ne voulant pas particulièrement que le nain se fasse des idées, et n'ayant pas non plus envie de s'encombrer de ce genre de pensées.
-Il est retourné à l'Assemblée.
Elle éloigna ensuite sa main avant que le numéro 2 de l'araignée ne la lui tranche.
Un petit sourire espiègle ornait le visage terne du brun qui lui valut un roulement des yeux de la jeune femme.
Non, ils n'étaient pas amis tout les deux. Ils avaient même faillit s'entre-tuer la première fois. Alors pourquoi agissaient-ils de manière si "complice" ? Tout simplement car ils se trouvaient dans la ville de l'étoile filante. Là où les liens sont plus fins que l'eau et plus épais que le sang. Alors, se sachant mutuellement originaire d'ici, c'était comme si toutes intentions de s'attaquer à l'autre disparaissait. Étrange pouvait sembler cette attitude, mais elle caractérisait bien ces personnes rejetées de tous, qui ont du grandir dans la toxicité et les dépôts humains.
Ainsi, après ce court échange, Neptune fût sur le point de s'en aller lorsqu'une pensée transperça son esprit. Évidemment elle avait eu vent des massacres de la brigade lors des enchères de Septembre, environ un mois auparavant puisqu'ils se trouvaient maintenant en octobre. Inéluctablement, l'image du magicien prit place dans son esprit et elle ne put s'empêcher de demander :
- Au fait... tu n'aurais pas une idée de là où pourrait être Hisoka ?
À cet instant elle n'imaginait pas encore la réponse qu'allait donner Feitan.
- Tch, j'en sais rien, il ne fait plus parti de l'araignée. Et bientôt il ne fera plus parti de ce monde tout court. Cracha-t-il amèrement.
- Mademoiselle ?
Tout à coup, la jeune femme sortit de ses souvenirs en papillonnant des yeux alors qu'une voix masculine l'appelait. Son regard lâcha enfin le décor extérieur pour se retourner vers celui qui l'avait interpellé.
C'était un jeune homme au teint métissé, des cheveux blonds, une mâchoire carrée, des yeux émeraudes, et un sourire aimable s'accordant à une tenue élégante. Haussant un sourcils, Neptune se demanda ce qu'il pouvait bien lui vouloir, et elle eut aussitôt sa réponse.
- Je vous trouve ravissante. C'est peut-être impromptu de vous aborder de la sorte mais je me demandais si vous accepteriez de boire un verre en ma compagnie ?
Les doigts se crispant sur la carte quelle tenait encore en mains, l'ex assassin resta silencieuse quelques secondes. Ce genre de demande la surprenait assez, bien que ce ne soit pas la première fois... Elle ne sut quoi répondre dans l'immédiat tandis que leurs regards se fondaient l'un dans l'autre. Autrefois, la jeune femme aurait sans aucun doute éconduit froidement cet inconnu devant elle, mais désormais, une nature plus sage l'habitait, la faisant réfléchir à deux fois aux mots qu'elle emploierait.
- Je suis navrée mais... j-
Soudain elle s'arrêta.
Non pas par hésitation. Ni par angoisse ou embarras.
Elle s'arrêta en se figeant, alors qu'à l'inverse, son cœur s'emballait. Elle fut paralysée en sentant la carte entre ses doigts se séparée en deux... Presque aussitôt, ses yeux saphir s'étaient concentrés sur l'objet qu'elle détenait entre ses doigts.
Le jeune homme, bien que courageux de l'avoir abordé, comprit qu'elle ne serait pas pour lui. L'entendant débuter un refus pour aussitôt scruter ce qui semblait être un message sur un bout de papier dans ses mains, il lâcha un petit sourire nerveux et gêné.
- Je vois... Hm, ce n'est rien. Affirma-t-il en s'éloigna ensuite, bien que Neptune ne l'écoutait déjà plus.
Cette dernière ne pouvait retirer son attention de ce maudit souvenir. Après tout ce temps à trimbaler avec elle ce bout de papier, il avait fini par s'abîmer, se plier à quelques endroit, noircir à d'autres, mais jamais elle n'aurait pensé que...
Et si.
Depuis tout ce temps, la réponse avait été là.
Scrutant précisément la carte, Neptune comprit de quoi il en retournait. Ce n'était pas la carte elle-même qui s'était fendue mais simplement, les deux parties qui la composaient qui se séparaient enfin... Car au niveau d'un de ses coins, froissé, c'était comme deux couches, se séparant l'une de l'autre. Comme si un fin film de papier, sur lequel était inscrit le message n'avait fait que recouvrir la véritable carte depuis tout ce temps. Alors, comme s'il s'agissait d'un opercule que l'on retire sur un yaourt, la jeune femme se saisit du bout détaché pour le tirer plus amplement.
Il faut dire que le magicien était doué, pour une nouvelle fois combiner ses deux techniques. La texture surprise, que l'ex assassin n'avait jamais découverte - ce pourquoi elle avait été aussi nerveuse après le combat contre Kastro - et le bungy-gym. Constituant le premier papier sur lequel il avait ainsi gravé son énigme pour le racoler à la carte par sa texture violette. Il aura fallu 5 mois avant que son Nen ne faiblisse un tant soit peu.
Et la réponse éclatait au grand jour. En retirant le papier, la carte se révélait enfin.
As de Cœur.
Un seul cœur rouge au centre.
Neptune ne put lire qu'une dernière fois les vers écris avant que ceux-ci ne disparaissent.
Source de contradiction
Enfermé dans une blanche prison
Il m'appartenait
Tu en possèdes deux désormais.
Le cœur.
Non... son cœur.
...
Il avait toujours détesté Noël.
Il n'y avait aucune période qui soit aussi inutile que celle ci. Aucun moment où l'ennui pouvait être aussi prononcé. Comme si le monde entier se décidait à être complètement et désespérément insipide.
Bah oui quoi ! Sous prétexte que les fêtes approchent, voilà que le peuple entier se montre plus idiot que les autres jours ! Et qu'il faut acheter des cadeaux pour ceux qu'on aime par ci, et qu'il faut préparer le meilleur repas de noël par là, et que tout le monde est heureux - et que tout le monde fait semblant d'être heureux - et qu'est ce qu'ils sont stupides !
Non, vraiment, il détestait Noël.
C'était incompréhensible de voir toutes ses personnes changer de comportement et feindre une certaine joie en faisant semblant de ne plus avoir aucun problème tout ça pour une période prédéfinie et inventée par les Hommes ?! Sans compter ce concept de le passer en famille plongé dans l'amour et la tendresse. Il en frissonnerait presque de dégoût.
Et le clou du spectacle, c'était la manière dont l'événement était complètement commercialisé alors qu'il s'agissait initialement d'une fête religieuse ! Bon... cette partie restait cependant le cadet de ses soucis. Loin de lui l'idée de prôner l'importance de la dimension divine de Noël. Encore faudrait-il qu'il croit en un Dieu, car selon lui, il ne s'agit que d'un père Noël de plus, pour les adultes celui là. Les Hommes ont besoin de croire. Et voilà une certaine méprise des gens qu'il qualifierait de faible.
- En plus il fait froid, pfff ! ♠️
Hé non, il n'était près d'arrêter de se plaindre. Tout prétexte était bon pour râler.
Hisoka détestait bel et bien Noël.
Il n'était pas heureux lui...
Et les autres alors ? Ceux de sa trempe ? Est-ce que les Zoldyck le fêtent eux ? Illumi n'en a jamais parlé. Mais après tout, pourquoi l'aurait-il fait ? Est-ce que la brigade se retrouve pour des festivités ? Sûrement pas... Ou peut-être... En petits groupes séparés. Nul doute que Feitan et Phinks s'en donnent à cœur joie pour faire peur aux enfants. Peut-être même que Sharnalk, Korutopie et Kuroro sont simplement à l'étoile filante ensembles.
Et elle ? Et elle... que fait-elle ? Où est-elle ? Se pourrait-il qu'elle soit... à l'Assemblée des assassins ? Heureuse elle aussi de passer ces moments accompagnée ?
Un frisson parcouru l'échine du rouquin.
Il détestait Noël.
Sa solitude le rongeait.
L'absence de compagnie était ironiquement pesante.
Seigneur, qu'il se sentait seul.
Biensur il l'avait toujours été, et se complaisait dans sa solitude mais en réalité, dans ce genre de moment, et particulièrement en fin d'année, c'était dur. Cela le dévastait minutieusement. Car quand le monde entier affiche de l'amour, lui ne peut alors que contempler sa solitude dans toute sa splendeur. Personne. Pas de famille. Pas d'amis. Pas d'amour. Mais ce n'est pas comme s'il pouvait s'en plaindre. Il n'avait pas cherché à ce que cela change. A quoi bon après tout...
Hisoka regardait la rue, une vingtaine de mètres sous ses jambes. Assis là, sur le toit de l'hôtel immense et luxueux dans lequel il louait une chambre depuis quelques jours, les pieds dans le vide.
N'importe qui le voyant perché sur ce rebords prendrait peur d'un possible suicide, mais personne ne prenait la peine de regarder le ciel, car les tumultes des fêtes n'en laissent pas le temps.
Ainsi, les yeux mielleux du magicien contemplent le tableau se dressant juste là. La lumière du jour s'abaisse doucement. Le nombre de passants en contre bas diminue de plus en plus, les bruit de la ville, le brouhaha, l'émulsion vivante et excitante qui règne dans l'atmosphère s'amenuise elle aussi.
Chacun rentre chez soi. Retrouver ses proches. Ceux qu'ils aiment. Et lui, se trouve toujours là, assis, seul.
Il a froid. Terriblement froid.
Quelle idée aussi de rester dehors, en plein sous la neige simplement vêtu du sa tenue habituelle, laissant ses bras nus et son cou à découvert. S'il n'avait pas une certaine résistance, sûrement serait-il déjà mort frigorifié.
Le clown s'obstina à ne pas bouger. Pas même après avoir contemplé le soleil disparaître complètement, le laissant dans le froid glacé de la nuit.
Le 24 décembre.
- Quel ennui... ◇
À ce moment. Tandis que le réveillon de Noël rendait la nuit lumineuse bien que profondément solitaire pour Hisoka, ce dernier ne se doutait pas que l'on remuait ciel et terre depuis 4 jours pour le retrouver. Il ne se doutait pas que pour la première fois, d'aussi loin qu'il se souvienne, il ne serait pas laissé seul cette nuit là. Il n'avait aucune idée des ressources mises en oeuvre par celle qui hantait ses pensées pour le retrouver depuis que l'énigme avait été levé.
Alors, lui, sous un ciel sombre parsemé d'étoiles, se laissait lentement consumer par le temps. Difficile de dire s'il cherchait simplement à se mettre à l'épreuve, jouant à repousser ses limites, se demandant combien de temps son corps résisterait, ou bien s'il cherchait cette fois définitivement à mourir.
"Non... je préférerais encore que cela soit dans un combat intense"
Pourtant, ses membres répondaient de moins en moins. Paralysées, ses articulations semblaient doucement se bloquer, ses yeux s'asséchaient et piquaient légèrement, au point de lui arracher quelques larmes de froid qui devinrent aussitôt de la glace, enfin, ses lèvres, gercées et légèrement tremblantes se mouvèrent pour une simple prière dans un murmure. La toute première prière qu'il s'autorisa à implorer, à un Dieu auquel il ne croyait pas, mais auquel pour une fois il voulait croire.
- Je ne veux pas être seul ce soir. Je voudrais qu'elle soit là.
- Hisoka !
DONG
...
DONG
Les douze coups de minuit commençaient à sonner. Annonçant le jour de Noël.
Mais alors qu'ils se trouvaient être assez puissants pour alarmer toute la ville, ils n'étaient qu'un bruit de fond pour lui.
Cette voix. Elle avait résonné en lui plus puissamment que le clocher. Juste avant... Ce n'était pas une illusion. Son propre prénom, prononcé par cette voix... Ce n'était pas un rêve.
Les yeux écarquillés, son cœur se mit à battre si vite qu'il fit circuler son sang dans tout son corps, le réchauffant ainsi en quelques secondes. Voilà l'effet de cette voix.
Brusquement, il se leva, semblant presque briser la glace qu'il le gardait paralysé.
Et en se retournant le visage correspondant à la voix était bien devant lui. A quelques mètres. C'était elle. Et de la même manière qu'elle avait pu le libéré de la froideur de la neige, sa simple présence fut aussi capable de le figer plus durement que la glace. Il n'y avait pas de mots pour décrire l'état dans lequel le magicien se trouvait. Incapable de bouger. Incapable de parler. Ne restait que le résonnement des douze coups se perpétuant autour d'eux, laissant chaque seconde paraître durer une éternité.
Les deux adultes se regardèrent comme s'ils se redécouvraient entièrement. L'or et le saphir se mêlaient. Hisoka et Neptune. Le magicien et l'assassin.
La jeune femme, qui avait enfin retrouvé le seul homme capable d'accaparer ses pensées et de voler son cœur, se tenait devant lui, une certaine détresse mêlées à de la joie dans ses yeux clairs.
- Tu t'es trompé... Souffla-t-elle entre deux gong dont les intervalles étaient réguliers.
Puis d'un simple geste, elle lança au rouquin cette carte détentrice de l'énigme des sentiments de ce dernier. L'attrapant et la reconnaissant aisément, Hisoka eut à peine le temps de relever les yeux que la brune se trouvait juste devant lui et reprit, en donnant à la fois une explication à ses premières paroles et une réponse au message donné par l'énigme.
- Tu t'es trompé... Je ne peux pas en avoir deux si le mien t'appartient...
Comprenant le sens des paroles qui venaient d'être dévoilées, et submergés par tout ce qui pouvait les atteindre à cet instant, c'est quand le dernier gong résonna qu'ils scellèrent leurs lèvres.
Là, en haut de cette bâtisse, sous le ciel parsemé d'étoiles, et sous les flocons glacés de l'hiver, deux silhouettes se liaient l'une à l'autre.
Ce baiser qu'ils partageaient n'avait rien en commun avec les précédents. Il était spécial. Comme s'il s'agissait de la toute première fois, comme s'ils se découvraient mutuellement. Car enfin, leur sentiments révélés permettaient de se libérer de leurs demons, de leurs craintes, de leurs doutes, de leurs angoisses.
La glace était brisée, le masque était tombé. Les yeux fermés, ils s'abandonnaient délibérément à leur émotions.
Hisoka n'avait jamais connu plaisir aussi intense. Aucun combat, aucun meurtre, aucun adversaire, rien ni personne n'avait fait battre son cœur comme le faisait cette femme, à cet instant. Et il savait. Il savait que cette fois, il aimait bien plus fort que son désir de tuer.
Alors, les bras du magicien vinrent enlacer la jeune femme, la rapprochant contre son corps, approfondissant ce baiser qui sonnait comme l'aboutissement d'un long périple.
Aucun d'eux ne l'avait dit. Pourtant, cette histoire qu'ils avaient vécus et ce baiser qu'ils échangeaient suffisaient pour signifier "je t'aime".
"Finalement... J'adore Noël." Fut la dernière pensée de l'homme au regard d'or.
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HIIIIIIII !!! Oui, je suis vivante ! Et oui je suis en retard !!!! Haha 😅
Bon alors heuu, désolé, j'avoue que le dernier chapitre laissait un peu sur son reste mais j'ai vraiment pas eut le temps, étant donné que je suis en première année de médecine :((
J'ai profité de ce laps de vacances pour faire ce petit chapitre qui j'espère vous aura plus ^^ mais je n'aurais pas le temps d'écrire une fois les cours repris.
Sooo, je vous laisse là dessus pour l'instant !! Une belle fin de chapitre non ?😌 D'ailleurs comment avez-vous trouvé l'énigme ? Et surtout la manière dont la réponse a été apportée ? Perso, J'étais trop contente de moi XD
Bref bref, évidemment je remercie toutes celles et ceux qui lisent, commentent, et votent pour cette histoire. C'est assez incroyable et toujours un plaisir, bien que je ne puisse pas toujours répondre. Voilà, mercii à vous ❣
Et à plus pour la suite (qui sera sûrement.............................🍋)
👋👋💕
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