Chapitre 32 : Passion Amère.

L'amour, on ne le comprend pas, tant qu'on ne l'a pas ressentit.

On pourra dire que cela ne nous atteint pas. On pourra se venter d'être plutôt solitaire. On pourra se fermer et rejeter ce sentiment, clamer que l'on en veut pas, que l'on en a pas besoin.
Ou au contraire, se venter de le connaître alors qu'il n'est que factice. Se meurtrir à le rechercher pour se sentir moins seul, plus important. Croire que l'on aime, alors que tout ce qui est impliqué, n'est que peur d'être seul ou désir de plaire, se rassurer soi même en faisant dire à un autre qu'il nous aime.

Mais l'amour, on ne le comprend pas, tant qu'on ne l'a pas ressentit.

Quand il est vrai. Quand il nous submerge. Quand il nous contrôle.

Il ne sert plus à rien de se débattre. Car il sera au dessus de tout. Il mettra à son service tout ses confrères. La colère, la joie, la tristesse, l'excitation, l'angoisse, la jalousie... En le rencontrant, vous serez sujet à toutes ces émotions qui en découlent.
Cet amour engendrera chez vous des actions, et des réactions que vous n'auriez pas même envisagé. Il vous fera sourire pour un rien, et pleurer pour trois fois rien.

Il n'est pas de plus grande joie que d'être avec l'être aimé.

Il n'est pas de plus grande tristesse que de perdre l'être aimé.

Il n'est pas de plus grande colère que de voir un ou une autre avec l'être aimé.

Il n'est pas de plus grande faiblesse ni de plus grand courage que d'offrir son coeur, que de dire "je t'aime".

C'est peut-être parce que l'amour fait naître la vie, que ceux qui ont été trahis par la vie rejettent l'amour.
C'est peut-être parce qu'il ne voulait plus se sentir faible, que Hisoka ne s'est jamais ouvert à ce sentiment, qu'il le rejette à s'en rendre malade.

Ou est-ce simplement car il ne voulait plus souffrir ? 

Mais voilà, il était trop tard. 


Il allait encore tellement souffrir d'avoir aimé.

~


- Ce que je veux dire..., -Hic- ! c'est que moi... je suis bien plus beau que -Hic- ! lui... Et elle, c'est la femme la plus extraordinaire du monde -Hic- ! Alors, qu'est-ce qu'elle pourrait aller foutre, avec un co-Hic-nnard pareil !?♦

- Les femmes, les femmes, elle sont compliquées ! Répondit le barman tout en essuyant une pinte de bière avec un vieux chiffon derrière son comptoir.

"Mais qu'est ce qu'il est bizarre aussi celui la." Pensait-il au fond de lui.

Cela faisait déjà deux heures qu'il prêtait oreille à cet être peu commun assis à son comptoir. Des clients, il en avait vu passé, mais jamais des tels que lui. Dans le style clownesque, au regard lubrique et menaçant et aux manières étranges. Non décidément, il n'était pas commun.

Mais il tenait là un bon client ! En même temps que Hisoka parlait de ses déboires "sentimentaux", bien que jamais il n'aurait appelé cela ainsi, il enchaînait les descentes d'alcool. Il ne savait même plus quand et pourquoi il s'était mit à boire et parler autant, cependant tout portait à croire qu'il avait besoin de son confier, ce qui de sa part, était encore plus surprenant.

Quoique le pire restait son état final. Il pouvait se venter de bien tenir ce genre de liqueurs, mais désormais, les effets l'avaient rattrapé. Plusieurs fois il clignait des yeux, avait des soubresauts ou des pertes d'équilibre. Ses pensées étaient quelques peu brumeuses et ses gestes douteux.

- Bon, il est temps d'aller -Hic- retrouver Neptune ! Si je veux la b -Hic- la briser... Tenez.♥ Dit-il alors en déposant une liasse de billets, représentant bien plus que ce qu'il ne devait vraiment.

Le rouquin se leva alors, manquant de tomber, il tituba pendant quelques pas, essaya de trouver des appuis stables et se mit à avancer, d'une démarche hasardeuse malgré tout.

Il poussa les deux volets en bois qui servait d'entrée pour enfin retrouver l'extérieur. La pluie avait cessé, dommage. Se prendre une averse aurait pu annihiler les effluves alcoolisées qui lui collaient à la peau. Disons qu'il préférait avoir cette odeur sucrée de chewing-gum plutôt que celle désabusée de l'alcool. 

Essayant de se remémorer le chemin de la tour céleste, il regarda à droite puis à gauche. Et qu'elle ne fut pas sa surprise en le croisant, lui, ici, et maintenant...

"La ville de Padokia où se situait la Tour était pour le moins énorme. Alors les probabilités d'y croiser une personne bien précise étaient faibles..."

C'est ce qu'il s'était dis en venant ici pour son rendez vous. Garuna avait donc bien rencontré Kuroro à peine un quart d'heure plus tôt. Ce dernier lui avait fait part de son offre et de son point de vue par rapport au clown, mais le chef des assassins avait décliné sa requête. Il semblerait cependant que le destin le pousse à l'accepter. Il fallait croire que la chance n'était pas avec lui. 

Alors qu'il marchait d'un pas lent, les mains dans les poches, encore trempé à cause de l'averse précédente qui avait cessé depuis peu, les pensées un peu vagues suite à sa conversation avec l'araignée, le voilà qui, en relevant la tête, tombait nez à nez avec le joker lui même. 

Pour l'un comme pour l'autre, il y eut un court laps de temps avant que toutes ces informations ne parviennent au cerveau, laps pendant lequel il se regardèrent d'un air hébété. Puis, le brun fronça les sourcils, et son corps sembla se mettre naturellement en garde. Il serra un peu les dents, se méprisant de ne pas s'être déplacé sur les toits pour éviter ce genre de situations. Il se tenait donc prêt à riposter, conscient du danger instable qui lui faisait face, pourtant, Hisoka ne semblait pas même vouloir se battre. En fait, il ne semblait pas même avoir prit conscience de ce qui se passait. 

Il fut malgré tout le premier à prendre la parole suite à ce long moment de blanc entre eux.

- Toi, je ne t'aime pas. ♠ Déclara-t-il avec une étrange moue boudeuse, en pointant son doigt vers le concerné.

Au son de sa voix et en l'observant un peu plus, le dresseur de loup comprit rapidement l'état dans lequel se trouvait le magicien. Son regard se détourna pour apercevoir le bar duquel venait de sortir son "rival". Il soupira alors, mais ne laissait aucune de ses émotions transparaître suite à ce moment d'angoisse. 

- C'est réciproque. Répondit-il alors avec un certain dédain avant d'ajouter calmement : je devrais même te tuer, tant que j'en ai l'occasion. 

- Essaie toujours, je suis trop fort ♥. Répliqua le rouquin de son éternel air narquois, juste avant de : BOUH !~  

Il venait de faire apparaître un petit nuage rosé qui en se dissipant, révéla un jeu de cartes entre ses doigts. Hisoka avait l'air assez fière de son tour et se comportait vraiment comme un enfant gâté. Cela fit lever les yeux au ciel de Garuna.

- Tu es pathétique. Et tu empestes l'alcool. 

Pour toute réplique le clown lui tira la langue moqueur. Il essaya ensuite de se mouvoir mais son équilibre restait précaire. Il chancela malgré lui ce qui l'agaçait un peu. Il était trop soûl pour être en colère mais pas assez pour négliger sa faiblesse. Il n'aimait pas qu'on le voit dans ce genre d'état, il n'aimait pas être dans ce genre d'état tout court. Pour Hisoka, ne pas avoir un contrôle total était une torture, mais en cet instant, il ne pouvait s'en vouloir qu'à lui même. C'est en regardant ses pieds qui refusaient de le faire avancer droit qu'il ressentit quelques vertiges. Il était décidément mal en point... Il fut sur le point de tomber quand il sentit son bras se faire soulever et passer autour du cou de "l'autre". 
Le chef des assassins l'avait rattrapé et le soulevait à moitié en ayant passer le bras du rouquin par dessus ses épaules. Cette gentillesse lui valu une offensive de Hisoka qui envoya son poing libre vers sa mâchoire. Mais tout aussi vif, le brun l'avait attrapé. Cela souleva un coup de vent tant l'impact fut violent. Puis le calme revint, et Garuna reporta ses yeux clairs vers le magicien qui le regardait méchamment, mécontent de se faire aider. 

- Je te ramène à la Tour, avec Neptune, c'est ce que tu veux, non ? Déclara le jeune homme avec lassitude. Ramener Hisoka là bas lui permettrait de revoir l'élue de son cœur, alors ce n'était pas pour lui déplaire, bien que supporter la présence du joker allait être une véritable corvée. 

Étrangement, Kuroro avait réussit à le faire douter. C'est pourquoi à ce moment précis il ne montra pas la moindre trace d'hostilité envers le magicien. Il devait avant toute chose obtenir des réponses, il devait comprendre ce qui liait Neptune à Hisoka, si lien il devait y avoir. 

- Hm, tu m'énerves... Mais au moins, on pourra lui demander qui elle préfère avoir dans son lit entre toi et moi.♦ Murmura Hisoka d'une voix mesquine. 

C'est à cette remarque que le brun voulu lui rendre la monnaie de sa pièce, et que sa main tranchante fendit l'air pour s'acharner sur celui qu'il portait à moitié. Mais ce dernier, contre toute attente, gardait des réflexes peu communs qui lui permirent de dévier le coup. Il claqua sa langue contre son palais narquoisement. 

- Tututut~ Tout doux loulou.♥

Garuna devait le reconnaître il avait devant lui un combattant hors du commun, car même soûl son corps était capable de réagir à une vitesse remarquable... Le trajet allait être long... Très long.

---

Dans la chambre de la tour, où Neptune venait de passer une énième journée lassante, cette dernière était loin de se douter que le destin lui réservait encore bien des tourments. Hisoka était parti depuis plusieurs heures, et même s'il ne lui manquait pas - du moins c'est ce qu'elle se répétait - c'était assez troublant de ne pas savoir ce qu'il était parti manigancer. C'est à cette réflexion qu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir. La jeune femme se retourna donc naturellement, mais dans l'encadrement de la porte ce fut une vision bien différente que ce à quoi elle s'attendait. Elle écarquilla les yeux alors que son cœur oubliait de battre.

- Garuna ?! Et... Hisoka ? 

Elle n'eut aucun mal à reconnaître le premier, mais c'était le fait même de le voir ici qui la surprenait ! Quant au second, c'était un peu plus compliqué à cerner. Le cheveux retombés, le maquillage effacé, et la dégaine générale complètement hasardeuse, son corps à moitié penché vers l'avant, en manque évident de ses appuis. Debout uniquement grâce au soutien de l'autre homme. Elle peinait à croire qu'il s'agisse bien de celui avec qui elle partageait son logement. La surprise évidente sur son visage engendra un fin sourire chez le chef des assassins. Il était heureux de la revoir quelque soit les circonstances. Il fut alors le premier à prendre la parole. 

- Bonjour Neptune. Je sais qu'on avait dit qu'on ne ramenait pas d'animaux errants, mais bon... 

Il pointa Hisoka du menton le tenant toujours et ajouta : Celui là m'a fait pitié. 

Clairement, il n'y allait pas avec le dos de la cuillère. Cela fit froncer les sourcils de la brune qui ne comprenait pas le moins du monde ce qui se passait. La dernière fois qu'elle avait vu ces deux hommes ensemble, ils avaient faillis s'entre tuer. Mais voilà que face à cette situation peu commune, elle était partagée entre rire et détresse. 

- Qu... Qu'est-ce que tu fais ici ? Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi Hisoka est-

- J'avais un rendez vous dans le coin. Et j'ai croisé celui là en état d'ébriété sur le chemin du retour, alors je n'ai pas résisté à l'envie de le ramener pour pouvoir te revoir. Expliqua Garuna sans laisser le temps à la brune de trop tergiverser, de son air inlassablement calme.

Un peu désorientée, Neptune pointa le rouquin du doigt comme si elle ne comprenait pas.

- Il... Il est soûl ?

- Faut croire, oui. 

C'est donc à ce moment que le magicien se décida à relever la tête et observer les alentours, pour reconnaître les lieux, une mine un peu perdue affichée. 

- Ho, nous sommes arrivés. Rebonjour Neptune, je t'ai manqué ? ♠ Chantonna ce dernier dont le comportement était aléatoire. 

Bien-sur il n'obtenu aucune réponse. Il sentit alors le brun se remettre en mouvement, refermer la porte d'entrée derrière eux puis... le lâcher. Le lâcher ?! 

le temps qu'il comprenne, le corps du rouquin s'était déjà en partie effondré au sol, et il se rattrapa comme il put contre le paroi murale. Maugréant des choses sûrement peu aimables entre ses dents vis à vis du chef des assassins, il releva la tête pour voir ce dernier se diriger vers SA Neptune. Et ce n'était vraiment pas concevable. Même avec le peu de conscience qui lui restait, il devait empêcher ça ! 

Garuna arriva donc près de la brune, et alla embrasser la joue de cette dernière mais au moment où ses lèvres se rapprochèrent de la peau de celle-ci, il sentit son visage se faire tirer, plus précisément, il sentit un élastique relié à sa propre joue le tirer, et l'empêcher d'entrer en contact avec la jeune femme. 

Il se tourna alors vers le responsable, agacé. Mais avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit, le magicien lui montra son doigt, au bout duquel sa texture était reliée au dresseur de loup, et il bougeait ce même doigt de droite à gauche, pour dire "non", un sourire sournois aux lèvres.

- Devinette ! Quand est-ce que j'ai collé mon Bungy Gum à ta joue ? Réponse A : sur le chemin du retour. Réponse B : Pendant que tu parlais à Neptune, ou réponse C : au moment même ou tu comptait poser tes sales pattes sur elle ?♦

Elle devait l'avouer, Neptune trouvait cela hilarant de voir le clown dans cet état, même si ça ne semblait pas tant amuser son ami/amant. Elle vint alors lui prendre le bras pour éviter qu'il ne s'emporte contre Hisoka et murmura :

- Laisse, il est comme ça, c'est tout. 

Elle soupira alors avec un léger sourire. Depuis le temps qu'elle fréquentait le magicien, c'était comme si elle s'était habitué à lui et sa personnalité. Au début, elle devait le supporter, puis elle le tolérait, mais désormais, et elle ne saurait dire depuis quand, elle l'appréciait... 
Pour le brun c'était une autre affaire. Son poing serré, il se contenait pour ne pas se jeter sur l'être méprisable face à lui. Il n'eut cependant pas le temps de s'en donner à cœur joie, que le magicien insista en tirant encore un peu sur sa texture. 

- Réponse, réponse ?? ♣

Claquant sa langue contre son palais le brun laissa une aura sombre l'envelopper, qu'il dissipa presque aussitôt. S'emporter ne servirait à rien. 

- La C. Répondit-il alors sèchement, ce qu'il regretta aussi vite lorsqu'il vit le rouquin afficher un grand sourire pour enchaîner :

- Faux, c'était la réponse D : quand je t'ai dis que je ne t'aimais pas en te pointant du doigt !♦ 

Fidèle à lui même. 
Garuna soupira tandis que Neptune s'approcha tranquillement pour embrasser elle même la joue du brun, ce qui surprit ce dernier qui vit quelques rougeurs paraîtrent sur son visage habituellement si neutre. Tout cela au grand damne de Hisoka qui aurait manifesté son mécontentement si seulement cette envie de vomir ne l'avait pas pris aux tripes tout à coup. Il se retint de justesse bien que son visage blême le trahissait. L'alcool, quelle plaie ! La jeune femme s'approcha finalement de lui en haussant un sourcils. Elle se demandait ce qui avait bien pu mettre le clown dans cet état. Le connaissant, ce n'était vraiment pas normal. Au delà de son côté folklorique et irresponsable, Hisoka restait un homme fier et maître de lui même, alors pourquoi se faire du mal ainsi ? 

- Viens m'aider Garuna, on va l'emmener dans la chambre. Demanda-t-elle étrangement impartiale. 

Celui à qui elle s'adressait n'y montra que peu d'entrain mais s'activa malgré tout, envers et contre les protestations incessantes de l'homme aux cheveux de feu. Si son corps le lui avait permis, il se serait débattu, mais ses membres semblaient affaiblis, ses gestes incertains, et tout simplement ses pensées n'étaient que brume.

Les deux assassins se placèrent de chaque côté du magicien et lui saisirent les bras pour le relever un peu et le mener jusqu'à la chambre. 

La scène était vraiment...inhabituelle, difficile à croire et impossible à comprendre, et pourtant, elle était bien en train de se produire. 

Quand ils arrivèrent au pied du lit, Neptune et Garuna vinrent y déposé le soûlard qui s'étala sur le matelas en grommelant, de plus en plus mal au point. Pour soigner son mal, il n'y avait qu'une solution : dormir. 

- Repose toi Hisoka, tu sais très bien que c'est le seul moyen. Conseilla la brune en le regardant assez bienveillante, ce qui n'échappait pas au jeune chef à ses côtés. 

Pour toute réponse le magicien grogna alors que doucement son corps et son esprit s'évaporaient.

Garuna s'éloigna alors, se dirigeant vers la porte pour sortir de la chambre, s'attendant à ce que Neptune le suive, néanmoins, lorsque celle ci se retourna à son tour, elle sentit une main attraper son poignet. Rien de violent, non, juste la grande et chaleureuse main du magicien qui venait se refermer avec douceur sur son poignet. Se retournant de nouveau vers ce dernier, elle le vit, les yeux mi-clos, penché dans un effort ultime pour l'atteindre, et son regard ambré, sincère, lui demandant un chose : 

- Reste avec moi.

Elle ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Son regard bleuté fuyait farouchement celui du magicien, comme s'il fut encore plus dure à soutenir lorsqu'il montrait ses véritables intentions. A aucun moment elle n'essaya de retirer son poignet, restant simplement immobile de longues secondes, jusqu'à entendre derrière elle la porte se refermer brusquement. 

"Garuna."  Pensa-t-elle d'un air désolé, ne sachant plus comment se comporter. 

Finalement, elle s'essaya sur le bord du lit, regardant le clown, qui n'y ressemblait d'ailleurs plus vraiment. Il ne la lâcha pas, mais desserra sa prise pour glisser sa main dans celle de la jeune femme, ce qui fit accélérer les battements de cœur de celle ci. Puis, doucement Il ferma les yeux, à se demander s'il était encore réellement conscient de ce qui était en train de se passer. 

- Neptune... Chuchota le magicien à moitié emporté par le sommeil. Tu l'aimes lui ?

- Je- oui- enfin- oui, c'est... c'est mon ami le plus proche... Et je crois que... Enfin je n'en sais rien, pourquoi cette question d'abord ?!

- Parce que je ne veux pas que tu sois avec lui. Expliqua Hisoka de manière assez directe. 

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? En quoi ça t'intéresse d'abord ? Enchaîna l'assassin qui avait de plus en plus de mal à se positionner dans toute cette histoire.

- Neptune...  

Il serra un peu sa main dans la sienne, et répéta ainsi son nom, alors qu'enfin il s'endormait. Ce nom qui hantait ses nuits comme ses jours. Ce nom qui faisait réagir son corps avant son propre cerveau, son cœur avant sa propre fierté. Ce nom qui représentait tout. 

D'ailleurs, celle qui portait ce nom resta de longues minutes auprès du magicien endormi. Sur lui, elle portait un regard des plus doux. Sa main libre vint caresser sa joue pâle, puis replaça une mèche de cheveux qui tombait devant ses yeux clos. Elle aurait pu rester ainsi pendant des heures, à le regarder dormir, à sentir sa peau dégageant une chaleur humaine réconfortante, contre la sienne, à partager un moment de tendresse avec cet homme hors du commun. 

Mais bien vite, la présence d'un autre lui revint en mémoire. Elle se releva alors, regardant leurs doigts enlacés, elle se pencha vers le rouquin et embrassa doucement son front.

- Fais de beaux rêves, Hisoka. Souhaita la brune avec un petit sourire avant de rompre leur contact et sortir de la chambre sans un bruit.

Après avoir refermé la porte, se retournant face au salon, la brune aperçut son ancien coéquipier l'attendant sur un fauteuil, les bras et les jambes croisés, le regard perçant, la mine peu aimable. Cela ne lui ressemblait pas, lui qui de coutume était si doux, mais il y avait de quoi le comprendre. Avalant sa salive, Neptune s'approcha de lui, et essaya de s'expliquer.

- Écoute, je- 

- Il te tuera. C'est tout ce qu'il veut. C'est tout ce qu'il sait faire. La coupa le dresseur de loup presque aussitôt, d'un ton impartial. 

Fronçant les sourcils, la jeune femme répliqua rapidement : Garuna, s'il te plaît, il est juste-

- Rien du tout ! Il n'est rien d'autre qu'un détraqué ! Son seul but c'est de tuer, de détruire, tu comprends ce que je te dis ? Tu crois que cet enfoiré t'as vu une seule seconde comme autre chose qu'une cible ? Tu crois vraiment qu'il est du genre à s'attacher ? Ma parole, Neptune, tu sais aussi bien que moi qui il est, ce qu'il est ! 

Il s'était levé, la regardant droit dans les yeux, son visage plus pâle et sévère que jamais. Tout deux haussaient maintenant d'un ton alors que la jeune assassin s'emportait à son tour... 

- Arrêtes ! Tu ne sais rien de lui ! 

- J'en sais bien assez ! Je refuse de te perdre parce qu'il t'auras retourné l'esprit afin de te le briser ! Je le refuse, quitte à faire le nécessaire ! 

A ces mots, la brune s'arrêta un moment et fronça les sourcils.

- Comment ça ? Qu'est-ce que tu veux dire ? 

- J'ai reçu une proposition pour sa tête. Expliqua le brun avant d'enchaîner : je ne voulais pas l'accepter car je pensais que tu saurais t'en sortir et donc que je n'avais pas besoin d'intervenir mais en te voyant ce soir... à le défendre, à le choyer... Je crois qu'il va bien falloir que je mette moi même un terme à tout cela. 

Sur ces mots, le brun la contourna, marchant sans un bruit vers sa cible. Dans son esprit, il n'avait plus aucun choix. Ce que lui avait dit Lucifer était vrai. Le magicien avait déjà œuvré pour détruire celle qu'il aimait. Il ne savait comment cela avait pu arriver, mais l'idée de laisser Neptune mourir lui était inacceptable, quitte à la perdre en tuant Hisoka... 

- GARUNA ARRÊTE ! Cria la jeune femme lorsque son ancien acolyte posa la main sur la poignet de la porte derrière laquelle le transformiste se trouvait. 

Se positionnant devant le manipulateur à la seconde suivante, la brune attrapa son poignet pour l'empêcher d'ouvrir, et le regarda droit dans les yeux. 

- Arrête. 

- Je ne peux pas. Si tu y tiens tant... c'est toi qui dois m'arrêter, tu le sais. 

A cet instant, le chef des assassins approcha son autre main de celle de sa bien aimée, et lui donna un poignard. Baissant les yeux et comprenant la situation, Neptune déglutit et voulu reculer mais le jeune homme attrapa la main de l'assassin et la porta à sa propre gorge, plaçant la lame contre sa peau. De nouveau leur regard se figèrent l'un dans l'autre, et le dresseur de loup, une dague sous la gorge donna la sentence : 

- Alors c'est à toi de voir maintenant... Sa vie, où la mienne. 

...

Voyez comme l'amour est assassin.

Voyez comme il contrôle le cœur.

Voyez comme il change l'âme.

J'aurais aimé vous dire que cette histoire est un conte. Et alors, on aurait pu narrer l'aventure de deux âmes liées par un sentiment plus fort qu'eux. On aurait pu dire qu'un jour lorsque le mal serait vaincu ils se retrouveraient, ils se chériraient. On aurait pu clore ce roman sur une maxime bien connue des histoires merveilleuses.

J'aurais aimé vous dire que la fin est heureuse. 

Mais il ne s'agit pas là d'une belle aventure. La ravissante demoiselle en haut de la Tour est une assassin, et qui vient à elle, ce n'est pas un prince mais un magicien. Il voulait gravir les étages dans le but de la combattre et non de la libérer, et non de l'aimer.

Il ne savait pas qu'il tomberait. 

Ils ont voulu jouer à un jeu dangereux. Et la partie approchait doucement de sa fin amère. 



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Que dire ??? La dernière fois j'ai mis 6 mois à poster !!! Il y a du progrès ! 😅
Bon ok, j'ai encore pris mon temps, mais au moins je suis maintenant sûre de la voie que je vais prendre pour la fin de cette histoire ! Héhé... 
Faire un Hisoka soûl était assez amusant, mais je n'avais pas envie de perdre toute l'ampleur de personnage donc c'était assez compliqué. Mais c'était le meilleur moyen qui me soit venu pour montrer à quel point tout ça le tracasse. Ses sentiments se concrétisent mais lui même refuse de les accepter.
La suite au prochain chapitre, qui risque d'être assez tranquille, il s'agira plutôt d'un chapitre de transition... Après tout Neptune a une décision à prendre~ 

Réponse A : Elle laisse Garuna s'en prendre à Hisoka.

Réponse B : Elle tue Garuna. 

x))))))) Aller ciaoooo ^^ 


♥Garuna♥
(Il a l'air un peu jeune par contre)

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