Chapitre 31 : Coeur Gris

Le décor était assez triste.

Imaginez une grande ville, bordées de hauts bâtiments prestigieux, remplies de commerces et trafics, illuminées de néons dans ses rues, mais ensevelie sous une masse épaisse de nuages pleurant.

En cette après midi, le temps s'était rapidement dégradé dans la ville de la tour Céleste. Et sans cesse depuis plusieurs heures, la pluie s'abattait comme un torrent sur la ville. L'air au dehors semblait lourd et presque étouffant alors qu'un vent glacial devait sûrement y tournoyer, comme l'atmosphère adéquat pour un cyclone imminent.

Assise sur le canapé du grand salon, la jeune femme qui logeait dans ce vaste appartement de la grande tour avec son colocataire particulier, regardait avec lassitude ce paysage désuet. La tête tournée vers la vitre panoramique, ses yeux d'un bleu céleste reflétaient le décor extérieur. Sur la grande baie, des milliers de larmes venaient y mourir, terminant leur trajet depuis le ciel. Et lorsqu'elles devenaient trop lourdes, elles finissaient par dégouliner lentement jusqu'à sortir de son champs de vision. Cependant, rapidement remplacées par de nouvelles arrivantes, le spectacle était interminable et Neptune ne semblait pas se lasser de voir les néons lumineux éclairer ces centaines de gouttes, les rendant ainsi scintillantes comme des diamants contre cette vitre, obstruant alors le décor sur la ville en arrière.

Dans l'appartement, l'atmosphère était plus chaleureuse. Il y faisait bon et malgré le bruit de fond provenant du mauvais temps à l'extérieur, tout était très calme, ce qui n'était en fait pas si rare ces derniers temps.

Nous étions le 23 juillet.

La soirée dévastatrice du 23 avril semblait déjà si lointaine, pourtant le souvenir était encore gravé dans les esprits. Cela faisait trois longs mois maintenant qu'elle avait marchandé sa vie pour celle de son amant, et dans son coeur, subsistait une légère tristesse depuis ce soir. Neptune avait les pensées aussi brumeuses que la météo du jour. Sa relation avec Hisoka était d'une ambiguïté sans pareille et chaque altercation avec ce dernier suffisait à bouleverser ce qu'elle tenait pour acquis.

Mais c'était bien parceque la situation était tout aussi floue pour le magicien que tout était si calme ces temps ci.

En effet, les deux adultes avaient beau vivre ensemble, rien de très fructuant ne naissait de cette colocation.
Les premiers jours avaient été si froids, puis la tension s'était amenuisée alors que la jeune femme ne passait que peu de temps dans les parages. Sans oublier l'événement le plus étrange de cette vie à deux :

"Joyeux anniversaire Hisoka."

Le 6 juin, le jour de son anniversaire, le rouquin avait reçut un présent qu'il n'oublierait pas de si tôt. Lorsque l'assassin s'était présentée à lui presque timidement en lui offrant les plaisirs de son enfance, le jocker avait bel et bien "craqué". Oubliant tout facteurs extérieurs, il n'avait fais que ce qu'il désirait en cet instant, peu importaient les conséquences, et l'avait prise dans ses bras, donnant une étreinte affectueuse et surtout... sincère.

Neptune avait pu sentir ses bras l'entourer sans pour autant y mettre une quelconque pression, non, juste de la douceur, une tendresse qu'elle avait sous estimé chez cet homme. D'ailleurs elle n'avait pas eu le courage de s'en défaire et de briser ce moment inouï, c'est pourquoi ils étaient restés blottis l'un contre l'autre quelques minutes durant, étant cette fois tout les deux parfaitement conscients.

Mais là n'était pas le plus surprenant, non. Alors que ce fameux silence régnait en maître, la tête baissée et les lèvres entre ouvertes juste contre l'oreille de l'assassin, Hisoka avait vaguement murmuré à son encontre :

- Neptune... Je t'-

Mais il s'était aussitôt arrêté tout comme les battements de coeur de la brune l'espace d'une demi seconde. Presque une minute entière s'écoula avant que le clown ne finisse par la relâcher, se reculant un peu, il la regarda, alors qu'il avait retrouvé son visage pâle et neutre et son sourire cette fois pas arrogant mais indescriptible.

- Merci.

Fut le dernier mot qu'il lui accorda, comme si c'était ce qu'il avait voulu dire depuis le début, obtenant alors un simple mais confus hochement de tête de la jeune femme.
Tout deux bouleversés et déphasés, ils avaient conclu la soirée dans cette atmosphère muette.

D'un côté Neptune ne savait plus ou donner de la tête, retournant encore, encore et encore la scène dans sa mémoire, se posant maintes questions et surtout tergiverssant sur ce qu'avait voulu dire le rouquin. Elle savait qu'il s'était retenu, mais pourquoi, elle l'ignorait. Elle aurait voulu découvrir ses quelques mots qui étaient restés sur le bords des lèvres du jeune homme, mais en même temps elle s'en inquiétait. Elle avait bien son idée mais... ça semblait si... impossible, qu'elle refusait d'y croire.

Pour sa part, l'homme aux cheveux de feu semblait dans un état dévasté. Il n'en montrait rien, mais tout était dérangé chez lui et il n'aimait pas ça du tout, il ne se comprenait plus et avait perdu le contrôle sur les événements. Lui et ses principes, sa solitude, ses envies meurtrières, ses mesquineries, en présence de Neptune, tout changeait. Il voulait la rendre folle, mais était lui même en train de se perdre dans ce tour du destin.

Agacés de tout ça, les deux meurtriers avaient cessé de réfléchir à cette ambiguïté entre eux, et c'est pourquoi depuis ce jour, le silence n'était plus chose rare.

...

Ainsi, assise confortablement, fixant le paysage, à moitié en train de rêver, Neptune ne remarqua pas le regard éteint du magicien posé sur elle. La scrutant sans vraiment la voir, Hisoka, caché dans le coin de la pièce était de nouveau en plein débat avec lui même. Son air était plus sérieux et blême, comme s'il avait perdu des couleurs, lui qui pourtant aimait son côté folklorique. Ses cheveux cramoisi eux même n'étaient plus aussi enflammés qu'auparavant comme s'ils avaient perdu leur teinte, leur éclat. Et son regard était cerné, et ne brillait plus que d'une faible lueur ambrée.

Hisoka ne dormait plus beaucoup, et pensait bien trop. Il était en effet bien plus affecté qu'il ne l'avait jamais laissé paraître. Et bien plus qu'il ne l'acceptait lui même. Il était malade de l'intérieur.

Ses conflits internes le rongeaient petit à petit, lui dévorant l'esprit et affaiblissant son corps. Il se consumait doucement, envahis et enseveli par ses propres démons, ses propres interrogations, ses propres doutes.

Et tout ceci, engendré par une seule et même personne : Neptune.

C'est alors qu'encore une fois, le magicien ferma les yeux et secoua la tête. Il était revêtu, coiffé et maquillé comme à son habitude, mais n'avait ni son sourire, ni sa présence qu'on lui connaissait. Marchant vers la porte, le résonnement de ses talons contre le parquet sortit sa colocataire de sa torpeur, celle ci quitta donc le paysage des yeux pour les reporter vers le jeune homme. Ce dernier ouvrant la porte se retourna également vers elle, et après quelques secondes de mutisme, il déclara :

- Je sors. Je reviens dans un moment... ♡

Et sans attendre, il disparut. Son ton de voix étrangement apathique fit froncé les sourcils de Neptune, bien qu'elle n'en releva rien. La vie était devenue si terne.

Ils avaient le coeur gris. Empli d'une étrange tristesse, indescriptible et à la cause inconnue. Un tristesse parasite et empoisonnée. Trop longtemps bafoués, trop longtemps ignorés, trop longtemps meurtris, leurs coeurs avaient perdu le sens des émotions. Alors cette afflux de sensations en eux, avait presque un effet négatif, et douloureux.

La jeune femme enfin seule dans le grand logement se saisit de son téléphone qui était rangé dans sa poche. Elle se rendit dans ses contacts, ou seul un numéro était enregistré. Cliquant dessus, elle commença à envoyer un message, ses doigts dansant contre le clavier rapidement, mais effaçant sans cesse ce qu'elle avait commencé à écrire. Elle doutait. De ce qu'elle voulait dire, de ce qu'elle voulait faire... Elle doutait de tout, depuis trois mois maintenant. Tiraillé entre deux hommes alors que la question ne devrait même pas se poser.

Agacée, elle balança le téléphone à l'autre bout de la pièce et prit sa tête entre ses mains. Garuna... Où pouvait-il bien être ? Que pouvait-il bien faire ? Si à l'égard de Hisoka tout n'était que doute, cela valait aussi pour le chef des assassins. Qui était-il pour elle ? Son ami, oui, son plus cher ami. Son amant, son premier amant, oui... mais. Voilà, c'était bien ce "oui... mais" qui posait problème. Pourquoi ça n'était pas fluide ? Pourquoi ça n'était pas certain ? Pourquoi ce "mais" ??

Ainsi, la jeune assassin écoula encore bien du temps à se triturer les méninges avec toutes ces histoires, sans jamais savoir, ses pensées divaguant de l'assassin au magicien, bien qu'elle ne sache où est-ce que l'un comme l'autre pouvait se trouver...

D'ailleurs, ces deux hommes en question étaient pour le moins bien occupés chacun de leurs côtés.

...

La ville de Padokia où se situait la Tour était pour le moins énorme. Alors les probabilités d'y croisé une personne bien précise étaient faibles...

C'est pourquoi, le jeune homme aux cheveux sombres et aux yeux presque transparents marchait sereinement dans les rues. Garuna avait réfléchi à deux fois avant de mettre les pieds dans cette métropole où il savait que celle qu'il aimait ainsi que la jocker résidaient. Il savait qu'il était encore préférable de ne pas les croiser, de ne pas envenimer les choses, d'attendre... Mais ayant reçu un étrange appel, pour une rencontre tout aussi intrigante en cet endroit, il se devait de venir.

Rare étaient les personnes réussissant à prendre contact avec l'Assemblée et quelque chose lui disait que cette fois, il ne s'agissait pas de n'importe qui. Et encore une fois, son intuition ne le trompait pas. Le jeune homme regarda une dernière fois son écran sur lequel figuraient l'heure et le lieu de rendez-vous. Il était temps, et il était arrivé. Il leva les yeux devant lui, sur ce parc verdoyant. En ces beaux jours, nombres d'enfants devaient y jouer, y rire, y vivre... mais sous ces intempéries, pas une âme ne s'aventurait ici.

Quoique si, une.

Lui même trempé sous cette pluie battante, sentant l'eau dégouliner sur sa peau, le jeune chef n'en prenait pas compte. Droit devant lui, de dos, sur un banc du parc, une silhouette sombre se dessinait, elle aussi, victime du temps.

Il s'en approcha doucement. Il ne pouvait pas se tromper, car en ce jour, ces deux êtres étaient les seuls à sortir par un temps pareil. C'était donc là, la personne qu'il recherchait.

Bien qu'il soit un assassin expérimenté, le sol parsemé de flaques trahissait sa présence lorsqu'il s'avançait. Chaque pas, aussi léger soit-il engendrait une petite éclaboussure dont le son parvenait aux oreilles de son contact qui l'attendait. Ce contact qui lui semblait... familier.

Garuna fronça les sourcils tandis que la silhouette prenait forme, reflétant la carrure d'un homme en long manteau à fourrure sombre.

- Garuna Infere.

La voix de l'homme s'éleva sans que celui ci ne se soit retourné.

- Kuroro Lucifer.

Répondit alors l'assassin avant de parvenir jusqu'à lui...

....

De son accoutrement peu commun, le clown marchait dans les rues inondées de la ville avec un air pensif. Sortir était un bon moyen de prendre du bon temps et de s'évader un peu de ses récents tracas. Hisoka n'avait vraiment pas l'habitude de se prendre la tête dans ce sens là ! Pour lui, les relations humaines n'avaient jamais été source de problème, puisqu'il les avait limité au possible. Mais là, l'heure était grave et il devait se reprendre. Ses cheveux retombés à cause de la pluie mais dansant dans le vent, et son maquillage effacé, il avait plus l'air détraqué, mais voilà bien le cadet de ses soucis. Et dire que même son combat contre le jeune Gon Freecs qui avait eut lieu le 10 juillet ne l'avait pas assouvi, ni détendu totalement. Il avait pu s'évader un peu, mais ses perturbations étaient revenues le hanter aussitôt la partie finie.

Il soupira doucement en s'arrêtant devant un bar. Poussant les deux portes en bois qui se baladèrent d'avant en arrière après son passage. Il entra à l'intérieur, qui se trouvait être bien plus chaleureux que l'air glacé de dehors. Il s'asseya près du comptoir, ne manquant pas les quelques regards indiscrets à son égard, auxquels il répondit par un simple coup d'oeil menaçant qui fit baisser la tête à la plupart. Commandant une boisson alcoolisée, il se mit à boir paisiblement, croisant les jambes, sirotant sa liqueur bien fraîche. Puis il sentit ce regard sombre sur lui, et un fin sourire se dessina au coin de ses lèvres.

- Bonjour Illumi. Je ne pensais pas que tu viendrais. ~

Le jeune homme à la longue chevelure se déplaça du coin sombre où il se terrait pour rejoindre le magicien, prenant place à ses côtés.

- Bonjour Hisoka. Tu as une tête de dépressif. Donna pour seule réponse le Zoldick, de son tact légendaire.

Cela engendra une moue boudeuse du rouquin.

- Ho tu sais, les aléas de la vie. ♡

- Hm.

L'homme à la longue chevelure scruta un moment son acolyte, alors qu'une légère plissure naissait au coin de ses sourcils, ce qui était peu commun. Cette insistance était loin de plaire à Hisoka qui tourna la tête dans l'autre sens, et prit quelques gorgées de sa boisson. C'est alors que l'aînée des Zoldyck reprit d'un ton stoïque ayant bien vite saisit le coeur du problème.

- Ça ne te ressemble pas. Te tracasser pour une femme, même si elle est forte. Je ne te pensais pas capable d'attachement. Enfin, ça ne me regarde pas, pourquoi m'avoir fais venir ?

Le clown claqua évidemment sa langue contre son palais discrètement, alors que ses yeux de braise traduisaient de son agacement. Kuroro, puis Illumi, qu'est-ce qui leur prenait tous à dire ça ? Néanmoins, le magicien gardait son masque impartial et vint sourire narquoisement à son allié, essayant habilement de le détourner de cette idée.

- Ce que tu peux être naïf Illumi, mes tracas ne portent que sur la manière la plus excitante de détruire mes jouets, Neptune y compris... Et, la raison pour laquelle tu es là ? Hé bien, je ne sais pas, te faut-il une raison pour passer du temps avec un ami ?~

Le rouquin sourit, mesquin, mais ses propres paroles lui semblaient parfois erronées. Il avait pour habitude de mentir aux autres, mais pas à lui même. Il avait d'ailleurs réellement appelé le Zoldyck dans le but de se détendre, de parler, de boire un coup, comme s'il avait réellement besoin d'un ami à qui se confier. Et c'est en cet instant qu'il se rendait compte de l'absurdité de tout ceci. Il devait agir seul, comme il l'avait toujours fais ! Heureusement, l'assassin ne décela pas cette erreur du clown, pensant qu'il lui avait encore fais une mauvaise blague, c'est pourquoi, il ne fit que soupirer avant de se diriger vers la sortie sans un mot de plus. Le brun avait d'autres préoccupations que de converser avec un psychopathe de ses précieux fruits.

Se retrouvant alors seul dans le bar, le rouquin se laissa divaguer, un peu embrumé par l'alcool, verres après verres, le jeune homme tentait inlassablement de se retrouver.

Il devait mettre un terme à cela.

Avant qu'il ne s'y perde.

Il devait arrêter la partie.

Avant de se retrouver en échec.

Il devait la tuer, pour son bien à lui...

Bientôt, il devrait se rendre à Yorkshin, Pour la fin du mois d'août. Une fois là bas, il pourrait enfin se concentrer sur l'un de ses fruits les plus précieux, Kuroro Lucifer...

....

....

- Kuroro Lucifer.

Une fois face à face, ils se regardèrent un moment avant que la tête de l'araignée n'invite le chef des assassins à s'assoir d'un regard incitatif.

L'un à côté de l'autre, sous la pluie, un petit moment de silence s'éleva durant lequel aucun d'eux ne se regardait. Se remémorant leur première rencontre lors de ce fiasco qu'avaient été les enchères, et ce moment de respect entre eux.

L'homme à la croix renversée semblait détendu, un livre trempé à la main, et un léger sourire énigmatique au visage.

- Je ne m'attendais pas à ce que ce soit une personne comme vous qui me contacte. J'aurais tendance à penser que vous préférez régler vos différents de vos propre mains. Commença celui aux yeux clairs.

Kuroro le regarda alors calmement avant de répondre :

- En effet, mais la situation s'avère... délicate.

Restant silencieux, l'assassin attendit plus ample explication, ce que le chef de la brigade comprit aussitôt.

- Disons qu'une personne... me pose problème. Mais selon "les règles" je n'ai pas le droit de l'éliminer de moi même...

Haussant un sourcil, sans vraiment tout comprendre, son auditeur se mit à réfléchir. Les règles ? Quelles règles ? Il était évident que Kuroro Lucifer était du genre à ne suivre aucune règle. À part... Ses propres règles ?? Oui, c'était ça. En y réfléchissant bien, il devait forcément avoir instauré des limites dans sa brigade.

Dans sa brigade...

Encore une fois, l'assassin fronça les sourcils, jusqu'à comprendre la nature des réels intentions de l'araignée.
Kuroro ne pouvait pas tuer ou simplement se battre contre un membre de sa troupe. L'espace d'une seconde, Garuna ecarquilla les yeux, comprenant que le jeune chef voulait assassiner l'un des siens. Cependant d'autres liens firent leur ouvrage dans son esprit afin qu'il saisisse toute la subtilité de la situation.

Un membre qui lui pose problème...

Lié au fait qu'il fasse appelle à lui et personne d'autre.

À cet instant Kuroro sourit plus amplement.

- Vous avez saisit. Si vous êtes ici, c'est que vous en tirez avantage. Hisoka veut me tuer. Je n'en doute pas. Son seul dessein et de combattre des adversaires forts, et il n'a aucun intérêt à nous rejoindre dans la brigade. Disons que ça m'embête donc un peu de devoir être constamment sur mes gardes, sachant que je préfère éviter de rompre mes propres engagements : me battre contre un de mes membres. J'ai donc besoin d'une aide extérieure. Et qui de mieux que celui à qui il a déjà pris beaucoup ? Vous y avez déjà pensé n'est-ce pas ? Tuez le... avant qu'il ne soit trop tard.

- "Trop tard" ? Répéta l'assassin.

- Oui. Je vous l'ai dis, Hisoka n'a pour but que d'anéantir ses jouets. Et qui est son jouet favoris du moment ? À qui est-ce qu'il voue une attention particulière ?

La pensée de la jeune femme aux yeux clairs se faisant tuer fit grogner le dresseur de loup. Mais gardant la tête froide, il répliqua impassible :

- Dans un an, le contrat prend fin, et Neptune s'éloignera de lui. Si je m'impose maintenant, tout peut mal tourner. J'ai déjà attendu des années, je peux encore en supporter une, malgré ma colère.

Un léger rictus pris place au coin des lèvres de Kuroro qui rétorqua simplement :

- Un an. Dans un an, il aura largement eut le temps d'en faire ce qu'il désire. La tuer, et bien pire avant ça, sachez le. Elle vous échappe peut être déjà... La mission est difficile, je vous l'accorde, mais le tuer maintenant vous apporterai autant qu'à moi.

L'homme à la croix frontale était habile. Particulièrement lorsqu'il s'agissait de manipuler les sentiments humains... Dans un coin de son esprit il faisait rentrer les paramètres sentimentaux qu'il avait décelé chez l'Homme face à lui. Mais malgré cela, il voyait bien que ça restait une personne réfléchie, calme, et difficilement manipulable. C'est d'ailleurs ce que prouva Garuna en gardant le silence un moment. Il devait éviter les décisions trop attives.

Ce fut après une courte mais intense réflexion qu'il planta son regard de glace dans les orbes grises de Lucifer, au point qu'il donna presque des frissons à ce dernier. Était-il énervé ? La tête de l'araignée avait-elle fait une erreur dans ses paroles ? Il eut bien vite sa réponse en voyant le manipulateur se lever. Aussitôt la tête de l'araignée lança une dernière tentative persuasive.

- Croyez moi, vous ne savez pas qui est Hisoka.

- Et vous, vous ne savez pas qui est Neptune. Elle n'est pas une femme manipulable. Et encore moins un objet. Hisoka ne pourra pas "en faire ce qu'il voudra" comme vous le dites. Sur ce, je décline votre demande, au revoir monsieur Lucifer.

C'est ainsi que Garuna se détourna pour reprendre sa route, sans un regard en arrière. C'est vrai, une certaine rage montait en lui, mais jamais il ne la laissait pas le dépasser. En revanche au delà de sa colère c'était également du doute qui l'envahissait. Comme cela pouvait être frustrant... Si Kuroro avait échoué à le convaincre d'assassiner le magicien, il avait sut immiscé un doute en Garuna. Et le doute n'est que le début de la folie.

De l'autre côté, le chef de la brigade affichait un froncement de sourcils un peu frustré.
Kuroro même s'il ne le montrerait jamais, était perpétuellement angoissé. La présence de Hisoka était une épine profondément enfoncée dans le pied. Qui sait combien il perdrait à l'avoir dans son organisation ?

Hé bien, ainsi soit-il. L'homme au manteau sombre avait pris sa décision. Si jamais ses craintes s'avéraient vérifiées, alors il rendrait au magicien le centuple de ce que ce dernier lui ferait, et lui ôterait ce qu'il a de plus précieux.

Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'était plus sa vie qui importait le plus à Hisoka, mais bien celle là jeune femme du nom de Neptune...

 

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HOIIIIIIII !!! Omd, six mois d'absence, c'est moche :O😱
Je suis... trop désolé. Gomen ! Gomen ! 😭

Tout d'abord, j'ai manqué d'inspiration pour la suite de cette histoire, j'étais un peu bloquée, et je le suis d'ailleurs encore un peu 😅 ducoup, je n'écrivais plus...
Et puis j'ai beaucoup manqué de temps, entre la Terminal, le bac, parcours sup et tout ça... M'enfin voilà...
Desolé de vous avoir fais attendre autant !! Et surtout, MERCII à toutes celles (et ceux) qui sont toujours là et m'encouragent, ou demande la suite ! 😶😶

J'espère que ce chapitre n'était pas si mal, même si je suis encore dans le flou. Les sentiments se concrétisent, mais c'est loin d'être gagné, surtout avec Kuroro et Garuna !

Voilà !! À dans six mois !

Où pas 😊😁 j'essaierai de me dépêcher un peu là !

NB : Le nom Garuna Infere vient du léton : Inferna Garu qui signifie l'esprit infernal, ou le démon. Voilà. J'ai mis le "na" à la fin de "Garu" et j'ai rajouté un "e" à la place, à la fin de "Infer". Je voulais un truc stylé pour ce perso😅, après tout, il est le démon qui hante notre cher magicien~.
(Merci Google traduction)

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