Chapitre 17 : Paradoxes.
"Restes".
"Restes".
"Restes".
Le mot résonnait à n'en plus finir dans l'esprit bouleversé de Neptune.
Elle aurait voulu répondre, dire quelque chose, refuser, mais elle était figée.
Quand enfin elle ouvrit la bouche pour parler, Hisoka posa son index sur ses lèvres, la faisant taire sur le champs. Aussitôt, Neptune, en colère, claqua la main de l'homme l'éjectant de sur sa bouche, réagissant enfin.
En relevant les yeux pour lui crier dessus elle s'aperçut qu'il la regardait intensément et ne put ajouter autre chose.
" Comment ? Oui, comment fait-il pour me faire perdre le contrôle ? " Se demandait de plus en plus la jeune femme retombant dans l'incapacité de faire quoi que ce soit.
- Tu ne refuse pas ? ♣ Reprit Hisoka. À vrai dire, tu n'as pas vraiment d'autre choix, vu l'état de ton étage. Ici tu pourrais au moins techanger, te reposer, prendre une douche...♦
L'assassin resta interdite un moment.
"LA FAUTE À QUI SI MON ÉTAGE EST DÉTRUIT ?!" Elle aurait voulu lui crier.
Mais rien.
- Je prend ça pour un oui.♥ Conclut le magicien enjoué.
Il attrapa la main de son auditrice qui frissonna, et y posa le téléphone, concluant ainsi leur échange, puis il tourna les talons et partit refermer la porte d'entrée toujours ouverte.
Neptune, même si elle ne l'était pas réellement, se sentait enfermée dans cet endroit, pire encore, elle se sentait enchaînée, enchaînée à Hisoka.
La question était : pourquoi ?
Une question à jamais sans réponse.
Certes elle aurait pu partir, mais Hisoka avait raison, encore une fois. C'était frustrant à la longue.
Rester était plus pratique pour elle pour le moment. Elle ne retournerait pas à son ancien appartement, elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas.
Toutefois, être ici avec Hisoka pour une durée indéterminée était inconcevable. Le plus tôt possible, elle devrait s'en éloigner.
Son plan était simple : affronter un maître d'étage afin de gagner un logement tout neuf.
Donc apparemment, Neptune resterait quelques jours ici malgré elle...
Bien que pour le moment, la jeune femme se trouvait toujours en plein milieu de la salle, planter là, sans bouger, elle ne savait pas où aller ou même quoi faire.
Machinalement elle chercha hisoka des yeux comme s'il allait lui être d'un quelconque réconfort...
Non loin d'elle, à sa droite, il s'était avachi sur son canapé face à une télévision éteinte.
Que faisait-il ?
Seul lui le savait.
La jeune femme envoya ses yeux visiter les alentours. Après le vaste salon où se trouvait Hisoka, on pouvait accéder à une cuisine bien équipée, accompagnée d'une longue table à manger. Ensuite, devant elle, une simple mais grande vitre qui offrait une vue splendide sur les immenses bâtiments de la ville. Immenses certes, mais toujours inférieurs à la Tour...
Pour terminer, à sa gauche une porte : l'accès à la chambre. Chambre dans laquelle elle avait dormi... et logiquement, par la chambre on devait pouvoir accéder à la salle de bain et aux toilettes supposa Neptune... Elle n'avait pas vraiment prit le temps de tout inspecter la première fois...
La visite accomplie, elle se sentit plutôt idiote, toujours au même endroit. Elle se sentait gênée. Trop gênée pour bouger et faire comme si tout était normal...
Elle se dandina alors sur elle même de façon enfantine et incertaine quant à la façon d'agir. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes de faire de la "cohabitation".
- Fais comme chez toi. ♣ Déclara la voix lointaine du magicien.
Neptune déglutit.
"A-t-il senti mon trouble ?!! Comment ?! "
Il était vraiment impressionnant...
Faisant mine de rien, elle se dirigea vers la fameuse porte.
La chambre était très vaste et magnifique, outre le lit qui était encore défait, tout était bien rangé.
Le lit... Tout à coup Neptune prit conscience que c'était ici qu'elle avait dormi et que par conséquent... les draps qu'elle avait respiré avec tant d'avidité, cette odeur qu'elle avait tant savouré... appartenait à...
- Putain... Fait chier... Elle laissa échapper.
Puis l'assassin se reprit en main sans tarder.
"Ho et puis... Il sent bon et c'est tout !" Elle tenta de se convaincre. Acceptant la chose.
Contre le mur de droite, comme prévu, se trouvaient les entrées pour les sanitaires. Elle pénétra dans la salle de bain et s'enferma à clé.
Neptune se rendit alors compte qu'enfin elle se détendait. Il fallait seulement qu'elle s'éloigne de cet homme. C'était lui, le problème. Dès qu'elle était hors de sa portée, c'était comme un poids qu'on lui enlevait.
Jamais elle n'avait connu ça. Jamais elle n'avait rencontré quelqu'un comme lui. Il était si... Différent. Différent de tous. Hors du commun, tout simplement.
Mais pour l'heure, l'important n'était pas là, enfin seule et en toute intimité Neptune pouvait prendre sa douche, et se rendre plus descente à regarder, mais surtout....
- Si tu veux, je peux venir t'aider à te laver ♥.
En entendant la voix du magicien derrière la porte, elle sortit de ses pensée, l'assassin sursauta et rougit jusqu'aux oreilles, par colère biensur... Une chance qu'il n'ait pas pu voir sa réaction...
- La ferme le pervers ! Laisse moi tranquille ! Elle lui aboya.
Elle n'entendit par la suite aucune réponse, seulement les pas de Hisoka s'éloigner avec son rire carnassier.
Elle souffla longuement puis tremblota légèrement sous la pensée de prendre une douche avec Hisoka, accompagné d'une sensation étrange au bas de son ventre... Cette image fut rapidement éjectée le plus loin possible... Il n'y avait pas de place dans sa tête pour ça.
En priorité, elle allait appeler son ami.
Neptune allait enfin savoir...
Elle fut alors saisit d'une apréhension désastreuse, d'un stress qui lui prenait au ventre, d'une bouffée de chaleur intense causés par l'arrivée d'une terrible conjecture :
"Et s'il était mort ?! "
Une goutte de sueur perla sur sa tempe et ses mains n'osaient plus s'emparer du téléphone. Elle avala sa salive difficilement et saisit l'objet maudit.
Depuis quand ? Depuis quand avait-elle peur pour quelqu'un d'autre ?
....
En voyant une dixaine d'appels manquées, son corps se detendit pour la énième fois de la journée et elle sourit en appuyant sur "rappeler."
- Neptune ! C'est toi ?!
En entendant cette voix, la jeune femme faillit lâcher une larme de joie.
- Garuna ! Tu es vivant ! Elle ne put s'empêcher de crier.
-Biensur... Mais toi aussi ! J'ai vu l'autre clown revenir tout seul, j'ai crus que... Le ton du chef de l'Assemblée s'abessa, il avait été inquiet, cela se ressentait.
Neptune lui sourit même s'il ne pouvait pas la voir.
- Oui je sais, c'est une longue histoire. Et toi, qu'est ce qu'il s'est passé ?!
- Disons simplement que personne n'est mort... Desolé pour ton appartement... Garuna s'excusa un peu mal à l'aise.
- Je vois... Très bien. Ne t'inquiète pas, je suis contente de t'entendre.
- Moi aussi Neptune, moi aussi...
Leurs coeurs à tout deux semblaient retrouver une certaine paix.
- Tu crois qu'on pourrait se voir avant que je ne reparte à l'Assemblée ? Demanda Garuna après un instant, de l'espoir dans la voix.
Neptune réfléchit un moment. Biensur, c'est elle aussi ce qu'elle voulait... le revoir... mais, il serait difficile d'échapper à Hisoka, surtout que pour une raison qui lui échappait, il voulait tuer Garuna...
Alors elle préférait éloigner son ami de cet homme, autant qu'elle le pouvait.
- Hum, ça risque d'être compliqué, en fait j'ai un léger contretemps... Elle répondit.
Sans mentir, mais en ne disant pas toute la vérité.
Il y eut ensuite un moment de silence. Ils étaient tout deux soulagés de se savoir vivants mais ils ignoraient quand est ce qu'ils se reverraient, ce qui leur donnait un certain blues. Néanmoins, piqué par la curiosité le chef des assassins posa une question fatale.
- Ce contretemps n'aurait pas un lien avec ce hisoka par hasard ?
Le coeur de Neptune s'accélèra au nom du clown. Désormais, même pendant une conversation avec son ami, il était là.
D'ailleurs Garuna avait prononcé ce prénom avec une certaine haine dans la voix, en appuyant chacunes des syllabes comme si c'était du poison.
"Pourquoi ces deux hommes se detestent-ils comme ça ?"
- Neptune, reprit Garuna sérieusement devant l'absence de réponses, quelle relation est-ce que tu entretiens avec cet homme?
L'assassin transpira.
"Quelle relation ?! Je n'en sais rien, rien du tout. Je suis avec lui en ce moment même et pourtant je n'ai rien avoir à faire avec lui, je dirais même que je suis censée le haïr ! Mais je ne part pas. Pourquoi ? je ne peux même pas me l'expliquer à moi-même. Quelle relation !? Quelle... Relation... "
Ses pensées s'agitaient de toute part, mais après un bref silence elle se résigna.
- Aucune. Il n'y a aucune relation, c'est tout.
Elle avait menti, à Garuna et surtout à elle même, et elle le savait. La tête baissée et les yeux fixant le vide elle restait pensive, jusqu'à ce qu'on la ramène à la réalité.
- Bon, dans ce cas, à bientôt Neptune. Souffla Garuna avec mélancolie, n'insistant guère plus.
Son instinct ne le trompait jamais et il savait qu'il y avait malheureusement plus que ce que Neptuna avait bien voulu lui dire, mais la voix presque brisée de la jeune femme avait dissuadé sa curiosité.
- À bientôt, j'espère... Elle termina.
L'appel était fini et la voix calme de Garuna manquait déjà. Dans la petite pièce, on pouvait entendre les mouches voler. Neptune était assise par terre contre le mur, comme anéantie par le poids du monde. Elle ressentait, ces derniers temps, beaucoup trop de sensations et d'émotions, alors qu'elle ne devrait pas, alors qu'elle s'en croyait incapable. De toute evidence, Hisoka en était la cause. Mais était-ce si mal ? Oui, il réveillait en elle des choses qui auraient dû rester enfouies. Des choses néfaste pour quelqu'un comme elle...
Doucement elle se leva, son corps semblant lourd. Elle se déshabilla et laissa le jet d'eau recouvrir sa peau encore un peu blessé. Pour chaques coupures qui n'étaient pas encore refermées, Neptune avait le sentiment de brûler. Ce qui empira avec le passage du savon. Mais elle ne réagit pas à la douleur. Le plus rapidement possible elle termina de se nettoyer et sorti de la douche, ne perdant pas de temps sous l'eau chaude à pensée à toute sorte de choses comme à son habitude. Non, aujourd'hui son cerveau avait été déjà bien trop stimulé...
Elle sortit trempée et se sécha avec une serviette blanche trouvée sur une étagère en bois. Cependant la jeune femme n'avait que ses vêtements sales, déchirés et tâchés de sang. Aucune chance pour qu'elle les remette...
Sans trop réfléchir à ce qu'elle faisait, elle enroula la serviette autour de son corps et ouvrit la porte pour sortir.
Elle pénétra rapidement dans le grand salon où Hisoka semblait fasciné par son château de cartes...
- Hum hum. Fit elle pour s'annoncer en se raclant la gorge.
Le magicien se retourna et ne put s'empêcher de sourir de manière perverse. Il faillit même entrer en érection immédiate à la vue de la jeune femme enroulée dans la serviette mouillée qui épousait parfaitement ses formes.
Mais étrangement son sourire disparut lorsque son regard arriva jusqu'au visage de Neptune. Elle semblait différente, pensive, peut-être même triste ?
- Ça t'ennuirais d'aller me chercher quelques vêtements ? S'il te plaît. Demanda Neptune.
Sa voix était posée et calme. D'une douceur infinie et si fébrile. Elle ne parlait pas comme auparavant, elle ne cherchait plus à le défier, elle restait impassible devant ses réactions déplacées, c'était comme si elle lui avait déjà pardonné et qu'elle ne souciait plus de ce qu'il pourrait lui faire, ne se souciait plus de lui. Neptune semblait juste absente et inébranlable face à lui.
Habituellement le magicien s'en serrait amusé et aurait fait une mauvaise blague, l'aurait taquiné, embêté, mais cette fois il n'en avait pas envie. Comme si l'état de Neptune le dérangeait.
Il ne pouvait refuser sa requête.
Il se leva et se mit en route.
- Je reviens. ♡ Déclara-t-il d'un ton neutre.
Hisoka sortit alors étrangement vite de son appartement.
Une fois à l'extérieur, il souffla. Tout cela était vraiment bizarre.
S'il l'avait embrasser plus tôt, c'était certes pour bouleverser Nepune mais c'était aussi parce qu'il en avait envie. Et en la voyant à l'instant, se retenir de l'embrasser à nouveau avait été une épreuve périlleuse.
Ses desirs pour elle devenait des plus suprêmes et extrêmes. S'il s'était laissé aller à ses pulsions, il l'aurait prise sans attendre. Et, de même, s'il lui avait demander de rester c'était pour la bouleverser mais aussi parce qu'il en avait envie...
Désormais, impossible était de savoir combien de temps il pourrait se contenir.
Avant de la briser.
Malgré tout cela, le seul visage de la jeune femme avait suffit pour le dissuader et le plier à sa volonté.
Il l'avait vu et pourtant, elle lui semblait étrangère, elle était redevenu l'inconnue froide, meurtrière et surtout indifférente qu'il avait connu lors de l'examin. Comme s'il ne s'était jamais rien produit.
Lui aussi commençait progressivement à abriter un conflit intérieur, bien plus démentiel. Cela ne lui ressemblait pas. Neptune aurait-elle provoquait quelque chose de nouveau en lui ?
Non. Impossible.
Il avait toujours l'avantage sur elle. Hisoka resta alors impassible. Ces questions qu'il se posait n'avait aucun intérêt. Il ferait toujours ce qu'il voulait. Jamais il ne serait dominé par qui ou quoi que ce soit.
Hisoka sera toujours Hisoka. Magicien sanguinaire.
Et voilà que le Hisoka en question se retrouvait en ville à chercher des vêtements pour femme.
Tout devenait de plus en plus bizarre...
C'est ainsi que leur cohabitation commença, pour le bon comme le mauvais.
Les jours allaient être longs pour Neptune...
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Chapitre 17 terminé !
La cohabitation entre nos deux meurtriers va être... amusante... 😊
J'espère que cette histoire vous plaît toujours.
Si oui, à dimanche prochain ! 😀
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