Chapitre 10
Je reste sans voix. Les larmes commencent à monter alors que je suis au volant de ma voiture en direction de l'hôpital.
J'ignore ce qu'Edouard m'a fait, ni s'il va se remettre des coups d'Ethan, ni même pourquoi Ethan a fait ça. En revanche, je sais que d'une façon ou d'une autre, je suis responsable de ce qui lui arrive Alors je ne sais pas si c'est raisonnable de partir à l'hôpital, mais c'est la seule chose que je suis capable de faire, j'ai besoin de savoir qu'Edouard va bien et que je n'ai pas provoqué chez lui des blessures irréversibles. J'expliquerai mon absence à la CPE plus tard, ça peut attendre.
Arrivée sur le parking de l'hôpital, je trouve rapidement une place et me dirige vers la dame assise à l'accueil. J'essaye tant bien que mal de masquer mes larmes.
-B...bonjour excusez-moi ? je demande timidement à Angela, à en juger par son étiquette.
-Bonjour, oh que puis-je faire pour toi ? dis t-elle gentiment à la vue de mon état.
-Je peux voir Edouard Moore ? Il me semble qu'il est ici.
-Je vais voir ça...
Elle tapote sur son ordinateur me laissant m'imaginer quelques scénarios dramatiques.
-Je l'ai ! Tu as trente minutes, après ça les visites sont réservées à la famille jusqu'à demain matin. Il est chambre 237.
Elle m'adresse un sourire tandis que je la remercie et me dirige à pas lourds vers l'ascenseur.
Je tape fébrilement à la porte 237, ayant peut de ce que je vais découvrir.
J'ouvre lentement et vois Edouard alité, probablement endormi. Mon souffle est coupé pendant une fraction de secondes : il est totalement défiguré et méconnaissable.
Ses yeux son gonflés et injectés de sang, des bandages lui recouvrent la moitié du visage, ses lèvres ont triplé de volume et des hématomes violets recouvrent les parties du visages qui ne sont pas recouvertes par des pansements ensanglantés. J'arrive difficilement à garder mon calme. Je n'aurais pas pu le reconnaître si je n'avais pas la garantie d'être dans la bonne chambre.
Je m'approche doucement et prend place sur la chaise près du lit, tandis que des larmes coulent désespérément sur mes joues. Un fort sanglot m'échappe et Édouard se réveille en sursaut. Je fais les gros yeux et observe sa réaction.
Il semble un peu perdu, tente de reprendre ses esprits, puis tout a coup, il me reconnaît et sa respiration s'accélère de ce qui semble être de la peur.
-Ne t'inquiète pas, ce n'est que moi, lui dis-je quelque peu affolée par sa réaction.
Il tente de se calmer, et murmure des mots incompréhensibles.
-P...Pardon ?
-Il...est où ? Il est derrière ? Je veux pas ...je veux pas le voir! Il s'écrie de toutes ses forces, en pleurant à chaudes lames.
-De qui tu parles ? Qui est là Édouard ? Calme toi !
J'essaie tant bien que mal de comprendre.
-ETHAN !
Mes yeux s'écarquillent et je comprends enfin.
-Non mais calme toi, il n'y a que toi et moi, Ethan n'est pas la. Chut...chut... J'essaie de le réconforter.
Il reprend ses esprits puis me regatde.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je...je venais voir comment tu allais...
-Comment je vais... Écoute, je mérite sûrement ce qu'il m'arrive aujourd'hui et c'est sûr qu'après t'avoir droguée et tout j'aurais dû m'attendre à des représailles mais Ethan est vraiment dangereux ma parole, je ne veux plus jamais le revoir, je crois même que je vais changer d'école après mon rétablissement.
Je reste perplexe devant ses mots et bute malgré tout sur l'un d'eux.
-Après m'avoir droguée ? Tu m'as droguée ?! Lui dis-je pleine de fureur.
-A..attends tu ne te rappelles de rien ? il recule tant bien que mal sur son lit.
Et tout d'un coup, mes souvenirs resurgissent et la soirée me revient en mémoire.
-Espèce d'enfoiré ! Tu m'as droguée et t'as voulu profiter de moi !
-Ecoute j'aurais jamais du faire ça et-
Avant même qu'il termine sa phrase, je quitte la pièce, en savant déjà bien assez.
Une chose est sûre, sans Ethan le pire pour moi aurait pu se produire, mais il faut avouer que ce qu'il a fait à Édouard est plus qu'alarmant.
Je décide maintenant de rentrer chez moi, mon père est au travail et ma sœur est au lycée, je vais pouvoir réfléchir et me poser calmement.
Sur la route je me souviens que nous devons présenter notre exposé demain avec Ethan.
La dernière fois qu'on a travaillé, on peut pas dire qu'on ait vraiment avancé. Mais tant mieux, je vais pouvoir obtenir des explications par la même occasion, je lui envoie donc un message.
De : Lexy A : Ethan
Hey, on se voit tout à l'heure pour terminer la présentation ?
Sans trop savoir pourquoi, je ressens une angoisse en envoyant le message et me relis. Je me sens tout à coup ridicule, ne sachant trop ce que je cherche.
Quelques minutes plus tard, il me répond.
De : Ethan A : Lexy
Ok. Starbucks du cv à 17h30.
Toujours aussi froid, mais je commence à m'y habituer. Il est 16h30, j'ai juste le temps de me préparer rapidement et de prendre mes affaires. J'ai d'abord été surprise qu'il propose un lieu public, mais c'est sûrement mieux pour avancer et éviter toute disctraction. L'heure passe rapidement et je rejoins le Starbucks à pied, le centre-ville étant près de chez moi. J'ai quelques minutes d'avance, alors je commande un Refresha et m'installe dans un coin du café. Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre après tous ces évènements donc je me contente simplement de l'attendre sans trop réfléchir.
16h30 : Il passe la porte du café. Sa ponctualité m'angoisse plus qu'autre chose à vrai dire. Il se dirige directement vers le comptoir, passe commande et balaye enfin la salle du regard. Il m'aperçois et me rejoins, s'asseyant en face de moi.
-On commence ? demande t-il d'un ton ferme mais trahit par son regard, beaucoup moins assuré.
-Je crois qu'on a des choses à mettre au clair avant non ? je demande, pas très assurée non plus.
Il me regarde avec des yeux sombres, mais ne dis rien, dans l'attente de ce que je m'apprête à lui dire.
-La soirée d'hier Ethan, je-
-Ecoute je sais que je ne suis pas quelqu'un de bien et tu vas sûrement me faire la morale pendant dix minutes et on finira jamais ce travail parce que je vais sûrement quitter le café sur les nerfs. Donc abstiens toi, j'ai déjà une mère.
Je le regarde ébahie et un peu agacée.
-Il va vraiment falloir que t'arrêtes de faire des déductions à longueur de journée. J'allais juste te dire merci. Merci Ethan, vraiment. Je sais pas où je serais en ce moment même, si t'étais pas intervenu, ni dans quel état je serais, même si j'ai une petite idée...
Il me regarde et acquièsce d'un signe de la tête un peu... gêné?
-Je l'ai pas fait pour toi, rétorque t-il. Je peux pas me saquer ce pervers de Moore.
-Si tu le dis, je réponds avec un sourire taquin.
-Quoi ?
-Rien rien, je te crois hein... dis-je encore plus amusée.
Il grommelle un peu agacé mais je peux voir un petit rictus qui trahit son amusement réciproque.
-Bon on s'y met ? demande t-il un peu plus sérieusement.
On reste finalement jusqu'à 19h au café, en ayant tout finalisé. Satisfaits de notre travail et une montagne de gobelets de capuccino vides à débarrasser, on se décide à partir.
-Avoue que je t'ai bien aidée quand même !
-T'as enfin compris ce qu'était une dissertation après 100 ans de lycée, alors crois moi tu t'es aidée toi-même, répond Ethan exaspéré.
-Oh tout de suite !
On rigole et je suis amusée de voir à quel point le grand méchant loup Allen s'est détendu depuis la première fois qu'on s'est parlés en philo.
Une fois devant le café, dehors, je suis tellement fatiguée que je ne laisse pas de place à la gêne et lui dit au revoir d'un signe de la main avant de partir vers la droite, pour rentrer chez moi.
-Lexy ? demande la voix d'Ethan dans mon dos.
Je me retourne et l'interroge du regard.
-Tu comptes rentrer à pied ? me demande t-il avec une expression un peu contrariée.
Il s'est découvert une passion à me couver depuis quelques jours ou quoi?
-Non à dos de chameau pourquoi ? je réponds en riant.
Il me regarde avec un air beaucoup plus grave, plus irrité par ma blague qu'autre chose.
-Oui... -je réponds une nouvelle fois, intimidée.
-Je t'accompagne, dit-il d'un ton calme.
-Non mais t'inquiète, je le fais tout le temps, lui dis-je un peu gênée de lui faire faire tout ce trajet.
-Raison de plus.
Il commence alors à marcher dans la direction où j'allais. On marche alors côte à côte et je décide de briser le silence
-T'étais pas obligé tu sais, je me débrouille très bien tout seule.
-Oui on a vu ce que ça a donné répond t-il d'un ton mis amusé, mi-ferme.
Je ne peux pas vraiment répliquer, je sais qu'il a raison, vu la tournure des évènements d'hier soir.
-Merci... je dis faiblement.
-Ca commence à devenir une habitude, va falloir changer de disque Smith, me dit-il avec un air amusé.
Je souris à l'entente de mon nom de famille. Il sait y faire, il n'y a pas à dire...
-C'est pas ma faute si le preux chevalier Allen se sent obligé de venir à mon secours tous les quatre matins !
On rit et je m'arrête de marcher, voyant qu'on est arrivés devant chez moi.
-Bon bah... on y est. Du coup... merci?
On s'esclaffe et il s'apprête à repartir tandis que je l'arrête.
-Au fait, attends moi deux minutes, il faut que je te rende la robe que ta mère m'a prêtée !
-Ah oui c'est vrai..
J'ouvre la porte de chez moi rapidement et la laisse ouverte le temps de montrer quatre à quatre les escaliers, jusqu'à ma chambre.
-Lexy s'est toi ?
J'entends la voix de mon père, sûrement dans la cuisine.
-Oui papa j'arrive ! je m'écrie depuis ma chambre.
-Mais ferme la porte d'entrée bon sang on est pas dans un moulin ! s'agace mon père.
Je l'entends alors se diriger vers la porte d'entrée et déduis qu'il va se retrouver nez à nez avec Ethan. Je comprends qu'il faut que je mette la quatrième vitesse avant que mon cauchemar ne se produise.
-Mais j'ai mis où cette fichue robe ?!
Impossible de mettre la main dessus. Je la trouve enfin, enfouie sous un coussin au pied de mon lit.
-Je te tiens !!
Je me dirige en courant vers les escaliers, les dévale à toute vitesse et-
Et me voilà la tête à l'envers au pied de l'escalier, les cheveux en pagaille, étalée comme une crêpe. Su-per. Je relève doucement la tête et crois le regard de mon père inquiet.
-Mais enfin Lexy qu'est-ce qu'il te prend ? T'as pas vu la marche ?
Je grommelle et aperçois un rictus amusé derrière la tête de mon père. Je réalise alors qu'il y a une silhouette entière qui se tient derrière lui. Ethan.
-Euh, qu'est-ce qu'il fait dans notre salon ?
-Qui ça ? Ah ! Ton ami ! Nan mais franchement depuis quand on laisse quelqu'un sur le pas de la porte comme ça ? s'exclame mon père.
Ne me dites pas que-
-Ton nouvel ami Ethan va rester manger avec nous ce soir. Il a dit qu'il t'avait beaucoup aidée pour remonter tes notes, c'est la moindre des choses qu'on puisse faire ! m'annonce mon père, plein d'entrain.
-Il a dit quoi ?!
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Nouveau chapitre de JTM <3
Ca fait trèèèès longtemps que j'avais rien publié. J'ai relu mon histoire tout à l'heure et je me suis dit pourquoi pas continuer, pour ce que ça vaut :)
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