Chapitre 5 - Le dénouement
Philippe la prit dans ses bras, tentant de la réconforter. Soudain, il murmura :
- Viens avec nous !
Elle leva la tête vers lui, les yeux rouges. Il reprit avec un grand sourire :
- Rentre avec nous ! Sans toi, nous ne serions arrivés à te rien... Je suis sûr que mes parents seront ravis de t'accueillir !
Elle le fixa un air hagard durant un instant, mais les commissures de ses lèvres ne tardèrent pas à se relevé, et bientôt, son visage était illuminé par un grand sourire.
- Tu crois vraiment ? Oh, Philippe, se serait fantastique !
- Bien sûr ! Ma mère va...
Il s'interrompit brusquement, le visage soudain crispé.
- Ma mère... Charles, il faut qu'on rentre !
Charles le fixa un instant, puis se précipita au centre de la clairière. Il détacha l'Oiseau, puis le tira tant bien que mal vers eux. Philippe bondit sur le dos de la bête et demanda à Charles de lui passer le coffre, qu'il plaça ensuite devant lui. Il fit ensuite signe à son ami de le rejoindre, avant de dévisager Ariane.
- Je ne t'oblige à rien, Ariane, mais... Je t'en supplie, viens avec nous !
Elle le dévisagea un instant, son regard passant de son visage à sa main tendue, puis s'avança et s'en saisit d'un air décidé. Philippe la hissa derrière lui, puis talonna l'Oiseau, supposant qu'il agissait comme un cheval. L'animal prit son élan dans un battement d'ailes, et s'éleva à une vitesse vertigineuse.
Au bout de longues heures de vol, les trois compagnons arrivèrent enfin en vue de leur ville. Après un atterrissage pour le moins...mouvementé, ils étaient arrivés. Philippe descendit d'Oiseau, fit signe à ses amis de l'attendre, et entra dans la maison. Il trouva son père, assis dans le salon, la tête dans les mains. Monsieur de Julbert, entendant quelqu'un entrer, releva la tête. Lorsqu'il reconnu son fils, il se leva d'un bond.
- Philippe ! Enfin vous voici ! Je désespérait de vous revoir un jour... Avez-vous réussi à trouver un moyen de rembourser Madame de Florès ? De soigner votre mère ?
Le soulagement de Philippe se peignit aussitôt sur son visage :
- Mère est toujours en vie ?
- Oui...mais plus pour longtemps, je le crains. De même, vous revenez juste à temps pour rembourser Ombeline : l'échéance du délai qu'elle nous avait imposé est aujourd'hui !
Philippe soupira, rassuré. Il entraîna ensuite son père dehors. Jacques eut un mouvement instinctif de recul en voyant l'immense Oiseau qui se tenait devant sa maison. Charles et Ariane en descendirent, portant le coffre, et vinrent se placer à côté de Philippe, qui déclara :
- Commençons par guérir Mère. Madame de Florès attendra.
Sans attendre de réponse, il contourna l'Oiseau et le poussa dans la maison, aidé par ses amis. Lorsqu'ils parvinrent dans la chambre où sa mère était allongée, Philippe poussa un cri de détresse : la peau anormalement pâle de sa mère ressortait à peine sur les draps du lit, et ses longs cheveux d'un noir de jais, étalés en éventail autour de sa tête, lui donnaient l'allure d'une morte. Il attrapa d'une main ferme le bec De l'Oiseau et l'approcha du visage de sa mère. A l'instant où il entra en contact avec sa peau, sa mère ouvrit grand les yeux et se cambra, poussant un hurlement de douleur. Jacques tenta de l'arrêter, mais Ariane et Charles lui bloquèrent le passage. Cette dernière lui murmura d'un voix douce :
- N'interrompez pas le processus, monsieur. Votre épouse doit évacuer le mal qui était en elle.
Monsieur de Julbert dévisage un instant Ariane, l'air de vouloir l'écarter pour aller malgré tout stopper le traitement que subit sa femme, et se laisse soudain glisser au sol.
Pendant ce temps, les larmes coulent à flot sur le visage de Louise de Julbert qui, tout en poussant des cris de douleur, retrouve peu à peu des couleurs...
Quelques minutes s'écoulent ainsi avant que l'Oiseau ne se décide finalement à reculer la tête. Épuisée, Louise retombe lentement sur le lit. Ariane permet finalement à Monsieur de Julbert d'entrer dans la chambre. Il ne se le fait pas dire deux fois et se précipite au chevet de son épouse, qui reprend lentement ses esprits. Alors qu'ils baignent tous dans la félicité la plus totale, ils sont brusquement ramenés à la réalité par le hurlement qui retentit d'à s la maison :
- Jaaaacques !!! Le délai est écoulé !!! Choisissez ! Remboursez-moi où préparez-vous à vous faire arrêter, sur ordre du roi !
Philippe poussa un profond soupir et, se relevant, posa la main sur le bras de son père, qui s'apprêtait à faire de même :
- Laissez, père. Je m'en occupe.
Et, laissant derrière lui ses parents ahuris, il sortir en compagnie de Charles et d'Ariane... Qui n'avait toujours pas été présentée aux de Julbert !
Louise et Jacques échangèrent un regard ébahi, surpris de constater à quel point le mois passé loin d'eux avait changé leur fils.
Dans le salon adjacent, Philippe, soutenu par ses amis, faisait face à une Ombeline de Florès folle de rage. Bras croisés en un geste de déni évident, elle faisait mine de ne pas avoir remarqué la présence des trois jeunes à côté d'elle.
Lorsque Philippe fait un pas en avant, elle se retourne brusquement vers lui et le foudroie du regard. Sans se départir de son calme, Philippe lui annonça d'un ton léger :
- Bonjour, Madame. Je suis ici pour...
- Je ne discute pas avec des enfants. Faites venir le maître de maison.
Philippe esquissa un sourire crispé, agacé par l'attitude de Madame de Florès.
- Vous n'avez jamais dit, Madame, que mon père devait vous rembourser en personne... Alors acceptez que je vous rembourse, ou quittez cette maison.
Elle le dévisagea un instant, puis finit par céder, et lui tendit sa main ouverte, attendant qu'il y dépose son payement. Il lui fit signe de patienter quelques instants, puis passa dans une salle adjacente, où Charles et Ariane avaient déposé le coffre en entrant. Il prit une petite bourse, qu'il portait à la ceinture, et la remplit d'une poignée de pierres précieuses. Après avoir donné la bourse à Ombeline, il la reconduisit fermement (mais cordialement) à la porte, puis rejoignit ses parents, avec qui il fêta dignement son retour et la guérison miraculeuse de sa mère. Ses parents acceptèrent aussitôt d'accueillir Ariane, qui grandit donc aux côtés de ses amis.
Quelques années plus tard, Philippe épousa Ariane, avec qui il coula des jours heureux, en paix avec eux mêmes et avec les autres, protégés de la maladie par l'Oiseau, et des problèmes financiers par le trésor...
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