ChapitreXXIX : Jeu de masque
(démarrez la vidéo , baissez le volume et détendrez vous . Bonne lecture )
Acte 3 : Vers l'inattendu....
On a tous un vide en nous, mais on choisit différemment de le remplir.
Damso, Ipséité
Adeola.
Il est dix-neuf heures sept
Lorsque je parviens enfin à retirer mon soutien-gorge sous ma robe.
Adieu, dernier rempart protégeant ma dignité.
Je suis vêtue d'une robe couleur olive, élégante et audacieuse. Une manche en cloche couvre délicatement mon bras gauche, tandis que l'autre laisse mon bras droit nu. Une fente subtile dans le dos ajoute une touche de sensualité à l'ensemble.
Je suis tombée amoureuse de cette robe pendant une séance de shopping en ligne avec Lala, ma belle-sœur, via FaceTime. C'est l'une de nos activités favorites, surtout quand je reçois mon salaire ou lorsqu'elle réussit à me convaincre de puiser un peu dans l'argent de Ryan. Et pour une fois, je ne ressens aucun regret. Peut-être que j'en aurai, quand il sera temps de l'enlever, mais pour l'instant, mes poumons savourent la liberté retrouvée en l'absence de mon soutien-gorge. La robe serre fermement au niveau de la poitrine, épousant mes courbes au millimètre.
Je repositionne mes seins et ajuste l'étoffe. Elle colle à ma peau, si près que je n'ai pu garder que mon string le fameux "fil de l'enfer." Soudain, j'entends frapper à la porte. Monsieur, comme toujours, est ponctuel.
— J'arrive ! criai-je en finalisant mes dernières baby-hair.
Mes tresses sont relevées en un chignon serré, avec quelques mèches tombant dans mon dos. J'enfile mes talons Versace, parfume mon cou d'une dernière touche, rajoute un peu de gloss couleur miel, puis saisis mon sac à main avant de sortir de la chambre.
Je jette un coup d'œil à droite et aperçois Ryan, concentré sur son téléphone, sur le balcon. Tant mieux.
Je m'approche du petit bar, me verse un verre d'alcool et le vide d'un trait. La brûlure douce de l'alcool glisse dans ma gorge, apaisant mes nerfs. C'est mon rituel pour endosser le rôle de l'épouse amoureuse, même si avec le temps, je m'en sors de mieux en mieux. Mon téléphone vibre, un message d'Ife. Elle valide ma robe avec une avalanche de stickers aux yeux écarquillés. Un sourire s'échappe de mes lèvres.
— Tu arrives à respirer dans ce truc ? me demande la voix de Ryan, à quelques pas derrière moi.
Je hoche la tête et me retourne. Il est vêtu d'un smoking noir parfaitement taillé. Cet homme pourrait être mannequin à temps partiel lorsqu'il ne traîne pas dans son bureau ou ne dort pas. Je détourne rapidement mon regard avant qu'il ne le remarque.
— Ce "truc", c'est ma magnifique robe, rétorqué-je en passant devant lui.
— Je n'appellerai pas une ambulance si tu t'effondres.
— Très drôle.
Il ferme la porte derrière nous, et nous marchons vers l'ascenseur, croisant un couple qui s'avance dans le couloir. Nous montons.
— Si tu t'évanouis, je te ferai du bouche-à-bouche, murmure-t-il, taquin.
Je sors mon téléphone, essayant de me concentrer sur autre chose avant de devoir "jouer les adultes."
— Continue de rêver, répliqué-je, le nez plongé dans mon écran.
Je déverrouille mon téléphone et l' appareil photo s'ouvre sur la caméra frontale. Ryan apparaît juste derrière moi, dans le cadre.
— Prends ta photo, dit-il d'un ton neutre.
Je le regarde, intriguée.
— Allez, prends ta photo avant que je ne change d'avis, répète-t-il.
Haussant les sourcils, je capture le moment. C'est la première photo de nous deux que je prends. C' est plutôt pas mal avec l'ambiance tamisez de l'ascenseur
— T'es pas si beau que ça, finalement, mentis-je en enregistrant le cliché.
— Merci, répond-il, s'écartant alors que les portes de l'ascenseur s'ouvrent.
Il me laisse passer devant lui tandis qu'un groupe de quatre personnes nous rejoint dans la cabine.
Traversons le hall et montons en voiture, Mickaël nous conduisant en silence jusqu'à une vaste propriété résidentielle. Comme toujours, Ryan sort le premier, me tendant une main pour m'aider à descendre. Je sors avec mon plus beau sourire, feignant la parfaite épouse. Quelques flashs d'appareils photo crépitent à notre passage, immortalisant notre entrée tandis que nous montons les marches jusqu'à l'entrée, où un agent de sécurité en costume nous accueille.
Ryan lui présente notre invitation. L'agent nous souhaite une agréable soirée et nous laisse passer. Un serveur nous tend des verres de champagne, nous invitant à suivre le tapis rouge parsemé de pétales de rose.
Sur une pancarte, je lis les noms des fiancés : Samanda Jones et Loric Richardson. L'endroit rappelle les fêtes somptueuses des Bridgerton, avec une ambiance à la fois élégante et opulente. Accrochée au bras de Ryan, nous traversons une allée bordée de muguets d'un blanc éclatant avant d'entrer dans une serre illuminée par de petites ampoules.
— Ce jardin est plus beau que le tien, murmuré-je à Ryan, espérant atténuer un peu son arrogance habituelle.
— Heureusement qu'on n'est que des invités ici, car tu es condamnée à voir le mien encore longtemps, répond-il d'un ton assuré.
Je lui aurais bien pincé le bras, si je n'avais pas ce fil de l'enfer qui me torture déjà. Je prends une gorgée de mon champagne pour me donner un peu de contenance.
— Ah, qui voilà ! s'exclame une voix devant nous. Ravi de revoir les Longuti !
Un homme d'une cinquantaine d'années, à l'air charmant, tend une poignée de main à Ryan qui la serre avec un sourire affable.
— Ce serait un crime de ne pas honorer cette invitation, répond Ryan sur un ton maîtrisé.
— Ne sois pas si formel aujourd'hui, lui dit l'homme en se tournant vers moi, curieux. Ai-je enfin l'honneur de rencontrer Madame Longuti ?.
C'est mon tour d'entrer en scène.
— Oui, enchantée. Adeola Longuti, dis-je en lui serrant la main.
— Enchanté, je suis Karmel Jones..., répond-il, juste au moment où une femme apparaît à ses côtés, une expression crispée sur le visage.
— Tu ne me présentes pas ? demande-t-elle, une pointe d'acidité dans la voix.
Je retire poliment ma main de celle de Karmel et observe la nouvelle venue. Une femme brune, grande et svelte, dont l'expression sévère ne laisse aucun doute sur son caractère.
— Brittany Jones, ma femme, et voici le couple Longuti.
— D'Afrique du Sud, je présume ? dit-elle en tendant une main à Ryan. J'ai entendu beaucoup de choses sur vous.
— De même, répond Ryan poliment.
Après quelques échanges de courtoisies, un serveur nous conduit vers notre table, placée près des fiancés. C'est fascinant de voir avec quelle aisance Ryan est capable d'être poli, même avec des gens qu'il ne semble pas apprécier.
Apparemment, nous sommes placés à la table d'honneur. Ryan tire ma chaise, m'invitant à m'asseoir avant de prendre place. Un autre couple est déjà installé, et je parcours la décoration florale, dominée par le blanc et le bleu. Tout est magnifique, une élégance rare
— Ça va ? me demande-t-il soudainement.
— Oui, répondis-je à voix basse.
Après un moment où la salle s'installa dans un murmure général, un homme au costume impeccablement taillé se présenta comme étant le frère du fiancé. Avec une voix posée, il annonça qu'il allait diriger la cérémonie. Une vingtaine de minutes plus tard, les deux protagonistes firent leur entrée, chacun venant d'un côté opposé. La fiancée, radieuse dans sa robe ivoire fluide, avait un sourire qui semblait illuminer la pièce entière, tandis que son futur époux avançait avec assurance, le regard rivé sur elle.
Un petit garçon blond, vêtu d'un costume gris miniature, traversa l'allée avec une délicatesse enfantine, portant une petite boîte contenant une bague scintillante. Le fiancé la prit et, avec un sourire qui trahissait toute son affection, la glissa doucement au doigt de sa bien-aimée. Elle, incapable de contenir son émotion, laissa couler quelques larmes qui vinrent dessiner des sillons brillants sur ses joues rosées. On pouvait lire dans ses yeux une promesse silencieuse, celle d'un amour sincère et indéfectible.
Je promets de tenir ma parole et de t'épouser d'ici l'année prochaine, déclara-t-il d'une voix qui, bien que douce, résonna avec une force émotive palpable.
L'assemblée les applaudit chaleureusement, une vielle dame installer à une table voisine efface discrètement ses larmes. Ils scellèrent leur promesse par un baiser passionné sous une pluie d'acclamations et de sourires. Pour des fiançailles, ils avaient vraiment mis le paquet.
— Les Américains... ils savent vraiment faire les choses en grand, pensais-je en observant la scène, mi- émerveillée, mi- perplexe.
La première danse fut lancée sur l'incontournable :
I found a love for me .Oh, darling, just dive right in and follow my lead . Well, I found a girl, beautiful and sweet d'Ed Sheeran, jouée par un orchestre enivrant.
Les premières notes s'élevèrent, enveloppant la salle d'une ambiance presque féérique. La fiancée, virevoltant dans sa robe courte, semblait flotter au rythme des violons, ses cheveux ondulant doucement à chaque mouvement. Elle ne quittait pas son fiancé des yeux, et lui semblait suspendu à chaque pas qu'elle faisait. Leur danse s'acheva sur un autre baiser, volé cette fois sous une lumière tamisée.
Je pris une gorgée de champagne, tentant d'échapper à l'émotion ambiante. Si je n'étais pas déjà à mon deuxième verre, j'aurais sûrement eu les larmes aux yeux.
La musique changea, entraînant d'autres couples sur la piste. Mais mon regard restait figé sur eux, ce couple si harmonieux.
Une pensée émergea alors dans mon esprit, tenace : Est-ce que j'aurais pu, moi aussi, connaître un tel moment ?
Un sentiment de décalage s'installe en moi . L'ambiance romantique de la soirée s'impose à moi, mais me laisse un arrière-goût d'étrangeté. Ce monde n'est pas le mien.
Peut-être que si j'avais fait d'autres choix dans ma vie...
NON
Cette pensée s'éteignit aussi vite qu'elle était apparue.
Mon père a toujours dicté ma destinée, et les rêves d'amour juvénile me sont restés étrangers. Peut-être que... Même ce rêves là auraient, de toute façon, mal fini un 10 avril...
— Viens, on va danser, murmura Ryan à mon oreille, interrompant mes réflexions.
Je me tourne vers lui. Il tends la main, son regard impassible contrastant avec l'ambiance de la soirée.
— Je ne sais pas danser, lui rappelai je.
Il haussa un sourcil, un sourire léger et sans dire un mot, attrapa ma main pour m'inciter à me lever.
— Je t'apprendrai, me promit-il simplement.
Sans grande conviction, je le suis. La dernière fois que j'ai dansé, c'était lors d'une fête universitaire avec Ife, et elle a juré de ne plus jamais être ma partenaire après cette expérience désastreuse...
— Je vais te marcher sur les pieds, le prévins-je avec un demi-sourire.
— Tu t'en occuperas quand on sera rentrés, répondit-il en haussant les épaules, tout en m'entraînant sur la piste.
Il plaça ma main droite sur son épaule, saisit l'autre et posa la sienne dans le creux de mon dos.
— Détends-toi et laisse-moi guider, murmura-t-il à mon oreille.
Je pris une profonde inspiration et relâchai la tension de mon corps. Contre toute attente, ses mouvements étaient fluides, presque naturels. Mon corps se laissa emporter par le sien, comme si nous dansions depuis toujours.
— Tu vois, je suis un bon professeur, se vanta-t-il, un sourire discret aux lèvres.
Pour le contredire, je tente de lui marcher délibérément sur les pieds, mais il me fait tourner au même moment et m'attire plus près.
— ...Fais autre chose si tu veux me contredire, murmure-t-il, sa voix basse et taquine.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, feigne-je avec un sourire malicieux.
Je me laisse finalement emporter par la musique. Chaque note, chaque parole semble me toucher au plus profond de moi. Une sensation étrange m'étreint la poitrine, une chaleur douce et inattendue. Inconsciemment, un sourire se dessine sur mon visage.
— Darling, murmure Ryan en me relevant le menton pour croiser son regard. Dis-le-moi quand tu veux quelque chose. Je suis ton mari.
Il y a une sincérité désarmante dans son ton, presque une supplique. J'acquiesce doucement, mais mon cœur se serre. Il a sûrement remarqué comment je fixais les fiancés avec envie.
— ...N'envie jamais quelqu'un d'autre, ajoute-t-il. Je peux tout t'offrir.
Je baisse les yeux, incapable de répondre. Ses mots sont transparents, sincères, mais une partie de moi doute. Peut-être joue-t-il simplement son rôle, comme toujours. Nous avions toujours fonctionné ainsi.
La danse continua, et je me laissai porter. Ryan guida mes mouvements avec une élégance surprenante.
— Tu n'as plus d'excuses, maintenant, pour ne pas venir danser la semaine prochaine, m'avertit-il avec un sourire en coin.
— Je croyais qu'on devait rester à la maison pour regarder un film, proteste-je
— D'accord, si c'est ce que madame veut, alors ce sera ainsi, répond-il avec un sourire malicieux.
Je fronce les sourcils en réalisant qu'il m'a manipulée pour que je choisisse ce qu'il voulait dès le départ.
— Vivement que ces quatre ans se terminent, soupiré-je.
— Vivement, répète-t-il, son regard énigmatique.
La musique prit fin, et nous retournâmes à notre table. Tous les autres invités étaient déjà installés autour de la table ronde. Ryan, sous leurs regards, tira une fois de plus ma chaise pour que je m'assoie.
Les discussions s'enchaînent et entre deux verres de champagne, je fais la connaissance de deux jeunes femmes de mon âge, Karen et Zoé, les aînées de la fiancée. Leur complicité est évidente, même si elle se traduit par des piques incessantes. Est-ce normal de taquiner sa sœur le jour de ses fiançailles ? Je n'en ai aucune idée. Je n'ai jamais eu de sœurs, mais elles ne semblent pas perturbées par leurs échanges.
— Vous êtes aussi mariée, n'est-ce pas ? demande la fiancée, ses grands yeux pétillant d'une curiosité sincère.
Je repose ma flûte de champagne avec un sourire léger.
— Oui... Oui, je le suis.
Ma robe, bien trop ajustée, m'empêche de m'installer confortablement, et le soi-disant déjeuner que j'ai partagé avec Ryan est un lointain souvenir. Heureusement, le champagne compense. Ces derniers mois, j'ai appris à l'apprécier. Peut-être un peu trop.
— J'ai hâte de me marier aussi, souffle-t-elle en lançant un regard plein d'adoration vers son fiancé.
Je suis son regard et aperçois Ryan, debout aux côtés de son père et de M. Jones. Ils discute comme toujours.
— Tu devrais demander des conseils à Madame Longuti. Le mariage, ce n'est pas une mince affaire, la prévient Karen en haussant un sourcil moqueur.
— Rabat-joie, rétorque la fiancée avant de se tourner vers moi. Madame...
— Appelle-moi Adeola, c'est plus simple. On a presque le même âge, après tout.
— D'accord, Adeola, répond-elle avec un sourire. Comment avez-vous connu votre mari ? Il a l'air de ne pas vous quitter des yeux.
Je laisse échapper un petit rire.
— Pour "ne pas quitter des yeux", je crois que c'est plutôt ton fiancé qui en fait une habitude, dis-je avec un ton faussement léger.
Pour sa question, je souris , cherchant une histoire rocambolesque à servir. Ryan et moi n'avons jamais pris la peine de nous accorder sur une histoire cohérente concernant notre rencontre. Le monde entier croit que nous vivons un conte de fées, alors que seuls nos proches savent que notre mariage est le fruit d'un accord familial.
— Mon mari et moi, on s'est rencontrés...
Je suis interrompue par une main ferme qui se pose sur mon épaule. Ryan est revenu, et je remercie intérieurement le ciel de me sauver de cette impasse.
— Quelque chose ne va pas ? demande-t-il, son regard perçant ancré dans le mien.
— Rien, juste Samantha qui me demandait comment on s'est rencontrés.
Il se tourne vers elle, imperturbable.
— C'est très simple, répond-il avec un calme désarmant. J'ai rencontré ma femme dans un ascenseur.
Un ascenseur ? Sérieusement !!
Je le regarde du coin de l'œil, retenant un sourire incrédule. J'aurais dû insister sur ma version du dîner romantique.
— Un ascenseur ? C'est un peu inhabituel pour une rencontre, souligne Brittany en revenant s'asseoir avec un intérêt soudain.
Depuis le début de la soirée, cette femme ne cache pas son attirance pour Ryan, se retrouvant comme elle le peut dans chaque conversation où Ryan est l'acteur principal.
Je noie cette remarque dans une nouvelle gorgée de champagne. Ryan est un adulte, il gère ses admiratrices comme il l'entend.
— On dit que les plus belles histoires d'amour naissent dans des lieux inattendus, poursuit Ryan.
Son public semble conquis. Samantha, émerveillée, sourit de toutes ses dents. Moi, je me contente de mon rôle : afficher un sourire complice.
— Et ensuite, mon père a demandé sa main à son père quelques mois après, conclut-il avec une simplicité désarmante.
En réalité, tout s'est déroulé en moins d'une heure : nous sommes devenus fiancés avant même de retenir nos prénoms .
— Alors, vous n'avez pas demandé sa main vous-même ? s'étonne Brittany, visiblement curieuse.
— Non. Dans ma communauté, la demande en mariage passe par les familles. Si la famille accepte, alors le mariage est possible.
— Et la femme ? Elle n'a pas son mot à dire ? intervient Zoé.
Ryan secoue la tête.
— Elle peut refuser la proposition lorsqu'elle lui est transmise. Malgré les protocoles, c'est elle qui a le dernier mot.
Mon sourire vacille légèrement, mais je le maintiens grâce à l'alcool qui coule dans mes veines.
— Supposons que l'un des partis soit orphelin, comment cela fonctionne ? demande Loïc, intrigué.
Ryan hausse un sourcil, patient.
— Être orphelin ne signifie pas ne pas avoir de famille. En Afrique, la famille est parfois un mal nécessaire, mais elle est omniprésente.
Samantha pousse un soupir admiratif.
— Ça a l'air tellement compliqué.
Ryan se contente de sourire et, dans un geste calculé, il dépose un baiser sur le dos de ma main.
— C'est ce qui rend le mariage si fascinant, murmure-t-il.
Je lui rends un sourire éclatant, bien consciente que Brittany n'a pas détourné son regard de lui. Si la situation n'était pas si exaspérante, j'en rirais presque.
— Et le divorce, ça doit être encore plus compliqué, lance Brittany, presque provocante.
— Non, réplique ryan avec une légèreté étudiée. Une femme peut quitter son mari si elle estime qu'il ne lui convient plus. Mais Adeola et moi, nous nous sommes promis le pire, alors hors de question de divorcer.
Ryan dépose un autre baiser sur ma main, un sourire jouant sur le coin de ses lèvres.
Je lui rends son sourire tout en jetant un coup d'œil à Brittany. Son regard ne quitte pas Ryan, et je lutte contre un éclat de rire. Si elle savait que son « prince charmant » n'est qu'un acteur dans cette pièce bien rodée .
— Le meilleur comme le pire, ajoute je doucement.
Samantha lève son verre avec un sourire radieux, et tous autour de la table suivent son geste.
— Le meilleur comme le pire, trinque-t-elle.
Je vide mon quatrième verre d'une traite. La musique change, entraînant Samantha sur la piste avec ses sœurs. Brittany disparaît également. Ryan continue de caresser le dos de ma main tous en continuant d'échanger avec Loïc.
Le champagne commence à faire effet, et une douce torpeur m'envahit. Ryan semble le remarquer
— Ça va ? demande-t-il en baissant la voix.
J'opine, mon regard se perdant dans la salle. Samantha et ses sœurs me font signe de me joindre à eux mais je secoue délicatement la tête , elles n'insiste pas . Je tourne mes oreilles vers la conversation entre Loïc et Ryan, je me rends compte qu'ils parlent affaires. Loïc, visiblement, veut importer des produits agroalimentaires en Afrique, et Ryan tente de lui expliquer les subtilités du marché.
— Importer serait une erreur, murmurai-je, ma voix légèrement trop forte sous l'effet de l'alcool.
Leurs regards se tournent vers moi.., surpris. Mon cœur s'accélère.
L'alcool m'a trahie.
— Expliquez-vous ? demande Loïc en me fixant, intrigué.
Je tourne la tête vers Ryan, qui hoche légèrement la tête, m'encourageant silencieusement. Si je me ridiculise, ce sera de sa faute. Inspirant profondément, je me lance :
— Le marché de l'alimentation est vaste, mais il reste extrêmement changeant et repose principalement sur des produits de première nécessité. La plupart des ménages détestent les boîtes de conserve, du faite qu'il n'ont pas cette culture et presque tout le monde cuisine au moins une fois par jour.
— Alors, les plats précuits, c'est une mauvaise idée ? interroge-t-il en fronçant légèrement les sourcils.
— Oui et non, réponds-je en cherchant mes mots. Certains produits seraient adorés en version précuite. Ils feraient économiser du temps en cuisine.
Je m'interromps un instant pour calmer le haut-le-cœur qui menace de monter. Ryan me tend un verre d'eau, que je prends sans un mot et vide d'un trait.
— Ce que je veux dire, poursuivis-je en posant le verre, c'est que les importer d'Amérique pourrait vous coûter plus qu'ils ne rapporteraient. Pourquoi ne pas les produire sur place ? Les adapter aux besoins de chaque localité ? En plus, cela vous permettrait de collaborer directement avec les communautés locales et de développer des partenariats solides sur place.
Loïc hoche la tête, pensif. Une étincelle hésitante brille dans ses yeux. Je me surprends moi-même à parler avec assurance, bien que je ne sois pas totalement certaine de ce que je raconte. Une cascade d'idées semble jaillir de moi comme par miracle.
— Votre idée est... pas un peu, mais très ambitieuse, remarque-t-il, les lèvres pincée....
Je n'écoute plus trop ce qu'il dit , ses mots deviennent un bruit de fond. Il se tourne vers Ryan, engageant une discussion animée, tout en griffonnant quelque chose sur une serviette de table. Profitant de ce moment, je fais signe à un serveur. Il s'approche avec une coupe de champagne que je refuse poliment.
— Un verre d'eau avec des glaçons, s'il vous plaît, demande-je à voix basse.
Le serveur semble légèrement confus, mais il revient rapidement avec ma commande. Je vide le verre d'une traite et sors mon téléphone. Mes doigts volent sur l'écran alors que j'ouvre l'application de bloc-notes et commence à taper frénétiquement.
J'ai vu ça dans un film des plus gros contrats ont été écrits sur du papier toilette. Moi, j'écris un article sur l'agroalimentaire dans le bloc-notes de mon téléphone. Peut-être que c'est ma manière d'entrer dans l'histoire.
Un sourire ironique se dessine sur mes lèvres alors que j'imagine le titre :
"L'aînée de la dynastie Olami, forcée à un mariage arrangé, signe après un an un contrat de plusieurs milliards avec le gendre prodige d'un magnat américain de l'agroalimentaire.
P.S.L: . La belle-mère du gendre qui tombe amoureuse de son supposé mari en trois heures chrono. À méditer."
Je ris intérieurement en notant les dernières phrases de cette inspiration divine. Je termine de noter et tends mon téléphone à Ryan, qui le lit, un sourire amusé éclairant son visage. Il penche la tête pour murmurer quelque chose, mais je le devance.
— J'ai sommeil, Ryan, murmuré-je, le regard fatigué.
Il se contente de me sourire et hoche la tête en guise de réponse. J'aimerais tellement changer de mari...
Il finit sa conversation avec Loïc, et lorsque Samantha revient avec ses sœurs, des derniers échanges de félicitations sont prononcés. Nous profitons de ce moment pour demander à prendre congé.
Au moment où nous atteignons la sortie de la serre, le couple Jones nous intercepte.
— Vous partez déjà ? demande M. Jones avec une pointe de regret.
— Oui, répond Ryan. Le décalage horaire nous a rattrapés.
— Nous espérons vous revoir au mariage, susurre Brittany d'un ton mielleux.
Je lui adresse un joli sourire, feignant la politesse.
Ryan, bon sang, donne le numéro de la suite à cette vieille chouette pour qu'elle arrête de battre des faux cils : ne puis je m'empêcher de penser, exaspérée
— Je ne suis pas sûr, mais nous essaierons, ajoute-t-il avec une politesse froide.
Je retiens un sourire en voyant le visage de Brittany se fermer légèrement. Je peux presque le cœur de Brittany se glacer sur place... ou peut-être est-ce simplement la brise qui devient plus fraîche.
— Ce fut une soirée agréable, dis-je avec douceur en passant mon bras sous celui de Ryan. Merci, et à bientôt.
Sur ces mots, nous les quittons et empruntons le chemin bordé de muguet, éclairé d'une lueur tamisée, qui nous mène à l'extérieur.
Michael ouvre la portière de la voiture, et je m'installe rapidement, suivie de Ryan. Dès que le véhicule démarre, mes paupières deviennent lourdes. Le mouvement de la voiture a raison de ma fatigue, et je sombre dans un sommeil profond.
NDA : Donnez moi vos ressentis au sujet de ce chapitre et vos impressions, je veux tous savoir .
Bye , mes 🌟 stars
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