Chapitres XIV : Alliance sans chaleur
(Démarrez la vidéo , baissez votre volume et détendez vous. Bonne lecture🌄 )
Acte2 🟤: Lutte intérieure et les non-dits
Les désirs que l'on refoule finissent toujours par nous rattraper, car ils sont la voix de notre véritable nature, réclamant d'être entendue. Anaïs Nin
Adeola.
Vingt heures sept
Je me tiens devant le miroir, les sous-vêtements marron épousant chaque courbe de mon corps.
Un collant couleur peau glisse sur mes jambes, me couvrant subtilement. Je fais passer ma robe, une création unique d'un designer local.
Elle est chic, belle,élégante, parfaitement ajustée à ma silhouette, le tissu scintillant épousant mes formes avec une grâce presque naturelle. . Pourtant, au moment de remonter la fermeture éclair sur le côté, mes mains hésitent un instant, trahissant une légère nervosité. J'y parviens finalement, ajustant les bretelles sur mes épaules nues et arrangeant la fente sur ma jambe droite pour qu'elle tombe parfaitement.
La voix douce et captivante de Tems résonne dans ma chambre, offrant une distraction bienvenue alors que je me prépare pour le gala de ce soir. Je fredonne les paroles, tentant de calmer cette légère tension qui serre ma poitrine. Assise face à ma coiffeuse, je retire mon bonnet et défais un à un les bigoudis, laissant mes doigts s'enfoncer dans mes mèches de cheveux pour les aérer. Je passe une brosse légère, leur donnant du volume et une texture douce, mais l'anxiété persiste, comme un murmure sourd au fond de mon esprit.
Mes boucles d'oreilles en or blanc scintillent sous la lumière douce de la coiffeuse, assorties à un bracelet délicat. La robe, étincelante, n'a besoin d'aucun autre bijou pour briller davantage, pourtant, je me surprends à ajuster une dernière fois mes accessoires, comme pour m'assurer que tout est en ordre.
Mes doigts glissent le long de ma cuisse, recouverte par le collant fin, un geste presque inconscient pour apaiser cette nervosité qui monte en moi avant d'enfiler mes Louboutins transparents.
Mes pensées dérivent vers la soirée à venir, et un frisson d'anticipation mêlé de stress parcourt mon corps.
Je trace le contour de mes lèvres avec un crayon marron, ajoutant une touche de rouge pour leur donner un éclat naturel. J'hésite un instant à appliquer un gloss, et finir par me laisser avoir , optant pour une simplicité élégante. Un nuage léger de parfum se pose sur ma peau, une touche finale qui ne parvient pas tout à fait à masquer l'inquiétude qui se tapit sous la surface.
Je me lève et fais un tour devant le grand miroir, évaluant chaque détail. Tout semble parfait, du moins en apparence.
Mais chez les Longuti, la perfection n'est pas seulement une question d'apparence, c'est une nécessité. Une règle que Lala m'a maintes fois répétée lors de nos séances shopping, une véritable thérapie pour elle. Ce soir, cependant, je ne peux m'empêcher de sentir que cette perfection est plus difficile à atteindre.
Je réajuste les boucles de mes cheveux, prends mon téléphone et me prends en photo devant le miroir. Ifé répond aussitôt avec un sticker d'adoration, me tirant un sourire léger, bien que l'inquiétude reste en arrière-plan.
Après avoir appliqué une crème sur mes mains, je repose mon téléphone en charge. Je laisse mon sac à main, sachant qu'il serait plus encombrant qu'utile ce soir. Un dernier coup de parfum, un dernier ajustement de la robe, une vérification de mon maquillage. Chaque geste est précis, presque mécanique, comme une routine apprise par cœur pour masquer les émotions.
J'éteins mon Mac, plonge ma chambre dans l'obscurité, et déverrouille la porte. Autant affronter la situation de front. Mais la tension ne me quitte pas.
Hier soir, je m'étais enfermée dans ma chambre avant son retour, et ce matin, j'étais partie avant lui. Je lui suis intérieurement reconnaissante de ne pas avoir garé sa voiture derrière la mienne, me permettant ainsi d'éviter tout contact prolongé.
Je descends les escaliers jusqu'au grand salon. Il n'est pas encore là, et ce bref moment de solitude me permet de souffler un peu. Je me dirige vers le bar, me servant un whisky mélangé à du sirop de menthe pour calmer mes nerfs avant ce qui s'annonce comme une longue soirée. Le liquide brûle légèrement en descendant, apaisant mes pensées, mais seulement temporairement.
Les bruits de pas résonnent dans les escaliers, suivis de sa voix :
« ... fiche-moi la paix, veux-tu ? » dit-il, raccrochant sèchement en entrant dans le salon.
Le ton de sa voix me ramène brusquement à la réalité, réveillant cette tension que j'avais tenté de repousser.
Il porte un smoking noir, la veste ornée de symboles délicats, de fines courbes que je peine à distinguer dans la lumière tamisée. Son parfum, fort mais glacial, emplit la pièce avant même qu'il ne s'approche. Mon cœur se serre légèrement, mais je me tourne vers la sortie sans un mot, tentant de conserver un semblant de calme. Il me suit en silence.
Je tente d'ouvrir la portière de sa voiture, mais il m'arrête d'une voix calme :
— On n'utilisera pas ça ce soir.
Son ton est plus doux, mais je sens une distance dans ses mots.
Il se dirige vers un autre véhicule, dévoilant une Jaguar impeccable. Je fais mine de ne pas être impressionnée, mais je ne peux m'empêcher de remarquer l'élégance de la voiture. Nous montons, et il soulève la grille pour quitter la propriété. Le silence entre nous est lourd, presque palpable, accentuant cette tension qui ne me quitte pas.
Au premier feu rouge, je remarque les regards admiratifs des passants. Même les sièges de la voiture, massants, ne parviennent pas à dissiper complètement mon stress. Je tente de me détendre, mais la pensée de la soirée à venir occupe mon esprit.
— Tu vas m'éviter encore longtemps ? demande-t-il, le ton de sa voix trahissant son agacement.
— Je ne t'évite pas, dis-je, peu convaincue.
Mon propre stress transparaît dans mes mots, malgré mes efforts pour le cacher.
— C'est bon à savoir, répond-il, son ton légèrement adouci.
Mais le sous-entendu est clair, et je sens la tension se renforcer.
Le reste du trajet se déroule dans un silence habituel, mais pesant, jusqu'à ce que nous arrivions à l'entrée de la salle. Des journalistes bordent l'entrée, prêts à capturer chaque moment. Je prépare déjà ma plus belle expression faciale, me forçant à sourire alors que nous nous apprêtons à jouer ce rôle.
Il m'ouvre la portière comme à l'accoutumée, m'aidant à sortir. Un portier prend les clés immédiatement.
Sa main ferme et possessive se pose sur mon dos nu, un contact à la fois rassurant et crispant, me guidant vers l'entrée. Je déplace discrètement un pan de ma robe pour pouvoir marcher, mon cœur battant un peu plus fort alors que nous montons les marches sous le crépitement des flashes, affichant l'image d'un couple aimant.
À l'entrée, nous sommes accueillis par l'organisatrice, une femme d'une cinquantaine d'années aux cheveux grisâtres, vêtue d'une belle robe de soirée, les bras ouverts vers nous. Je me laisse emporter par la scène, jouant mon rôle à la perfection.
— Enfin, les derniers membres de la famille LONGUTI, dit-elle en s'approchant de moi.
Nous échangeons une bise, son regard appréciant ma tenue avec une admiration à peine voilée.
— Vous êtes magnifique, me complimente-t-elle, ses yeux brillant d'appréciation. On voit que vous ne chômez pas.
La dernière remarque est clairement adressée à Ryan, qui lui sourit en retour. Elle l'embrasse également et nous invite à entrer. Un serveur en smoking noir et blanc nous conduit à notre table, où Solaya et son jumeau sont déjà installés.
— Tu me voles la vedette aujourd'hui, avoue Solaya avec une pointe de fausse jalousie. Je voulais arriver la dernière.
Ryan, comme toujours, tire ma chaise pour moi, un geste simple, mais qui me rappelle à quel point je suis sous son contrôle, sous son regard scrutateur. Je m'assois, essayant de paraître à l'aise avec un sourire que j'adresse à solaya
— Dimitry m'a dit que j'étais la plus jolie, alors je dois lui faire honneur, dis-je en riant légèrement, bien que la tension de la soirée ne me quitte pas.
— Ce petit insolent ! Il n'aime plus sa mère.
Nous rions, nous remémorant le jour où Dimitry m'avait couronnée « la plus belle femme de la famille » après avoir goûté mes beignets de crevettes. Je m'installe à côté de Solaya, essayant de savourer sa présence, bien que le stress persiste en arrière-plan. Avec elle, ces soirées deviennent un véritable plaisir, même si ce soir, je sens la pression peser lourdement sur mes épaules.
Après quelques instants, notre hôte monte sur l'estrade pour prononcer son discours d'ouverture, et je prends une grande inspiration, me préparant à affronter la soirée.
Ryan.
La soirée s'éternise, marquée par les habituelles prises de tête propres à ce genre de célébration. Enfin, le moment de détente arrive. L'orchestre s'en donne à cœur joie, se lançant dans un urban jazz langoureux, plongeant la salle dans une ambiance feutrée, presque intime. Les invités se dispersent, certains formant de petits groupes autour des tables, d'autres attirés par le billard ou le poker, tandis que quelques-uns, comme toujours, gravitent autour du bar où les femmes de ma famille ont pris leurs quartiers.
Je laisse mon regard dériver de notre table à Lala tend un verre à Solaya, qui esquisse un sourire intrigué en découvrant probablement un nouveau cocktail . Ma mère, comme à son habitude impassible , mène la discussion d'un ton autoritaire, et le visage de mon épouse trahit l'inconfort que ses propos doivent lui inspirer.
Je connais bien ce masque de timidité qu'Adeola adopte quand elle se sent submergée. C'est une façade qu'elle arbore souvent en présence de ma famille, un camouflage presque instinctif. J'observe la scène, m'interrogeant sur la manière dont ma mère a su cacher si longtemps son langage coloré à ses enfants. Ce n'est qu'à quinze ans que j'ai découvert qu'elle pouvait lâcher des jurons aussi crus que "putain". Et le reste de son vocabulaire dont je préfère ne pas y penser.
— Elle va s'envoler si tu continues à la fixer, murmure mon frère, installé à côté de moi.
— Qui ça ? je rétorque, feignant l'ignorance, tout en jetant un coup d'œil vers Adeola
Il me répond par un sourire en coin. Ce n'est pas comme si on pouvait la perdre de vue. Sa robe, qui scintille de temps à autre, attire tous les regards, et sa coiffure singulière n'aide en rien. Quelle idée de faire autant de boucles...
J'ai failli lui demander d'aller se changer en descendant les escaliers, jusqu'à ce que mes yeux tombent sur sa jambe nue, assise sur le tabouret du bar. Ce n'est qu'après que j'ai remarqué le collant couleur peau.
C'est fascinant, cette idée de "couleur peau".
— Alors dis-moi, commence t'il tel une voix dans ma tête et un peu comme une conscience indépendante, tu comptes rester longtemps dans ta phase "on m'a forcé à me marier" ?
Il prend une petite voix moqueuse en mimant des guillemets avec ses doigts.
Je lui lance un regard blasé.
— Que veux-tu que je fasse ? je soupire.
— Peut-être changer de disque ? Ça fait bientôt un an que vous vivez sous le même toit. Ou bien ton charme se serait-il ramolli face à la belle Adeola, mon cher frère ?
Je détourne les yeux du bar pour lui faire face, un sourire en coin. Ce crétin me nargue avec son éternel sourire.
— Si mon charme s'était ramolli , deux autruches ne seraient pas en train de nous épier en se léchant les babines. Toute la salle sait que je suis marié, et pourtant, j'ai encore du charme à revendre.
Son regard se tourne immédiatement vers les deux femmes qui nous épient de l'autre bout de la salle. Il ne cache jamais son intérêt, c'est un trait que j'ai toujours trouvé à la fois amusant et agaçant chez lui.
— T'as raison, mais visiblement, ton charme n'a aucun effet sur Adeola, ajoute-t-il, son ton s'adoucissant. Aurais-tu besoin de conseils pour la séduire, vu que tu es hors du jeu depuis un bon moment ?
Je hausse un sourcil, amusé par la suggestion.
— Toi, m'apprendre à séduire ? Sérieusement ? Tu es hors du circuit depuis près de neuf ans, et c'était moi qui te donnais des leçons à l'époque.
— Et tu sais bien que j'apprends vite. En plus, je m'exerce toujours, contrairement à toi, qui sembles avoir renoncé.
— Je n'ai pas besoin de tes conseils, je réponds sèchement, essayant de couper court à la discussion. De toute façon, elle ne m'intéresse pas vraiment.
Mes yeux retournent, malgré moi, vers Adeola. Il y a cette manière qu'elle a de vouloir se fondre dans le décor, de se faire aussi discrète que possible. C'est comme si elle ne réalisait pas que tous les regards se posent sur elle à chaque mouvement. Coincée dans sa propre bulle dans laquelle elle semble enfermée, imperméable à l'agitation du monde extérieur.
Et ce policier, cet agent qui n'avait des vues sur elle, ça se voyait clairement .
C'est ça, le problème avec les filles bien, tout le monde le sait que c'est des filles bien et les voit comme une proie à conquérir. Pourtant, tout ce dont j'ai besoin d'elle, c'est qu'elle reste comme elle est : silencieuse, convenable , discrète .
— Va raconter ça à quelqu'un d'autre, intervient mon frère, m'arrachant à mes pensées. On dirait que tu as peur qu'elle s'évapore si tu détournes le regard ne serait-ce qu'une seconde.
— Je dois jouer le rôle du mari attentionné, tu te rappelles ? je réplique, mon verre à portée de main.
Mon regard croise celui d'Adeola. Une seconde à peine, mais suffisant pour que je ressente cette étrange tension qui existe entre nous. avant qu'elle ne détourne les yeux, se ravisant rapidement, discrète, comme je l'ai dit. Elle semble se concentrer sur ce que Solaya lui monte avec enthousiasme . Un sourire moqueur se dessine sur mes lèvres alors que je repose mon verre, un sourire qui s'efface aussitôt qu'une main se pose sur mon épaule.
— Vous élaborez encore des plans diaboliques, les jumeaux ? devine Mike, suivi d'Adonis.
— On va finir par croire que vous êtes en couple, tous les deux, rétorque mon frère avec ce même sourire narquois.
Ils échangent un regard de dégoût.
— J'ai une copine, moi, se défend Adonis en pointant une direction.
Tous nos regards convergent vers la table qu'il désigne .
Une jeune femme discute, assise avec une autre autour d'une table. Ils prennent place sur les chaises vacantes près de nous.
— On dirait que le mariage te réussit, Ryan, me dit mon cousin en désignant Adeola. Je devrais aussi commencer à suivre l'oncle pour qu'il me présente la fille d'un de ses amis.
— Fais ce que tu veux, je réponds en vidant mon verre.
S'il souhaite porter le fardeau que représente l'approbation de mon père, libre à lui. Un serveur arrive, posant quelques shots devant nous.
— Et la petite mannequin avec qui tu étais la dernière fois ? demande mon frère.
— Aucune idée, elle a mis les voile du jour au lendemain, plus de message, plus rien .
Mike, fidèle à lui-même, ne s'attache jamais à personne. Une vie sans attaches, c'était ce que je pensais vouloir avant que ce mariage ne s'impose à moi.
Des responsabilités qui pèsent lourd sur mes épaules, m'étouffant presque. C'est moi, après tout qui ai été expulsé des entrailles de ma mère en premier, c'est moi qui dois porter le poids des attentes..
— Salut les gars, lance la voix d'Abdoul en nous faisant lever la tête.
— T'es vivant, mec ? lui demande Adonis.
La dernière fois que je l'ai vu, c'était à Lagos à mon supposé marriage . Il nous fait un check avant de tirer une chaise près de la table voisine.
— Juste tombé amoureux entre-temps. J'ai même cru que j'allais me marier, mais ne vous inquiétez pas me voilà , de retour parmi vous .
Il résume cela avec une désinvolture qui rend le sujet triste . Mike et mon frère lui tapent sur l'épaule, un geste de camaraderie et de réconfort . De toutes personnes que je connais Abdoul mérite l'amour, une femme avec qui il pourra fondé sa famille à lui .
— T'inquiète, lui dit Mike. On est deux à être célibataires ici, on va s'entraider. Si tu veux, on part en voyage ?
— Pas envie de te suivre, rétorque Abdoul en riant. Je finirais par faire des conneries si je te suivais.
— Le grand Abdoul et ses grands principes sont de retour, commente Adonis en trinquant avec moi .
Abdoul est de ceux qui peuvent se passer de sexe pendant des années. Pour lui une affaire sérieuse, liée les sentiments et le corps un supplément négligeable.
— Ne vous en faites pas, déclare mon frère avec un sourire fier. Quand j'atteindrai mes dix ans de mariage, j'écrirai un livre pour partager les secrets de mon bonheur.
— Si ton secret réside dans les Doliprane que tu me piques chaque matin, ricane-je, tu peux oublier l'écriture.
— Fils de chien, m'injurie-t-il
— T'inquiète, Lyan, intervient Abdoul. Il est aussi marié, bientôt ce sera à ton tour d'acheter une tonne d'antalgiques pour lui.
— Ma femme est calme, rétorqué-je avec un sourire.
— N'oublie pas, même les chenilles peuvent causer des maladies mortelles, lance Mike avec une sagesse toute relative.
Sa réplique stupide déclenche un fou rire général.
— Un billard, ça vous tente ? propose Adonis en désignant une table vide au fond de la salle.
Nous acquiesçons tous. Une partie de billard pour échapper à nos problèmes sentimentaux, juste le temps d'une soirée. Ce sera plus amusant , après tout, nous sommes là pour une œuvre de charité. Autant en profiter pour dépenser, et oublier, ne serait-ce qu'un instant.
Il est presque deux heures du matin lorsque je me décide enfin à rentrer. Adeola s'est endormie sur le siège passager, son corps délicatement recroquevillé contre la portière. Habituellement, elle se contente de fixer le paysage à travers la vitre, perdue dans ses pensées, le silence étant notre compagnon habituel.
Je me gare devant la maison, et le bruit métallique de la grille qui se referme résonne dans l'air tranquille du quartier. Pourtant, cela ne la réveille pas. Sa tête repose contre la vitre, et ses lèvres, encore teintées de rouge, sont légèrement entrouvertes, révélant un souffle régulier. Mon regard descend lentement, effleurant la courbe de son cou et s'attardant sur la naissance de ses seins qui se dessinent sous le décolleté de sa robe. Sa poitrine se soulève doucement au rythme de sa respiration, créant une danse hypnotique qui capte toute mon attention.
Mon regard continue son exploration, suivant la ligne délicate de son bras nu. Sa peau, lisse et lumineuse, capte les reflets des petites pierres brillantes incrustées dans sa robe, créant un jeu de lumière subtil. À son poignet, un fin bracelet repose avec élégance, et sur l'un de ses doigts, le bijou symbolique choisi par les soins de mon père brille discrètement.
Ancré au plus profond de nos tradition familiale , un père se doit d'offrir un coffret d'alliance à son fils qui s'engage dans un mariage signe de son approbation .
Je ne l'ai jamais vue sans ce bijou. C'est devenu une partie d'elle, un rappel constant de ce lien que nous partageons, voulu ou non.
Une pensée me traverse l'esprit : si j'ai un fils un jour, je devrais lui offrir un bijou similaire. Mais ce jour est encore loin, très loin.
Ces pensées s'éclipsent rapidement alors que mon regard s'attarde sur ses ongles soigneusement manucurés, sur la courbe délicate de sa jambe qui se dévoile sous le tissu de sa robe. Une chaleur monte en moi, une pensée furtive, presque irrévérencieuse. La fatigue doit jouer des tours à mon esprit, mais l'idée de la prendre une seule fois, juste une, pour tout découvrir d'elle, s'incruste dans ma tête.
Je soupire, me forçant à tourner la tête vers l'avant du véhicule, luttant contre l'envie de céder à ces pensées. Finalement, je pose ma main sur son épaule, la secouant doucement.
— On est rentrés, murmuré-je lorsque ses paupières s'ouvrent lentement..
Elle détache sa ceinture sans un mot, sort du véhicule en silence. Ses talons à la main, elle contourne la voiture, tenant maladroitement le bas de sa robe dans l'autre main. Elle pousse la porte du salon qui mène à l'intérieur, sans un regard en arrière. Pendant un moment, je reste là, les mains pianotant sur le volant, essayant de chasser ces images qui persistent.
Je m'étire sur mon siège, épuisé, avant de me décider à sortir de la voiture à mon tour. Le salon est plongé dans une pénombre apaisante, et tout ce que je veux maintenant, c'est rejoindre mon lit. Mais les pensées de son corps, de ses gestes, continuent de me hanter, même alors que je suis au bord du sommeil.
Incapable de chasser ces images d'elle, je saisis mon téléphone, répondant machinalement au message d'Alice. Son silence dure quelques instants, mais elle finit par répondre. Sans réfléchir davantage, je me lève, quitte mon lit, et enfile des vêtements simples. Chaque geste est automatique, une fuite silencieuse de mes propres pensées.
Je descends les escaliers, prenant soin de fermer soigneusement la porte d'entrée derrière moi, comme si je craignais de réveiller les ombres de cette nuit troublée. Je déverrouille ma voiture habituelle, l'odeur familière de cuir m'accueille lorsque j'ouvre la portière. D'un geste sûr, je fais glisser la grille, libérant le passage vers l'extérieur, vers cette nuit noire où je m'apprête à plonger.
La route pour le centre-ville est déserte, les phares de ma voiture tranchant à peine l'obscurité qui enveloppe tout. Chaque virage, chaque rue parcourue, m'éloigne un peu plus de la maison, de cette présence endormie que je tente d'oublier. Ce besoin silencieux qui me pousse à sortir en pleine nuit doit rester secret, enfoui dans les ténèbres, là où personne ne pourrait jamais le trouver.
Bonne soirée à vous.
NDA : j'aimerais connaître votre avis sur le personnage de Ryan et Adeola. Comment vous les voyez ? Quelle ressenti éprouvée vous par rapport à eux ?
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