Chapitre XXXV: Mon Soleil
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Acte 3 : Vers l'inattendu....
Le bonheur véritable se trouve dans la chaleur des présences aimées, ces âmes qui transforment chaque instant en un souvenir précieux. — Albert Schweitzer
Adeola.
Je serre Minou contre moi, enfouissant mon visage dans sa douce et tiède fourrure. Il m'a tellement manqué. En réponse à mes caresses, il se met à ronronner, ponctuant ses miaulements comme s'il me racontait tout ce qu'il avait vécu en mon absence. Je lui murmure des mots tendres tout en lui promettant de lui raconter la mienne une fois à la maison. Il s'installe confortablement dans mes bras, totalement à l'aise.
— Merci, Solaya, dis-je en adressant un sourire à ma belle-sœur et amie.
— Toutes les souffrances sont pour ce pauvre chat ! dit-elle, appuyée nonchalamment contre le plan de cuisine, un torchon entre les mains.
— Tata ! m'appelle Ewia, sa petite fille, qui se tient près de moi en tendant ses bras impatients. Tu pourras me laisser Minou tous les week-ends ?
Je jette un coup d'œil vers sa mère, qui me fait subtilement signe de refuser. Minou, niché dans mes bras, semble également fuir le regard de la fillette. Je devine qu'elle lui a fait vivre de sacrées aventures. Mais Ewia ne lâche pas prise. Ses grands yeux brillent d'une insistance proche des larmes. Cette petite sait obtenir ce qu'elle veut, c'est sûr.
— D'accord, je te l'amènerai les samedis... à condition que tu finisses toutes tes assiettes.
Un défi presque irréalisable. Ewia et la nourriture, c'est une histoire compliquée. Elle préfère largement grignoter des friandises. Ses petites lèvres se tordent en une moue contrariée, ce qui fait éclater de rire Solaya et moi.
— C'est la faute de maman si je ne finis jamais mes assiettes ! grogne-t-elle, les bras croisés.
— La faute à qui ? répond sa mère, faussement outrée. Tu as les mêmes portions que Danis, et lui, il te dépasse !
Les deux se défient du regard, comme deux tigresses prêtes à en découdre. De mon côté, je balaye la pièce des yeux à la recherche du petit Danis. Il n'est jamais loin, mais adore se cacher. Finalement, je l'aperçois qui nous espionne depuis l'encadrement de la porte menant au salon.
Je lui adresse un sourire complice et un signe de la main. Pris sur le fait, il écarquille les yeux avant de disparaître rapidement derrière la porte. Je laisse Solaya et Ewia à leur duel silencieux et pars à la recherche du fugitif. Je le trouve, accroupi, dos tourné, la tête cachée entre ses genoux comme s'il espérait se rendre invisible.
— Est-ce que quelqu'un a vu Danis ? dis-je d'une voix malicieuse en m'adressant à Minou. Tu l'as vu, toi ? Je suis pourtant sûre qu'il était ici.
Danis lève légèrement la tête, intrigué. Je fais semblant de regarder le plafond, feignant de ne rien remarquer.
— J'espérais juste lui dire que Minou aimerait bien regarder Coco Lalay avec lui...
Cette fois, il redresse complètement la tête, mais je continue à l'ignorer, l'air de rien. Je me mets à chantonner l'un des airs de Coco Lalay. À ma grande joie, il se joint à moi, frappant maladroitement dans ses petites mains, sa voix encore hésitante. Solaya et Ewia nous rejoignent rapidement, entraînées par l'ambiance.
Nous continuons à chanter jusqu'à arriver dans le salon, où Danis s'installe devant la télé avec Minou. Je souris en les voyant confortablement installés, un air satisfait sur leurs visages. Après tout ce temps passé ici, j'ai fini par connaître les cantiques de Coco Lalay et de Bizmallia par cœur.
De retour dans la cuisine, Solaya me tend un regard complice tout en envoyant Ewia chercher ses produits capillaires. Je suis sa tresseuse attitrée.
— Tu t'améliores en cantiques, dis donc ! se moque-t-elle, un sourire taquin aux lèvres.
— Il faut bien, si je dois devenir ta belle-fille un jour, répliqué-je avec une pointe d'ironie. Au fait, je n'ai pas vu mon prétendant ?
— M'en parle pas... souffle-t-elle en levant les yeux au ciel. Je l'ai mis dans la voiture de son père ce matin. Un conseil : ne fais pas d'enfants.
Je ris doucement. Ce n'est pas près d'arriver, vu ma situation actuelle.
Ryan serait pourtant intéressé.
Cette pensée me prend au dépourvu, et je manque de m'étouffer avec une gorgée de bissap.
— T'inquiète, je n'en ferai pas, réponds-je en reprenant mon souffle, un sourire en coin.
Un rire malicieux échappe à Solaya, clairement amusée par ma réponse. Elle me lance quelques coups d'œil intrigués, son visage reflétant une curiosité mal dissimulée, tout en surveillant attentivement son tiramisu au citron dans le four.
Ewia revient en courant dans la cuisine, son énergie débordante illuminant la pièce. Je l'attrape au vol et la fais asseoir sur l'îlot, ses petites jambes battant l'air.
— Alors, princesse, comment veux tu tes tresses aujourd'hui ? lui demandai-je avec un sourire.
Elle approche sa bouche de mon oreille, m'entraînant dans son petit secret.
— Tu peux me faire des tresses comme les tiennes ? murmure-t-elle, comme si Solaya ne devait surtout pas entendre.
Un éclat de rire me vient, mais je retiens un sourire.
— Tu sais que tes cheveux ne sont pas encore assez longs pour ça, murmurai-je à mon tour, jouant son jeu.
Elle recule et prend un air solennel avant de déclarer à haute voix, comme pour trancher :
— Tata Lala dit qu'on peut faire des rajouts si on a les cheveux trop courts. Je veux aussi des rajouts !
Le ton dramatique de sa déclaration attire l'attention immédiate de sa mère, qui pose son torchon et se tourne vers nous.
— Quel âge tu crois avoir pour porter des rajouts ? demande Solaya, les bras croisés et le ton faussement sévère.
— J'ai six ans ! clame Ewia avec toute l'assurance du monde.
Solaya arque un sourcil, réprimant un sourire.
— Exactement. À six ans, nous, on se rasait encore les cheveux avec des lames de rasoir. Si tu ne veux pas que j'utilise le rasoir de ton père sur toi, tu te tais et on te fait des nattes.
L'effet est immédiat. La petite se calme, ses grands yeux baissés, triturant ses doigts.
— Mais... je veux pas des nattes... C'est moche, murmure-t-elle, visiblement vexée.
Je prends alors mon téléphone et montre discrètement un modèle de coiffure à Solaya. Elle examine l'écran, réfléchit un instant, puis hoche la tête.
— Comme les nattes sont moches, tu voudrais qu'on fasse ça ? proposé-je à Ewia en lui montrant à mon tour l'image.
Elle hoche frénétiquement la tête, jetant un regard furtif vers sa mère.
— D'accord, autorise Solaya avec un sourire indulgent, mais à une condition : tu restes tranquille jusqu'à la fin. Sinon, ce sera rasoir ou nattes.
L'enfant s'empresse d'acquiescer avec encore plus de vigueur avant de bondir de l'îlot pour aller chercher ses perles.
Je me retrouve seule avec Solaya, qui reprend son fouet pour mélanger sa crème.
— Alors, on te rasait vraiment les cheveux petite ? lui demandai-je, curieuse.
Elle éclate de rire.
— Qui aurait osé faire ça ? Non, non. J'étais la reine de mon école, moi. Couronne invisible et tout ! Et toi ?
— Dans mon école, c'était une autre ambiance, répondis-je en riant doucement. Les reines n'existaient pas. Le mieux qu'on pouvait espérer, c'était d'être appelée « Lion de la tribu de Juda ».
Elle éclate de rire à cette anecdote.
— Vous étiez cruelles entre vous ! s'exclame-t-elle, hilare.
— Si tu savais... murmurai-je en secouant la tête, au moment où la princesse de la maison revient, chargée de ses perles colorées.
Je la prends par la main et l'installe près de l'évier pour commencer à laver ses cheveux, transformant l'ambiance en un moment calme et complice.
— Alors, c'était comment Atlanta ? demande Solaya, sa voix curieuse venant briser le silence.
— Honnêtement, j'ai passé plus d'heures en avion que sur la terre ferme, soupirai-je. Mais sinon, j'ai adoré la visite de Coca-Cola et... et on a vu un type At..genre... Atlas ? Oui, Atlas, je crois.
Le nom attire immédiatement l'attention de Solaya, qui relève la tête.
— Atlas ! s'exclame-t-elle. C'est le frère fantôme de Mike. Il n'est jamais là, ce gars. Et il n, apparaît jamais aux réunions familiales
— Oui, ça doit être ça. Oh, et puis, il y avait aussi des fiançailles. Très... américaines. Au-dessus de mes espérances pour ce genre d'événement.
Je sens une chaleur diffuse monter en moi en me rappelant cette soirée. Un souvenir précis refait surface : ces mots qu'il m'a glissés ce soir-là, empreints d'une promesse presque impossible à croire.
Qu'il pouvait tout m'offrir. Que je n'avais qu'à demander...
— Et ? insiste Solaya, remarquant mon silence.
Je me ressaisis rapidement.
— Rien, on a fait les visites le lendemain après les fiançailles et on n'a repris l'avion, répondis-je, évitant son regard.
Je me concentre de nouveau sur les cheveux d'Ewia, rince doucement la mousse .
Solaya ne semble pas convaincue, mais elle n'insiste pas. Heureusement. Des pas lourds et des éclats de voix d'enfants résonnent dans le couloir. Avant que je puisse attraper une serviette pour sécher les cheveux d'Ewia, des petites mains se referment autour de ma taille..
— Tata ! crie une voix joyeuse.
Je me retourne rapidement et aperçois mon prince. Sans attendre, j'enroule les cheveux de sa sœur dans une serviette et ouvre mes bras pour l'accueillir dans un câlin chaleureux.
— Tata, t'es venue prendre le chat, c'est ça ? demande-t-il, les yeux brillants d'impatience.
— Oui, je le prends aujourd'hui. Mais si Ewia vide ses assiettes toute la semaine, je le ramène.
Un éclat de rire s'échappe de sa bouche.
— Cette brindille ? se moque-t-il avec une pointe de malice. Elle n'y arrivera jamais !
Sa sœur attrape la serviette autour de ses cheveux et la lève pour lui jeter dessus, mais je l'interromps d'un geste.
— Dimitry ! tonne leur mère d'un ton autoritaire. Qu'est-ce que j'ai dit sur les injures dans cette maison ?
Aussitôt, il baisse les épaules, le regard coupable, et marmonne :
— Celui qui injurie doit se mettre à genoux pendant cinq minutes...
— Alors qu'est-ce que tu attends pour t'exécuter ?.
Sans discuter, il s'exécute dans un coin de la cuisine. Derrière moi, Ewia tire la langue à son frère, victorieuse. Je m'apprête à intervenir quand une voix grave et familière résonne derrière moi.
— Et bien, les punitions pleuvent déjà ici ? lance Ryan, d'un ton léger. Salut Solaya.
Mon souffle se suspend brièvement. Je sens sa présence dans mon dos, reconnaissable entre mille.
— Salut, Ryan, répond Solaya calmement, sans lever les yeux de la boîte qu'elle rangeait.
Je m'interdis de me retourner, refusant de croiser son regard. Pourtant, je perçois son ombre se rapprocher légèrement, son parfum boisé flottant dans l'air.
— Qu'est-ce que t'as encore fait de si tôt ? demande cette fois du père de Dimitry, entrant dans la pièce.
— J'ai... commence-t-il hésitant.
— Il m'a traitée de brindille ! s'exclame Ewia avec un sourire narquois.
Je pose un doigt sur mes lèvres pour lui signifier de rester tranquille pendant que je commence la première tresse à l'arrière de sa nuque. Elle s'immobilise sur l'îlot, les jambes balançant doucement dans le vide. Je séparer ses cheveux en section, ma main glissant sur les mèches humides et parfumées.
C'est à ce moment-là que je sens une tension subtile sur mes propres tresses, signe que quelqu'un les tire. Pas besoin de me retourner pour deviner qui c'est.
— Arrête, tu vas me déconcentrer, murmuré-je sans le regarder, essayant de maintenir la régularité du premier rang que je tresse.
— J'admirais juste les tresses de la tresseuse, murmure-t-il à son tour, un sourire perceptible dans sa voix.
. Je serre les dents pour éviter de sourire , concentre toute mon attention sur la tresse . Mais lorsque je lève les yeux, je croise le regard malicieux de Solaya. Elle sourit doucement, et son expression en dit long sur ce qu'elle pense.
Du côté de Dimitry, son père le sermonne gentiment sur le fait de traiter sa sœur de tous les noms, mais l'atmosphère reste légère. Il lui ébouriffe les cheveux avant de se tourner vers moi.
— Salut, belle-sœur, me salue-t-il en déposant un baiser sur la joue de sa fille avant d'aller retrouver Solaya.
Je lui rends son salut en hochant légèrement la tête, tout en continuant à tresser. Il se dirige ensuite vers Solaya et échange avec elle une poignée de main élaborée, presque comme un rituel secret
Je continue à tresser, mes doigts s'activant mécaniquement pour ignorer Ryan, appuyé contre l'îlot. Il ne quitte pas mon visage des yeux, ce qui me donne une furieuse envie de lui marcher sur les pieds
— Maman ! crie soudain Dimitry. Ewia me tire la langue depuis tout à l'heure !
Un soupir las échappe à Solaya.
— Tire-lui aussi la langue, tant que tu y es, rétorque-t-elle d'un ton fatigué, massant ses tempes.
J'étouffe un rire, incapable de ne pas trouver la situation comique, et je ne suis pas la seule.
— Tata va bientôt repartir avec son chat, on verra bien comment tu dormiras sans lui, lance Dimitry d'un air provocateur malgré sa punition.
— Je serai courageuse et je dormirai seule ! rétorque fièrement Ewia, croisant les bras.
— On va bien voir... une sans couilles comme...
— Dimitry ! s'écrie Solaya. Pour les gros mots, c'est combien déjà ?
Le rire de Ryan éclate à côté de moi, contagieux.
— Cinq RAD... mais j'ai pas d'argent, marmonne Dimitry, visiblement résigné.
Solaya sort un carnet et un stylo qu'elle lui tend.
— Dans le carnet des dettes alors.
Avec une mine dépitée, Dimitry obéit. Il écrit lentement avant de refermer le carnet d'un geste dramatique, les larmes aux yeux. Sa mère contourne l'îlot et l'attrape dans ses bras.
— Mais maman... papa avait dit que le mot "couilles" n'était pas un...
Un « shh » autoritaire l'interrompt. Solaya, triomphante, se retourne vers son mari avec un sourire malicieux :
— Alors, papa, je serai honoré de connaître ton avis sur le mot « couilles » ?
Il hausse les épaules avec un air faussement innocent, sortant une bière du frigo comme si de rien n'était.
Solaya attrape une boîte hermétique ornée de lettres élégantes : « Voyage paradisiaque de maman ».
— Dimitry, les gros mots des adultes, c'est combien ?
— Trois cents RAD ! répond Dimitry avec enthousiasme.
Elle se tourne vers son mari, le défiant du regard.
— Alors, chéri ? Tu paies en cash ou tu me fais un chèque ?
Il soupire lourdement et sort son portefeuille, l'air vaincu. Ryan et moi échangeons un regard complice, riant discrètement.
— Solaya, tu es devenue un vrai dictateur, commente Ryan, amusé.
— Je songe même à me présenter aux élections présidentielles, réplique-t-elle en rangeant le billet dans sa boîte avec un sourire satisfait.
— Mon vote t' est assuré, renchérit Ryan avec une inclinaison légère de la tête.
Alors que son mari, visiblement irrité, décapsule une bière et en jette une autre à travers la cuisine. Ryan la rattrape avec une aisance nonchalante. Solaya se blottit contre lui avec un air séducteur.
— Allez, mon chéri, fais moi un sourire , souffle-t-elle en lui caressant la joue.
Il se tourne vers Ryan, feignant l'indifférence.
— Viens, on bouge, lance t'il en se tournant vers son frère. Avant qu'on ne me plume encore dans ma propre maison.
Ryan lâche enfin mes tresses et suit son frère. Dès qu'ils sont hors de portée, Solaya et moi éclatons de rire.
— Sérieusement, c'est quoi cette boîte ? demandé-je, curieuse.
— Mon coffre-fort personnel. Sans ça, cette maison serait un champ de vulgarité.
— Je devrais essayer ça, réfléchi-je à voix haute.
Avec la vitesse des allusions de Ryan, je pourrais me faire une petite fortune en une journée.Et quelque chose me dit que Ryan ne s'y opposerait pas...
Solaya me lance un regard amusé, mais elle reprend rapidement un ton sérieux :
— Alors, on dirait que ça va mieux entre vous ?
J'hésite un instant.
— Oui, je crois...
Son regard se fait plus perçant alors qu'elle éteint le four.
Est-ce qu'on était vraiment si mal assortis avant ?
Je n'ai pas de réponse immédiate. Peut-être que oui. Peut-être que non.
Solaya termine de ranger les ustensiles , un sourire satisfait sur les lèvres, tandis que Dimitry, qui a enfin été libéré de sa punition, attrape les assiettes posées sur l'îlot, les joues encore gonflées de frustration. Il s'affaire à mettre la table avec un mélange d'hésitation et de mauvaise grâce. De mon côté, je concentre mon attention sur la dernière tresse d'Ewia, qui se tortille doucement sur sa chaise, impatiente.
– Voilà, c'est fini, dis-je en attachant l'élastique avec soin. Tu veux voir ?
Elle hoche vigoureusement la tête, ses yeux pétillants d'excitation. Je l'accompagne jusqu'au miroir du couloir, où elle s'arrête net, bouche bée devant son reflet.
– Je suis trop belle ! s'écrie-t-elle en sautillant, son sourire illuminant tout le couloir. Dimitry, regarde !
Le garçon, toujours renfrogné par sa punition, lève les yeux avec une moue boudeuse. Mais un léger sourire, presque imperceptible, finit par effleurer ses lèvres.
– Mouais... T'es belle, pour une brindille, marmonne-t-il en passant à côté d'elle pour rejoindre la cuisine.
Avant que Solaya ne puisse intervenir, Ewia lui tire la langue avec espièglerie avant de s'élancer vers la terrasse, criant joyeusement :
– Merci, tata ! Je vais montrer à papa !
Solaya soupire et roule des yeux, sa grimace traduisant un épuisement bien trop familier. Elle se tourne alors vers Dimitry, qui, cette fois, ne peut pas fuir ses réprimandes. Voyant qu'elle est sur le point de s'en charger, je les laisse et retourne à la cuisine.
L'espace improvisé en salon de coiffure est en désordre, mais une autre présence s'y est imposée. Une chaleur familière, presque écrasante, se glisse dans mon dos. Ryan. Il ne dit rien, mais son silence en dit long, bien plus que des mots.
– Tu comptes m'aider ? lâchai-je, brisant le silence pour éviter que l'atmosphère ne devienne trop pesante.
Il rit, un rire bas et vibrant qui résonne dans mes entrailles.
– J'hésite encore, murmure-t-il en avançant d'un pas, son regard fixé sur moi. Dimitry devient de plus en plus créatif avec ses excuses, non ?
Je détourne légèrement la tête, hésitant à répondre, mais je sens un sourire naître malgré moi.
– Il tient peut-être ça de son oncle, finis-je par répliquer, feignant la nonchalance.
Un éclat amusé traverse son regard, et il se redresse lentement, chaque mouvement semblant calculé. Contournant l'îlot, il s'approche de la boîte de Solaya et observe son contenu avec intérêt.
– Intéressant... Alors, combien je devrais mettre pour racheter mes dettes, Tshada ?
Je relève les yeux vers lui, légèrement irritée qu'il ose utiliser ce surnom en présence des autres. Mais son regard scintille d'une malice qui me déstabilise toujours un peu, comme s'il testait mes limites.
– Je dirais... assez pour acheter le silence de quelqu'un, répliqué-je sèchement, avant de me baisser pour ramasser les restes de cheveux tombés au sol.
Sa réponse arrive presque aussitôt, basse mais bien audible :
– Alors, ce serait bien plus que ce que contient cette boîte.
Je me fige un instant, le peigne toujours en main. Il sait jouer, et il est très doué. Avant que je puisse répliquer, Solaya entre dans la pièce avec Dimitry, un sourire malicieux sur le visage.
– Ryan, tu devrais peut-être aider, sinon tata risque de repartir avec son chat et de ne jamais revenir.
Il hausse un sourcil, visiblement amusé.
– Ce serait dommage. Très dommage.
Je lui lance un regard noir, mais Solaya éclate de rire et tend un plateau à Dimitry.
– Tiens, file ça dehors et dépêche-toi, sinon une autre punition t'attend.
Le garçon disparaît en un éclair, tandis que Solaya attrape le dernier plateau et se dirige vers le couloir. Avant de sortir, elle se retourne vers nous, mi-amusée, mi-sérieuse :
– Et vous deux, il y a des enfants dans le coin, alors évitez de vous coller dans ma cuisine.
Ryan rit doucement tandis que, moi, je souhaite littéralement disparaître sous terre. Je me hâte de finir mon sac, mais il finit par m'aider, prenant au passage mon verre de jus avant de me suivre dehors.
L'air frais de la terrasse me fait du bien, mais sa présence me trouble toujours autant.
– Tu fais exprès, hein ? soufflai-je sans oser le regarder.
– Faire quoi ?
Sa voix est innocente, mais je devine un sourire. Je dépose mon sac sur une table du jardin, tentant de l'ignorer malgré moi .
– D'être... comme ça, murmurai-je enfin, consciente que mes mots manquent de sens.
Il pose mon verre à côté et réduit encore la distance entre nous.
– Et comment je suis ? demande-t-il doucement.
Je déglutis, mais, heureusement, Ewia surgit en courant, brisant le moment.
– Tata ! C'est moi qui fais les prières aujourd'hui, hein ?
Je respire profondément, soulagée par son interruption.
– Bien sûr, princesse, dis-je en ébouriffant ses cheveux.
Ryan se redresse, souriant légèrement avant de se diriger dans la direction où Ewia, vient d'apparaître, tandis que je tire une chaise pour la petite. Solaya apparaît avec Danis dans les bras, un bol de croquettes pour Minou dans une main. L'animal, quant à lui, s'étire paresseusement sur le canapé.
Une fois tout le monde installé, Ewia s'empresse de faire le bénédicité, profitant d'un moment d'inattention pour glisser discrètement ses légumes dans l'assiette de Dimitry. Je retiens un sourire. À peine la prière terminée, Danis se lève de sa chaise et vient se blottir contre moi, posant son bol pour Minou sur mes genoux.
La soirée s'écoule dans une chaleur familière, teintée d'espièglerie et de regards échangés que je ne sais pas encore comment interpréter.
NDA : une journée de tous ce qu'il a de simple chez les Longuti.....
( ceux qui n'avaient pas voté les chapitres précédents s'il vous plaît 😖😭votez 🌟)
Bonsoir très chère lecteurs ,.....
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