Chapitre XXXIX: Ma Darling
( démarrez la vidéo, détendez vous et bonne lecture 📖 🎆)
Acte 3 : Vers l'inattendu...
Ceux qui aiment sans retenue vivent sur un fil, prêts à tomber, mais incapables de regretter le vertige.
Romain Gary
Ryan.
Allongé nonchalamment sur le canapé en cuir du bureau de mon frère jumeau, je joue avec l'idée de lui partager ma bonne humeur. Une rare légèreté m'habite, et je suis décidé à en faire profiter Lyan, que ça lui plaise ou non.
— Tu sais que Neil Armstrong n'est jamais allé sur la Lune ? lui lançai-je avec un sourire en coin.
Lyan relève à peine les yeux de son écran.
— Non, et qu'est-ce que j'en ai à foutre ? grogne-t-il d'une voix lasse, visiblement d'humeur massacrante.
Même si toutes les mauvaises humeurs du monde se liguaient contre moi aujourd'hui, elles glisseraient sur ma carapace.
— Allez, fais pas ton rabat-joie. Je t'offre un peu de culture générale, c'est tout.
Il lève enfin les yeux, une lueur d'agacement brillant dans son regard sombre.
— Garde ta culture générale pour toi, rétorque-t-il, un brin plus sec. Puis il s'interrompt brusquement, ses sourcils se haussant comme une alarme silencieuse. Il pose sa tasse, me fixe de ce regard complice qu'on partageait autrefois pour nos mauvais coups, et murmure :
— Attends... ne me dis pas que...
Je capte aussitôt l'étincelle dans ses yeux. Il pense avoir deviné.
— Oui, mais ce n'est pas ce que tu crois, dis-je en riant légèrement. On passe juste du bon temps.
— Honneur à toi, murmure-t-il avec une pointe d'ironie.
Je croise les bras sur ma poitrine, amusé.
— Et toi, qu'est-ce qui te met dans cet état ? Solaya t'a coupé l'eau ?
— Non, réplique-t-il immédiatement, en s'enfonçant dans son fauteuil. On a joué à Ludo hier soir... et j'ai perdu.
Je m'étrangle presque de rire.
— Sérieux ? Alors, au lieu de vous envoyer en l'air, vous jouez au Ludo ? Tu sais, certaines personnes, même si on les amène aux portes du paradis, n'en verront jamais rien. Exemple : toi.
— On n'a pas la même vie, répond-il en haussant les épaules.
— Ça, c'est clair. Alors, t'as perdu... et tu dois payer comment ? Traitement de princesse ?
— J'aurais préféré, grommelle-t-il.
Je hausse un sourcil, intrigué.
— Alors, qu'est-ce qu'elle t'a fait ?
Il pousse un long soupir, et un froncement d'inquiétude plisse mon front.
— Elle conduit ma classe G . Pendant un mois.
Je cligne des yeux, surpris.
— Sérieux ! C'est qu'une voiture, relax.
Il se redresse, outré.
— Qu'une voiture ? Tu laisserais Adeola s'amuser avec ta Ford ?
Je ris doucement, mon ton devenu plus léger.
— Bien sûr. C'est ma femme.
Je sens un sourire narquois se dessiner sur mes lèvres. Je pourrais probablement tirer avantage de cette situation si elle décidait vraiment de conduire ma voiture.
— C'est ça, ta femme, ironise-t-il. Moi, je prie juste pour que Solaya ne la raille pas.
— Elle fera attention, ne t'en fais pas. Solaya est prudente. Elle conduit à quarante kilomètres par heure max, et elle fait à peine vingt minutes de trajet par jour. Elle ne va pas se transformer en pilote de rallye.
Il me lance un regard désespéré qui me fait penser que si , elle pourrait dans l'éventualité où aucun de ses enfants n'est présent dans la voiture.
— J'espère, souffle-t-il en fixant le plafond comme s'il adressait une prière silencieuse.
Je m'apprête à lui lancer une nouvelle pique, mais mon téléphone vibre dans ma poche. Je décroche sans attendre.
— Monsieur, votre rendez-vous est arrivé, m'informe ma secrétaire.
— J'arrive, répondis-je en raccrochant.
Je me redresse du canapé, ajustant ma veste d'un geste rapide.
— Je te laisse avec tes angoisses de propriétaire de Classe G , lançai-je en lui adressant un sourire en coin.
— Bonne chance avec tes artisans, grogne-t-il, la tête toujours appuyée contre le dossier.
Dans l'ascenseur, le calme feutré me pousse à sortir mon téléphone. Une envie soudaine me traverse : envoyer un message à ma femme. Je tape rapidement « Bonne journée », mais j'efface. Trop banal. Il faut quelque chose de plus original.
Après quelques secondes de réflexion, mes doigts dansent sur le clavier .
À Adeola :
Rentre ce soir à la maison. Ne déménage pas.
Je souris. Je connais ma femme. Si elle réfléchit trop aux événements de ce matin, elle serait capable de faire ses valises par gêne.
Un éclair de spontanéité me traverse, et je décide de changer son prénom dans mon répertoire.Je cogite un moment entre « Darling » et « Tshada », puis opte pour : Umfazi Oyintanda. Épouse adorée. Car, au fond, je l'adore vraiment.
Après quelques hésitations, je tape : Umfazi Oyintanda.
Épouse adorée.
Oui, c'est exactement ça.
Car, au fond, je l'adore vraiment.
Quand l'ascenseur s'ouvre avec un "bip", je range mon téléphone et réajuste mon masque : celui du vice-président. L'époux disparaît, le professionnel prend le relais.
En traversant l'espace des bureaux ouverts, le bruissement des claviers et le bourdonnement des discussions professionnelles m'entourent. Je pénètre dans la salle de réunion où huit hommes en costume m'attendent. Leur posture rigide et leurs visages tendus annoncent une réunion lourde de conséquences.
Je prends place à la table, leur offrant un sourire calculé. Le show peut commencer.
Fatigué par cette journée interminable, je coupe le moteur et sors de la voiture. L'air frais du soir me frappe doucement le visage, me ramenant à une certaine tranquillité. J'attrape mon classeur sur le siège passager, verrouille les portières d'un geste mécanique, et me dirige vers la maison.
Dès que j'ouvre la porte du salon, un sourire spontané éclaire mon visage. Elle est là.
Assise dans le canapé, son Mac posé devant elle, le regard concentré. Ce simple détail, son immobilité dans ce lieu commun, suffit à me réconforter. Elle n'a pas fui. Elle n'est pas retournée se réfugier dans sa chambre.
Lorsque nos regards se croisent, elle détourne presque aussitôt les yeux, et je retiens un sourire. Je m'approche, mes pas résonnant légèrement sur le parquet. Mon regard reste accroché à elle, chaque mouvement révélant cette timidité qui la rend encore plus intrigante.
Doucement, je pose une main sur le sommet de sa tête, un geste simple, mais qui contient toute la tendresse que je ne formule jamais.
— Bonsoir, darling.
— Bonsoir, Ryan, répond-elle en portant une cuillère à ses lèvres.
Un bol repose dans ses mains délicates, dégageant un léger arôme lacté qui titille mes narines. Je m'assois à ses côtés, déposant mon classeur sur la table basse. Elle me fixe un instant, son regard oscillant entre curiosité et hésitation.
— Je voulais commander une pizza. Tu en veux ? propose-t-elle.
Je hoche la tête sans dire un mot, et elle acquiesce avant de sortir son téléphone. Ses doigts effleurent rapidement l'écran, déverrouillant l'appareil avec une telle dextérité que je n'ai pas le temps de confirmer mon hypothèse : elle a sûrement sa propre photo en fond d'écran.
Tandis qu'elle navigue sur le site du restaurant italien, je m'empare du bol qu'elle a posé sur sa jupe plissée bleu ciel. Je goûte la préparation, curieux. La douceur du lait mélangé à une texture granuleuse de couscous éveille mes papilles, et je me surprends à en reprendre une seconde bouchée.
— Hé ! Ne finis pas tout, proteste-t-elle en me lançant un regard mi-sérieux, mi-amusé.
Je lui rends son bol avec un sourire narquois et m'appuie contre le dossier du canapé.
— C'est illégal de garder les meilleures choses pour soi. Je suis ton mari, après tout.
Elle hoche la tête, le silence s'installant entre nous, mais je poursuis, sentant qu'il faut insister.
— Tu peux m'appeler, me réveiller, me demander ce que tu veux, à n'importe quel moment. Je le ferai, parce que tu es ma priorité. Alors, ne saute jamais un repas. Je m'en voudrais trop.
Ses yeux vacillent entre surprise et gratitude, comme si elle essayait d'assimiler mes mots. La sonnette retentit, brisant l'instant.
— Ça doit être le livreur, dit-elle doucement, se levant avec une fluidité gracieuse.
Je la relâche et l'observe s'éloigner. Dès qu'elle disparaît dans l'entrée, je me lève à mon tour et me dirige vers l'étage. Il faut que je change avant que la soirée continue. Chaque détail compte, et ce soir, j'ai décidé de m'assurer qu'elle se sente vraiment chez elle.
Elle lève les yeux au ciel, comme si elle était déjà habituée à mes taquineries, puis repose son téléphone.
— Quand ça te chante, tu parles d'illégalité. Rends-moi ça, je n'ai pas pu déjeuner aujourd'hui.
Je fronce légèrement les sourcils, intriguée.
— Pourquoi tu n'as pas déjeuné ?
Elle baisse les yeux, jouant nerveusement avec le bord de sa jupe avant d' attrapant le bol que je lui tends.
— Une raison toute bête, murmure-t-elle, presque gênée.
Je penche la tête, curieux.
— J'avais oublié mon portefeuille, confie-t-elle enfin, presque imperceptiblement. Et... je n'avais même pas de monnaie dans la voiture.
Je soupire légèrement, une pointe d'amusement et d'exaspération dans la voix.
— Tu es vraiment tête en l'air. Bon, à partir de lundi, je te fais livrer ton déjeuner.
— Non ! s'écrie-t-elle aussitôt, visiblement paniquée. Ça m'est... jamais arrivé.
Elle cherche ses mots, comme si elle avait peur que je considère ça comme un fardeau. Cette timidité adorable, ce refus obstiné de recevoir de l'aide, c'est quelque chose que je vais devoir corriger avec le temps.
Je prends doucement sa main libre dans la mienne, attirant son regard.Ses doigts se figent un instant avant de se détendre légèrement.
— Hé, darling, murmuré-je avec une douceur calculée. Je suis quoi pour toi ?
Elle cligne des yeux, surprise, mais répond sans trop d'hésitation cette fois :
— Mon mari.
Je réprime un sourire, maintenant une expression sérieuse pour ne pas rompre la gravité du moment.
— Eh bien, je suis un homme qui te veut dans tous les sens du terme, émotionnellement comme physiquement. Et je mettrai tout en œuvre pour t'avoir.
Je sens sa surprise dans un léger mouvement de recul, presque imperceptible, mais elle ne détourne pas son regard, et surtout, je ne perçois aucun rejet. Je continue donc, ma voix grave et ferme, marquant chaque mot comme une promesse.
— Alors, si un homme te veut vraiment, la première chose qu'il doit t'offrir, c'est son temps. Rien n'aura jamais plus de valeur à mes yeux que toi. Tu dois être sa priorité.
Ses lèvres tremblent légèrement, mais elle hoche la tête, ses yeux fixés sur nos mains entrelacées.
— Tu peux m'appeler, me réveiller, m'interrompre, me demander ce que tu veux, à n'importe quel moment. Je le ferai, parce que tu es ma priorité . Alors, s'il te plaît, ne saute jamais un repas. Je m'en voudrais terriblement si tu te négligeais
Elle hoche la tête doucement, son regard fixé sur nos mains entrelacées.
— Tu peux m'appeler, me réveiller, me demander ce que tu veux, à n'importe quel moment. Je le ferai, parce que tu es ma priorité. Alors, ne saute jamais un repas. Je m'en voudrais si c'était le cas.
Je ne brasse pas des millions chaque mois pour que ma femme manque de quoi que ce soit.
Elle acquiesce à nouveau, presque timidement. À ce moment précis, la sonnette retentit, brisant la bulle que nous avions créée.
— Ça doit être le livreur, dit-elle en se levant.
Je relâche doucement sa main et la regarde s'éloigner. Sa silhouette disparaît dans l'entrée. Une fois seul, je me lève également et monte à l'étage. Il est temps de me changer.
Après une douche rapide, je retourne au salon. Elle est déjà installée, un morceau de pizza à la main, les yeux rivés sur l'écran lumineux de la télévision. Le chat, paresseusement allongé à côté d'elle, semble aussi absorbé qu'elle par le film qui défile.
— T'as fait appel à ton gardien ? je plaisante, désignant le chat d'un geste.
— Uhum, répond-elle en hochant la tête, un petit sourire en coin.
Je contourne le canapé, choisissant de m'asseoir à l'extrémité opposée. L'idée de me faire griffer gratuitement ce soir ne m'enchante guère. Mon mouvement lui arrache un rire franc, un rire qui semble avoir pour seul but de se moquer de moi.
— Si tu te moques, darling, je t'embrasse.
Elle se fige légèrement, recule d'un petit mouvement presque imperceptible, mettant une distance prudente entre nous. Elle reporte son attention sur l'écran, mais je ne peux m'empêcher de noter la rougeur qui monte à ses joues. Cette réserve soudaine m'amuse et me donne envie de pousser la taquinerie plus loin, de la pousser à baisser sa garde, mais je me retiens.
Après m'être assuré que toutes les portes sont bien verrouillées, je monte tranquillement les escaliers menant à ma chambre. À l'étage, mon regard s'attarde sur sa porte entrouverte. Elle est montée depuis un moment ; elle doit sûrement dormir. Ignorant la petite tension qui se niche au creux de ma poitrine, je continue vers ma chambre.
Dans la salle de bain, je me brosse les dents en silence, puis je me glisse dans mon lit. Je prends son livre laissé sur ma table de chevet . J'en feuillette quelques pages, mais mon esprit vagabonde ailleurs. Je revois son visage à quelques centimètres du mien, ses lèvres pressées contre les miennes. La douceur de ce souvenir éveille en moi un désir diffus, non pas d'aller plus loin, mais simplement de revivre cette proximité.
Elle n'est pas prête, je le sais. Je respecte ça. Mais au moins, elle pourrait dormir à mes côtés. On l'a fait plusieurs fois, alors pourquoi pas ce soir ?
Je referme le livre avec un claquement sec, glisse mes pieds dans mes claquettes et descends les marches, les doigts effleurant la rampe. Une lueur vacille sous sa porte, accompagnée de bribes de musique que sa voix accompagne . Rassuré, je frappe doucement. Quelques secondes plus tard, elle m'ouvre, l'air intrigué.
— Tu m'invites pas au concert ? plaisanté-je, un sourire en coin.
Elle roule des yeux, visiblement peu impressionnée, me cédant le passage. Sa tenue : un short assorti d'une chemise légère imprimée de petites cerises , capte brièvement mon attention, mais je détourne rapidement le regard et m'assieds sur son lit.
— T'es venu me rendre mon livre ? C'est ennuyant, demande-t-elle avec un soupçon d'ironie.
— Bien sûr que non. Je suis venu dormir avec ma femme, vu qu'elle ne vient plus dans la chambre conjugale.
— Hein ?!
Elle reste bouche bée, abasourdie par mes paroles. Je n'ai pas tort. Depuis notre retour d'Atlanta, elle ne s'aventure dans notre chambre que pour récupérer quelques affaires. Moi, j'ai envie de sentir sa présence. C'est égoïste, peut-être, mais je m'en fiche.
— Depuis quand ta chambre est devenu une "chambre conjugale" ?
Elle crache presque le mot, un mélange de scepticisme et de moquerie dans la voix.
— Ce n'est pas Ma chambre. C'est notre chambre, corrigé-je. Je pourrais dire à René que tu refuses de dormir avec moi.
Au lieu de l'effet escompté, ma petite menace la fait éclater de rire.
— Elle ne te croira pas une seule seconde, ricane-t-elle.
C'est la triste vérité. Pour ma mère, je reste le grand méchant loup de chaque histoire, et elle, l'agneau à protéger.
— Allez, s'il te plaît, laisse-moi dormir ici, insisté-je avec une fausse supplication. Je promets de ne pas t'embrasser ni te faire des marques... sauf si tu le demandes.
— Je n'en veux pas ! rétorque-t'elle aussitôt.
— D'accord, à vos ordres, madame.
Un sourire lui échappe, un sourire qu'elle tente de dissimuler derrière ses mains. Mais je le vois.
— Tu peux rester, mais si tu fais la moindre allusion sexuelle, je te mets dehors.
— À vos ordres, madame.
Je m'allonge sur le lit et rouvre mon livre, feignant un intérêt soudain pour ma lecture. Elle entre dans la salle de bain et en sort quelques minutes plus tard.
— Darling, tu ne portes plus tes pyjamas en sa...
Je m'interromps aussitôt, me rappelant son avertissement. Elle me lance un regard noir, ses yeux étincelants d'agacement.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-elle, sur la défensive.
— Rien. Je voulais juste te dire que j'ai rencontré les artisans que tu as sélectionnés aujourd'hui, dis-je, changeant rapidement de sujet.
Elle s'assied en tailleur sur le lit, soudainement intéressée. Tout en écoutant, elle relève ses tresses en un chignon désordonné.
— Et comment ça s'est passé ?
— Plusieurs étaient réticents, d'autres ont abandonné, mais je leur ai fait signer un contrat de confidentialité
— C'est peut-être ça qui ne les met pas en confiance, remarque-t-elle.
— J'aurais pas dû ?
Elle se glisse sous la couverture, son visage pensif.
— Je sais pas trop , répond-elle après un bref hochement de tête. Mais maintenant, envoie-leur la liste de commandes. Ça les convaincra personne ne refuse d'agrandir son chiffre
C'est pas bête.
Elle ferme les yeux, prête à s'endormir, mais les rouvre presque aussitôt en sentant une silhouette se faufiler contre elle. Elle attrape son chat, le serre doucement contre sa poitrine et dépose un baiser sur sa tête. L'animal ronronne, satisfait.
— Ce truc ne nous laissera jamais en paix, murmuré-je avec un soupir exaspéré.
Elle lève les yeux vers moi, curieuse et amusée, avant d'éclater de rire en voyant mon expression de dégoût.
— Alors, un simple chat effraie le grand Ryan ? se moque-t-elle.
— Il ne m'effraie pas. Je préfère juste éviter de finir avec des cicatrices inutiles.
— Regarde comme il est mignon.
Elle le place devant moi, et je le repousse doucement avec le livre, déclenchant une nouvelle salve de rires. Finalement, elle installe le chat au pied du lit, où il roule sur lui-même avant de s'endormir.Elle se rallonge, tirant la couverture jusqu'à ses oreilles.
— Un jour, tu devras lui apprendre à dormir ailleurs, marmonné-je.
Elle me lance un regard satisfait, un sourire au coin des lèvres.
— Tu veux dormir ici ou dans ta chambre ?
Le message est clair, mais je choisis de rester.
Je me mords la lèvre, m'efforçant de garder le silence tout en me concentrant davantage sur ma lecture. L'histoire devient de plus en plus intrigante, mais aussi profondément dérangeante. Les scènes, nombreuses, sont indéniablement des agressions, mais aussi ce personnage, Asa, qui est profondément dérangé. mais aussi ce personnage, Asa, qui est profondément dérangé
— Me dis pas que ce type va s'en sortir comme ça jusqu'à la fin ?!
— J'en sais rien, Ryan, souffle-t-elle, à peine réveillée. Je viens juste de commencer le prologue quand tu as pris le livre, alors, par pitié, pas de spoilers.
Elle murmure ces mots, ses lèvres s'entrouvrant à peine, et son ton s'efface comme si le sommeil l'emportait déjà. Je la regarde brièvement avant de tourner une nouvelle page, espérant presque que ce lâche de Carter se décide enfin à fracasser la tête de cet enfoiré d'Asa ou, mieux, à l'enterrer six pieds sous terre pour moi. Si j'étais dans ce livre, je l'aurais fait sans hésiter.
Je continue de lire, et lorsque Sloan, l'héroïne, explique pourquoi elle endure encore les abus d'Asa, cela résonne étrangement en moi. Pour son frère, sa famille... Elle reste pour eux, incapable de fuir.
Mon regard quitte les mots imprimés pour se poser sur ma femme, maintenant profondément endormie.Son souffle est calme, régulier, presque hypnotique. Ses épaules se soulèvent doucement sous le rythme apaisé de sa respiration.
Pour Sloan, c'est sa famille, son frère, qui la retiennent. Mais toi... resterais-tu si tu pouvais partir ?
Chacun traîne son propre enfer. Je le sais bien. Mais je ne veux pas devenir le tien. Je veux juste que tu gardes de bons souvenirs de moi, même si, un jour, je ne serais plus qu'un souvenir lointain dans ta mémoire. Peut-être qu'alors, tu te souviendras de moi comme d'un homme qui a essayé d'être bon pour toi.
Je reprends ma lecture, passe au chapitre suivant. L'histoire bascule du point de vue d'Asa. Déjà, je sens la colère monter en moi.
Roh a!
— Sérieusement ? murmuré-je, le souffle court.
Je retiens un cri lorsqu'il trouve normal de se masturber sur elle pendant son sommeil, son esprit tordu s'imaginant bâtir un avenir à deux. Ce n'est même pas le pire. Dans le premier chapitre, il osait déjà la réveiller en se glissant sur elle. Littéralement. Et il ose encore justifier ses actes.
Je claque le livre dans un bruit sec, mon seuil de tolérance atteint. La scène où il lui demande de l'épouser en plein viol m'achève. Elle pleure, et ce malade y voit des larmes de joie.
Le pire, c'est que ces choses-là arrivent dans la vraie vie. Il y a des Asa partout, de toutes couleurs et origines. Et tant de Sloan, qui restent coincées dans cet enfer parce qu'elles ne connaissent que ça , rien d'autre que la souffrance.
Je repose mon regard sur Adeola. Elle dort toujours profondément, allongée sur le ventre, une expression douce, presque angélique, illumine ses traits. La lumière tamisée caresse sa peau, et un calme étrange m'envahit.
Son souffle calme emplit la pièce d'une sérénité que je ressens jusque dans ma peau, comme le soleil d'un après-midi de juillet caressant ma chair. Mon cœur ralentit, mon souffle s'aligne au sien.
Mon souffle ralentit, s'alignant involontairement sur le sien. Sa présence, même silencieuse, a un effet presque apaisant.
Pourquoi a-t-elle choisi un livre pareil ? À quoi pensait-elle ? Se voit-elle en Sloan ? Lui a-t-on déjà fait vivre cet enfer ?
Les souvenirs affluent. Je revois son visage inondé de larmes lors de notre nuit de noces, ses tremblements incontrôlables. Difficile d'oublier qu'elle ne dormait pas pendant ces trois premiers jours. Difficile d'oublier qu'elle m'a pris pour un violeur.
Elle m'a confié ne pas être vierge. Mais cet homme à qui elle avait donné sa confiance, que lui a-t-il fait ?
Un soupir m'échappe. Peut-être que je me fais des idées. Après tout, on a tous une histoire mal interprétée. Mais son côté réservé, presque farouche, me rappelle constamment que notre rencontre aurait dû se faire autrement. Pas sous ces circonstances.
Je me lève pour réduire l'intensité de la lumière, ne laissant que la veilleuse. Je reviens et m'assieds sur le bord du lit, mes yeux attirés par une photo d'elle et sa mère. La ressemblance est frappante.
— Vous avez une très belle fille, madame, murmuré-je.
Pourquoi a-t-elle choisi un livre pareil ? Voyait-elle un peu de Sloan en elle-même ? Est-ce qu'un jour, quelqu'un l'a rendue prisonnière de son propre enfer ?
Je me souviens de ses sursauts au début de notre mariage, chaque fois que je la touchais. Cela m'a appris à toujours demander sa permission, même pour les gestes les plus simples. Sa réaction lors de notre nuit de noces...
Impossible d'oublier ses larmes.
Impossible d'oublier ses insomnies, qui ont duré pendant ces trois premiers jours.
Impossible d'oublier son regard effrayé, comme si elle j'étais son un violeur.
Elle m'a confié ne pas être vierge, mais ce n'est pas ça qui m'importe. Ce homme a qui tu as donné ta confiance t'as t'il aimé ? Que s'est t'il ? Été t-il dans ta vie lorsqu'il a fallut tout abandonner et obéir ?
Je pousse un soupir. Peut-être que je me monte la tête. Après tout, chacun a son passé. Peut-être aurais-je préféré te rencontrer dans d'autres circonstances, Darling. Mais son côté réservé, presque farouche, me rappelle constamment que notre rencontre aurait dû se faire autrement. Pas sous ces circonstances.
J'étais un enfoiré à une autre époque. Peut-être plus tard, alors. Oui, plus tard.
Je me lève pour réduire l'intensité de la lumière, ne laissant que la veilleuse. Je reviens et m'assieds sur le bord du lit, mes yeux attirés par une photo de sa mère. . Les traits familiers me frappent : elle ressemble tellement à elle.
— Vous avez une fille magnifique, Madame, murmuré-je.
Après la mort d'Emy, j'ai développé cette croyance étrange : nos êtres chers ne quittent pas ce monde tant qu'on se souvient encore d'eux. Peut-être que sa mère veille toujours sur elle. Mais elle n'en parle jamais.
Parle-moi de toi, Darling. Raconte-moi tes rêves, tes colères, tes failles. Je veux te voir sourire, entendre ton rire. Mais je me demande... est-ce que tu as confiance en moi ?
Mes pensées s'alourdissent. Je ne suis pas mieux qu'Asa. Moi aussi, je me suis imposé dans ta chambre. Pourtant, en te regardant dormir, une étrange chaleur m'envahit. Ta douceur naturelle semble déborder dans toute la pièce, et je me surprends à sourire.
Je ressens ce désir constant de la voir sourire, de la faire rire.
Instinctivement, je m'étire et dépose un baiser sur ton front. Sa peau est tiède, normale, contrairement à ce matin, où elle était fiévreuse dans mes bras.
Je remarque son chat, me fixant de ses yeux luminescents avant de se laisser emporter par la fatigue.
— Ce genre de trucs, c'est entre adultes, tu ne comprendrais pas, chuchoté-je avec un sourire amusé.
Je souris à ma propre bêtise. Ces derniers temps, je souris souvent.
C'est le moment de partir.
Je rajuste sa couverture avant de me lever, le livre en main. Près de la porte, je m'arrête, incapable de ne pas me retourner pour la regarder. Une addiction. Ne pas le faire semble inconcevable.
— Bonne nuit, Ma Darling, dis-je à voix basse.
Je referme lentement la porte derrière moi, veillant à ne pas la réveiller.
Dans ma chambre, je pose le livre sur la table de chevet et m'allonge sur mon lit. Une douce nostalgie m'envahit, et l'envie de retourner auprès d'elle me tenaille.
Toute à l'heure , c'était juste ma femme et moi
NDA : Désolé mes stars 😢😢la journée a commencé par une flemme monumentale dans le quel j'ai perdu une partie de ce chapitre
Mais vous inquiétez pas c'est fait
Et je crois que nous sommes à l'avant dernière épisode de 2024
Je vais m'abstenir de parler beaucoup mais je remarque qu'il y'a des nouvelles venus dan l'aventure
Bonne arrivée à vous
N'hésitez pas a like partager et commenter
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Time to talk : Quelle sont vos ressentis par rapport au émotionnel mis à nu de Ryan ? Adeola meme si elle dort ? Qu'en pensez vous ?
***reference du livre : Too late de Collen hoover . Je l'es bien aimé le lire personnellement
Bye mes stars ✨
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