Chapitre XXX : Tension sous les étoiles

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Acte 3 : Vers l'inattendu




On se connaît sans se comprendre, on s'attire sans se compléter.
Damso, extrait de Perplexe









Adeola.




Une légère secousse me tire de mon sommeil. Mes paupières s'ouvrent doucement, encore alourdies par la fatigue , tandis que je réalise que nous sommes arrivés devant le hall de l'hôtel. Ryan descend de la voiture sans un mot, et je le suis en silence.

Nous montons dans l'ascenseur, plongés dans une atmosphère lourde, presque oppressante. Le reflet de nos silhouettes fatiguées se dessine sur les parois d'acier poli, éclairées par une lumière froide et impersonnelle. Le trajet est court, mais l'absence de mots rend chaque seconde plus lourde.

À peine entrée dans la suite, je me précipite dans les toilettes pour soulager ma vessie. Je profite de ce moment pour me débarrasser de mes talons et de ce fil des enfers qui me coupe la circulation. Une fois libérée, je passe rapidement au salon et saisis une bouteille d'eau posée sur la table. Mon regard dérive vers le balcon, où Ryan se tient immobile.
Il a retiré sa veste et défait son nœud papillon. Un verre de whisky à la main, il contemple la vue nocturne d'Atlanta, la lueur des gratte-ciels se mêlant aux étoiles.

Je m'approche doucement , bouteille en main, laissant mes pieds nus frôler le tapis moelleux. L'air frais qui s'infiltre par la porte entrebâillée vient caresser ma peau.

— Alors, monsieur mon mari, envie de sauter d'un balcon à Atlanta ? plaisanté-je avec un sourire moqueur.

Il tourne la tête vers moi, un sourire énigmatique accroché à ses lèvres.
— Ravi de voir que tu ne dors pas, réplique-t-il calmement.

— Ne t'inquiète pas, j'irai me coucher tout de suite. Comme ça, tu pourras aller rejoindre Brittany sans risquer de hanter mes cauchemars.

Son sourire s'efface légèrement.
— Que j'aille rejoindre qui ?

Je lève les yeux au ciel, déjà agacée, et prête à tourner les talons. Mais sa main ferme se referme sur mon poignet, m'arrêtant net.

— Répète ça, exhorte-t-il, son ton chargé d'une autorité tranquille mais implacable.

— La vieille qui a passé la soirée à te faire les yeux doux, rétorqué-je sèchement.

Il éclate d'un rire léger, presque musical, qui a le don de dérouter mes pensées.
— T'es jalouse, avoue-le.

— Pas le moins du monde.

— J'aime bien te voir un peu jalouse. Mais sache une chose : t'es la seule femme que je fréquente.

Je retire mon poignet de son emprise avec une moue dubitative .
— Cette réplique est complètement démodée, Ryan. Et puis, on ne se fréquente pas, on cohabite. Rien de plus.

Il me fixe avec intensité , un sourire amusé sur son visage.
— Rappelle-moi, comment tu m'as appelé tout à l'heure ?

Je fronce les sourcils.
— Monsieur mon mari. Et alors ?

— Voilà. T'en fais pas, j'attendrai le jour où tu me supplieras de partager ta couche.

Un rire nerveux m'échappe, mais son regard détaillant mon corps me met mal à l'aise. Pourtant, il n'y a rien d'agressif dans son attitude. Juste une assurance désarmante.

— Désolé, monsieur mon mari, dis-je en lui prenant son verre. Mais je n'ai aucun intérêt pour les hommes des autres, même si on me les offre sur un plateau.

Il soutient mon regard.

— Je ne suis avec personne d'autre que toi.

— Depuis quoi ? Quatre ou cinq heures ? raillé-je avant de vider son verre d'un trait.

Un frisson amer me traverse, et je grimace en reposant le verre sur la table.

— Bon, je vais dormir. Inutile de t'inquiéter.

Mais il n'en a pas fini.
— Qu'est-ce que tu essaies de dire exactement ? Explique-toi.

Je pousse un soupir las.
— Il n'y a rien à expliquer. Arrête simplement avec ces fausses avances.

Son ton devient plus sérieux.
— Ce ne sont pas des avances, Adeola. Je te montre de l'intérêt.

Sa déclaration me désarçonne, mon rire s'éteint peu à peu et un sourire ironique étirant mes lèvres.
— Alléluia, souffle-je, mi- moqueuse, mi- désabusée.

Son sourire persiste. Il s'avance légèrement, réduisant la distance entre nous, et je fais instinctivement un pas en arrière. Il rit doucement, et, malgré moi, je le suis dans son éclat.

— Le jour où je te ferai de véritables avances, ce sera clair. Et crois-moi, je ne me raterai pas.

Je secoue la tête avec un sourire désabusé. Ses mots me laissent légèrement troublée, mais je m'efforce de garder mon calme .

— Je ne suis pas intéressée, Ryan. Tu n'es pas mon genre.

Son sourire s'élargit.

— Vraiment ? Alors dis-moi, quel est ton genre ?

Je détourne le regard vers la ville qui scintille au loin. La vue est magnifique, les lumières scintillantes et les étoiles me semblent soudain plus captivante . Mais je sens son regard peser sur moi.

— Laisse tomber, murmuré-je finalement.

Il insiste, sa voix grave et directe.

— Arrête de tourner autour du pot. On est deux adultes, va droit au but.

Un soupir m'échappe. Je sens que je vais dire quelque chose que je regretterai, mais je finis par lui poser la question qui me brûle les lèvres.

— C'est qui, Émy ?

Sa posture change instantanément. Son regard, auparavant confiant, s'assombrit, et il détourne les yeux vers la vue.

— C'était ma fiancée, répond-il d'une voix neutre, dépourvue de toute légèreté.

Son ton me glace. Tout prend sens d'un coup. Émy. La raison pour laquelle il est coincé dans ce mariage. Une douleur sourde, enfouie sous ses airs de maîtrise.

— Elle est morte il y a six ans, ajoute-t-il après un moment de silence. Elle s'appelait Emilliana.

Je reste figée, stupéfaite. Une vague de culpabilité m'envahit.
— Je... je suis désolée. Je ne savais pas, soufflé-je, ma voix tremblante.

Je lui tends son verre, et il le remplit à nouveau avant de prendre une gorgée.

— Tu ne pouvais pas savoir. On ne se connaît pas vraiment, toi et moi.

Le silence qui s'installe est lourd, presque pesant. Je veux apaiser la tension, mais les mots me manquent.

— Pose-moi une question, n'importe laquelle, dis-je soudain, presque désespérée..

Il tourne lentement la tête vers moi, ses yeux perçants illuminés d'un sourire amusé qui lui monte jusqu'aux pommettes.
Pourquoi sourit-il autant ? Ce n'est pas normal qu'un homme sourie tout le temps, si ?

— T'essaies de te racheter, Tshata ?

J'hoche la tête en silence.

— T'as pas besoin de te sentir coupable. Pose toutes les questions qui te tracassent, je ne t'en tiendrai jamais rigueur.

Quelque chose dans sa voix douce m'ébranle. Un sentiment chaud naît dans ma poitrine, difficile à ignorer. Mais il brise l'instant avec son ton taquin.

— Bon, puisque tu insistes si gentiment ce soir, je ne peux pas dire non, je peux poser n'importe quelle question ?

Je sens déjà le poids de ma propre erreur. C'est sûr, il va sortir une remarque déplacée, sûrement un truc sexuel. Résignée, je hoche la tête .

— Je peux même demander la couleur de ta petite culotte ? me nargue-t-il en plissant les yeux.

Un sourire s'étire sur mes lèvres malgré moi. Je me tourne vers lui, le défiant du regard.

— C'est ça, ta question ? demandé-je avec un brin d'ironie.

— Évidemment que non, répond-il du tac au tac. Pourquoi demander si je peux juste la voir ?

— Tu peux toujours courir pour la voir, répliqué-je avec une fausse désinvolture. Mais je t'assure que si c'était ta question, tu aurais adoré ma réponse.

Il arque un sourcil, intrigué. Je me penche légèrement vers lui, savourant son attention.
— Parce que je n'ai rien en dessous de cette robe, je suis nue comme un verre.

Il secoue la tête, un rire discret émanant de sa gorge, puis reprend le verre qu'il faisait tourner entre ses doigts depuis tout à l'heure. Avant qu'il ne boive, je lui prends délicatement des mains.

— T'aimes bien mes restes ? demandé-je avec un sourire en coin.

— C'est ta question ?

— Non.

— Alors pose-la, ta question.

Je le fixe un instant. Il semble peser le pour et le contre dans sa tête, sa mâchoire se contractant légèrement avant qu'un soupir ne lui échappe.

— Pourquoi tu ne donnes pas de nouvelles à ton père ? finit-il par demander.

Je termine son verre d'un trait. Évidemment, il aurait pu choisir autre chose, mais non, monsieur a décidé de se mêler de ça.

— Entre lui et moi, c'est pas de nouvelles, bonnes nouvelles, dis-je en haussant les épaules. Il va bien, et moi aussi.

Je me détourne pour regarder la vue, la nuit enveloppant doucement le balcon. Notre dernière conversation remonte à plusieurs mois. Pratiquement la seule fois où il m'a appelée en un an, c'était pour me gronder. Qu'il ne compte pas sur moi pour jouer la fille modèle.

— Il demande de tes nouvelles à chaque fois qu'il m'appelle, m'apprend-il d'un ton calme.

— Tant mieux qu'il te les demande à toi, rétorqué-je avec un sarcasme tranchant.

— Tu devrais l'appeler. C'est toi l'enfant, et tu auras toujours tort.

Un soupir profond m'échappe. Triste réalité des relations parents-enfants en Afrique : peu importe les torts de l'adulte, l'enfant est toujours coupable.

— Je ne le ferai pas, admis-je franchement. Ma relation avec ma famille est différente de celle que tu entretiens avec la tienne. Mon père et moi, c'est cassé depuis longtemps.

— Tu devrais essayer, insiste-t-il avec douceur.

Je regarde le fond du verre, désormais vide. Dommage.

— C'est à ton tour de répondre sincèrement, lancé-je pour détourner la conversation. Pourquoi ton père est-il venu te voir ?

Son regard fatigué croise le mien. Je sais qu'il essaie de me protéger, ou plutôt de protéger ce que nous avons. Mais ces derniers temps, ma curiosité a grandi.

— Tu voulais répondre sincèrement à n'importe quelle question, rappelle-t-il. Pas l'inverse .

— Maintenant, c'est ton tour.

Il soupire de nouveau, visiblement lassé.

— Ils veulent qu'on fasse un enfant, lâche-t-il finalement.

Un frisson désagréable me parcourt. J'aurais mieux fait de rester dans le floue .

— Et qu'est-ce que tu as répondu ?

— Que je réfléchirais, mais que je n'en avais pas envie, me rassure-t-il.

Je lève les yeux vers le ciel dégagé, les étoiles brillant comme des joyaux dans la nuit. Puis, mon regard retourne vers lui. Il est impeccable comme toujours : sa barbe finement taillée, sa chemise blanche épousant ses bras sculptés. Pas imposant, mais chaque ligne de son corps respire la force maîtrisée.

— Il va falloir que tu paie darling, glisse-t-il, interrompant mes pensées.

Je détourne aussitôt la tête. Malgré son refus d'enfants, il n'est pas tout jeune non plus. Mais il faut l'avouer, il a le physique pour faire tourner des têtes.

— T'as quel âge ? demandé-je, curieuse.

Il arque un sourcil, l'air faussement outré.

— Tu ne connais pas mon âge ?

— Non.

Il saisit mon poignet, le serrant légèrement.

— On reprend depuis le début. Je m'appelle Ryan, trente-deux ans, Bélier.

— T'es hyper vieux, en fait ! m'étonné-je.

Je lui aurais donné vingt-huit, peut-être vingt-neuf tout au plus.

— Et toi, t'es une vieille fille, vierge de vingt-cinq ans, ironise-t-il avec un sourire. Je viens même de faire une rime !

Il rit seul de sa blague lamentable, mais je décide de le surprendre.

— Je ne suis pas vierge, avoué-je sans détour.

Il se tourne vers moi, un sourire mystérieux aux lèvres.

— Percer l'hymen d'une femme ne fait pas partie de mes besoins fondamentaux. Ce qui compte, c'est que je te pénètre.

Il continue de rire de sa propre réplique, un rire qui résonne doucement dans le calme du balcon. Moi, je ne sais pas si je dois rire ou pleurer de cette information. Ce que je retiens, c'est qu'il est le genre de connard qui assume pleinement son statut, et bizarrement, ça lui va bien

Je soupire et m'étire légèrement sur le bord du balcon. Une brise fraîche s'infiltre, caressant mes épaules nues. Il commence à faire froid. Il va falloir que je rentre et que j'enlève cette robe.

— Alors, c'est quand que tu me laisses mon tour ? ajoute-t-il avec une légèreté désarmante.

Je me tourne vers lui, étonnée, et rencontre son sourire narquois. Ses yeux pétillent d'une malice qui semble presque innocente.

— Se passer des tours ne fait pas partie de notre accord, rétorqué-je en fronçant les sourcils.

— Dans notre accord, il n'est pas non plus interdit de prendre du bon temps ensemble, insiste-t-il en penchant légèrement la tête.

— Bah si. Je viens de l'interdire.

Il avance la main dans ma direction. Je fais instinctivement un pas en arrière, mais il n'hésite pas, et son index vient me donner une pichenette sur le front. Le geste est si inattendu que je recule d'un autre pas, le regard mauvais.

– Accord déjà conclu, mademoiselle Olami. T'es la fille d'Ousmane. Tu connais les bases, commence-t-il, toujours sûr de lui. Tu étais d'accord pour tout me donner pendant cinq ans. Alors, je réclame mon tour.

— Je ne suis pas non plus une boutique, répliqué-je sèchement.

— Je sais, murmure-t-il d'un ton plus doux, mais toujours assuré. Et je saurais faire en sorte que tu ne veuilles plus laisser personne d'autre venir. Accepte, et je te ferai oublier ton ex.

— Arrête la plaisanterie, dis-je en croisant les bras, comme pour me protéger de ses paroles.

— Je ne plaisante pas, darling. T'auras qu'à venir me voir quand tu seras prête, et me dire tes préférences. Je m'occuperai du reste.

Un frisson traverse mon corps. Une sensation chaude s'installe dans mon bas-ventre, dérangeante mais familière. Je dois quitter ce balcon avant que cette conversation ne prenne une tournure encore plus tordue.

— Brittany sera ravie de te dicter les siennes, rétorqué-je en tournant les talons , le verre en main.

— T'as pas à t'en faire, t'es la seule vieille fille qui m'intéresse, réplique-t-il en me suivant, son sourire toujours accroché à ses lèvres.

— Très drôle, ironisé-je en déposant le verre et ma bouteille d'eau sur la table du salon.

Il fait de même avec sa bouteille de whisky, puis se tourne vers sa chambre.

— Je laisserai ma porte ouverte, au cas où t'aurais besoin d'aide pour enlever ta robe, lance-t-il avec un clin d'œil moqueur.

— Je préfère mourir avec, répliqué-je sèchement.

Je referme la porte de ma chambre derrière moi, fermant symboliquement cette discussion. Je me dirige vers le miroir, et mes doigts glissent sur la fermeture éclair dans mon dos. La robe me compresse la poitrine, et lorsque je la libère, une bouffée de soulagement me traverse. Le tissu glisse doucement le long de mon corps jusqu'à mes pieds, me laissant nue face à mon reflet.

Le miroir n'est pas aussi grand que celui de ma chambre , mais il suffit à capturer mon image entière. Mes mains effleurent mes seins sensibles, encore légèrement tendus après mes règles. Mes hanches rondes suivent le mouvement de mes doigts, et je souris timidement à ma propre silhouette.

J'enlève mes boucles d'oreilles, libère mes tresses qui tombent lourdement sur mes fesses, et tourne lentement sur moi-même pour me contempler sous tous les angles. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas vue ainsi, entièrement nue.

Un soupir m'échappe. Il est temps d'enlever mon maquillage et d'aller au lit. Mais en ramassant ma robe au sol, je ne peux m'empêcher de sentir cette chaleur persistante dans mon ventre, un écho des mots de Ryan qui refuse de s'éteindre.


NDA : Je veux avoir toute vos impressions sur cette petite discussion manière par Ryan et Adeola qui ne reste pas non plus en reste .

Que pensez-vous de notre mal alpha infidèle ?

Elle est pas si timide que ça et Ryan non plus n'est pas si froid que ça

Dite moi ce que vous en pensez ? Es que le rapprochement est trop précis ou ça va ?
Dite moi tous , je vie avoir toute vos impressions ?

Petit dédicace à la tiktokeuse qui m'a fait une dédicace sur le son de Damso . J'ai même écrit se chapitre sur ce morceau.....la distance qui nous sépare toi et moi ne tiendra plus que de quels verre.....

Merci et Bye mes stars ✨

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