Chapitre XXVIII : Hotlanta
(démarrez la vidéo , baissez le volume et détendez vous. Bonne lecture 📖)
Acte 3 : vers l'inattendu....
Chaque voyage est une promesse de renouveau, un élan vers l'inconnu où le bonheur naît de la découverte et du changement.
André Gide,
Adeola.
Après m'être libéré de ma mine somnolant, je me suis laissé tenter par une nouvelle série toute en savourant mon déjeuner.
Trois episodes plus tard, une hôtesse élégante, son sourire aussi soigné que ses gestes, vient m'avertir que l'atterrissage est imminent. Il est temps de quitter mon cocon flottant.
Je me lève, replace soigneusement mes affaires dans mon sac, ajuste mes chaussures et enfile mon pull. Un foulard glisse autour de mes cheveux, dernière touche avant de regagner mon siège pour l'atterrissage. À travers le hublot, la lumière du jour se teinte d'orangé, signe que le crépuscule approche. La descente est douce, presque apaisante, et l'avion se pose sans heurt.
En quittant l'appareil, l'air frais et chargé de l'odeur inconnue de la terre géorgienne m'accueille. Une brise légère caresse ma peau, et mon stress s'évanouit au fur et à mesure que mes pieds touchent la terre ferme. L'hôtesse m'accompagne et m'aide à descendre mes bagages. Une grande SUV noire nous attend sur le tarmac. Un homme blond en descend et s'approche de moi, son visage éclairé par le crépuscule.
— Bonsoir, Madame Longuti, me salue-t-il avec un respect calculé.
— Bonsoir... Michael, je présume.
— C'est exact, me répond-il avec un sourire poli tout en ouvrant la portière. Je suis chargé de vous conduire à l'hôtel.
Je hoche la tête, récupérant mes affaires que l'hôtesse m'apporte. Michael me devance et place mes bagages dans le coffre avec soin . Je m'installe dans l'habitacle, bercée par l'odeur subtile de cuir neuf, et il prend place côté conducteur.
— Souhaitez-vous écouter quelque chose en particulier durant le trajet, Madame ? demande-t-il avec professionnalisme.
— Non... je vous laisse choisir, murmuré-je, me calant dans mon siège.
Il hoche la tête, démarre le moteur, et le véhicule glisse doucement hors du tarmac, se fondant dans le flot des voitures. À travers la fenêtre, je filme la ville qui s'illumine, ses grattes-ciel se dressant comme des sentinelles de verre et de métal. Kindia m'a fait promettre de lui envoyer un vlog de mon séjour dans la ville de Martin Luther King.
Après un trajet silencieux ponctué du ronronnement du moteur, nous arrivons devant un hôtel imposant. Le portier m'ouvre la porte avec un sourire discret, et Michael descend pour sortir mes bagages du coffre. D'un geste de la main, il m'escorte silencieusement jusqu'à l'ascenseur.
Le silence entre nous est presque apaisant, bien que je sente mon cœur s'accélérer à l'idée de revoir Ryan. Michael, visiblement taciturne, ne laisse rien paraître . J'aurais tend aimer pouvoir lui demander : si Ryan était déjà arrivé ? Ou où devrait je le rejoindre ?
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, et Michael s'arrête devant une porte qu'il déverrouille avec une carte magnétique, me la tendant ensuite.
— Bonne soirée, Madame, me dit-il en s'éloignant.
J'entre dans la suite avec une légère appréhension, mes valises en main. Le salon, baigné de lumière tamisée, me coupe le souffle. Dans des teintes de blanc et de marron, un canapé luxueux trône, face à une immense baie vitrée offrant une vue imprenable sur la ville. Le soleil couchant inonde la pièce de ses derniers reflets dorés, créant une atmosphère intime et chaleureuse.
Je tire ma valise vers une porte latérale et l'ouvre pour découvrir une chambre confortable, avec un lit de taille humaine qui semble m'appeler. Je retire mes chaussures, me laisse tomber dessus et m'étale en soupirant. Cela fait longtemps que je n'ai pas dormi dans un lit de deux places, de préférence de taille normale .
Je plonge mon visage dans les draps, inspirant leur parfum frais, une odeur douce et apaisante qui me détend immédiatement.
Un cliquetis soudain me fait sursauter ; j'ouvre les yeux, figée, et tourne la tête en direction de la porte à gauche.
Ryan se tient là, torse nu, une serviette blanche nouée autour de ses hanches. Des gouttes d'eau perlent encore sur sa peau et glissent sur son torse tatoué, captant la lumière du crépuscule. Surpris, il me fixe, et je détourne aussitôt le regard, plaquant ma main sur mon visage pour me cacher.
— Eh bien ! J'ignorais que je t'avais autant manqué, Darling, lance-t-il d'un ton malicieux.
— Tais-toi, soupiré-je, gênée, sans oser le regarder.
J'entends le son d'une fermeture éclair ; il enfile sûrement quelque chose. Mon esprit s'égare un instant, imaginant sa silhouette sous le tissu, et un frisson me traverse. Je sens mes joues s'embraser malgré moi. Il rit doucement, et je capte le léger "pich-pich" de son parfum. L'air s'imprègne aussitôt d'une fragrance subtile, à la fois froide et enveloppante.
— Tu peux ouvrir les yeux, dit-il d'un ton taquin. À moins que tu ne veuilles regarder plus longtemps ?
Je roule sur le côté, enfouissant mon visage dans l'oreiller.
— Habille-toi, je t'en prie...
— D'accord, tshada.
Tshada. Juste un mot, mais il résonne étrangement. C'est ainsi qu'il m'appelle des fois quand l'envie lui prend , avec cette intonation qui signifie "épouse" dans sa langue maternelle.
— C'est bon, ton mari s'est habillé pour toi, reprend-il avec malice.
Méfiant, je me retourne lentement pour vérifier, remarquant les manches bleu nuit de sa chemise. Son pantalon assorti tombe impeccablement, et une goutte d'eau échappée de sa barbe tache délicatement le tissu. Son sourire est toujours là, teinté d'arrogance.
— Je te ferais payer si tu continues de me dévisager, avertit-il, un sourire en coin.
Je lève les yeux au ciel, préférant m'attarder sur les détails du plafond plutôt que de lui accorder ce plaisir.
— Rassure-toi, ce n'est pas si agréable à regarder, répliqué-je, tentant de reprendre contenance
— Je pourrais presque être vexé, répond-il, riant doucement.
Il prend une serviette pour essuyer son visage, puis disparaît dans la salle de bain. Je profite de son absence pour récupérer mes chaussures, prête à quitter cette chambre pour échapper à mon malaise.
Il revient et, tout en ajustant ses vêtementset tiré ses propre chaussures , m'observe avec un sourire amusé. Je m'apprête a ouvrir la porte qu'il me devance saisis la poignée, remarquant que j'avais verrouillé la porte.
— je vois que tu avais tous prévu, murmure t'il amusé
Je fais comme n'avoir rien entendu. Jusqu'au canapé où je me laisse tomber.
Il s'assied sur le canapé. Je l'observe un instant. .
— Alors, le voyage ? demande-t-il, son ton soudainement plus doux.
— Horriblement long, soupiré-je, exaspérée en me souvenant des heures interminables.
— Ne t'inquiète pas, je serai là au retour, promet-il.
Je lève les yeux au ciel, une moue sceptique aux lèvres. Comme si sa présence pouvait accélérer le temps. Il se lève, ajuste ses vêtements, et me fait signe de le suivre. Je fronce les sourcils.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je, à contre-cœur.
— Suis-moi, j'ai quelque chose à te dire.
Il passe devant moi, et je rassemble mes dernières forces pour me lever.
— On ne peut pas parler ici ? On est bien, là, proposé-je, presque suppliant.
— Même si c'était dans une chambre, je ne pourrais pas te parler avec le ventre vide. Alors suis-moi, ajoute-t-il avec son éternel sourire suffisant.
Je soupire une dernière fois, me résignant. Ryan m'attend près de la porte, déjà ouverte, et je me faufile devant lui mon téléphone en main .
Lui, adossé contre la paroi de l'ascenseur, me fixe d'un regard perçant. Moi, je m'amuse avec mon téléphone, me filmant face au miroir. Puisque avec Mickaël, ça avait été impossible, alors je profite de l'instant. Je sens son regard posé sur moi, mais je choisis de ne pas y prêter attention. Après tout, si l'on me traîne d'un bout à l'autre du monde contre mon gré, autant en profiter un peu.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent au bout de deux étages, et trois hommes entrent. Deux d'entre eux arborent des traits qui rappellent l'allure décontractée de Bad Bunny, sans doute d'origine latine. Le troisième, un Afro-Américain à la peau ébène, porte fièrement des nattes collées soignées qui tombent sur sur sa nuque . Juste au moment où je les observe, une main ferme se pose sur ma tête, m'obligeant à détourner le regard. À travers le miroir, je croise les yeux de mon mari, durs et réprobateurs. Pour toute réponse, je tire discrètement la langue.
Après quelques étages supplémentaires, les portes s'ouvrent de nouveau, et il me prend la main pour quitter l'ascenseur. Nous traversons un couloir jusqu'à une terrasse de restauration, baignée de lumière naturelle. Un serveur nous guide vers une table près du balcon, et Ryan tire la chaise pour moi. Je m'assois , tandis qu'il s'installe face à moi.
Chez lui, ces gestes de politesse sont automatiques, mécaniques, sans la moindre trace de tendresse. Pendant qu'il échange quelques mots avec le serveur, certainement pour commander. Je retourne à mon téléphone, arrangeant les vidéos que j'ai prises quelques instants plus tôt
— Tu veux quelque chose ? me demande-t-il, sans lever les yeux de la carte.
— Un jus... Je réponds, sans même le regarder, absorbée par mon écran.
Je finalise ma vidéo et, dans un élan d'inspiration, filme rapidement l'élégance du restaurant. Cet endroit a un charme inattendu, et je me surprends à apprécier le processus. Je jette un coup d'œil par-dessus le balcon, admirant la vue sur la circulation et le vaste parking rattaché à l'hôtel. La ville s'étend devant nous, et l'agitation d'Atlanta m'envahit d'un sentiment de liberté inattendu.
Un soupir agacé m'interrompt, juste au moment où le serveur revient avec un chariot rempli. Il dispose trois plats savoureux sur la table et pose une salade devant moi, accompagnée d'un cocktail d'un bleu violacé profond et d'un verre de vin qu'il remplit doucement.
Le serveur nous souhaite un bon appétit avant de s'éclipser. Je jette un regard moqueur à Ryan en désignant la salade.
— Mange. T'as perdu pas mal de sang il y a quelques jours, me lance-t-il, son regard défiant.
Je fronce les sourcils, réalisant de quoi il parle. Un sourire narquois étire ses lèvres tandis qu'il déroule ses couverts de la serviette de table. Avant qu'il ne commence à manger, je l'arrête brièvement pour filmer. Il soupire, visiblement agacé
— T'as changé de métier ? demande-t-il, incrédule.
— Non, je sauvegarde juste des souvenirs, répliqué-je en souriant.
Il soupire encore une fois, reprenant sa nourriture d'un air contrarié.
— Si tu deviens influenceuse, préviens-moi, que je change d'épouse, ironise-t-il, le regard rivé à son assiette.
Je pose mon téléphone et le fixe, piquée
— Je suis sûre que tu trouverais vite une OLAMI disponible, répliqué-je, un sourire taquin aux lèvres. Moi aussi, j'aimerais bien essayer un autre LONGUTI pour voir.
Il s'immobilise un instant, son regard se relevant vers moi, avant de murmurer, curieux mais moqueur :
— Tu voudrais essayer lequel ? Parce qu'il n'y a pas mille options dans ma famille.
Je prends une gorgée de mon cocktail, appréciant les notes délicates de myrtilles qui explosent sur ma langue, avant de répondre :
— Dimitry ferait l'affaire. Il a promis de m'épouser.
Je pique dans ma salade composée d'avocat, de tomates cerises, et de crevettes fraîches. À la première bouchée, les saveurs s'entrelacent avec délice, me laissant un sourire satisfait.
— J'espère que tu sais que la pédophilie s'applique aussi aux femmes, lance-t-il, un sourire moqueur flottant sur ses lèvres.
Je lui offre mon plus beau sourire.
— Sauf qu'il m'a promis de grandir avant, alors tu vas devoir me supporter encore quelques années avant que mon prince ne soit prêt, lançai-je, jouant le jeu.
Un rire léger lui échappe alors qu'il saisit son verre de vin. Moi, je continue de savourer ma salade, fascinée par les combinaisons de saveurs.
— J'espère que tu sais qu'après quatre ans, ton fameux prince ne sera toujours pas majeur, réplique-t-il, amusé.
J'acquiesce, feignant l'innocence.
— Oui, oui... mais dans dix ans, il le sera. Il n'y a pas d'âge pour l'amour.
— Je te souhaite bien du courage, dit-il en haussant les épaules, retournant à son repas.
Je me concentre à nouveau sur ma salade, piochant surtout les crevettes. Je n'ai pas très faim, mais la saveur est irrésistible. À un moment, il dépose une portion de son bœuf dans mon assiette. Je le regarde, perplexe
— Mange. Faut pas que tu t'écroules pendant la soirée, lance-t-il.
— Arrête de faire des trucs étranges.
Il hausse les épaules, l'air de ne pas comprendre. Je l'observe un moment, mais voyant que cela ne l'atteint pas, je me contente de manger.
— On est invités aux fiançailles de l'un de nos associés. C'est sa benjamine qui se marie. Comme on ne pourra pas assister au mariage, une apparition ce soir sera bien vue, dit-il.
— D'accord... Ça veut dire que tu ne connais pas non plus la mariée ?
— Juste son père, un homme un peu arrogant. Il a fait fortune dans l'agroalimentaire....
Comme à chaque événement, Ryan me détaille les profils des personnes que nous allons rencontrer. Il me décrit leur entourage, leur caractère, et me prépare à répondre à des questions inattendues. Ce type classe chaque individu dans sa tête comme s'il dressait un tableau de famille..
Le repas terminé, nous remontons à la suite. Je prends ma valise et me dirige vers la seconde chambre, m'allongeant un moment sur le lit avant de me préparer pour la soirée. Je devrais être prête pour 19 h, autant commencer dès maintenant
Bonne journée,....
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