Chapitre XXIII : Transition
(démarrez la vidéo, baissez le volume et détendez vous . Bonne lecture)
Le rire est un langage universel qui brise la glace, et il est souvent plus facile d'embrasser une femme qui a su faire vibrer notre cœur de joie.
Jacques Prévert
Acte 2🤎: Les lutte intérieure et les non-dits
Ryan.
Je gare la voiture dans le parking bondé, descendant en même temps que les autres. Ensemble, on se dirige vers l'entrée du restaurant, qui, comme toujours, doit déjà être plein à craquer. Ce ne serait pas le lieu le plus branché de la ville si ce n'était pas le cas. Chaque samedi, tout le monde semble se donner rendez-vous ici pour profiter du déjeuner et de l'ambiance conviviale qui y règne.
Aujourd'hui, j'ai sacrifié ma traditionnelle grasse matinée pour une séance à la salle de sport, suivie d'un moment avec la bande. Dès que nous franchissons la porte, le gérant nous reconnaît aussitôt et nous propose des places privilégiées à l'étage, avec vue sur l'intégralité de la salle.
Alors qu'on monte les escaliers, je sens le bras de mon frère se poser lourdement sur mes épaules. Je devine déjà ce qui va suivre , une de ses remarques pleines de sous-entendus.
— Ta maîtresse à midi pile, murmure-t-il avec un sourire en coin.
Je lève les yeux et aperçois Alice en bas, enlacée avec Mike. Elle est là, bien évidemment. Je soupire intérieurement. Je l'ai ignorée depuis "ce" soir.
Croiser Alice ici était aussi prévisible que le fait que tout le monde déjeunerait dans ce restaurant aujourd'hui. Le regard de mon frère brille de malice alors qu'il étouffe un rire en voyant mon expression dépitée. Lyan peut être mon meilleur allié... et un traître redoutable à la fois.
Toute la bande connaît Alice. Elle traînait souvent avec Emy, alors je ne peux pas me permettre de l'éviter. Ce serait louche. Elle fait la bise à chacun de nous, et bien sûr, elle finit par s'asseoir juste à côté de moi.
Je me contente de mâcher distraitement les noix de cajou posées devant moi, les yeux rivés sur mon téléphone, absorbé par une partie de Candy Crush , à croire que ce jeu a été inventé pour me distraire de situations comme celle-ci. Le serveur arrive, carnet à la main, prêt à prendre nos commandes. Je le plains un peu, vu l'indécision qui règne toujours au sein de la bande.
Je commande un potjiekos accompagné de riz, et un cocktail à base de fruits de la passion avec un peu d'alcool. Puis, je retourne à mon téléphone. Autour de la table, les discussions dérapent rapidement sur le meilleur match de la saison. Les piques fusent, et je me permets d'y participer de temps à autre, juste pour me moquer. Le football, ce n'est pas trop mon truc , plus tennis . Je préfère une soirée tranquille, Netflix et détente. Ils m'appellent "princesse" pour ça, mais je m'en fiche.
Un coup d'œil furtif vers Alice , elle est silencieuse, bien plus calme que d'habitude. Ça me surprend presque, mais je n'ai pas envie de savoir ce qu'elle a en tête. Mieux vaut rester concentré sur ma partie, ou sur les rires autour de la table , tout sauf ce qu'elle pourrait tenter.
L'étage se remplit petit à petit alors que le repas avance. La bonne humeur flotte dans l'air . J'aspire un long trait de mon verre, savourant le liquide rafraîchissant, quand Abdoul claque des doigts devant moi pour attirer mon attention, son regard fixant quelque chose en bas.
— C'est pas ta femme, là ? me demande-t-il en pointant discrètement du doigt.
Je suis son regard, et mes yeux se posent sur Adeola, debout devant le comptoir. Elle porte un legging noir moulant et un t-shirt café légèrement relevé sur ses hanches. Ses cheveux coiffés en ananas encadrent son visage, et elle semble discuter avec un serveur en ajustant constamment son t-shirt, comme si elle essayait de masquer ses courbes... en vain.
— Comment toi, tu reconnais les femmes des autres d'aussi loin ? taquine Adonis, adressant un clin d'œil à Abdoul. C'est vraiment notre belle-sœur suprême ?
Tous les regards se tournent vers moi pour une confirmation, comme si j'étais le seul à avoir des yeux. Malgré tout, je peine à détacher mes yeux d'elle.
— Ouais, c'est elle, dis-je .
Elle continue de discuter avec le serveur, totalement absorbée. Mon regard fini par balaie les tables plus près d'elle . Adonis et Mike ne peuvent s'empêcher de tenter de l'appeler à voix haute, répétant son prénom.
Plongée dans sa bulle, elle n'entend rien, et avec le brouhaha ambiant, c'était prévisible.
— Elle est trop loin pour vous entendre, leur dis-je en reposant mon verre pour attraper mon téléphone.
J'envoie rapidement un message : « Lève la tête. »
Adeola fouille dans son sac pour chercher son téléphone, mais avant qu'elle ne le trouve, un type s'approche d'elle. Je fronce les sourcils instinctivement. Elle sort enfin son téléphone tout en levant les yeux vers l'inconnu.
— ELLE EST MARIÉE ! s'écrient en cœur les gars à ma table, faisant taire l'ensemble du restaurant.
Je n'aurais pas dit mieux. Elle lève les yeux, légèrement effrayée par le cri, tout comme le reste du restaurant. Nos regards se croisent et je lui fais signe que tout va bien. Je tape rapidement un nouveau message :
« Monte quand tu auras fini ta commande» , lui envoie-je rapidement.
Elle hoche la tête après avoir lu, pose mon téléphone et je ne peux m'empêcher de taquiner les autres.
— On dirait des chiens que j'ai dressés, les nargué-je, sans détourner les yeux d'elle.
— C'était pas pour toi, défend Adonis. On voulait juste s'assurer qu'il ne l'embête pas.
— Elle est tellement douce qu'elle l'aurait recadré gentiment de toute façon, ajoute Mike.
Je garde mon attention fixée sur elle, la regardant s'excuser poliment avant que l'homme ne s'éloigne. Mais une autre femme s'approche et pose sa main sur la hanche d'Adeola. C'est Solaya.
— Oh merde, souffle mon frère en observant la scène avec moi.
Elles discutent un moment avant de monter les escaliers, Solaya devant, dans un legging bleu ciel qui fait tourner les têtes. Arrivée en haut, elle sourit répondant à Mike qui lui ouvre les bras.
— Vous savez qu'on vous a entendus jusqu'au trottoir, lance-t-elle en riant, tout en faisant la bise à Ama.
— Et j'espère que t'as entendu que ma voix, surenchérit mon frère.
Elle lève les yeux au ciel avec un sourire.
— Comment rater ton cri de guerre ? plaisante-t-elle près de lui .
À force de les côtoyer, on finit par s'habituer à leurs taquineries incessantes. Adeola s'approche, saluant tout le monde autour de la table. À côté de moi, Alice lui tend la main.
— Tu la connais, belle-sœur ? demande Abdoul .
— Oui, répond Adeola, en souriant poliment. Vous devez être... Alice, Alice Fall.
Alice esquisse un sourire, visiblement surprise par la mémoire d'Adeola.
— Ravie que tu... vous vous en souveniez, répond Alice, un peu nerveuse.
L'arrivée d'un serveur coupe court à cette tension palpable.
— Nous allons ajouter des chaises pour vous, mesdames, s'excuse-t-il. Nous sommes un peu...
— Juste une chaise, l'interrompt Solaya .. J'ai ma chaise personnelle.
Elle se glisse sur les genoux de mon frère, qui l'accueille avec un large sourire.
— On a eu trois gosses ensemble, dit-il en me lançant un regard plein de défi de faire de même.
Sans un mot , on se comprend , sans avoir besoin de parler. Je prends la main d'Adeola, posée sur mon épaule, et l'attire doucement vers moi. Ses yeux s'écarquillent, surprise de comprendre ce que je vais faire. Elle est visiblement gênée, mais je l'installe sur mes cuisses malgré sa réticence.
— Trouvez-nous des chaises quand vous le pouvez, dis-je au serveur, qui observait la scène avec un sourire amusé.
— Si c'est comme ça, moi aussi je m'assois sur mon bae ! s'exclame Ama en écartant Adonis pour libérer sa chaise.
— Que Dieu veille sur les célibataires ! s'écrie Mike, levant les bras vers le ciel.
— Alhamdulillah ! répond Abdoul.
Cela fait éclater de rire toute la table. Je reporte mon attention sur Adeola, toujours un peu mal à l'aise. Je prends son sac d'une main et lui tends mon verre. Elle le vide d'un trait, presque sans s'en apercevoir.
— Désolée, souffle-t-elle.
— Tant que ça te plaît, c'est ce qui compte, je vais t'en recommander un autre.
Elle acquiesce doucement, et je fais signe à un serveur. Pendant ce temps, j'entends Solaya raconter à la table ses sorties
« ... Vous y allez tous les samedis ? » entendis-je alors que mon attention se porte sur la discussion qui anime la table.
— Oui, répond Solaya. Je te jure, ça fait un bien fou.
Je reporte mon regard sur elle, fascinée par la manière dont elle pianote rapidement sur son téléphone. Je jette un coup d'œil discret : une certaine Kindia apparaît à l'écran. Mon regard essaie de suivre la conversation, mais elle repose son téléphone sur la table dès qu'Ama lui pose une question.
Une frustration silencieuse monte en moi, mais je ne peux pas non plus lui demander ouvertement de me montrer son écran. Ce serait déplacé.
Je soupire, ne les écoutant plus. Mes pensées s'échappent vers une zone interdite. Pour ne pas sombrer, je me concentre désespérément sur mon propre téléphone, me forçant à m'occuper l'esprit. Si je n'occupe pas mon cerveau, mes pensées dévieront vers des souvenirs qui me hantent encore... des souvenirs qui, dans quelques secondes, risquent de rendre ma présence ici insoutenable.
Si on m'avait dit qu'un simple bijou serait un jour mon ennemi, j'aurais ri de l'absurdité de l'idée. Et pourtant, ces perles... ces perles sont devenues mon plus grand fantasme.
« Émy, pardonne-moi »
Mon attention est brusquement ramenée à la réalité. Sa main frôle la mienne, et elle se rapproche, pressant son dos contre mon torse, tandis que ses lèvres effleurent mon oreille. Son parfum m'envahit d'un coup, un mélange envoûtant qui me fait chavirer.
« Darling, tu es dangereuse... » pense-je sans oser le dire à haute voix
— Tu ne manges plus ? me murmure-t-elle, sa voix chaude, presque envoûtante.
— J'ai fini. Tu veux goûter ? lui proposé-je en désignant mon assiette
Elle secoue la tête doucement, puis entrouvre ses lèvres. Juste à cet instant, un bruit nous interrompt, et nous levons la tête.
Lala vient de poser plusieurs objets sur la table avec une expression triomphante.
— J'ai réussi à en trouver quatre-vingt-seize ! s'exclame-t-elle, fière de montrer du doigt une pile de magazines.
— La nouvelle tendance, c'est d'acheter des magazines ? ironise Adonis, visiblement intrigué.
— Non, c'est pas une tendance, rétorque Lala en brandissant un des magazines. C'est parce que... regarde ça ! Tu es en couverture !
Ma femme baisse les yeux, le visage prenant une teinte rosée. Un sourire étire mes lèvres. Elle essaie de cacher sa gêne, mais je vois tout.
— Je ne suis pas seule, murmure-t-elle, les joues rosies par la gêne.
Je fais un signe à Lala, qui me tend un des magazines, tandis qu'elle commence à en distribuer autour de la table, même au serveur qui s'approche pour déposer d'autres plats.
Sur la couverture, cinq femmes sont mises en lumière, leurs cheveux savamment arrangés. Au milieu, il y a elle. Un sourire naît sur mes lèvres malgré moi. Mon second fantasme : ses cheveux. Je me surprends à m'imaginer les tenir entre mes mains, leur texture, leur douceur. Comment pourrais-je lui en parler ?
J'ouvre le magazine, tournant les pages sans vraiment lire ce qui est écrit. La quatrième page attire mon attention : elle pose seule avec un enfant contre elle. Sur une autre photo, elle tient un accessoire prêt à être glissé dans ses cheveux, entourée d'autres femmes. Mon regard se lève vers elle, et je la vois se cacher derrière ses mains, tandis que Lala la montre fièrement à tout le monde.
Heureusement, elle est assise sur moi. Personne ne viendra l'embêter ici. Je rapproche mon torse de son dos, mes doigts écartant doucement ses bras pour lui montrer une des photos que je préfère. Celle où elle pose seule, face à un rideau vert.
— Darling, tu es magnifique, murmurais-je doucement.
Je sens sa gêne décupler, mais un petit sourire finit par lui échapper. C'est un instant précieux, fugace, où sa vulnérabilité se mêle à mon admiration silencieuse.
— Sérieux, c'est tes vrais cheveux ? demande Ama, feuilletant le magazine avec curiosité.
— Oui, répond-elle d'une petite voix, ses mains toujours cachant son visage.
— T'as le rêve de toute une vie sur ta tête, la complimente Ama avec un sourire.
— Décidément, Lala, tu remontes dans mon estime, intervient Adonis, un sourire malicieux aux lèvres. C'est bien, Lala.
— Comment ça, "ton estime" ? rétorque Lala, piquée au vif.
Et voilà, ils sont partis pour leur habituelle chamaillerie. Je soupire, mais je suis distrait par Mike qui prend la parole.
— Sérieusement, on s'inquiétait pour toi, Lala. T'étais tellement... hystérique, dit-il avec un sourire en coin.
Je fini par détourner mon attention des autres et me concentre sur la seule personne qui compte vraiment ici. Elle a recommencé à manger son plat maintenant que tous les regards se sont éloignés d'elle pour Lala.
— Qu'est-ce que tu manges ? lui demandai-je, curieux.
Je jette un coup d'œil à son assiette : de petites boules dorées, du steak parfaitement grillé et du piment vert qu'elle semble savourer.
— Je ne sais pas comment vous appelez ça ici, mais c'est des beignets de banane. Tu veux goûter ? me propose-t-elle, un sourire léger sur les lèvres.
J'acquiesce d'un signe de tête, et elle me tend gentiment ma propre fourchette, laissée dans mon assiette. L'idée quelle me nourrir me traverse l'esprit, mais je me retiens. Je ne sais pas comment elle réagirait. À contrecœur, je saisis la fourchette et pique dans son assiette. Le mélange sucré-salé fond dans ma bouche .
— Tu aimes ? me demande-t-elle .
— Je ne suis pas vraiment fan du sucré-salé, mais là, j'aime bien , avouai-je .
— Arrêtez de vous aimer devant moi, plaisante Abdoul en sirotant bruyamment sa boisson, sa paille entre les lèvres.
— Trouve-toi une copine, lui lançai-je avec un large sourire.
— J'attends l'arrivée de la meilleure, réplique-t-il d'un air joueur.
— Elle ne compte pas arriver sur un tapis rouge, crois-moi, surenchérit Solaya, taquine.
Il fait la moue, tandis que je détourne de nouveau mon attention vers ma femme. Je profite de chaque instant, décidant ce matin même d'arrêter les bêtises qui ne m'apportent rien.
— Ça va, Alice ? interroge soudain Solaya.
Je me tourne vers elle, soudain rappelé à la présence d'Alice, que j'avais complètement oubliée. Elle sourit timidement et hoche la tête en réponse à Solaya.
Plus tard, je m'étire en vidant ma vessie face à la cuvette. Le défi idiot de mon frère me semblait moins ridicule à sur l' instant, mais il n'a fait que mettre de la pression sur moi. Je tire la chasse et sors de la cabine. Alice est là, visiblement m'attendant près des lavabos.
— C'est les toilettes des hommes, ici, lui rappelai-je en tournant le robinet pour me laver les mains.
— Je me suis trompée, répond-elle d'une voix basse.
Je la regarde rapidement du coin de l'œil.
— Trompe-toi quand je ne suis pas là, répliquai-je en refermant le robinet, avant de m'essuyer les mains et de me préparer à sortir.
— Alors, c'est elle que tu appelles "Darling" ? me lance-t-elle soudain, la voix teintée de colère.
Je penche légèrement la tête en arrière pour la regarder. Elle semble furieuse.
— Oui, c'est elle, "Darling", confirmè-je, sentant la tension monter.
Son visage s'empourpre sous l'effet de la colère. Je soupire intérieurement et me rapproche d'elle. Autant en finir tout de suite.
— Je t'écoute, Alice, dis-je calmement, prêt à entendre le fond de sa pensée.
— Tu... t'as pas osé, Ryan ? Comment as-tu pu ?
— Ce n'était pas correct, alors je m'excuse, dis-je avec sincérité. Je ne reviendrai plus te voir, ajoutai-je en me retournant pour quitter la pièce..
— Tu l'as oubliée, c'est ça ? s'écrie-t-elle, désespérée, juste au moment où je touche la poignée
Je me retourne lentement, fixant ses yeux pour comprendre si elle est sérieuse. Je savais qu'il y avait quelque chose qui clochait chez elle, mais je n'avais jamais voulu m'en occuper. Aujourd'hui, j'en suis certain.
— Oublié, Alice ? C'est toi qui oublies, répliquai-je, un ton plus grave. Tu étais sa meilleure amie, et toi et moi, on a couché ensemble. Si tu cherches du malsain, crois-moi, personne n'a fait pire que nous.
Je quitte les toilettes à ces mots, laissant derrière moi une conversation qui n'avait plus de sens. En revenant à la table, je découvre que tout le monde est parti. Seul Lyan est resté, mon magazine à la main.
— T'étais en train de te branler dans les toilettes ? me demande-t-il en riant.
Je lui donne une tape sur l'épaule alors que nous descendons les escaliers.
— Je ne me branlais pas, répondis-je, un sourire amusé aux lèvres.
Il acquiesce d'un air suspicieux.
— Mais je suis sûr que ça ne tardera pas, dit-il en plaquant un des magazines contre ma poitrine. Tiens, cadeau.
Je le regarde avec lassitude, comprenant immédiatement ce qu'il sous-entend. Il éclate de rire face à mon air dégoûté tandis que nous rejoignons les autres dans le parking. Les filles discutent ensemble.
— Sinon, comment on fait pour s'inscrire à votre groupe ? demande Ama.
— C'est simple, inscription de dix mille RAS, et tu auras droit à un t-shirt, réplique Lala en plaisantant.
— Espèce de matérialiste sans fesses, l'insulte Mike avec un sourire.
Lala se retourne, ses yeux brillant de défi.
— Tu sais pourquoi j'ai pas de fesses ? C'est juste pour éviter les mecs comme toi qui n'aiment que ça, rétorque-t-elle avec malice.
— Ho, la petite tigresse ! intervient Abdoul en riant.
— C'est de quel groupe qu'il parle ? demande Lyan à Adonis.
— Le groupe de vos épouses. Il paraît qu'elles font du Pilates et de la danse dans leur salle de sport, explique Adonis avec un rire moqueur. Et Mike et Ama sont très intéressés.
Nous éclatons de rire en imaginant la scène.
Darling monte avec moi, Solaya étant venue la chercher ce matin. Je m'arrête devant le supermarché le plus proche, sachant qu'on doit faire des courses. Je me gare dans le parking, et nous descendons ensemble. Elle me lance quelques regards discrets, cette gêne familière qui refait surface quand nous sommes seuls.
— Tu veux que je t'accompagne ? lui demandai-je, essayant de briser la glace.
Elle secoue la tête, un de ses gestes habituels. Parfois, je n'arrive plus à en saisir le sens.
— C'est juste que tu sembles fatiguée, ajoutai-je.
— Une fois rentrés, je passerai toute la soirée à dormir si tu veux, me dit-elle d'une voix légère.
— C'est pas...
— Allez, viens.
Je coupe la conversation en me lançant un sourire en coin, et me suit à l'intérieur. En bon mari, je pousse le chariot derrière elle.
L'odeur du pain frais flottait dans l'air, mélangée au parfum doux des fruits mûrs. Les rayons étaient éclairés par une lumière fluorescente qui donnait aux couleurs des produits un éclat presque artificiel, tandis que les bruits des chariots à roulettes et les murmures des clients créaient une toile de fond familière et réconfortante.
— Comme ça, tu fais de la danse ? lui demandai-je, ma curiosité piquée depuis que j'ai entendu parler de cette activité.
Elle secoue immédiatement la tête, et son geste m'arrache un rire. Elle finit par sourire aussi, un rire discret s'échappant de ses lèvres.
— Je ne suis pas souple pour danser, m'avoue-t-elle.
Je sais que c'est faux.
— J'y crois pas une seconde. T'as dansé le jour de notre mariage.
Elle semble surprise par mes mots, au moment où elle dépose trois boîtes de petits pois dans le chariot.
— Oui, et j'ai fait tellement d'erreurs que si Ife n'était pas là, j'aurais eu la honte de ma vie, dit-elle en riant légèrement, un brin de nostalgie dans la voix.
— T'étais juste stressée, mais moi je t'ai trouvée superbe.
Elle secoue la tête, souriant doucement en revenant vers moi avec quelques boîtes d'épices, du poivre et d'autres petites choses.
— Je ne sais pas danser, Ryan. Cette histoire de Pilates et de danse, c'est le truc de Lala.
— Eh bien, prends des cours parce qu'à notre anniversaire de mariage, je t'emmène danser.
Elle me regarde, un peu perplexe, avant de se tourner vers les étagères sans rien dire. Le silence s'installe jusqu'à ce qu'on atteigne un autre rayon.
Le bruit des caddies roulant sur le carrelage lisse résonnait autour de nous , tandis que l'odeur sucrée des fruits frais et épicée des condiments remplissait l'air. je peux presque sentir le poids des yeux curieux sur moi alors je pousse le chariot qui se remplit petit a petit, ma main se crispant sur le métal froid.
— Si tu ne veux pas aller danser, Darling, dis-moi ce que tu veux faire , la questionnai-je.
Elle se retourne, met des détergents dans le chariot, puis me regarde.
— Je ne... sais pas, finit-elle par dire.
— Tu voudrais peut-être qu'on reste à la maison, qu'on se prépare un repas et on regarde une série ? lui proposai-je.
Elle secoue la tête doucement.
— Je ne comprends rien à tes séries afro-américaines, m'avoue t'elle .
C'est presque une urgence pour moi.
— Attends, comment ça tu ne comprends rien ? Darling, ne dis pas ça. Tu vas faire fondre le cœur de ton pauvre mari, plaisantai-je, feignant la détresse.
Quelques personnes autour de nous se retournent, nous jetant des regards curieux.
— Ce n'est pas ça... C'est juste que tu regardes toujours tout le début avant que j'arrive et...
— Fallait juste me le dire, j'aurais recommencé depuis le début ! Pas de problème, ce soir, je refais ta culture cinématographique afro-américaine. On commence avec The Chi, ou si tu préfères quelque chose de plus violent, BMF. T'es plus drame ou trafiquant de drogue ? demandai-je en souriant
Elle me regarde, indécise, et je souris, prêt à tout pour qu'elle se détende et se sente bien..
— Drame, c'est mieux. La seule série sur la drogue que j'ai regardée, c'est Narcos.
— Et tu as aimé ?
Elle secoue la tête, et je pousse un soupir exagéré, théâtral.
— Seigneur, qui a fait ça à ma femme ? Elle n'a pas adoré Narcos ?
— Les personnages étaient intéressants, mais quand on pense à toutes ces personnes qui ont consommé ces drogues, c'est un peu...
Je m'effondre légèrement sur le chariot, feignant une grande tristesse.
— Sur ce plan-là, t'as pas tort. T'es une petite mère Teresa, toi ?
— Non, non, juste que je pense à ce genre de choses plus vite que la plupart des gens, et ça me rend un peu...
— Triste ? complétai-je.
— Oui, confirma-t-elle doucement.
— Je vois... Bon, va pour Self Made. Rassure-toi, y'a pas de drogue. Juste une femme qui se fait des millions pour la première fois en Amérique.
— D'accord, répondit-elle avant de se tourner vers les frigos.
Elle en sort un paquet de glaces et un autre de yaourt.
— T'aimes bien les séries afro ? me demanda-t-elle, curieuse.
— Hum hum, je suis un grand consommateur de cinéma afro, dis-je, fier de moi. Je connais tous les grands classiques.
— Dans mon pays, les films cultes, ce sont ceux des sectes millionnaires. C'est plus des films d'honneur qu'autre chose.
— Ça veut dire que tu pourrais te laisser tenter par American Horror Story ou Saw ?
— Surtout pas Saw... J'ai même pas pu finir la saison 1 !
— On va faire un deal : tu me fais découvrir tes films cultes, et moi je te fais découvrir l'univers du cinéma sud-africain.
— J'ai déjà regardé Blood and Water.
— Toi qui n'aimais que les sorciers ?
Elle se tient face au comptoir, alors je me décale pour lui faire face, mon sourire taquin.
— Aurais-je épousé une admiratrice des cultes sombres ?
Elle secoue la tête, au moment où c'est son tour de payer. Elle sort une carte qui n'est pas celle que je lui ai donnée, et je l'arrête immédiatement.
— Où est la carte que je t'ai donnée ? lui demandai-je.
Elle semble un peu perdue, cherchant ses mots.
— Je l'ai oubliée dans un autre sac...
Je sors mon portefeuille, lui tends ma carte et lui prends la sienne des mains.
— 2303, lui dis je
Elle baisse les yeux face à la caissière avant de récupérer les tickets et la carte, pendant que je m'occupe des sacs d'achats.
Elle m'ouvre le coffre, et j'y dépose les courses. Une fois dans la voiture, je lui tends sa carte, et elle me rend la mienne. Chacun range la sienne en silence.
— Darling, l'interpellai-je doucement.
Elle lève les yeux vers moi, attentive.
— Je ne t'interdis pas de gagner de l'argent, tu peux en gagner autant que tu veux. Mais je ne veux pas que tu le dépenses pour nous ou pour quoi que ce soit concernant la maison. Même une bouteille d'eau ou du paracétamol , je ne te laisserai jamais acheter ces choses avec ton argent.
J'insère la clé dans le contact et démarre la voiture.
— Mais... commença-t-elle.
— Achète-moi des caleçons avec ton argent, j'apprécierais beaucoup, lui dis-je avec un sourire en coin.
Je la vois pâlir à cette remarque . Elle n'est jamais à l'aise avec les blagues à sous-entendus, même si René a un diplôme en vulgarité.
— Et je n'aime que les Calvin Klein, alors travaille dur, ma Darling, rajoutai-je en lui lançant un clin d'œil.
Elle détourne aussitôt les yeux, regardant la vitre avec une envie palpable de s'éjecter de la voiture. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire timide . Je ne peux m'empêcher de rire et bientôt, elle se joint à moi, son rire léger résonnant dans la voiture .
Un homme qui sait faire rire une femme a déjà gagné une place spéciale dans son cœur.
Molière
NDA: A méditer 🧘♂️ 🪭🤵♂️
Bonsoir mes stars ⭐️, demain je dois me levé très tôt alors je vous laisse ce chapitre ce soir
Comment d'habitude , je veux vos impressions et vos ressentis.
Ryan est t'il remonté dans votre estime ou pas ?
Pour son personnage sincèrement, je sais pas si je le manie très bien ou pas . Il est un peu difficile et il sais faire le difficile mais actuellement, il est tous doux avec Adeola.
Je voulais pas faire de lui le gars froid intimidant et tous , il sais poser ses limites et tous mais rester humain par tous
Peut être même un peu dragueur, vous vous voyez quoi ?
Pour la petite anecdote voilà ce que mangeait Adeola :
Dite moi comment on appelle ça chez vous celle qui connaissent.
Pardonnez donner moi vos impressions et commentaires 🥺🥺🥺mes stars.
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