Chapitre XVI: Deuxième etage
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Acte 2 : les luttes intérieures et les non dits
Les blessures d'enfance forment des cicatrices qui ne s'effacent pas. Parfois, elles reviennent hanter nos vies quand on s'y attend le moins.
Boris Cyrulnik
Ryan.
Assis au bord du lit d'Alice, je regarde son corps disparaître dans la salle de bain. Le tintement de l'eau qui s'écoule dans le lavabo résonne doucement, brisant le silence dans cette chambre un peu trop "girly" à mon goût.
Les murs sont décorés de papillons et de petits cadres, et en plein centre, une photo grandeur nature d'elle, comme un miroir figé dans le temps. Sur une petite table, deux bouquets de roses fanent lentement, leurs pétales tombant un à un. Tout ici semble figé dans une esthétique trop presque cliché.
Je laisse mes pensées vagabonder, ressassant cette vie tranquille que je mène.
Alice revient après quelques secondes, s'allonge sur mon dos, sa peau douce contre la mienne.
— Alors, ça va ? murmure-t-elle en traçant des cercles paresseux sur mon torse de ses doigts.
— Comme tu peux le voir, répondis-je sans grande conviction.
Elle esquisse un sourire et descend lentement sa main vers mon sexe. Mes doigts, en réponse instinctive, se perdent sur son sein, effleurant son téton avant de le titiller légèrement. Alice ne tarde pas à se redresser, se mettant à genoux entre mes jambes. Le mouvement est fluide, presque mécanique, mais dans son regard, je sens l'excitation monter.
— C'est quoi, ces bouquets ? demandé-je, la curiosité piquée, juste avant que ses lèvres n'effleurent mon sexe.
Elle soupire, visiblement agacée par l'interruption.
— C'était la Saint-Valentin, il y a deux semaine , lâche-t-elle avant de m'embrasser pour me faire taire, une manière bien à elle de recentrer mon attention.
Je me souviens soudain : j'étais en mission dans les tréfonds du Cameroun à cette période. Le temps file si vite. Et bientôt, en avril, ça fera un an que je suis marié. Il en restera quatre.
Les lèvres d'Alice enserre ma virilité avec une précision qui me ramène instantanément dans l'instant présent
. Je laisse échapper un souffle long, étouffé par la montée du plaisir, mes doigts s'enfonçant légèrement dans ses cheveux. Elle relève les yeux, et un sourire espiègle s'étire jusqu'à ses oreilles, comme si elle savourait chaque réaction que j'avais, chaque frisson qu'elle déclenchait. Sa main synchronisée avec ses lèvres, elle crée un rythme qui enflamme mon corps.
Soudain, je sens la vague de jouissance s' approcher, ce point de non-retour. Je pose la main sur sa tête, l'arrêtant avant qu'elle ne me fasse franchir cette limite.
Elle lève un regard interrogatif, presque amusé, mais je lui fais signe de monter sur le lit. Sans hésitation, elle obéit. Elle s'étire doucement, ses mouvements félins, tandis que je saisis un préservatif sur la table de chevet.
Ses doigts habiles viennent retirer la silicone hors de son emballage . Elle le place contre mon gland et dans un mouvement rapide et expert de ses doigts suivie de ses lèvres, elle le déroule autour de moi .
— Tu sais réveiller les morts toi , dis je amusé
Alice a ce talent, celui de rendre chaque instant plus intense, comme si elle savait exactement comment éveiller un homme qui aurait perdu tout désir.
Je lui fais signe de se retourner. En silence, elle se met en position de la levrette , son corps se cambrant sous mes yeux. La lueur des lampes souligne les courbes de son dos et la tension qui se dessine dans ses muscles. Je passe ma main le long de sa colonne vertébrale, la faisant frissonner avant de redresser son torse contre moi, ses jambes écartées. Nos respirations se synchronisent.
— Est-ce que ceux qui t'ont envoyé ces fleurs savent que tu es ici, avec moi ? murmuré-je, ma voix basse et presque moqueuse.
Elle tente de tourner la tête vers moi, mais je place ma main sous son menton, la forçant à maintenir son regard droit devant. Son souffle devient plus court, un mélange d'excitation et de surprise dans sa voix.
— Non, répond-elle d'une voix suave, presque innocente.
— Alors, je vais te faire un aussi un cadeau, ajouta-je en relâchant ma prise, la remettant dans une position de soumission totale.
Je prends ses poignets et les serre dans une main derrière son dos, exposant entièrement ses reins. Elle laisse échapper un gémissement lorsque je la pénètre profondément, son corps se cambre davantage sous l'assaut. La chaleur humide de son ventre enveloppe chaque mouvement, et je perds rapidement pied dans cette danse charnelle.
Ses cris de plaisir emplissent la pièce, résonnant contre les murs alors que je me laisse emporter par le rythme croissant de nos corps qui se rencontrent.
À chaque va-et-vient, la tension monte en moi, mais un objet me coupe dans mon élan : mon alliance.
Un souvenir soudain d'Adeola me traverse l'esprit, aussi vif qu'une flèche. L'image disparaît aussitôt, mais elle me laisse une sensation étrange, un mélange de culpabilité et de confusion.
Et c'est là que mon téléphone sonne dans le salon, brisant totalement l'instant.
Pas maintenant !, pensai-je en essayant d'ignorer ce rappel brutal du monde extérieur.
La sonnerie s'arrête, puis reprend aussitôt, insistante. Je ferme les yeux, me concentrant sur le corps d'Alice sous moi, sur son souffle qui devient plus erratique, plus désespéré. Je m'appuie contre son dos, agrippant quelques mèches de sa perruque pour la maintenir contre moi, augmentant la cadence, espérant échapper aux pensées parasites.
Mais la présence de cette alliance à mon doigt continue de peser, comme un rappel constant de la double vie que je mène.
De mon autre main, dépourvue d'alliance cette fois, je m'aventure doucement vers son intimité, exerçant une pression délicate sur son clitoris. Un gémissement de plaisir irrépressible lui échappe, rapidement étouffé contre son oreiller, son corps se tend sous l'effet de la double stimulation.
Le téléphone recommence à sonner. L'urgence me pousse à rendre les gestes plus brusques, mes hanches se heurtant avec force contre elle, ses gémissements deviennent des cris étouffés. Je sens son corps frémir sous moi, la tension entre nous palpable, presque électrique. Elle se tord sous mes mouvements, incapable de retenir ses émotions, tandis que la chaleur monte en moi, comme une vague prête à déferler.
Je sais que la fin est proche. Mon corps tout entier brûle, chaque fibre tendue vers ce point de libération. Je l'atteins enfin, mon souffle se coupant, mes muscles se relâchant alors que la vague de plaisir explose en moi. Alice crie, étouffant son extase dans l'oreiller, tandis que je ralentis mes mouvements, laissant les dernières sensations se dissiper. Je reste en elle un moment, le souffle court, mon front contre son dos, absorbant la chaleur de son corps contre le mien.
Puis, lentement, je me retire, la relâche en même temps, encore engourdi par la puissance de l'orgasme. Mon esprit retrouve peu à peu sa clarté. La chambre est à nouveau plongée dans le silence, seulement perturbé par nos respirations haletantes.
Je me lève lentement, sentant chaque muscle protester. Je me dirige vers la salle de bain, retire le préservatif de mon entrejambe, et le jette dans la cuvette avant de tirer la chasse.
Le son de l'eau qui s'écoule semble étrangement apaisant, comme si je cherchais à noyer ce moment dans l'oubli. Quand je reviens dans la chambre, je lui jette un coup d'œil rapide. Elle est allongée sur le ventre, la respiration saccadée, encore envoûtée par l'intensité de l'acte. Ses draps froissés forment un chaos autour de son corps, témoins silencieux de ce qui vient de se passer.
Je traverse la pièce sans un mot et entre dans le salon pour récupérer mon téléphone. Cinq appels manqués de ma mère et deux messages d'Adeola. Ça doit être sérieux, vu qu'elle ne m'écrit que dans ces moments-là.
De retour dans la chambre, je commence à me rhabiller sous le regard d'Alice. Elle me fixe, son sourire ne faiblissant pas, satisfaite . Ses yeux brillent d'un mélange de plaisir et de complicité silencieuse.
— Tu t'en vas déjà ? me demande-t-elle, d'une voix douce, teintée de déception.
Je n'ai même pas besoin de répondre. Elle sait déjà. Elle se redresse, s'asseyant au bord du lit, son sourire toujours accroché à ses lèvres.
— Merci, murmure-t-elle. Merci pour la Saint-Valentin.
Je ne réponds pas. Pour moi, ce n'était rien de plus qu'un instant de plaisir égoïste. Un moment volé.
Je la regarde brièvement, puis termine d'enfiler mes baskets. Mon téléphone en main, je me dirige vers la porte.
Alors que je tourne la poignée, elle se lève, se glisse derrière moi et pose un baiser léger sur mon cou.
— Appelle-moi darling plus souvent, chuchote-t-elle avec une pointe de joie dans la voix.
Je m'arrête net dans mon geste, surpris par sa demande. Je la regarde un instant, cherchant à comprendre ce qui se cache derrière ce surnom.
— Les surnoms, c'est mignon, non ? ajoute-t-elle avec un clin d'œil.
Je ne réponds rien. Je me contente d'ouvrir la porte et de sortir. Une fois dans le couloir, je m'arrête, troublé par ce simple mot.
"Darling."
Je secoue la tête, tentant de chasser cette impression étrange. Je récupère mes clés à l'entrée, et je quitte son appartement.
« Darling. »
« Darling. »
«Darling. »
Je répète ce mot dans ma tête à chaque marche d'escalier que je descends. Comment en suis-je arrivé à l'appeler ainsi ? Sur un coup de tête, voilà .
Et puis, je l'ai continué, parce que ça sonnait bien. C'était même la première fois que je donnais un surnom à quelqu'un.
"Darling." Sérieusement ?
Même Emilliana n'a jamais eu droit à un surnom. Je lui ai promis qu'elle en aurait un le jour où elle deviendrait ma femme.
Ma femme.
"Pourquoi tu joues l'indifférent avec elle ?" me souffle la voix de Lala, moqueuse dans mon esprit.
Je monte dans ma voiture, mettant un terme à ce flot de pensées dérangeantes, et démarre. Au premier feu rouge, je vérifie ses messages.
De Adeola:
*René est là, et c'est pas bon signe *
*Est-ce que tu peux rentrer tout de suite ?*
Toujours aussi polie, même dans l'urgence. Je lui envoie un rapide *j'arrive* et range le téléphone. Mon attention se reporte sur la route.
"Putain de Darling," je murmure en soupirant.
Adeola.
Je m'investis à moitié dans la conversation avec René, une discussion légère sur les différents types de chocolat. Elle m'a envoyé une pile de ses préférés, qu'elle achète en France, et nous échangeons nos avis. Elle parle de ses goûts avec une passion que je peine à suivre, mais je fais de mon mieux pour rester présente.
Lorsque j'entends la grille s'ouvrir, un soupir de soulagement m'échappe malgré moi.
— Il est enfin là, remarque-t-elle.
— Oui, répondis-je, en cherchant une excuse pour m'éclipser de la terrasse. Je vais aller l'accueillir.
Elle hoche la tête sans insister, me laissant filer. À peine Ryan met-il un pied dans le salon que je remarque immédiatement son air contrarié. Il est visiblement de mauvaise humeur, mais comme à son habitude, il va bien faire avec.
Je m'approche de lui, mes pas discrets sur le carrelage.
— Elle est là depuis plus d'une heure, et je lui ai dit que tu étais allé au sport, murmurai-je en m'efforçant de paraître naturelle.
La vérité, c'est que je n'avais même pas idée qu'il était sorti. Moi-même, j'étais sortie pour faire quelques courses, et a retourné la voiture de Rene était garée à l'entrée .
— D'accord, dit-il en retirant ses chaussures, qu'il dépose négligemment dans un coin.
Il avance d'un pas résolu jusqu'à la terrasse, tire une chaise et s'assoit à côté de sa mère.
— Bonsoir maman, lance-t-il d'un ton neutre.
Sa mère lève à peine les yeux de son téléphone pour lui répondre d'un regard furtif, avant de retourner à son écran avec une indifférence que je connais trop bien. À cet instant, une seule pensée me traverse l'esprit : Quelle ressemblance !
Ryan possède exactement ce tique comme elle. Cette capacité a masqué et a ignoré ses émotions derrière un écran, je la vois tous les jours chez lui.
Je me retiens de dire quelque chose, car j'ai la sensation que René n'est pas simplement venue boire du thé avec moi. Mieux vaut que je m'éclipse aussi, les laissant entrer eux.
— Tu étais où ? demande-t-elle à Ryan, son ton toujours aussi détaché, sans même quitter son écran des yeux.
— J'étais à la salle, répond-il simplement.
Elle le regarde à nouveau, sceptique, et je tente de disparaître à l'intérieur de la maison quand sa voix m'interpelle.
— Ma petite Bola, reviens ici.
C'était un ordre plus qu'une demande. Sans un mot, je reviens à la terrasse, et elle me fait signe de m'asseoir à côté de lui . Je m'exécute sans protester, la situation prenant de plus en plus des allures d'accusation où Ryan et moi serions les accusés.
— Tu es parti au sport et tu laisses ta femme toute seule à la maison à peine être rentré de voyage ? l'accuse-t-elle, son ton glacial.
Ryan soupire, visiblement agacé.
— Maman, je ne suis pas parti longtemps, et je ne l'ai pas laissée seule.
Elle lève les yeux, me dévisage un instant, puis se tourne de nouveau vers lui..
— Vous avez la même tête, soupira-t-elle, résignée. En ton absence, ta femme m'a servi à manger et m'a tenu compagnie, même si mes conversations ne semblaient pas la passionner.
— Ce n'est pas ça, dis-je pour calmer les esprits, mal à l'aise face à cette ambiance tendue.
Rene pose finalement son téléphone, après un long moment de silence où nous retenons tous notre souffle. Ou c'était juste moi .
— Quel est ce désaccord que vous n'arrivez pas à résoudre depuis des semaines ? demande René, son ton laissant entendre qu'elle connaît déjà la réponse.
Nous tournons la tête l'un vers l'autre, pris de court par cette remarque.
—Quoi ! réplique Ryan, détournant rapidement le regard.
— Vous vous êtes disputés, ça se voit, insiste-t-elle. Vous avez le droit de vous disputer, vous êtes adultes et mariés. Mais si vous n'arrivez pas à trouver de solution , il est temps de demander de l'aide. Alors, je vous écoute.
Ryan laisse échapper un petit rire nerveux, et moi, je pousse un soupir de soulagement. J'imaginais une confrontation bien plus intense. René n'est pas du genre à se retenir lorsqu'il s'agit de mettre les choses au clair.
— On ne s'est pas disputés, maman , réplique-t-il finalement. Darling et moi, on s'entend très bien.
Je digère ce « Darling » comme tous les autres que j'ai entendus. C'est devenu une habitude, ou presque. René nous dévisage un instant de plus, puis se tourne vers moi, son regard perçant.
—Comme vous semblez tous deux experts dans l'art de garder le silence, je vais passer la nuit ici. Préparez-moi une chambre.
Son ton ne laisse aucune place à la discussion.
— Tu n'as pas de maison ? lui demande Ryan, un brin agressif.
— Si, bien sûr que j'ai une maison. J'ai la maison de mon mari mais ce soir, je veux dormir dans celle de mon fils. Quelqu'un a un problème avec ça ?
Ryan s'apprête à répliquer, mais je pose doucement une main sur son bras, un geste pour l'apaiser. Mieux vaut lui laisser croire qu'il y a eu une dispute. Il me fixe un instant, puis détourne le regard, comprenant mon intention sans que je n'aie à dire un mot
— On s'est disputés , dis-je d'un ton faussement désolé cherchant un sujet de dispute conjugale mais rien ne me vient en tête .
J'abandonne l'idée du détail , je ne sais même pas pourquoi les gens en couple se disputent.
— Mais ce n'est rien de grave. On s'est déjà réconciliés , dis je hasardeuse .
Elle lève les yeux au ciel.
— Que vous soyez en conflit ou non, cela ne change rien à mes plans. Je dormirai ici, et je veux une chambre au rez-de-chaussée. Mes genoux ne supportent plus les escaliers.
Je jette un coup d'œil à Ryan, qui passe une main fatiguée dans ses cheveux avant de se lever.
— Fais ce que tu veux, souffle-t-il avant de rentrer à l'intérieur.
René me lance un sourire satisfait, tandis que moi, je me sens perdue. On va devoir jouer le couple amoureux à plein temps maintenant..
Je me lève doucement toujours perdu lorsque je sens une boule de poils se frotter contre ma jambe. Minou. Je me pousse légèrement et soulève mon compagnon félin, qui se laisse faire sans résistance. Ses yeux mi-clos témoignent de son envie de se faire câliner . Je le pose délicatement sur la table et caresse son pelage doux et soyeux. Il ronronne aussitôt, un son apaisant qui résonne dans le silence de la pièce.
— Son pelage est magnifique, observe René en souriant.
J'hoche la tête sans quitter des yeux mon chat. Il est vraiment splendide, avec son pelage gris marbré de blanc, et ces yeux... Un doré profond, presque hypnotisant. Parfois, je me demande ce qu'il serait devenu si je ne l'avais pas remarqué cette nuit-là. Une voiture, peut-être même la notre , aurait pu le percuter, le condamnant avant qu'il ne puisse connaître la douceur de la vie.
Je finis par le porter à l'intérieur, réalisant qu'il a faim. Je le dépose près de sa gamelle et ouvre une boîte de thon. Dès que la nourriture est versée, il se met à manger avec appétit, ses mouvements précipités mais gracieux. Une tendresse familière me serre la poitrine. Il y a encore quelques mois à peine, je devais le nourrir à la seringue, ses yeux étaient encore fermés, si vulnérables.
Je le laisse manger tranquillement et monte à l'étage chercher des draps et des couvertures pour préparer la chambre de René. La porte de la seule chambre au rez-de-chaussée est ouverte, la pièce est propre. Je fais le lit rapidement, posé une serviette dans la salle de bain, une brosse à dents neuve et du dentifrice. Dans mes affaires, je trouve une robe ample, suffisamment confortable pour René.
Lorsque je reviens sur la terrasse, je la trouve en plein appel, visiblement en train de donner des instructions à quelqu'un. Quelques minutes plus tard, elle raccroche.
— La chambre est prête, dis-je doucement.
Elle se redresse, prend son sac, mais je l'attrape avant elle. René me sourit, un sourire empreint de gratitude, et me suit jusqu'à la chambre. Je pose son sac sur la table de chevet, et elle remarque la robe disposée sur le lit.
— Tu m'as même prévu une robe, constate-t-elle, amusée.
— Je crois qu'elle t'ira.
— Merci beaucoup, ma petite, murmure-t-elle en retirant ses chaussures. Je me sens coupable d'avoir froissé ton mari.
Je secoue la tête avec un léger sourire.
— C'est rien, répondis je
— Ne sois pas modeste. Je connais mon fils, il peut être difficile quand il le veut. S'il te fait la tête, tourne-lui le dos et dors. Il se calmera avant quatre heures du matin, crois-moi.
Avec René, les sous-entendus sont toujours présents, même dans ses conseils. Peut-être que je finirai par m'y habituer un jour.
— D'accord. Bonne nuit, dis-je en souriant légèrement.
— Bonne nuit, ma petite, répond-elle avec un soupir fatigué.
Je referme doucement la porte derrière moi, vérifie que les portes sont verrouillées, puis monte à l'étage. Dans ma chambre, Minou m'attend déjà sur le lit, ses yeux brillants dans la semi-obscurité. Je m'approche pour le caresser.
— Mon bébé à moi... murmure-je, le cœur réchauffé par sa présence.
Il ronronne sous mes caresses, agitant ses pattes avec contentement. Il roule sur lui-même pour me permettre de caresser son ventre, un geste qui me fait sourire.
— Tu veux me caresser toi aussi ? , riais-je lorsque ses petites griffes effleurent mes doigts, ses ronronnements résonnant comme une douce mélodie
Il lèche mes doigts avec une douceur qui fait fondre mon cœur et son petit nez frais touche ma peau .
Sérieux je sais même pas comment j'ai pu vivre jusqu'ici sans lui .
Après ce moment réconfortant, je me lève, laissant Minou se pelotonner sur le lit, et me dirige vers la salle de bain. Une longue douche me détend, et j'enfile mon pyjama, un short et un chemisier, avant de me glisser sous ma couverture .
Je me prépare à suivre notre live préférée du dimanche soir à ife et à moi , le son d'une notification interrompt le calme.
Je saisis mon téléphone, prete à répondre au message d'Ifé, mais mon cœur se serre en lisant ce message :
*Monte au deuxième étage*
Je n'ai pas besoin de voir le nom de l'expéditeur pour savoir de qui il s'agit. Mon estomac se noue, une vague d'anxiété m'envahit. Je me tourne vers Minou, qui s'est déjà roulé en boule sur la couverture. Son corps entier bouge au rythme de sa respiration paisible.
Mon chat dort, inconscient de la réalité .
Je prends une profonde inspiration, attrape un oreiller et mon téléphone. Pas besoin de d'explications pour comprendre la situation. En plein milieu de la pièce, je jette un coup d'œil autour de moi. Minou n'est plus sur le lit, elle est à mes pieds, se frottant contre ma cheville comme pour m'encourager.
Je sors doucement de ma chambre, montant les escaliers un à un, marche après marche vers un monde qui m'est inconnu .
Arrivée en haut, je le trouve assis sur la dernière marche. La lumière est faible, rendant son visage difficile à discerner. Il se lève en me voyant approcher, ouvre la seule porte derrière lui, et me fait signe d'entrer.
Cela fait presque un an que j'habite avec lui dans cette maison, mais je n'ai jamais franchi ce seuil. Même pas pour le plaisir, malgré les fois où Minou pourrait y être. Mes pas n'ont jamais osé braver cet interdit.
La porte s'ouvre sur une pièce plongée dans l'obscurité, seule une lumière tamisée provenant des lampes de chevet près du lit éclaire faiblement l'espace. Je ne sens plus la présence rassurante de Minou ; elle a dû redescendre, me laissant seule dans ce qui ressemble davantage à un antre , une tanière qu'à une chambre.
Mon cœur s'accélère.
Je m'avance avec précaution, chaque pas résonnant dans le silence. Son parfum, une essence que je connais par cœur, emplit l'air. La porte se referme derrière moi, le claquement résonne dans mon esprit.
— Ma mère est une fouine. Tu peux dormir ici ce soir, dit-il d'une voix calme, presque indifférente.
J'acquiesce, sentant sa présence derrière moi, et avance vers le lit.
Je suis déjà là, de toute façon. Ce n'est pas comme si j'avais le choix. Je m'assois sur le bord, pose mon oreiller, puis me glisse sous la couverture soigneusement tirée.
Je serre mon téléphone contre moi, une boule de nervosité se formant dans ma gorge. Ce soir, je sais que le sommeil m'échappera, emporté par le stress dans ma gorge et les pensées morbides qui ne cessent de tourner dans ma tête.
NDA: comment avez vous trouvé ce chapitres ? Laisser moi des commentaires 😭😭😭pitié
Et merci s'appuie sur le petit ⭐️
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