Chapitre LI : Don't' say never , Forever

Je vous préviens le chapitre ci est long , je voulais coupé mais faut voir faut voir.( Je savais pas où couper ) .... bref démarrez la vidéo, détendez vous et bonne lecture

Acte 4 : Fragilité et révélation



🍃🍃

Clauses proposées par Adeola

    1.    La maison dans laquelle nous vivons sera transférée à mon nom en compensation légitime pour ma position dans ce mariage .

    2.    Je me retire de toute implication dans notre vie privée et me limite à maintenir l'apparence d'un couple uni en public, comme convenu entre nous.

    3.    Aucune pression ou manipulation ne sera exercée sur moi pour devenir mère, et toute tentative en ce sens constitue une violation grave du contrat.

    4.    Nous sommes libres chacun de gérer ses relations personnelles tant qu'elles ne nuisent pas à notre image publique, sans attendre de fidélité de l'un ni de l'autre en retour.

    5.    Aucune relation physique ou émotionnelle ne sera exigée, et nous respecterons mutuellement nos limites, notre union étant purement contractuelle.

    6.    Toute atteinte à mon image publique causée par ton comportement ou des révélations sur notre mariage entraînera une compensation matérielle de ta part.

    7.    Ce mariage prendra irrévocablement fin après cinq ans, sans possibilité de prolongement ni d'attachement ou d'obligation entre nous.

Clauses proposées par Ryan

    1.    Puisque tu refuses toute implication dans notre vie privée, je ne chercherai pas à maintenir un équilibre entre le privé et le public et gérerai ma vie comme bon me semble.

    2.    Tu dois respecter les normes sociales et familiales liées à notre statut et assurer ton rôle public d'épouse lors des événements officiels.

    3.    Tu t'engages à assumer tes responsabilités professionnelles et sociales sans te soustraire à aucune obligation.

    4.    Tu dois préserver l'image publique de notre mariage et éviter tout scandale ou comportement compromettant sous peine de sanction.

    5.    Étant donné que tu refuses toute implication intime, tu es interdite d'entretenir toute relation amoureuse ou sexuelle avec une autre personne tant que tu portes mon nom.

    6.    Tu dois maintenir l'image d'une épouse modèle en public, et toute atteinte à cette apparence entraînera des conséquences.

    7.    Ce mariage prendra fin après cinq ans, sans aucune possibilité de prolongement, et chacun reprendra sa vie sans revendication ni attachement.

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Les hommes aussi pleurent, mais en silence, derrière des sourires forcés et des regards fuyants, parce qu'on leur a appris à souffrir sans bruit.— Nicolas Rey









Ryan.



Lyan feuillette lentement les pages du contrat, son regard aiguisé glissant sur chaque clause avec une attention méticuleuse. Assis derrière mon bureau en bois sombre, je l'observe en silence, un verre d'alcool en guise de petit-déjeuner à la main. La lumière matinale filtre à travers les stores, projetant des ombres brisées sur les murs, tandis que le cristal du verre capte un éclat doré fugace. L'odeur boisée du whisky flotte dans l'air, se mêlant aux effluves légers de papier et d'encre.

Le visage de Lyan reste impassible, mais ses doigts tapotent distraitement le bord des pages. Enfin, il pose le document d'un geste mesuré .

— Intéressant, souffle-t-il, feignant une nonchalance qui ne trompe personne.

Il lève les yeux vers moi, un rictus effleurant ses lèvres.

— C'est donc ça, votre « discussion » ?

Je ne réponds pas immédiatement. Je porte mon verre à mes lèvres, savourant la brûlure familière du whisky qui s'épanouit dans ma gorge, puis repose mon regard froid sur mon frère.

— C'est son œuvre à elle.

Lyan arque un sourcil et, d'un geste désinvolte, parcourt à nouveau les clauses du bout des doigts.

— Je vois qu'elle a exigé la maison en compensation. Prévoyante. Et toi, tu lui interdis toute relation amoureuse ou sexuelle. Possessif.

Je ne cille pas. J'ai mes raisons.

— C'est une question de contrôle.

Lyan ricane, s'appuyant contre le dossier de sa chaise.

— De contrôle ? Tu veux surtout t'assurer qu'elle ne donne ce que tu convoite tand à un autre homme. Et elle, elle veut s'assurer de ne pas ressortir de cette mascarade les mains vides. Vous avez règle vos différents comme un putain d'accord commercial.

Il marque une pause, tapotant la table du bout des doigts, le bruit sourd résonnant dans la pièce.

— T'es au courant que rien ne peut plus te sauver ?

Je fais osciller mon fauteuil, me tournant lentement vers lui. Nos regards s'accrochent. Son amusement a disparu, laissant place à une lueur dure, presque déçue.

— Tu voulais que je fasse quoi ? grogné-je en massant mes tempes. Lui laisser la maison ? Hocher la tête comme un débile pour son cul ?

— Exactement, me coupe-t-il sèchement. T'aurais dû lui laisser la maison sans faire le con. T'avais qu'une seule chose à faire : t'excuser, face contre terre s'il le faut .

Un rictus amer tord ma bouche.

— C'est trop tard maintenant, et elle se fout de mes excu—

— C'est pas assez sincère à son goût, me coupe-t-il encore. Putain, Ryan, je me fous que tu tiennes plus à cette baraque qu'à ton mariage. Adé est ta femme—

Un frisson désagréable remonte le long de ma colonne vertébrale. Ma main se crispe sur l'accoudoir.

— Elle ne veut plus l'être, dis-je froidement, chaque syllabe pesant comme une pierre. D'ici trois ans, j'en aurai fini avec ce mariage.

Lyan explose.

— Putain, Ryan ! hurle-t-il, abasourdi. Tu peux te mentir à toi-même, mais ne me sors pas que ce qui s'est passé entre vous ces dernières semaines, c'était juste pour t'amuser ! parce là tu vas vraiment me faire pitier.

Ma mâchoire se serre.

— Je ne me suis pas amusé, rectifié-je, la voix plus rauque. Mais visiblement, j'étais le seul investi.

Lyan laisse échapper un rire sans joie, secouant lentement la tête.

— Le seul investi ? répète-t-il, un rictus incrédule aux lèvres. Et pourtant, on retrouve les affaires d'Alice dans ton bureau...

Il passe une main sur son visage, visiblement excédé.

— Sérieusement, je croyais que t'avais changé. J'aurais pas dû te défendre devant Solaya.

— Regrette tant que tu veux, lâché-je sans émotion.Et j'ai pas recouché avec Alice.

— C'est pas que.... murmure t'il avant le lâche un soupire .

Son soupir est long, las. Dans le silence qui suit, l'air semble s'alourdir, chargé d'un poids invisible. Moi, je me tourne vers mon ordinateur, le bouton d'alimentation claque sous mon doigt. L'écran s'illumine, projetant une lueur bleutée sur mon visage fermé.

— Hé ! m'appelle-t-il brusquement. T'es sérieux ? Tu bosses ?

— Je suis pas venu jouer à la dînette, lui rappelé-je d'un ton glacial.

Lyan se lève d'un bond, plus furieux que moi même.

— Ne viens pas me dire que je t'ai pas prévenu et que j'ai pas essayé de t'aider, grince-t-il. Joue au bonhomme si tu veux ! Mais n'oublie pas que toutes les réactions de ta femme sont justifiées. C'est toi le fautif.

La porte claque derrière lui, faisant trembler légèrement la vitre du bureau. Un silence pesant s'installe.

Je passe une main sur mon visage, mes doigts s'arrêtant sur ma joue

Sérieux... J'aurais dû garder ma queue où elle est.

Avec Alice comme avec Adé.

Un soupir m'échappe, et je me plonge dans l'organisation de la vente privée de nos bijouteries prévue pour la fin du mois. Mon regard balaie les chiffres et les plans, mais mon esprit reste ailleurs.

J'ai au moins de quoi m'occuper aujourd'hui.

L'aiguille de ma montre indique 18h30. L'heure à laquelle, en temps normal, je range mes affaires pour rentrer. Pourtant, ce soir, je suis encore là, vissé à mon fauteuil, incapable de me concentrer sur quoi que ce soit.Un coup est frappé à la porte, puis elle s'ouvre sur ma secrétaire. Sans un mot, elle s'approche et me tend le registre des ventes de la joaillerie.

— Merci, dis-je, sans lever les yeux vers elle.

Je l'ouvre machinalement, mais les chiffres et les lignes dansent sous mes yeux sans que je parvienne à me concentrer. Mon esprit dérive encore et encore vers une seule idée : rentrer ;comme je risquais de manque quelques choses si je ne quitte immédiatement ses mur .

Quelques minutes plus tard, la porte se referme doucement. Je pousse un soupir et referme le registre avant de le glisser dans un tiroir. Puis, dans un geste méthodique, j'éteins mon ordinateur, récupère mon téléphone et mes clés. Avant de quitter le bureau, mon regard tombe sur ce fichu contrat. Le laisser ici pourrait me causer des problèmes plus tard ; et des problèmes, j'en ai déjà bien assez.

Je l'attrape et le glisse dans la poche intérieure de ma veste, puis sors.

L'ascenseur descend lentement.Le trajet est calme, malgré que plusieurs personne me rejoint aux étages inférieurs. Les chiffres lumineux affichent les étages un à un, mais mon attention est ailleurs. Lorsque les portes s'ouvrent au niveau du service marketing quelq'un descend, mon regard se pose sur le couloir menant au bureau d'Alice.

Une impulsion me traverse. J'ai envie de lui dire deux mots, de lui faire comprendre qu'elle a dépassé les limites, qu'elle n'aurait jamais dû...

Mais je me ressaisis.

Le diable a un visage, et pour moi, c'est le sien.

Je me cale contre la paroi métallique de l'ascenseur, les bras croisés, et ferme les yeux. Mieux vaut ne pas lui donner cette satisfaction.

La villa est silencieuse lorsque je coupe le moteur et sors de ma voiture.

Elle n'est pas encore rentrée.

L'ombre du jardin s'étire sous les dernières lueurs du jour tandis que je déverrouille la porte et entre. À peine ai-je posé un pied à l'intérieur qu'un bruit précipités descend les escaliers. Mon "ennemi de toujours" s'immobilise au beau milieu du salon en me voyant.Minou le maléfique.

Très sympa, l'accueil.

Sans un mot, je monte à l'étage et rejoins mon dressing. Je retire ma montre, mes boutons de manchette et ma chemise. Mon regard se pose sur trois boîtes posées à côté de mes vestes—celles que j'avais préparées pour elle.C'est la première chose qui me traverse l'esprit .

C'est de m'en débarrasser m'effleure, mais je me ravise.

C'est moi qui ai merdé. Pas elle.

Je laisse les boîtes à leur place, referme le dressing et file sous la douche. L'eau brûlante apaise à peine la tension qui noue mes épaules.

Après une douche rapide, je décide de manger quelque chose. Je me mets à préparer des pâtés en suivant, autant que possible, la méthode qu'elle utilise d'habitude. Le goût n'est pas tout à fait le même, mais c'est suffisamment proche.

En posant mon assiette, mon regard se pose sur le vase posé sur la table à manger. Les roses. Celles que je lui avais offertes pour notre anniversaire de mariage. Elles sont mortes maintenant, mais elle les a gardées.

Je l'ai vue les toucher plusieurs fois, les effleurer du bout des doigts comme si elles représentaient encore quelque chose.

Un poids s'installe dans ma poitrine.

Je prends le vase, jette l'eau trouble, et décide de me rendre dans le jardin. La saison débute à peine, et l'air frais du soir est plus agréable que je ne l'aurais cru. Assis sur la balançoire, je refais un bouquet, m'appliquant à choisir les plus belles fleurs. Puis, sans trop y réfléchir, je l'installe à la place de l'ancien.

Je m'accorde un petit instant dans mon activité favorite ; l'arrosage . Arroser les plantes m'apaise légèrement. J'ai besoin d'être calme. J'ai besoin d'avoir les mots justes pour m'excuser.

Je pourrais lui offrir une autre maison. Rectifier ce que j'ai dit sur son retour au travail.
Je dois donner le meilleur de moi-même

Le bruit de la grille qui s'ouvre me tire de mes pensées.
Elle est là.

Mon corps se tend instinctivement. C'est le moment.

J'entends le moteur se couper, la grille se referme derrière elle. Quelques minutes passent avant qu'elle ne quitte son véhicule. J'attends, espérant entendre son habituel "Bonsoir, Ryan". Mais non. Son "Bonsoir, Ryan" habituel ne vient pas.
Elle parle au téléphone.

Je la regarde du coin de l'œil . Ses affaires en main, elle entre à l'intérieur sans même un regard.

Elle n'a plus ses longues tresses.

J'aimais bien la manière dont elles lui tombaient sur les reins. La façon dont elles suivaient chacun de ses mouvements, dansant légèrement lorsqu'elle marchait.
Je serre la mâchoire et termine d'enrouler le tuyau d'arrosage et les ciseaux que j'avais pris plus tôt. Je passe par la porte-fenêtre et traverse le salon. Vide. Elle est montée directement dans sa chambre.

J'aimerais la rejoindre. Mais je sais qu'elle n'appréciera sûrement pas.
Alors j'attends.

Je me laisse tomber sur le canapé, attendant qu'elle redescende pour manger.
Deux épisodes d'une série dont j'ai oublié l'intrigue plus tard, je lève les yeux vers mon téléphone : 22h passées.

Elle ne descendra pas

J'éteins la télé et monte à l'étage.

Devant sa porte, je cogne doucement. Aucune réponse.

Un déclic. La porte se déverrouille et s'ouvre légèrement.

Elle apparaît, un pot en main et une pâte épaisse dans les cheveux. Une serviette enroulée autour du cou.

Elle me fixe d'un air fatigué.

— Uhm ? insiste-t-elle, attendant que je parle.

— On peut discuter ?

Elle soupire, croise les bras, prête à me répliquer quelque chose, mais je la devance.

— J'aimerais que tu m'écoutes cette fois. Et que tu évites de me couper.

Son regard se fait plus dur.

— Si c'est encore pour me sortir un "c'était pas de ma faute, c'est elle qui m'a piégé" ou une autre excuse, je te préviens, Ryan, je n'ai pas de temps à perdre. Comme tu peux le voir, je suis occupée.

Elle entrouvre davantage la porte, et je remarque les piles de documents éparpillés sur son lit.

Je soupire.

— Je m'excuse pour hier.....Du moins, pour t'avoir dit que—

— Non, coupe-t-elle froidement. Pas besoin d'être désolé. Il faut bien que je grandisse un jour. Je prendrai mon poste dans deux semaines.

Je reste silencieux un instant.

Sa voix est calme, maîtrisée, mais il y a une distance que je n'avais jamais ressentie auparavant.

Je baisse les yeux, incapable de reconnaître la femme en face de moi.

Elle est toujours énervée et je ne peux pas faire grand chose si elle est dans ce état.
Inutile d'insister ce soir.

— J'ai fait à manger, dis-je en me tournant pour partir. Si tu as faim.

— Et la maison ? Je l'obtiens quand ?

Je me fige.

Je me retourne, cherchant un moyen de la convaincre d'abandonner cette idée, mais elle referme la porte avant que je puisse dire quoi que ce soit.

Elle ne veut pas négocier.

Un goût amer m'envahit. La maison pour faire taire une liaison qui n'en est pas une . J'ai l'air d'un putain de criminel, maintenant.

Sur les nerfs, je regagne ma chambre et me laisse tomber sur le lit, contrarié.

Qu'elle fasse ce qu'elle veut, alors.

Au moins, j'aurais essayé.

Pas une fois.Mais deux.

Et ça n'a rien changé.

Ma fidèle machine à café bourdonne doucement, emplissant la cuisine d'un arôme riche et réconfortant. Je serre la tasse entre mes mains, laissant la chaleur envahir mes paumes, comme si elle pouvait chasser la frustration de la veille. Le micro-ondes bipe, me ramenant à la réalité.

J'ouvre la porte et récupère l'assiette de pâtes que j'avais préparée la veille , toujours intacte.

Elle n'y a pas touché.Un soupir m'échappe, court et amer .

Bien sûr que je suis conscient qu'elle ne va pas me préparé un petit-déjeuner ce matin.
Putain... J'aimais bien descendre et trouver un repas chaud sur la table, accompagné de son sourire.

Un léger bruit de pas résonne dans le salon. Je garde mon regard ancré sur mon café, y trempant lentement mes lèvres comme si je ne l'entendais pas approcher.

Elle entre dans la cuisine.

Sa jupe s'arrête juste au-dessus de ses genoux, dévoilant la finesse de ses jambes, et sa chemise immaculée dont le col est légèrement assombri par l'humidité. Ses cheveux, coiffés en une natte simple, glissent sur son dos, agrémentés de perles blanches qui tintent légèrement à chacun de ses mouvements.

Elle ne dit rien.

D'un geste mesuré, elle ouvre une boîte de thon et la verse dans la gamelle de son chat. Elle effleure brièvement le pelage du félin, puis se redresse, attrape son sac et quitte la cuisine sans même m'accorder un regard.

Un léger courant d'air suit son départ, soulevant un parfum discret, familier.

On en est là ? À s'ignorer comme deux étrangers sous le même toit ?

Je fixe un instant la porte vide, avant de baisser les yeux vers mon assiette. L'appétit s'envole.









Je coupe le moteur dans l'allée de la maison de mes parents et laisse échapper un long soupir, posant mon front contre le volant. Une tension sourde me comprime la poitrine, comme si un poids invisible s'abattait sur mes épaules.

Quatre jours.

Quatre jours qu'Adéola ne m'adresse plus la parole, sinon pour l'essentiel. Son silence est devenu une barrière infranchissable, érigée avec une précision glaciale. Elle ne se contente pas de m'ignorer. Elle me fait sentir son absence même lorsqu'elle est juste là, à quelques mètres.

Je sais imposer le silence, mais elle, elle sait le garder.

L'ironie me frappe de plein fouet alors que mes doigts crispés sur le volant trahissent ma frustration.

Un soupir m'échappe. Je finis par ouvrir la portière et descends de la voiture. L'air du soir est chargé d'humidité et de l'odeur du jasmin qui borde l'entrée , une légère brise balayant la chaleur persistante du jour. Je glisse mon téléphone dans ma poche et me dirige vers la maison. Ce soir, ma mère a insisté pour un dîner en famille. Je l'ai mentionné à Adé ce matin. Elle s'est contentée de hocher la tête avant de disparaître dans la buanderie.

En montant les marches menant à l'intérieur, le bruit familier des voix entrecroisées et des éclats de rire me parvient. Cette maison ne manque jamais d'ambiance. Avec le monde qui y vit, ce serait surprenant. Une question me traverse l'esprit.
Devrais-je engager plus de personnel ?

À quoi bon ? Nous ne sommes que deux à la maison, et le silence est devenu la seule présence constante.

Je traverse le salon sans vraiment prêter attention aux conversations animées et vais directement vers le bureau de mon père. Il est là, assis derrière son large bureau en acajou, un journal entre les mains. À ma vue, il le replie et le pose sur le côté avant de m'indiquer un siège d'un léger mouvement de tête.

— Tu veux boire ? me propose-t-il d'un ton neutre.

Mon regard se pose sur lui avec un brin de suspicion. Est-ce qu'il sait quelque chose ? Si c'est le cas, je suis foutu.

— Pourquoi ? répliqué-je en masquant mon hésitation.

Il me détaille un instant, avant de hausser un sourcil.

— T'as la tête de quelqu'un qui se noue. Et je veux pas voir ma femme s'inquiéter.
Je roule des yeux à cette déclaration.

— Donc tu es plus inquiet pour ta femme que pour ton fils ?

— Mon fils ne s'est pas évanoui il y a quelques jours, rétorque-t-il sans émotion.

Je me laisse tomber dans le fauteuil, un peu trop violemment. J'avais oublié cet épisode, trop absorbé par mes propres préoccupations. Une seconde, l'idée de lui demander conseil me traverse l'esprit. Mais non. Parler à mon père, c'est creuser ma propre tombe.

S'il sent qu'il y a une faille, il creusera jusqu'à en extirper chaque vérité. Qu'il se contente du fait que je suis correct avec elle.

— Comment va maman ? Elle se repose ?

Il pousse un soupir, visiblement las.

— Elle fait de son mieux. Mais si elle apprend qu'elle aura bientôt un autre petit-fils, elle sera encore plus motivée à se ménager.

J'aurais dû me douter que ça reviendrait sur le tapis. Moi qui pensais que cette histoire d'enfants était définitivement derrière moi... Mon père me fixe, attendant une réponse.

— On essaie d'en faire, mentis-je sans grande conviction. Peut-être que je suis stérile, qui sait ?

Il esquisse un sourire en coin, mais son regard brille d'une certaine acuité. Il ne me croit pas.

Un léger coup à la porte nous interrompt. Elle s'ouvre sur l'une de mes nièces. Je crois que c'est la fille aînée d'Atlas. Ses longues boucles métissées me le confirment.

— Excusez-moi, Mama dit que le repas est prêt.

— D'accord, on arrive, répond mon père d'un ton posé.

Elle s'incline légèrement avant de refermer la porte. Mon père se lève, et je l'imite, ajustant distraitement les manches de ma chemise.

— C'est vrai que tu n'as jamais ramené de grossesse, malgré ta vie de débauche.
Je fronce les sourcils.

— ... Merci, je suppose ?

— C'est très louable, poursuit-il d'un air admiratif. . Mais ne me mens pas, je suis certain que tu n'es pas stérile. Et ta femme non plus. Obéir avant que ça ne devienne un ultimatum.

Il me donne une tape sur l'épaule avant de se diriger vers la porte. Je le regarde sortir, puis laisse mon corps retomber contre le bureau.

J'ai envie de changer de famille.

Je me redresse et me sers finalement ce verre qu'il m'a proposé plus tôt, laissant l'alcool glisser dans ma gorge avec une chaleur brûlante. Puis, sans plus attendre, je quitte le bureau à mon tour.

J'arrive dans la salle à manger et les vois tous en pleine discussion animée. Lala est la première à remarquer ma présence, suivie d'une de mes cousines qui me salue d'un geste que je lui rends distraitement.

— Salut, toi. Ça fait un bail, me lance ma sœur en me tendant la main pour notre check habituel.

— Ça fait pas si longtemps, vu que tu ne fais jamais une année entière à Londres, répliqué-je en tirant ma chaise.

— Quoi ? Sa mère est malade et elle n'a pas le droit de rentrer ? coupe une de mes cousines avant que Lala ne puisse répondre.

— J'ai pas dit ça, me défends-je d'un ton las.

Je prends place à table, juste à côté d'Adeola, qui ne m'accorde pas le moindre regard. Son rire cristallin s'élève pourtant au-dessus du brouhaha ambiant, fusionnant avec ceux des autres, alors que la conversation bat son plein autour de la table. Elle est là, présente, mais à mille lieues de moi. Je me mure dans le silence pour ne pas attirer l'attention, me contentant d'observer.

Les petits neveux ne sont pas là ce soir, ce qui signifie qu'au moins, personne ne me réclamera comme personnage principal .

— Sérieux, moi j'adore son look, rien que pour ça, je la choisis comme maire, s'exclame ma sœur en se mêlant à la discussion qui occupe la table.

— Et moi, son slogan, renchérit Solaya avec enthousiasme.

— "Je suis la nouvelle ère de Jozy", imite une de mes cousines en exagérant son ton, ce qui déclenche une vague de rires autour de la table.

Je tends machinalement la main pour prendre le bol de salade de chou que Lala me passe après s'être servie. Je repose le récipient avant de commencer à remplir mon assiette.

— Il y a aussi ce couple, intervient soudain Adeola en reposant son verre de vin. Ils ont pris pour thème : la famille.

— Plutôt charmants, souligne Solaya. Mais moi, je pencherais plus sur le fait qu'ils sont amis plutôt que mariés.

— Ils donnent plus envie de parler de séances de manucure que de diriger une ville, renchérit Lala en haussant un sourcil. Tous mignons... mais pas crédibles.

— Ça se voit juste que le gars ne baise pas sa femme, lâche soudain Lyan d'un ton faussement détaché.

Je relève les yeux et son regard amusé trouve immédiatement le mien. C'était une pique gratuite. Une pique pour moi. Il me sourit, ce petit sourire en coin qui signifie qu'il savoure déjà son coup bas.

Lyan... je vais te rendre ce coup. Peu pas aujourd'hui mais tu va morfler.
Il comprend ma pensée sans que n'est à le formuler et pour toute réponse, il m'a fait un clin d'œil. Le maudit

— Peut-être qu'ils misent sur leur simplicité pour leur campagne, répliqué-je calmement. Même si, honnêtement, ils ne savent pas galvaniser une foule.

— Moi, je préfère le révérend, intervient notre mère avec une assurance implacable.
— C'est ça, personne n'en doutait, soupire Lyan, sarcastique.

— Vous devriez apprendre à choisir les bonnes personnes, rétorque-t-elle, agacée. Johannesburg n'est pas un podium de défilé de mode !

On éclate de rire face à sa prise de position catégorique, ce qui la contrarie encore plus. Pour elle, dès qu' un candidat parle de Dieu et affiche une piété exemplaire, il gagne immédiatement son vote.

— Ma femme a la tension fragile, nous rappelle soudain mon père, l'air faussement concerné. Et je suis trop vieux pour me trouver une autre épouse après être devenu veuf.
On étouffe nos rires tant bien que mal. Il le dit sur un ton léger, mais personne ne prend le risque de répondre.

— Je crains que tu ne doives repousser encore un peu plus tes projets de veuvage, Amané, parce que je ne compte pas mourir de sitôt, lui répond ma mère avec un sourire en coin.

Sa réplique nous fait éclater de rire. Puis, la discussion reprend autour des élections municipales. J'attrape la bouteille de vin et remplis mon verre, par réflexe, je remplis aussi celui d'Adeola.

Elle ne m'a pas regardé une seule fois depuis le début du dîner. Et personne ici ne semble trouver cela étrange. Peut-être devrais-je arrêter de m'en soucier aussi et me changer les idées.

— Alors, tu comptes voter pour qui cette année ? demandé-je à mon père, cherchant une distraction.

— Tu comptes choisir lequel, toi  ? rétorque-t-il aussitôt, un éclat sérieux dans le regard.

Un silence s'installe autour de la table. Je le fixe, cherchant à comprendre ce qu'il veut dire.

— Eh oui, reprend-il. J'ai une femme malade, maintenant. Je ne peux plus m'occuper de cette ville comme avant. Choisissez un candidat et essayez de le garder en vie jusqu'à la fin de son mandat.

Mon jumeau et moi échangeons un regard avant de hocher la tête. Nous savons ce que cela signifie.Notre père nous a toujours confié la gestion des affaires, mais la politique restait son terrain. S'il nous la délègue même si c'est une petite portion du gâteau, c'est qu'il commence à se retirer pour de bon.

Un sourire s'étire sur mes lèvres malgré moi. Instinctivement, ma main se pose sur celle d'Adeola sur la table. Ce simple contact me ramène à la réalité. Elle tourne lentement la tête vers moi, et l'expression dans ses yeux me fait aussitôt regretter mon geste. Son regard est froid, tranchant.

Je retire ma main. Elle attrape son verre de vin, fait semblant de boire une gorgée, puis le repose avec une lenteur étudiée. Un sourire poli s'étire sur ses lèvres avant qu'elle ne murmure :

— Félicitations.

Un mot. Sec. Sans la moindre once de réjouissance.

— Merci, dis-je simplement, pour sauver les apparences.

Je noie mon malaise dans mon verre, mais le goût du vin s'imprègne sur ma langue, mais je n'y prends aucun plaisir.

J'aurais dû écouter Lyan : me taire et m'excuser.

Mais est-ce ainsi désormais ? Un mur de silence et d'indifférence se dressent entre nous.

Je me concentre sur mon assiette pour le reste du dîner, esquivant les piques de Lyan, répondant à peine aux discussions pour ne rien laisser transparaître.

Il vaut mieux que personne ne commence à se douter de quoi que ce soit.

Je coupe le moteur et observe Adeola descendre de sa voiture pour rentrer à l'intérieur. Avant, elle ne prenait pas sa voiture la journée quand on devrait se rendre chez mes parents. Je venais toujours la chercher à sa sortie. Maintenant, elle y vas seule. De son côté

Peu importe.

Je prends mon téléphone sur le siège passager et cherche un numéro avant de lancer l'appel.

Il décroche après quelques sonneries.

« Bonsoir» , grogne une voix ensommeillée.

« Désolé pour l'heure » , m'excusé-je. « Je veux faire un transfert de bien au nom de quelqu'un d'autre.»

Un bâillement de l'autre côté.

« D'accord, qu'est-ce que tu veux transférer ?»

Je prends une inspiration et serre les doigts sur le volant.

Je suis fou.

Céder cette maison, c'est céder un morceau de moi-même. C'est mon foyer, mon refuge, mon chez-moi. Est-ce que je suis prêt à le perdre ?

Je serre les doigts sur le volant. Cette maison, ce n'est pas juste une propriété. C'est mon foyer, mon refuge, mon chez-moi. Est-ce que je suis prêt à le perdre ?

Céder un bout de moi-même ?

« Yo, mec ! Tu es toujours là ?»

« Oui, lâché-je d'une voix plus rauque que je ne l'aurais voulu. Désolé de t'avoir réveillé.»

Je raccroche avant qu'il puisse dire quoi que ce soit.

Désolé mais Non.

Je suis incapable de céder cette maison.

Je descends de ma voiture et rentre à l'intérieur.







NDA : ahhhhhh vous savez les filles les hommes aussi sont sensible ? Malgré leur egos , regardez comment Ryan souffre ??

Il ne vous fait pas pitié
Dites à Adeola que trouver un Valentin est devenu difficile pour nous autres mais si elle veut laisser Ryan de nous dire on va ....on va lover son petit cœur 💓 va pas tomber à l'eau
....bon bref le second chapitre ce sera peut-être dimanche soir cette fois car j'ai du mal à écrire et les relectures me donne la paresse.
Si vous remarquez des fautes où des répétitions faîte le moi savoir s'il vous plaît, nouveau comme ancien

Time to talk : Comment vous avez trouvé ce chapitre ? Vos appréhension, ressentir tous ce que vous avez à redire. Je veux tous en rendre

Bye 😘 et n'oublie pas les étoiles 🌟

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