Chapitre IV : Weeding planning
( Démarrez la video , baissez votre volume et détendez vous . Bonne lecture. )
Acte1🟤: Mariage et poids du devoir
Quand on apporte une mauvaise nouvelle, personne ne pense à vous offrir à boire
Marcel Pagnol
Adeola.
Ce soir, un dîner est organisé avec la famille Longuti.
Depuis que mon déménagement à Johannesburg a été annoncé, ma belle-mère, incapable de faire changer d'avis mon père, s'en prend à moi.
Ce même soir, j'ai trouvé plusieurs documents relatifs à mon travail éparpillés sur mon bureau. Heureusement, je devais travailler avec Ife sur le terrain, donc je n'ai pas eu besoin de passer une nuit blanche pour tout récupérer. J'ai réussi à sauver ce qui pouvait encore être utile.
Le lendemain matin, ma serrure était cassée. Et pour me réveiller, j'ai eu droit à de l'eau glacée.
Heureusement, je n'ai jamais enlevé le plastique de mon matelas, ce qui m'a protégé à plusieurs reprises. J'ai dû supporter les moqueries et les murmures des domestiques pendant que je séchais mes draps avant de partir travailler. Tout le monde sait que la maîtresse de maison ne m'apprécie pas. Celles qui ont osé me montrer de la pitié ont toutes perdu leur emploi.
Faire les magasins au heure de fermeture pour acheter un nouvel ensemble de draps est tellement pénible.
Ayinké ne me laissera aucun répit jusqu'à mon déménagement, et j'en suis pleinement consciente. Selon elle, je m'approprie ce qui revient à ses enfants. Elle pense que je cherche à prendre la place de mon père, alors que je fais tout pour qu'il se désintéresse de moi.
Pour une fois que j'avais trouvé une échappatoire, une main tendue, je peux quitter ce pays. Alors, endurer un peu plus ne me tuera pas.
Tonton et sa femme, que je n'ai vus qu'une seule fois, ne semblent pas méchants.
De toute manière, ma vie loin d'ici sera toujours meilleure tant que j'échappe au contrôle de mon père et aux yeux de ma belle-mère.
Exprès, je rentre un peu tard pour ne pas les croiser avant leur départ. Je me hâte vers ma chambre que je verrouille avec une chaise et je glisse les documents que mon père m'a donnés sous mon lit.
Vivre avec son diable, reviens à ne pas dormir sur ses lauriers.
Je me déshabille et entre dans ma salle de bain.
Ma serviette autour de la poitrine, je sèche mes cheveux et les attache en ananas. Mettre une perruque serait plus approprié vu que je n'ai pas eu le temps de me tresser toute la semaine. Quelques nattes suffiront.
J'ouvre mon placard et ce que je vois me laisse sans voix. C'était à prévoir, soupiré-je avec désespoir. Une serrure cassée amène toujours des problèmes.
Je prends une grande inspiration pour calmer la colère qui ne m'aidera en rien. Il me faut une solution et rapide.
Quelqu'un s'en est donné cœur joie de passer un coup de ciseaux dans la robe que j'avais mise de côté pour ce soir, ainsi que dans la plupart de mes robes présentables. Elles sont irrécupérables. C'est sûrement ma belle-mère ou sa fille. Je penche plutôt pour sa fille.
L'envie de tout laisser tomber et de m'allonger confortablement en attendant les conséquences me tente.
Mon père m'a parlé personnellement de ce dîner, et je ne veux pas le désobéir en ce moment, au risque de perdre mon ticket de sortie. Je dois y aller, même si je risque d'être en retard.
Je prie pour que mon père soit indulgent avec moi et accepte mon retard.
Je saisis mon téléphone dans mon sac et appelle Ife.
—Envoie-moi la photo de ta tenue , hurle-t-elle dès qu'elle décroche.
—Je n'ai plus de tenue, elles ont été détruites.
—Yi Aje (cette sorcière) », grogne-t-elle, frustrée. Tu comptes faire comment ?
—Aurais-tu une tenue à me prêter ? Je suis en route pour chez toi. Il faut que j'aille à ce dîner.
Je commence à ranger ce que je peux.
—T'es bien décidée. J'ai une meilleure idée. On se retrouve chez Nanawax.
Elle raccroche, et je hausse les épaules. Je connais bien la boutique et j'ai déjà une petite idée de ce que je vais prendre dans la nouvelle collection.
Il ne me faut que quelques minutes pour arriver, habillée d'un jogging, ma perruque et mon parfum dans mon sac. La boutique est proche de la fermeture, mais mon amie a réussi à convaincre la propriétaire, qui est très gentille, de rester ouverte pour moi.
J'ai eu un coup de bol.
Tout le monde m'aide à choisir une tenue. Je finis par trouver la perle rare : une robe longue en wax qui moule parfaitement la taille. Je me sens belle dans cette tenue.
Ife me choisit des talons hauts de 12 cm. Elle insiste pour que je les porte, disant que j'aurai l'air un peu plus grande.
Je me fais coiffer et maquiller. Je suis enfin prête, mais avec 30 minutes de retard. Mon père va me tuer cette fois-ci.
Je règle l'addition et sors en courant, priant pour beaucoup de feux verts. Ma vie dépend d'un miracle.
Ryan.
—Sérieusement, la prochaine fois, on prend un chauffeur , rappelle-je à mon frère.
Nous voilà en retard après avoir eu la brillante idée de venir ensemble sans chauffeur.
Déjà qu'il a pris une éternité pour s'habiller, ensuite on s'est perdu en route parce que mon frère n'a jamais eu la notion de gauche et de droite, et moi non plus. Même avec Maps, c'était compliqué. Je décide de rejeter la faute sur lui.
Personne ne lui avait demandé de conduire.
—C'est bon, on est arrivé, pas besoin de paniquer.
J'arrête de le provoquer et nous nous dirigeons vers les ascenseurs. Nous montons en même temps qu'un couple. Je tente de le mettre en marche quand mon frère m'arrête. Je me tourne vers lui.
—Quelqu'un arrive , dit-il en pointant une dame qui se dirige vers nous.
Elle entre, essoufflée, et nous remercie d'une légère courbette. Ils ont cette habitude de saluer et remercier en courbette dans ce pays.
Elle relève la tête. Elle paraît plus jeune que ce que j'avais imaginé. Mon frère démarre l'ascenseur.
Un coup de coude de mon frère me ramène à la réalité.
—Demande-lui son numéro , me propose-t-il en zoulou. Tu la fixes un peu trop.
— Je regarde le nombre d'étages , mens-je.
Elle se tient juste devant moi, alors je n'ai pas pu m'en empêcher. Sa tenue est magnifique, je ne peux m'empêcher de le penser.
La voix de l'ascenseur annonce notre étage, et les portes s'ouvrent. Mon frère me donne un autre coup de coude pour me presser, je lui lance un regard noir.
Je ne lui demanderai pas son numéro juste parce que je la trouve jolie, ce n'est rien de méchant.
Mon frère soupire de soulagement en remarquant que c'est le couple qui descend, et non elle. Je le regarde, dépité.
—Prends tes putain de couilles, beaucoup trop lourdes entre tes mains, et demande-lui. Tape-toi une Westaf avant qu'on ne rentre.
Je lui donne un coup de coude et nous nous lançons dans une bataille de regards.
La voix de l'ascenseur nous interrompt. Nous voilà à notre étage.
— On en reparlera , m'annonce-t-il comme s'il s'agissait d'une grande nouvelle.
Elle nous devance en sortant de l'ascenseur, ce qui m'étonne un peu. Elle doit avoir un dîner, elle aussi.
Trop belle pour être libre, hien ?
Mon frère me donne un nouveau coup de coude lorsqu'elle se rapproche de la salle que nos parents avaient réservée, et il presse le pas. Il lui ouvre la porte, elle le remercie encore une fois. Je me rapproche d'eux.
—Vous êtes enfin là , annonce la voix de mon père.
—Désolé , murmure la jeune femme envers monsieur Olami, ce qui me rend confus, et pas seulement moi, mon frère aussi.
—C'est la fille aînée d'Ousmane , nous présente ma mère, ayant remarqué notre confusion. Bola, voici mes deux garçons, Ryan et Lyan.
Elle se tourne vers nous et nous salue. Nous lui rendons ses salutations.
Lyan ne peut s'empêcher de sourire jusqu'aux oreilles. Je lui lance un regard pour le dissuader de me faire son sourire bizarre, celui qu'il a quand une mauvaise idée lui traverse l'esprit.
Il s'installe près de sa femme, et moi et Bola de face sur les sièges restants. Le dîner commence.
Au cours du repas, où tout le monde participe à la discussion, elle n'échange que quelques mots et ne répond que lorsqu'on s'adresse à elle. Nos regards se croise quelques instants sans plus peur être du au fait qu'elle se trouve devant moi
Mon père l'affectionne déjà, j'imagine.
Il a toujours préféré les filles aux garçons, ce qui explique pourquoi ma sœur est un modèle d'enfant gâtée, le plus explicite qui soit.
Nous arrivons au dessert quand l'ambiance change soudainement, les deux chefs de famille prennent un air sérieux. Mon père prend la parole.
—Il y a quelques jours, nous avons rencontré un problème. Nos investisseurs avaient des doutes sur notre fusion , dit-il.
J'en ai entendu parler il y a deux jours, mais l'ambiance s'était calmée, paraît-t-il
—Nous avons trouvé une solution. Ousmane et moi avions pris la décision d'unir nos familles , d'être ainsi à à table pour les années à venir
Il regarde son ami, qui lui cède la parole.
—Pour nous sortir de cette impasse commence monsieur Olami, se tournant vers sa fille, tu dois te marier.
L'ambiance déjà tendue, s'électrise.
Je pensais que c'était une blague de mauvais goût, mais en voyant son air sérieux du mieux, je comprends qu'il parle sérieusement.
— Te marier à mon fils , termine mon père.
Un frisson glacé parcourt mon échine, et je ne quitte pas Ousmane des yeux lorsqu'il prend la parole. M'attendais que ce soit juste une comédie qu'ils orquestre à deux
- Nous avons décidé d'unir nos deux familles par le sacrement du mariage. Ma fille, Adeola Bolaye, épousera Ryan Xola.
Le tintement de couverts tombant sur la table et l'exclamation indignée de mon frère sont les premiers bruits à briser le silence oppressant qui s'ensuit. Je tourne la tête dans la direction de mon père, cherchant une trace d'incertitude sur son visage, mais il reste impassible.
Ma mère, quant à elle, le fusille du regard, tandis que je jette un coup d'œil vers la concernée qui respire difficilement, les yeux rivés sur son père avec une colère palpable.
— Je refuse, déclarai-je sans détour. Je n'épouserai personne.
—La décision est déjà prise, tonne mon père d'un ton qui ne laisse place à aucune discussion. Ton avis n'a aucune importance.
Je m'apprête à répliquer, ma rage bouillonnant sous la surface, lorsque le bruit d'une chaise qui tombe attire mon attention. La consernée vient de se lever brusquement, son père criant son prénom, mais elle ne se retourne pas et quitte la salle sans un mot.
— Je ne me marierai pas, dis-je à mon père en me levant à mon tour. Et que ce soit bien clair.
Il ne répond rien, ou du moins je ne l'écoute pas, quittant la pièce avec une détermination froide. Je monte dans la voiture que mon frère et moi avions prise, et je roule, sans destination précise.
Ce mariage forcé ne fait pas partie de mes plans.
Je conduis au hasard jusqu'à me retrouver près de la plage. Je gare la voiture dans un coin sombre et descend, attiré par le bruit des vagues.
Cela fait un moment que je n'ai pas vu la mer.
Le vent frais et salé m'enveloppe, rendant ma colère encore plus aiguë, et je me surprends à imaginer Emiliana jouant avec les vagues, avec un nouveau bikini brillant sous la lumière de la lune. Elle aimait l'océan au point de déprimé si elle passe deux mois sans y aller . Même les temps de fraîcheur ne pouvait l'empêcher de se rendre à son rendez-vous avec lui
Un sourire nostalgique flotte un instant sur mes lèvres, mais il disparaît aussi vite que les mots de mon père résonnent de nouveau dans mon esprit :
« La décision est déjà prise, ton avis n'a aucune importance. »
Je parie que le conseil des anciens est derrière tout ça. Ces vieillards sont capables des pires machinations.
Je sais qu'il n'y a qu'une issue possible : une confrontation. Ni mon père ni moi ne pourrons l'éviter.
L'image d'Emiliana s'efface, emportée par la marée, me laissant seul avec mes pensées sombres. Je retourne vers la voiture, allume le GPS pour retrouver mon chemin à travers la métropole lugosienne, et finis par me garer dans le parking de l'hôtel.
Je monte dans l'ascenseur, et à peine arrivé devant ma suite, mon frère surgit dans le couloir, me faisant signe de le suivre. Je lui lance un regard noir, exprimant toute mon humeur.
— C'est Amané qui veut te voir, pas moi, dit-il avant de me tourner le dos.
Je n'ai pas d'autre choix que de le suivre. En ouvrant la porte de la suite qu'occupent mes parents, je trouve ma mère debout au milieu de la pièce, l'air furieux, tandis que mon père est affalé dans un fauteuil blanc minimaliste qui ne lui correspond pas du tout.
Il est plus à l'aise sur un divan noir, entouré de tapis aux motifs complexes.
Ma mère grogne légèrement avant de nous laisser seuls, mon père, mon frère, et moi. Je le fixe, mais il attend que je parle en premier. Je décide de ne pas prolonger cette confrontation inutilement.
— Je ne vais pas l'épouser, dis-je, catégorique.
— Donne-moi une seule raison pour laquelle tu ne devrais pas, réplique-t-il.
— Je ne veux pas, c'est une raison suffisante.
Il se redresse lentement, les coudes appuyés sur ses genoux, et me fait signe de la main.
— Ton vouloir n'a aucune importance pour nous.
Un sourire amer m'échappe.
— C'est donc une décision du conseil. Depuis quand, père, es-tu devenu le pantin du conseil?
— Surveille tes paroles, fils, gronde-t-il.
Mon sourire s'élargit sous l'effet de la frustration, et je sens la colère bouillonner dans mon sang. Ce soir, je ne ferai aucun effort pour être poli.
— Cette décision vient de moi, et je l'ai déjà soumise au conseil. Tu te marieras dans un mois, à compter d'aujourd'hui.
La colère qui m'envahit se transforme en une envie presque meurtrière. La main de mon jumeau, posée sur mon épaule, me ramène à la réalité. Je m'aperçois que je m'étais déjà levé, prêt à en découdre. Je tourne la tête vers lui, et il me lance un regard suppliant, me demandant de garder mon calme.
— Papa, il ne connaît même pas cette fille, intervient-il, tentant de plaider en ma faveur.
— Ce n'est pas un problème. Ils ont un mois pour faire connaissance, et le reste se construira dans le mariage, réplique mon père, implacable.
Ces derniers mots sont la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Pour éviter de commettre un acte que je pourrais regretter, je retire doucement la main de mon frère de mon épaule près à quitter la pièce, sans un regard en arrière.
— Demain, me lance t'il près de la porte. Tu donneras de l'argent à ta mère pour la dot de ta femme
Je claque la porte dans un fracas qui aura pu la décroché,me dirige vers ma suite
Qu'ils se marient entre eux, s'ils le veulent, mais sans moi.
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