Chapitre 6

Quelques jours plus tard :

Le jour était enfin tombé. Ce soir, dix-neuf heures, rendez-vous au Palace Doré.

Déjà, je pouvais vous dire qu'il n'avait pas choisi un petit restaurant de pacotille. Ça, c'est sûr.

J'avais donc opté pour une robe blanche, simple, pas du tout décolleté. Juste un peu dans le dos, mais c'est tout. J'avais également remonté mes cheveux en une queue de cheval, laissant quelques mèches ondulées y dépasser. La flemme de sortir les talons, vu comment je suis maladroite, laissez-tomber. J'irais encore me vautrer toutes les cinq minutes...

J'ai donc choisi mes converses basses, couleurs blanches. Je sais, ça casse le charme, mais bon. Faut faire avec.

Je m'étais maquillée légèrement, et voilà, j'étais prête !

Je lui avais donné mon adresse afin qu'il vienne me chercher en voiture. Gentleman ? Peut-être, finalement.

Je regardais l'heure sur mon portable et vis qu'il était temps de descendre. Les clés en main, je refermais mon appartement, avant de descendre les quelques marches d'escalier. J'attendais patiemment jusqu'à qu'une voiture noire ne se gare devant moi et qu'un klaxon ne retentisse. Sachant pertinemment que c'était lui, je me dirigeais donc vers cette magnifique voiture.

À peine étais-je rentrée dedans, que monsieur me souriait déjà de toutes ses dents.

– Bonsoir petite brune, comment ça va ? me demanda-t-il, visiblement heureux de me voir.

– Je ne suis pas petite. C'est toi, tu es trop grand. Bonsoir Owen, bien et toi ?

– Elles disent toutes ça. Bien, merci. Prête pour ce merveilleux dîner ? continua-t-il, toujours ce sourire aux lèvres.

– Ils disent tous ça... Plus que prête, répliquais-je, en bouclant ma ceinture.

Il laissa échapper un petit rire avant de démarrer la voiture.

– Au fait, tu es magnifique ce soir, dit-il après quelques secondes de silence.

Je rougissais légèrement face à son compliment qui me faisait très plaisir. Ce n'était pas tous les jours qu'un homme me disait de tel propos...

– Tu n'es plutôt pas mal toi aussi, répliquais-je.

– Je sais, on me le dit souvent.

– Monsieur collectionne donc les conquêtes, je présume ? demandais-je, en arquant un sourcil.

– Pas du tout. Je disais ça pour rire. Quoique, certaines femmes que je croise dans la rue ne se gênent pas pour me complimenter.

– En même temps, comment ne pas se retourner quand on te voi...

Attendez.
Oula.
Je viens de dire quoi là ?!

– Non mais tu comprends... Ta carrure est... hum... essayais-je de me rattraper.

– Tu peux le dire que je possède un certain charme, ricana-t-il.

Je toussais légèrement pour faire dissiper ce sujet et je regardais ensuite à travers la vitre.

Calme Emma, il faut se calmer. Ne laisse pas tes hormones prendre le dessus. Non, non.

Owen ne prononça rien de plus pendant le trajet, mais je savais qu'il me lançait quelques regards à certains moments. Quelques minutes plus tard, nous étions enfin arrivés. Gentleman comme il est, il sortit en premier et se dirigeait aussitôt vers ma portière.

– Dis-donc, monsieur fait des efforts. Ou alors est-ce une habitude ? questionnais-je, en prenant sa grande main dans la mienne.

– J'ai toujours été comme ça. Mais disons que ce soir je fais plus d'efforts. Une belle femme m'accompagne alors ce serait dommage de ne pas être galant avec elle, répliqua-t-il, avant de me donner un léger baiser sur le dos de la main.

Mon cœur s'accéléra, en complément d'un long frisson qui me parcourait tout le corps.

Owen attrapa ensuite, dans un geste délicat et protecteur, mon bras pour le placer sous le sien. Je me laissais faire, non sans avoir laissé échapper un sourire. Quelques minutes plus tard, nous étions assis à une table qui nous offrait une magnifique vue.

Le serveur vint prendre notre commande et Owen commanda un plateau de fruits de mer, quant à moi, des pâtes. Le serveur repartit, Owen posa ses coudes sur la table, avant d'enlacer ses mains.

– Alors, que se passe-t-il dans ta vie, petite brune ? me questionna-t-il.

Bizarrement, j'aimais bien ce surnom...

– Rien de spécial. Comme tu l'as vu, je travaille dans ce café depuis déjà deux ans. J'avais fait des études pour devenir infirmière, mais j'ai tout arrêté pour des raisons personnelles. Je vis dans un appartement, comme tu as pu le contester également.

– Si tu aimes ce que tu fais maintenant, c'est bien pour toi. Tu vis seule ? continua-t-il.

J'hochais la tête pour simple réponse.

– Je vois, je vois. Ce serait indiscret si je te demandais si tu es en couple ? demanda-t-il, un peu de doute perçant sa voix.

– Si j'avais un petit ami, je ne crois pas que je serais ici, répliquais-je dans un sourire.

– Qui sait ? Simple rendez-vous amical, tu ne crois pas ? continua Owen.

– Je pense qu'il n'aurait pas voulu me laisser habiller comme ça pour voir un autre homme. De plus, le restaurant laisse à penser que tout ceci n'est pas qu'un simple rendez-vous amical.

– Alors d'après toi, j'ai fait tout ça dans l'unique but de te draguer ? rétorqua-t-il, tout souriant.

– Je ne sais pas. À toi de me le dire.

Il fut vraiment amusé de ma réponse, puisqu'il commença à rigoler. J'avoue que cela me faisait encore sourire. Nous continuions de discuter et plus tard le serveur revint encore une fois, nos plats dans les mains.

**

Le dîner était passé tellement vite ; je n'avais rien vu défiler. J'en avais beaucoup plus appris sur Owen. Depuis quand il s'était engagé dans l'armée, ce qu'il faisait là-bas ; il m'avait également parlé de sa famille... Plus je lui parlais et plus je voyais en lui une personne intéressante. Sympathique, drôle, charmeur et surtout assez dragueur...

Combien de fois m'avait-il sorti des techniques de dragues aussi vieilles que notre monde ? Mais j'avoue que cela me faisait rire à chaque fois. Je pense que ses soldats ne doivent pas s'ennuyer avec lui...

Monsieur avait absolument tenu à payer et bien-sûr, je l'avais laissé faire. Marre de ces filles dans ces livres et films qui refusent de laisser l'homme payer. Après tout, ça me fait plus d'argent pour le shopping !

Bon, j'exagère un peu, je lui ai tout de même donné cinq euros. C'est toujours ça, n'est-ce pas. Il avait d'ailleurs rigolé à la vue de mon petit billet vert. Au moins, c'était toujours ça !

Nous étions désormais dehors entrain de se balader calmement, le froid étant beaucoup plus présent que la dernière fois. Soudainement, quelques secondes après, Owen posa sa veste sur moi, me faisant donc me retourner.

– Hum...je ne voulais pas que tu attrapes froid... dit-il tout bas.

– Tu t'es inspiré des livres romantiques, c'est ça ? demandais-je, amusée qu'il soit gêné.

– Pas du tout. Je n'ai pas envie que tu sois malade plus tard et que tu ne m'appelles à point d'heure pour que je te ramène des médocs.

– Et qui te dit que je t'appellerais toi ? répliquais-je, resserrant sa grande veste contre moi.

– On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve, tu sais. Et je suis sûr que cela te ferait extrêmement plaisir de me voir débarquer chez toi en pleine nuit.

– Je crois que je serai plutôt en train de pleurer et de vomir partout. Ne viens jamais me voir, quand j suis malade. On dirait un zombie.

– Tu es tellement bizarre et drôle, ricana Owen. Je ne me lasse pas du tout de te parler.

Je le suivis dans son rire et environ dix minutes plus tard, nous décidions de rentrer. Il était déjà tard et il commençait à faire de plus en plus froid. Owen me parla un peu durant le trajet, mais je l'écoutais à moitié, étant limite entrain de partir pour le pays des rêves. Arrivés devant chez moi, il insista pour m'accompagner jusqu'à ma porte d'entrée.

– Monsieur est protecteur ? demandais-je, tout en montant les marches d'escaliers.

– Prévenant. Juste prévenant, répondit-il, en me lançant un clin d'œil.

Enfin devant ma porte d'entrée, Owen ne reprit pas sa veste, ce qui m'étonnait légèrement.

– Tiens ta veste, repris-je, en commençant à la retirer.

– Non, garde-la. Ça me fera une bonne excuse pour te revoir, répondit-il, un petit sourire en coin.

– Ah car monsieur veut me revoir ?

– Il semblerait, oui, continua-t-il, en déposant sa main sur ma tête.

Il bougea lentement sa main dans mes cheveux, tout en me fixant. Si j'avais été un chaton, nul doute que je serai déjà en train de ronronner.

– Merci pour tout. C'était super, avouais-je sincèrement.

– Content que cela t'ait plu. J'ai autant apprécié cette soirée que toi, et j'espère que l'on pourra renouveler cela, répliqua-t-il, avant de dégager sa main de mes cheveux.

– Bonne nuit Owen, chuchotais-je, en me levant sur la pointe des pieds et en l'embrassant tendrement.

Sur la joue.
Oui, juste la joue.

Il me rendit mon geste avant de me chuchoter lui aussi :

– Bonne nuit Emma.

Il me fit un nouveau sourire, que je le lui rendis immédiatement. J'ouvrais ensuite ma porte et le saluais une dernière fois. Owen me lança un petit clin d'œil, avant de se retourner et de disparaître dans la cage d'escalier.

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