Chapitre 48

7h00.

Ça faisait déjà trois longues heures que j'étais réveillé. Trois longues heures à me dire qu'il ne restait que dalle en temps à passer avec ma brune.

Étant plus que mal à l'aise sur ce canapé, j'avais décidé de porter Emma jusqu'à notre chambre. Heureusement pour moi, les chatons ne m'avaient pas suivi et étaient restés gentiment couchés sur le canapé. Emma ne s'était même pas réveillée, visiblement à fond dans son sommeil...

Et comme la nuit d'avant, elle ne m'avait pas lâché d'une semelle. Bien cramponnée à moi la petite brune. Depuis donc trois heures, je n'avais même pas réussi à fermer un œil. J'essayais de graver un maximum son image de petit être tout mignon, endormi bien au chaud contre moi.

Même si j'avais réussi à prendre plusieurs photos d'elle, ça ne me suffirait pas...

Je commençais à caresser son bras, des petits frissons commençant à apparaître tout le long de celui-ci. Emma bougea un peu, puis rapprocha sa tête de mon cou. Je croyais qu'elle dormait, jusqu'à que ses lèvres ne se posent sur ma peau.

– Désolé, si je t'ai réveillé, chuchotais-je, en mêlant ma main dans ses cheveux chocolats.

– Ce n'est rien, souffla Emma, en se redressant légèrement.

J'allumais aussitôt la lampe pour donner plus de luminosité à la pièce. Emma avait encore les yeux remplis de sommeil, mais cela ne faisait qu'accentuer son charme.

Ma brune se décala un peu pour regarder le réveil, comme elle l'avait fait hier matin. Elle soupira, avant de s'accrocher soudainement à mon cou. Elle soupira à nouveau contre ma peau, ses doigts venant se mêler à mes cheveux.

– Pas beaucoup de temps, n'est-ce pas, murmura-t-elle.

— Oui...

Emma se recula pour me fixer droit dans les yeux. Je pris son visage entre mes mains, puis j'y déposais un tendre baiser sur son front.

– Tu m'as mise en fond d'écran j'espère, dit-elle, toujours son regard ancré dans le mien.

– J'ai mis la plus belle des photos, ne t'en fait pas.

– Montre moi, s'il te plait. J'ai envie de voir si je suis potable ou pas, continua Emma, en me rendant mon sourire.

– Tu es toujours potable, ne t'en fait pas. Je dirais même, plus que potable, repris-je, en lui adressant un clin d'œil.

Emma secoua la tête de droite à gauche, un grand sourire ornant son visage. Je pris ensuite mon portable qui était sur la table de chevet, puis l'allumais. Ma brune le prit directement en main, avant que sa tête ne se décompose.

– Pourquoi tu m'as pris quand j'étais en train de dormir ! T'as vu ma tête ! J'ai des cheveux dans la bouche ! s'exclama-t-elle aussitôt, outrée de voir cette splendide photo qui représentait parfaitement sa personne.

– Mais tu es magnifique, voyons. Regarde moi ces petite joues légèrement rouges ; cette bouche un peu ouverte, ces cheveux emmêlés...Tu es trop mignonne.

Emma roula des yeux, avant de faire quelques manipulations sur mon téléphone. La surprise passa d'un coup sur son visage, puis elle me regarda l'air complètement choqué.

– C'est quoi toutes ces photos de moi ? T'as vu tout ce qu'il y a ! Mais... mais je ne les ai jamais vues en plus ! s'exclama-t-elle directement, en continuant à faire défiler les photos.

Oui bon ça va... J'ai juste prit quelques photos, rien de bien méchant. C'est pas parce que j'ai un album spécialement consacré à elle, avec plus de cinquante photos, que je suis quelqu'un de malsain.

Pas du tout.
Je suis juste prévoyant.

Quand je serai à l'armée et que je voudrai qu'Emma m'envoie des photos, mais qu'elle ne voudra pas sous prétexte qu'elle sera encore en pyjama et pas maquillée, je ferai comment moi ?

Vaut mieux être prévoyant dans la vie.

– Des photos quand je dors, quand je joue avec kaporal, quand je regarde la tête et quoi... Mais t'as pas osé ?! cria d'un coup ma brune, en me montrant le portable.

Mes yeux tombaient directement sur ma photo fétiche. Ah oui, je m'en souviens bien. Même très bien...

– Il n'y a rien de déplacé, Emma. Et puis, je serai le seul qui aura accès à mon portable. Je l'enfermerai dans une boite avec un cadenas, t'en fait pas. Et puis, si quelqu'un voit cette photo un jour, je le tue. Aussi simple que ça, continuais-je, en lui reprenant le portable.

Ses joues commençaient à rosir, signe qu'elle était gênée. Même ce petit détail allait affreusement me manquer.

– Non mais me prendre en photo, alors que je suis à moitié à poil, t'es carrément malade ! reprit-elle.

– Roh mais ça va. Tu es de dos, on ne voit donc rien. Juste tes petites fesses bien moulées par une magnifique culotte noire, repris-je, en haussant les épaules.

Emma attrapa immédiatement un coussin, avant de me frapper avec. Bon. Je préfère largement cela qu'un coup de casserole, ou encore de poêle...

– Rien de très intimes ?! Non mais t'as vu le plan sur mes fesses Owen ! Et le pire, c'est qu'on voit limite mes seins ! J'ai pas une photo de ton postérieur dans ma galerie moi ! continua ma brune, en me donnant encore, un coup de coussin.

Elle s'emballe pour rien, je tiens à le préciser. On ne voit presque rien sur la photo. Emma est juste debout car elle s'apprêtait à rentrer dans son bain ; on la voit juste nue de dos, enfin, elle portait quand même une culotte. Il y a juste un petit bout de sein, mais voilà. Et peut-être, aussi, un joli plan sur ses fesses...

J'ai pas envie d'effacer cette merveille moi !

– On va s'arranger alors, tu arrêteras enfin de crier. Tiens, prend ton téléphone et prend moi en photo. Je ferai la pause que tu veux, revenais-je, un sourire en coin.

– N'importe quoi !

– Désolé pour toi. Mais sache Emma, que je n'effacerai en aucun cas cette photo. Ça en va de ma survie pour ces prochains mois.

Ma brune souffla, avant de se laisser tomber en arrière sur les coussins.

– Si un jour quelqu'un la voit, je te jure que je te ferai bouffer la culotte. Et également, j'entrainerai durement les chatons pour qu'ils te préparent un sacré coup. À tes risques et périls, dit-elle, les bras croisés contre sa poitrine.

– Je prends le risque, répondais-je directement, avant de me pencher vers elle.

Je posais mes mains de chaque côtés de sa tête, en essayant de ne pas l'écraser et surtout l'étouffer sous mon poids. Emma posa ses mains sur mon torse, son regard venant rencontrer le mien.

– J'espère que personne ne trouvera le code que tu as mis sur ton portable. D'ailleurs, c'est quoi ? Même moi je ne le sais pas, me demanda soudainement ma brune, en fronçant les sourcils.

– Le jour où j'ai failli me briser la colonne vertébrale en sauvant une fille, répondais-je aussitôt.

Emma se mit à réfléchir un instant, avant de reprendre la parole :

– Tu as sauvée une fille ? Il s'est passé quoi ?

– C'était un peu comme un singe, tu vois ? Un singe un peu fou fou, qui sautait de poutre en poutre, mais qui était tout de même très mignon.

Ma brune se mit encore à réfléchir, un long moment, avant qu'elle ne me regarde, toute souriante, les yeux brillants.

– Tu as mis ce que je pense que tu penses ? me demanda-t-elle, en attendant patiemment ma réponse.

– Si ce que tu penses est ce que je pense, alors ouais.

– Pourquoi cette date en particulier ? reprit-elle en posant une main sur ma joue.

– C'est là que tout a débuté. Le jour où je t'ai rencontré. Si Alex ne m'avait pas emmené dans ce café, je ne serai pas tombé sur un petit singe complètement fou.

– C'est trop mignon, Owen, murmura ma brune, en se levant légèrement pour déposer ses lèvres sur les miennes.

– Je sais. Et dis toi que je n'ai jamais fait ça pour une fille. Tu es la seule pour moi, avouais-je, avant de sceller à nouveau nos lèvres.

Emma encercla ses bras autour de mon cou, et ses jambes autour de ma taille. Position koala enclenchée. Je commençais à passer mes mains sous son t-shirt, quand le réveil sonna.

Et merde. Il faut que je me prépare...
Il est déjà huit heures passés et nous avons de la route à faire...

Emma se serra plus contre moi, comprenant directement ce qui allait se passer.

La séparation.

**

Nous avons roulé une bonne heure et demie avant d'arriver à l'aéroport. Emma ne parlait pas beaucoup, comme la dernière fois de mon départ. Mais là, la tristesse était beaucoup plus présente dû à nos sentiments qui n'avaient cessés de croître.

Je lui avais tout de même tenu la main et elle s'était empressée d'entrelacer nos doigts.

Nous descendions désormais de la voiture, mon cœur se nouant de plus en plus. J'attrapais mon sac d'une main, l'autre venant chercher celle d'Emma. Ma brune se rapprocha de moi et nous marchions donc vers le groupe de militaires.

Alex ne repartirait pas maintenant, mais dans deux mois environ. Je retrouverai tous mes collègues là-bas, en passant bien-sûr par Wendy et Lucile. J'ai intérêt à faire aucun connerie, car c'est sûr qu'elles me cafterons directement à Emma.

Arrivés à leur hauteur, je saluais quelques hommes, avant de revenir vers Emma. Certains lui lançaient des regards, la connaissant déjà en tant qu'infirmière ou d'autres, cherchant à savoir qui elle était pour moi.

Ma brune commençait à regarder tout autour d'elle, sa main serrant plus fort la mienne. Je la pris aussitôt dans mes bras, posant ma tête sur la sienne. Elle renifla un peu, signe qu'elle retenait par dessus tout ses larmes.

– Tu vas me manquer, petit escargot, chuchotais-je, en caressant ses cheveux.

– Je préfère ma brune, c'est plus joli. Tu vas me manquer caporal crétin, répliqua-t-elle, en me regardant désormais dans les yeux.

Nous n'avions même pas le temps de profiter plus l'un de l'autre, qu'un adjudant venait de siffler le départ. J'embrassais Emma sur le front, sur ses joues, dans son cou, sous l'oreille et le dernier, le meilleur, sur ses douces lèvres. Emma passa directement ses mains derrière mon cou, voulant à tout prix approfondir notre baiser.

– On se reverra dans onze mois, caporal, reprit-t-elle, en me souriant légèrement.

– Je t'attendrai, je te le promets, continua-t-elle, en déposant un baiser sur ma joue.

– Même si les mois vont être longs, ne doute pas d'une seule chose. Je t'aime et ça ne changera pas, des milliers de kilomètres nous séparant ou pas, avouais-je sérieusement.

– Je t'aime Owen, fais attention à toi, souffla Emma, avant que je ne scelle encore nos lèvres.

Un nouveau sifflement retentissait, signe que c'était vraiment le moment.

Je l'embrassais encore une fois, voulant un maximum retenir le goût de ses lèvres.

– Je t'aime, n'en doute pas, dis-je encore une fois, mes lèvres venant rencontrer son front.

– Je ne doute pas et je ne douterai pas. Prends soin de toi, je t'aime, répliqua-t-elle, en frottant son nez au mien.

Je l'embrassais encore, mais pour la toute dernière fois, avant de me retourner et de la laisser.

Je lui fis un dernier signe et heureusement pour moi, elle ne pleurait pas. Elle leva sa main, puis ses lèvres articulèrent la phrase que j'adorais entendre depuis que j'avais appris pour mon départ :

Je t'attendrai.










**

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